[FB] Fire & Night (Ariana)

Fire and night

Neven était persuadé que la saison sociale n'était qu'une formalité : qu'il surveillerait quelques fêtes, ramènerait quelques compatriotes éméché à leur lit et surtout qu'il gagnerait l'opportunité de mettre son nez, et ses oreilles, dans des conversations qui ne le concernait aucunement mais qui serait très importante pour la suite des ses propres projets. On aurait pu croire que les festivités de la noblesse plairait à ce descendants d'anciens barons et qu'il ne manquerait de profiter de chaque coupe de vin pour ressentir, ne serait-ce qu'un instant, ce que ses ancêtres avaient pu vivre. Il n'en était rien. Il se souvenait avoir plaisanté avec Darya sur le sujet, raillant la noblesse et ses soirées décadentes loin de la vérité du quotidien des gens ordinaires et les moqueries n'étaient pas si loin de la vérité. Esquivant autant que possible les conversation, il avait réussi à survivre à la saison, demeurant dans l'ombre des maisonnées jusqu'à ce qu'Assya ne fasse sa demande. Et alors tout avait changé. Il n'était plus le mystérieux ailé à l'air grincheux qui faisait la sécurité : il était le fiancé méconnu de la Suprême de la Nuit. Par chance, Assya avait décidé d'annoncer, sans réellement le faire, après que son jumeau ait fait un coup d'éclat en annonçant s'unir à Darya, elle aussi hybride, elle aussi aîlé. Une première dans l'histoire d'Evanor. Aussi, s'il suscita la curiosité, il était bien plus intéressant pour les adeptes des potins que de s'intéresser à la future Dame de Menelmorn que de suivre un illustre inconnu dont on ne savait pas grand chose et dont l'on attendait rien. Il aurait très bien pu n'être qu'un simple cavalier, à ce moment, et tandis que le palais des mirages quittait son costume de glace et neige mais les ténèbres de la Nuit, Neven prenait conscience de la merde dans laquelle il venait de se fourrer.

Et c'est ainsi qu'alors qu'il pensait avoir une année de sursit à profiter de Velaris, il se retrouvait à avoir sa propre chambre au palais des mirages, jouxtant celle de sa fiancée, bien entendu, tandis qu'il entendait à longueur de journée des compliment aussi mielleux qu'hypocrite qui lui faisait regretter de ne pas avoir rejoint la Légion Ecarlate. Par chance, son accord avec Assya ne le forçait pas à demeurer continuellement à la Cité et c'était avec un soulagement à peine dissimulé qu'il s'était tamisé dans l'intimité de sa maison, loin des commérages et du bourdonnement perpétuel. Il ne revenait que lorsqu'Assya le faisait demander, ce qui était déjà bien assez à son gout même s'il sentait que sa compagne était tout aussi lasse de ces exercices qu'il pouvait l'être de son côté. C'était le regard de Merrill qui lui avait fait prendre conscience de l'importe qu'il y avait à préserver cette union et à en fait quelque chose de plus qu'un simple accord dénué de profondeur et d'émotion. Si elle devait devenir sa femme, ne méritait-elle pas plus qu'un simple regard une fois par mois ?

Alors il était revenu. Il s'était tamisé à Elysium et avait rejoint le palais pour elle, pour voir si les choses pouvaient être différentes, pour voir s'il n'était vraiment là que pour cocher des cases dans la liste de ses bonnes actions ou si elle était prête à écouter, à réfléchir loin des préjugés qu'elle avait depuis sa plus tendres enfance et qui résultait d'années, de décennies, de siècles d'opposition entre fae et illyrien.

Les retrouvailles étaient encourageantes mais elles avaient été écourté par les obligations que la Haute Suprême avait en ce jour et qui l'a retenait à un conseil avec les Ministres depuis plus d'une heure. Il s'était débarrassé de sa cape, optant pour une tenue plus décontractée et certaine plus avantageuses aux yeux de sa promise. Puis acceptant de cesser de faire sa mauvaise tête, Neven se décida à visiter les lieux et particulièrement cette aile des astres, imaginant où il pourrait demander à son Fantôme de se poster pour écouter les plus secrètes conversation de ce maudit palais. Tandis qu'il touchait du bout du doigt les reliures de cuir, lisant des titres dont la dorure avait parfois disparue, il songea au passé, à ses parents disparus depuis bien longtemps. Son père adorait lire et regrettait souvent que ses disputes avec le patriarche le conduise à quitter le manoir sans espoir de revoir la vaste bibliothèque des Volyn. Les manches de sa chemise noire roulées sur ses bras, il baissa sa garde, laissant l'espion loin de l'aile des astres pour profiter de l'instant. Son doigt s'arrêta sur un titre qu'il tira de son rayonnage et tandis qu'il s'accoudait contre le meuble, il ouvrit le livre d'une main, commençant sa lecture.

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There's just one thing I hope you know, I loved you so 'cause I don't even care about the time I've got left here, the only thing I know now is that I wanna spend it with you, with you nobody else here. Tonight is gonna be the loneliest you'll be the saddest part of me. A part of me that will never be mine.

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ariana & @Neven Volyn

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Ariana passait beaucoup de temps avec son futur époux, elle l’aidait étant sa conseillère elle ne pouvait pas faire moins. Elle était persuadée qu’ils faisaient une bonne équipe, que ce soit pour n’importe quelle chose, politique ou non. Il s’accordait sur tout, bien que ce n’était pas toujours simple au vu du caractère flamboyant de la brunette. Mais peu importe, ils arrivaient toujours à trouver cet équilibre qui faisait que ça marchait entre eux. Elle savait qu’elle finirait par vivre avec lui, mais tant qu’ils n’étaient pas mariés elle préférait garder son indépendance. Aujourd’hui elle savait que se tenait une réunion importante, c’était Andar qui le lui avait dit. Elle avait eu espoir de pouvoir assister à la réunion, pourtant elle n’avait pas pu. Seuls les ministres avaient été autorisés. Elle avait donc choisi de l’attendre non loin de la salle où avait lieu la réunion. Plusieurs minutes étaient passées mais la réunion n’était toujours pas terminée, elle poussa un long soupir d’exaspération. Elle avait fini par renoncer à l’attendre ici, optant finalement de se retirer dans l’aile des astres. Elle avait besoin de prendre l’air, de se retirer dans un coin calme et crayonner. L’art était un moyen pour elle de décompresser. Attrapant son petit carnet et son crayon, elle avançait jusqu’à la bibliothèque. Ce qui était bien c’était qu’il n’y avait que peu de monde qui s’y rendait, elle était donc tranquille pour crayonner. Elle aurait très pu se rendre dans l’appartement de son futur époux, mais elle avait préféré rejoindre la bibliothèque. En arrivant elle attrape un bouquin ayant quelques images à l’intérieur, pour s’en inspirer. Des fleurs médicinales. Ariana avait souvent cet air dur, et neutre. Elle ne montrait que rarement ses émotions positives contrairement à sa colère. Son impulsivité n’aidait pas. Concentrée sur ses crayonnages, elle relève la tête un peu plus apaisée alors que sa dame de compagnie vient d'entrer dans la bibliothèque.

“Je vous ai cherché pendant de longues minutes madame Ariana.” dit- la dame de compagnie alors qu’elle se trouve à sa hauteur. “Te rends-tu compte qu’ils m’ont refusé l’accès alors que je suis la conseillère du Ministre, je suis indispensable pour lui. Mais peu importe, maintenant que cela est fait. Rentre et prépare moi un bon bain chaud, cela me fera le plus grand bien. Je serai de retour dans une demi-heure.” dit-elle sûr d’elle.

Bien sûr Andar s’appuyait et réfléchissait avec elle, pourtant elle ne lui était pas indispensable et il fallait croire que cette réunion n’avait pas autorisé les conseillers à y participer. Il fallait qu’elle l’accepte, qu’elle accepte le fait de n’être qu’une simple conseillère. Bien sûr elle avait son importance mais Andar restait beaucoup plus important.

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Ariana

CUENTA

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Fire and night

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Un froncement de sourcil se dessina sur le visage de l'hybride tandis qu'il entendait des bruits de pas. Demeurant dans son rayonnage, il ne fit grand cas de l'intrus s'installant, considérant qu'il s'agissait surement d'un habitué comme un autre. Il était rare qu'il connaisse pareil quiétude, qu'il s'autorise un tel relâchement : principalement car son métier lui avait apprit qu'il devait rester sur ses gardes en permanence mais aussi car il savait que son Fantôme pouvait apparaitre à n'importe quel moment. Zafira ne raterait sans doute pas une occasion de se payer sa tête s'il la laissait faire, aussi revêtait-il perpétuellement ce manteau de froideur et e mystère qui était devenu comme une seconde peau, une extension de son âme. Il était loin, le temps de son enfance, d'un insouciance dangereuse et des sourires perpétuels. Il ne pouvait plus être l'enfant qui courrait dans ce jardin de Velaris, pas après ce qu'il avait vécu, pas avec ce qu'il savait. Elysium était donc le dernier endroit où il devait se laisser aller, mais bien que le conseil de Merrill, l'idée de laisser l'éole, l'espion, le capitaine à Velaris lui soit compliqué à envisager sur du long terme, il pouvait essayer. Essayer de ne pas voir le mal à chaque coin de couloir, essayer de ne pas laisser ses oreilles trainer, essayer de faire passer l'homme avant l'ailé. Rien de tout cela ne paraissait simple mais la voie qu'il avait choisi était loin de l'être. Il faudrait bien du temps et des efforts pour réaliser ce dans quoi il s'était empêtré, et sans doute tout autant pour calmer les choses avec Ilya Ozerov. Il songeait qu'il pourrait peut être tenter une approche par Darya lorsque la porte s'ouvrit une nouvelle fois.

Ses orbes noires se levèrent vers le ciel tandis que la nouvelle venue se montrait être une bavarde, distrayant l'intrus initial mais également sa propre personne. C'était une bibliothèque, pas un marché ! songea l'ailé dont le peu de patience se voyait grignoter par la voix insupportable de la jeune femme qui venait de troubler le trop rare moment d'abandon qu'il s'offrait. Agacé, il pencha la tête sur le côté de l'étagère pour apercevoir une section plus ouverte de la bibliothèque comportant des assises confortables et des tables de travail. A l'une d'elle était installée une fae aux longs cheveux noirs : la qualité de son vêtement témoignait de l'importance de son nom, ou de son occupation dans le palais. Quand à l'autre, tout dans son comportement laissait sous entendre qu'elle était au service de la première et plus encore le ton autoritaire de cette dernière. Il regarda la fae disparaitre et poussa un gros soupire, suffisamment bruyant pour que l'apprentie artiste -s'il en jugeait au matériel posé sur la table- l'entende et saisisse son invitation au silence. Il doutait d'être capable de retrouver l'état dans lequel il s'était plongé auparavant, mais c'était une guerre d'égo qui se jouait dans son esprit et il comptait bien punir l'intruse pour avoir réveillé sa mauvaise humeur.

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Ariana avait eu une journée assez agaçante, elle n'avait pas pu assister à la réunion qui se déroulait avec les ministres. Mais le fait de dessiner avait pu lui offrir un peu d'apaisement, un moment qui lui avait fait retrouver une humeur normale. Bien sûr, elle n'oubliait pas qu'elle avait été rejetée, mais peu importe. Elle finirait par savoir ce qu'il s'était passé dans la salle. La jeune fae était une grande curieuse, surtout lorsque c'était politique. Elle aimait savoir se qui se tramait et surtout comment se protéger parce que c'était ce qui comptait le plus. Regardant sa dame de compagnie partir, la demoiselle sent son agacement monter un peu plus alors que l'homme qui se trouvait non loin de là pousse un bruyant soupir. Bien sûr elle savait qu'elle était dans un endroit qui était censé être calme, et que le bruit n'était pas apprécié pourtant cela avait été assez bref.

"Si ma conversation, vous a dérangé, je ne vous retenais aucunement de vous éloigner pour retrouver le calme." dit-elle en soupirant.

En effet l'endroit était assez grand pour qu'il puisse être au calme, certainement que c'est ce qu'elle aurait fait si elle avait été à sa place. Ariana était habituellement bavarde, mais cette fois elle avait préféré couper cours à la conversation pour finir son activité. Le peu de calme qu'elle avait pu retrouver était parti grâce à cet homme qui avait soupiré montrant son exaspération face au calme qui avait été brisé le temps de quelques minutes. La fae aurait pu faire profil bas sans répondre, mais ce n'était pas dans sa nature. La plupart du temps elle ripostait surtout lorsqu'elle ne se sentait pas en tord comme à l'heure actuelle. Après tout elle n'avait pas non plus racontée toute sa journée.

"Il semblerait que votre humeur soit aussi bonne que la mienne." dit-elle en constatant l'humeur de l'inconnu tout en le scrutant.

Alors qu'elle l'observe, elle peut sentir une chose étrange. Non, impossible. Pas ça. C'était donc ça de se retrouver face à son âme sœur ? Elle avait ce sentiment d'être liée à cet homme, la Mère l'avait choisi lui. Certes il était beau jeune homme, pourtant il semblait avoir un caractère aussi pourri que celui d'Ariana. Autant dire que tout ça pourrait donner de forte étincelles.

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Ariana

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Fire and night

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Il n'avait suffit que de quelques minutes pour que le peu de bonne humeur de Neven fonde comme neige au soleil. Voilà pourquoi il détestait Elysium et la noblesse qui l'habitait : tout avec eux n'était que jeu de pouvoir et provocation, tout lui rappelait ce que son grand-père avait été, attisant sa rage et son mépris. Le patriarche aurait sans doute été plus qu'enchanté de la tournure que prenait les évènements, vivant constamment dans le souvenir d'une noblesse perdue : voir cet descendant qu'il jugeait incapable et indigne arriver jusqu'au lit de la Suprême de la Nuit était une aubaine qui lui aurait sans doute apporté les faveurs de son grand-père. Et en cela, il se détestait. Il avait mis tant de temps et d'énergie à défaire tout ce que le patriarche avait fait, à prendre la route qui bafouait le plus sa mémoire et pourtant ... Il se retrouvait là dans ce palais des mirages, attendant que les réunions ne se terminent pour diner avec sa suprême fiancée. Les sombres réminiscences n'aidèrent pas le nocturne à apprécier la remarque de la fae. C'était toujours ainsi avec eux, toujours à se croire supérieur à tout. « L'intérêt même d'une bibliothèque est d'y trouver le calme il me semble ? A moins que les moeurs d'Elysium y soient à ce point différentes ... » finit-il par lui dire, ses yeux noirs la fixant. Quel enfer ..., songea l'hybride en jaugeant rapidement l'automnale, comprenant une chose qu'il ne voulait pas comprendre. Ce n'était ni le moment, ni la bonne personne et il était absolument hors de question que ça se sache. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il se demandait si elle l'avait perçu, le lien fragile qui s'était insidieusement installé tandis qu'il avait prévu de l'envoyer balader avec plus de force. Peut être que s'il faisait comme si de rien n'était, cela disparaitrait. S'il faisait comme s'il n'avait rien remarqué, elle se dirait que c'était dans son esprit. Car c'était dans son esprit, rien de plus.

Le regard d'obsidienne se posa sur son livre entrouvert toujours à la main. Pourrait-il l'emprunter, se demanda-t-il, questionnant la propriété des ouvrages autant que celle du palais. Il imaginait qu'en étant le fiancé de celle qui vivait là, il pouvait bien sortir le manuscrit quelques jours s'il le remettait à sa place avant que cela ne se voit ou qu'il ne manque à quelqu'un. Son agacement exacerbé par sa découverte au sujet de la brune, il retint de lever ses yeux vers le ciel, se contentant de lui lancer d'un ton moqueur « Bavarde ? » Neven avait conscience de se comporter comme un être particulièrement mesquin mais il se rassurait en songeant qu'elle l'avait bien cherché. Si elle s'était trouvé un étage plus bas, si elle avait parlé un peu moins fort, s'il n'avait pas été arraché à sa lecture alors ... Il soupira. S'attirer des ennuis avec une noble dont il ne savait rien de la place ici, dès son premier jour ne risquait pas de l'aider dans son rapprochement conjugal. « Je ne fais pas parti des personnes ambitionnant de vivre dans cette cité. Cela n'aide sans doute pas mon humeur, en effet. » finit-il par dire, refermant le livre d'une main. Clair, sincère, efficace. Ils ne se connaissaient pas, il ne voulait pas qu'ils apprennent à se connaitre, il n'avait donc pas besoin de lui raconter sa vie ou la profondeur du vide qui existait en lui.

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ariana & @Neven Volyn

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Ariana n’avait parlé que peu de temps et pourtant cela avait suffit pour que l’homme qui se trouvait là soit de mauvaise humeur. Peut-être l’était-il déjà d’ailleurs, dans le fond elle ne savait rien de lui. C’était la première fois qu’elle le voyait.

“Le bruit n’a duré que quelques minutes à peine, mais il semblerait que pour cela fut une éternité au vu de votre réaction.”

Très vite, elle lui parle de sa mauvaise humeur. Elle ne savait pas d'où il venait et surtout pas ce qu’il faisait ici. Ariana appréciait les ragots et surtout, elle cherchait à savoir qui pouvait être cet homme. Bien sûr au premier abord elle avait vu que c’était un Illyrien, quelle horreur. Comment la Mère avait pu choisir quelqu’un de la sorte. Peu importe, elle ne comptait pas y faire attention, l’âme n’avait pas d’importance. Elle avait Andar et c’était tout ce qui comptait. Surtout qu’il était hors de question pour elle de s’affilier avec un Illyrien, si cela avait été une Fae peut-être qu’elle aurait pu vouloir se rapprocher, en apprendre plus. Mais là, non. Assez vite, il parle du fait qu’il n’ambitionne pas de vivre à Elysium. Tant mieux pour elle. Au moins, elle ne le croiserait pas. Dans le fond ce lien la perturbait même si elle tentait d’y faire abstraction.

“Je peux comprendre que cette cité ne vous plaise pas. Etre mélanger avec toutes les cours et tous les êtres n’est pas pour tout le monde.” dit-elle simplement.

Elle même avait du mal, mais dans un sens c’était bien plus agréable pour elle de vivre ici plutôt que chez elle à la cour de l’automne. Certes sa mère lui manquait, mais il n’y avait qu’elle. Son père et sa fratrie avaient toujours sous-estimé la jeune femme, la rabaissant sans cesse. Elle ne pouvait pas évoluer avec eux. En voyant que son père ne souhaitait pas lui passer le flambeau, elle avait fait le choix de partir. Se libérer de cette ambiance toxique pour qu’elle puisse voler de ses propres ailes et montrer ce qu’elle était capable de faire.

“Il n’est pas facile pour tout le monde de s’acclimater à cette cité. Faites abstraction de ce qui vous énerve, ce qui fait que vous n’aimez pas cet endroit, ou tout simplement allez vivre ailleurs si vous le pouvez. ” dit-elle simplement.

C’était un conseil. Elle avait eu un peu de mal au début lorsqu’elle était arrivée, mais il fallait aussi avouer que sa vie avait eu, énormément de changements. Si son rang n’avait pas bougé, elle aurait dû trouver de quoi vivre et se loger. Une chose dont elle n’avait pas eu l’habitude. De plus, elle avait dû cohabiter avec des Illyriens, certains ce qui était le plus compliqué au vu de l’importance qu’elle leur donnait. Si cet Illyrien était là ce n’était pas par hasard, il semblait avoir une place importance, l’estime remontait alors légèrement.

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Ariana

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Elle l'énervait. Il n'aurait su dire pourquoi ou comment mais sa simple présence suffisait à lui mettre les nerfs en pelotte. S'il avait été d'une Cour où les ailes se parent de plumes, sans doute auraient-elle été toutes rebroussées pour l'occasion. Au lieu de cela, il demeurait glacial, son regard d'obsidienne la fixant comme s'il pouvait lui faire avouer qu'elle cherchait sciemment les ennuis. « Vous les faes, vous avez tendance à croire que tout le monde à votre temps ... » siffla-t-il en réaction. Si les hybrides vivaient plus longtemps que les illyriens, aucuns ne faisaient le poids face à la longévité provocante des faes. Sans doute était-ce pour cela qu'ils s'arrogeaient le droit de tout diriger comme si cela était une évidence divine. C'était typiquement le genre de chose contre quoi Neven voulait se battre, le genre de chose qui lui rappelait tous les côtés détestables que son grand-père avait et qui le marquait encore, des décennies plus tard. Il se força a penser à Assya, qui ne serait sans doute pas contente qu'il provoque des problèmes alors qu'elle venait de prendre sa couronne quelques semaines auparavant. Il se força à penser à son cercle, déjà fragilisé par sa soudaine mise en lumière et qui le forçait à prendre deux fois plus de précaution. Non, il ne pouvait décemment pas tordre le cou de cette petite dinde, il ne manquerait pas de se faire disputer s'il le faisait.

Et pourtant, alors même qu'il se moquait de sa manière constante de bavasser, elle faisait la conversation comme si de rien n'était. Il prit une profonde inspiration, cherchant au fond de lui, la patience que sa présence balayait d'un geste de main, pour ne pas lui sauter à la gorge, agacé par le son de sa voix autant que par son semi-monologue. Le coup de grâce vint de son sous-entendu à peine voilé : s'il était gêné, il n'avait qu'à partir. C'était bien une réplique de fae, ça, songea Neven avec acidité, peu enclin à être celui qui se détournerait en premier, comme si cela signifiait la défaite. « L'endroit commençait à me plaire avant que vous décidiez d'en faire une annexe à votre salon. » grogna-t-il d'une mauvaise humeur que les remarques de la fae n'arrangeaient nullement. Elle était typiquement le genre de personne qu'il ne voulait pas voir, typiquement la raison de sa retenue à l'idée de s'installer à Elysium. Les ambitieux, les vaniteux, la cité-reine n'en manquait pas et la tranquillité de Velaris lui manquait déjà. Avec un soupire las, il s'appuya du bras contre une étagère. « Dois-je m'attendre à vous voir hanter l'aile des astres avec tous vos bavardages à longueur de temps ou vous avez une fonction ici ? » lui demanda-t-il alors, cherchant quel service il se devait d'éviter s'il ne voulait pas ses envies de meurtre refaire surface. Il ne comprenait pas pourquoi cette parfaite inconnue mettait tous ses sens en alerte. Ou plutôt, il ne voulait pas comprendre. C'était la dernière chose qu'il voulait, encore moins ici, encore moins aujourd'hui. Et puisqu'il n'avait nul intention de jouer les chevaliers blancs, autant se montrer le plus antipathique possible : il ne savait rien d'elle et il ne voulait rien savoir. Et surtout, il ne la voulait dans ses pieds à imaginer des choses qui n'arriveraient jamais.

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ariana & @Neven Volyn

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“J’oubliais à quel point les minutes sont importantes pour vous. Il est vrai que quelques minutes de perdues sont désastreuses pour un hybride, ou même un illyrien. Vos vies sont si courtes..” dit-elle sans que sa remarque ne l’atteigne.

Ariana n’appréciait pas les Illyriens, et encore moins les hybrides. Voir à quel point l’hybride s’énervait l’amusait d’une certaine façon. C’était ridicule, ce n'était pas comme si la conversation avait duré des heures. Mais peu importe, il semblait montrer son énervement et son agacement face à l’agissement de la brune. Malgré ça, elle ne sentait pas coupable. Pour elle, elle n’avait rien fait de mal, s’il n’était pas content d’entendre les deux femmes il n’avait qu’à s’éloigner, la bibliothèque était assez grande.

“Malheureusement pour vous cet endroit est comme une seconde maison pour moi. Cependant je ne passe pas mes journées dans cette bibliothèque. La plupart du temps je suis occupée, ma place de conseillère du ministre de l’hiver prend un temps monstrueux. Non pas que je m’en plaigne.” dit-elle en l’observant.

Elle le voyait déjà venir, s’imaginer qu’elle était juste là pour faire la belle. Ariana avait bien plus de valeur que ça. La Fae savait comment aider son futur époux, elle avait l’occasion de l’aider et le conseiller dans ses actions. Rien jusqu’ici n’avait mal tourné, elle avait toujours été de bons conseils. L’observant une nouvelle fois de la tête aux pieds, elle se questionnait. Au fond elle aurait préféré ne jamais le rencontrer, ignorer son existence surtout au vu de ce qu’il semblait être. Loin d’être un homme très amical ou même jovial. Quelqu’un d’assez exaspérant avec qui on voudrait limiter les conversations et autres interactions. Elle espérait qu’il partirait rapidement du palais et qu’il n’y reviendrait pas.

“Et vous ? Allons nous avoir l’occasion de vous entendre grogner tout le long de votre séjour. Je doute que vous soyez un habitué, certainement que c’est votre première fois dans ces bâtiments, car tous me connaissent ici.”

En effet, elle passait beaucoup de temps ici. Tous ceux qui venaient régulièrement connaissait sa place et son nom. Sa place n’était pas des moindres, certes elle n’était pas ministre mais sa conseillère qui pouvait être tout aussi importante.

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Ariana

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Le rictus n'avait rien d'un sourire. L'agacement de l'ailé n'avait d'égale que la désagréable conversation qui lui donnait l'impression d'une chamaillerie d'enfant, d'un match sans fin où, l'un après l'autre, ils s'envoyaient la balle de la plus blessante vérité au visage. « Ah nous y voilà, le discours typique ... » souffla l'hybride avec acidité. C'était comme si en quelques mots, elle résumait les années de brimades qu'il avait pu voir chez certains fae, parfois à son encontre, parfois envers certains de ses congénères. Comme ils étaient fiers de leur longévité, comme ils se gaussaient de profiter deux fois plus longtemps de l'existence ... Mais ils ne la savouraient jamais assez : avoir trop de temps était sans doute un problème pour apprécier l'idée que tout avait une fin. « Et après vous vous demandez pourquoi on vous aime pas. » siffla-t-il. Ce n'était pas tant elle, en tant que personne, qui était visé, tout comme ce n'était pas lui uniquement qu'il désignait par le pronom. Quelques mots pour résumer l'état précaires des relations qui existaient entre faes et illyrien et entre eux, ceux qui n'avaient leur place nul part. Trop fae pour les ailés, trop illyriens pour les soit-disant immortels, ils appartenaient à une espèce presque à part, une communauté oublié qui n'avait de frère ou de soeur que ceux qu'ils se choisissaient. Il la considéra un instant, frêle petite chose avec son regard fier et hautain, sa certitude de valoir tellement plus que la plupart des gens ici : elle incarnait tout ce qu'il détestait, tout ce qu'il se forçait d'oublier lorsqu'il était avec Assya. Elle était de ceux qui avait aiguisé l'appétit de son grand-père pour la noblesse, pour la pureté, elle était ce qu'il ne voulait jamais devenir : l'image d'une aristocratie qui ne connaissait rien du monde, enfermée dans le luxe de ses palais, dans les certitudes d'une vie bien vide.

Et tandis qu'il se fermait, elle achevait de verrouiller toutes possibilités d'entente, renvoyant la question avec un air qu'il perçut comme méprisant tout à ses sombres pensées. Il était des raisons pour lesquelles Neven n'avait pas envisager de rejoindre sa nouvelle fiancée à Elysium : premièrement, il ne lui venait pas à l'idée d'abandonner son poste dans la milice pour vivre la belle vie à la Capitale, mais surtout, tout Evanor n'avait l'ouverture d'esprit que la Cour de la Nuit possédait. A Velaris, ailés et faes se côtoyaient des plus nobles demeures jusqu'au ruelles les plus sombres, plus encore maintenant qu'Ondiane s'était pourvue d'un baron illyrien et que l'avenir des Ozerov se dessinait avec le sang hybridé de Darya. Qu'est-ce qu'un an, lui avait-on dit. Qu'est-ce qu'un an sur une vie entière : pour donner le change, il devait être aux côtés de celles dont il prétendait être éperdument amoureux. C'était un jeu dangereux que le leur, un rôle dont ils ne devaient sortir. « Aussi longtemps que Lady Assya sera ici, m'a-t-on dit. Par chance, une année ce n'est pas grand chose pour vous, un battement d'aile vu votre grand âge. » La pique était facile, glissant sur le ton glacial qui l'accompagnait. Avisant la porte, il songea que la discussion ne mènerait nulle part si ce n'était à un conflit ouvert qui ne serait pas sans affecté le travail des nocturnes sur l'année de régence. Piètre fiancé que celui qui mets bêtement des bâtons dans les roues de sa promise pour des raisons diplomatiques. « Que ce soit ou non votre seconde maison, tachez de ne pas trop prendre vos aises, vous n'êtes pas Haute-Suprême après tout. » persifla l'hybride en quittant le soutient ferme et solide de la bibliothèque, ses pas le menant vers la porte qu'il s'apprêtait à franchir. Il se retourna toutefois une dernière fois. « Ce palais est assez grand ... Au plaisir de ne plus jamais vous revoir. » Au constat succéda les adieux, des adieux qu'il espérait aussi définitif que possible. Il en avait apprit bien trop de cette automnale et serait plus qu'heureux de ne jamais la revoir.

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