Chaudes nouvelles de la Cousine.

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@rosalie valois

Elle a réussi à se dégager du temps. Quelques heures à peine, il faudra qu'elle soit rentrée à Mairil dans la soirée, mais c'est déjà ça — Azalée en a besoin, dans tous les cas, besoin de se ressourcer auprès des siens après l'immense bordel qu'aura été le mois de septembre, et le mois d'octobre lui aussi, et... et sa vie toute entière, vraiment. Tout aurait sans doute été plus simple si elle avait été moins têtue et son père moins enclin à tout lui céder, si elle avait suivi la voie des vergers plutôt que celle du Crépuscule, si, si...

Si. Tout serait plus simple avec des si. Mais elle a fait ses choix, doit vivre avec, et si l'effraction de la Tour de la Coupe fait revivre des souvenirs désagréables du fiasco de Beltane et de ses conséquences... eh bien, ses cauchemars sont les siens à gérer. Si elle perd quelques heures de sommeil par ci par là et que ses cernes se creusent un peu trop sous le maquillage qu'elle prend grand soin à appliquer, personne n'a besoin de le savoir.

Quoi qu'il en soit, elle a besoin de se ressourcer. De retrouver sa famille, toute sa famille, et ça passe automatiquement par une visite à Cairlond. Le bastion familial ne change pas avec les années, et si elle passe quelques minutes à se faire gentiment remonter les bretelles par une Lys inquiète, et qu'elle profite d'un instant pour aller serrer Lysandre dans ses bras histoire de se rassurer sur son bien-être, personne ne peut la blâmer.

C'est surtout Rosalie qu'elle vient voir. Azalée n'a pas vraiment pris le temps de lui causer depuis ledit fiasco de Beltane, après tout — sa propre vie a pris un tournant violent dont elle n'est pas certaine d'apprécier le parfum. Les derniers mois ont été compliqués pour tout le monde, et elles ont bien besoin de partager une tasse de thé et quelques sucreries... et elle a quelques conseils à lui demander, accessoirement. Yule approche, et elle a un cadeau qu'elle aimerait créer de ses propres mains. Un cadeau qui nécessite l'expertise joaillière de sa chère cousine.

« Rosie ! » Pas de manières entre elles. Azalée s'est déjà jetée à son cou pour une étreinte, quoiqu'elle fasse attention à cette canne entre ses mains et à son équilibre précaire depuis ce foutu Beltane qui mériterait d'être oublié. Alors elle se rattrape, juste un peu, en plaquant deux baisers bruyants sur les joues de Rosalie. « C'est plutôt à toi que je devrais demander ça. Tu vas bien ? Ta jambe ? » Son propre état de fatigue intense, tant physique que mentale, n'est pas très important en cet instant.

Et si elle glisse son bras au creux du coude de Rosalie comme pour la soutenir alors qu'elles déambulent dans les couloirs de la maison familiale, ce n'est pas uniquement parce qu'elle a toujours été tactile avec sa famille.

Le thé et les pâtisseries les attendent. Une petite collation diablement appétissante, qu'elle va attaquer volontiers, mais c'est plutôt sa cousine, et l'état de la maisonnée en général, qui l'intéressent. La mention de Circé lui arrache un sourire un peu mélancolique, d'ailleurs, et un léger hochement de tête. « J'essaierai de l'inviter à la Passerelle dès que j'aurai plus de cinq minutes. » Les Valois ne méritent rien de moins que le meilleur restaurait de Mairil, après tout, et elle sait pertinemment que c'est le favori de Circé.

Mais assez parlé. Azalée préfère verser le thé après avoir vérifié qu'il avait eu le temps d'infuser correctement, referme les mains autour de la porcelaine délicate de sa propre tasse. Puis adresse un regard pointu à Rosalie, accompagné d'un sourire un peu taquin. « Alors... des nouvelles croustillantes à me partager, très chère Rosalie ? Lysandre n'a pas essayé de balancer des rochers à la figure des gens en mon absence, j'espère ? » Sans doute que non, ou Lys lui en aurait sûrement déjà parlé.

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@Azalée Valois

J’eus un grand sourire alors qu’Azalée me sautait plus au moins au cou. Elle était bien la seule à m’appeler Rosie, la majorité me surnommait « Rosa », mais cela n’était qu’un détail. Je lui rendis et son étreinte et sa bise avec un grand sourire. Je ne la voyais pas beaucoup, mais c’était toujours un grand plaisir de discuter avec elle et de prendre le hé. Et je ne disais pas cela parce que dès qu’elle venait la pâtissière du lieu faisait du mille-feuille. Pas du tout. J’étais beaucoup trop gourmande pour mon propre bien ! Mais qu’importe, profitons ! À elle de me demander si j’allais bien ! C’était elle et les siennes qui avait vécu quelque chose d’affreux… Mais elle m’en parlerait si elle le souhaitait.

« Je vais bien ! Ma jambe… disons qu’elle est dans les bons jours ! J’ai connu pire que cela ! »

En ce moment… c’était assez bien, il y avait des jours où je pouvais à peine poser le pied au sol et m’appuyer dessus… Mais qu’importe. Ne lui en parlons pas, elle n’avait pas besoin de cela. Je pris son bras avec plaisir avant de l’emporter avec moi vers un petit salon ou un magnifique thé nous attendait. La Passerelle. J’eus un rire.

« Prévois plus de cinq minutes ! Tu connais Dame Commère qu’est ma sœur ! Et attention à l’alcool, elle pourrait bien te faire boire pour t’arracher le moindre des secrets que tu caches ! »

Je m’installais dans un fauteuil en installant ma canne pour qu’elle ne tombe pas, laissant Azalée verser le thé ! Ah ! Voilà la prêtresse des commères ! Je pris ma tasse en soufflant sur le liquide chaud pour en boire une petite gorgée.

« Oh ! Non, Lysandre n’a rien fait exploser ! Et puis ça va, la dernière fois c’était juste le mur de mon atelier, mais c’était sur demande de Circé ! On ne peut pas lui en vouloir ! En dernière nouvelle je travaille sur une nouvelle collection de bijoux et Dana, tu sais mon agente on va dire, elle essaie de voir pour que je puisse exposer un peu mes toiles quelque part. Ah et sinon Lysandre semble particulièrement heureux en ce moment. Des paris sont en cours pour savoir quand est-ce qu’il va se marier. Lupin fait son Lupin il est dans son petit monde de pianiste et Antonin s’entraîne toujours plus… Et Circé… hé bien… C’est une copie de mère ! Je te laisse imaginer le tourbillon qu’elle peut être parfois. Et sinon Lysandre a fait repeindre le plafond de la salle de bal. »

Le visage d’Atlas se dessina brusquement dans mon esprit avec une vague de chaleur colorer mes joues jusqu’à la pointe de mes oreilles alors que je buvais une gorgée de thé. Ce n’était pas le moment ! Pas le moment du tout ! Je déposai à nouveau ma tasse sur le plateau.

« Et toi ! Raconte-moi un peu ta vie et tout ça ! Je suis curieuse. »

Je tentai de noyer le poison, la baleine ouais !, sur le fait de mes joues écarlates.

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@rosalie valois

Il y a quelque chose de réconfortant, à simplement écouter Rosalie énumérer les dernières nouvelles de Cairlond pendant qu'elle sert le thé. Quelque chose de réconfortant à réaliser que peu de choses changent ici, aussi. Au moins la vie à Cairlond suit son cours, sans ressentir les répercussions de ce qui peut se passer ailleurs. Ca met un peu de baume au cœur d'Azalée, qui s'autorise un sourire franchement soulagé en entendant que tout semble aller bien pour les Valois, même si elle manque franchement de s'étouffer sur sa gorgée de thé à la mention du petit nuage de bonheur sur lequel Lysandre semble flotter, si elle en croit les dires de sa cousine. « Ah, excuse-moi, » elle croasse, une fois sa quinte de toux passée. Elle doit se retenir très fort de ne pas ricaner comme une hyène, toutefois — ah, s'ils savaient qu'il est déjà marié... mais la Prêtresse a promis de garder le secret, alors elle se contente de s'occuper de sa tasse de thé, et de sa part de millefeuille, sans faire le moindre commentaire.

Le jour où Lysandre se décidera à tout avouer, sans doute qu'elle aura une petite visite de son frère. Azalée n'a pas vraiment hâte de devoir gérer les reproches qu'elle va sûrement se prendre, ni la déception qu'Ambroise affichera, bien plus cuisante que celle de leur père. Mais tant pis ; elle endurera gracieusement, comme d'habitude, le sourire aux lèvres et la tête haute. Lysandre mérite un peu de bonheur, et elle ne regrette pas d'avoir pu jouer un rôle dans cette entreprise.

Elle finit par pousser un petit soupir soulagé. « Je suis contente que tout se passe bien, alors. Il faudra que tu me montres cette nouvelle collection, j'aimerais bien changer un peu le contenu de ma boîte à bijoux et je serai ravie de rendre mes consœurs jalouses. » Puis Rosalie mentionne le plafond de la salle de bal... et vire au rouge pivoine, ce qui lui fait plisser les yeux de suspicion.

Oh, il y a une histoire là-dessous. Et la façon dont sa cousine tente de détourner le sujet ne fait que lui confirmer la chose.

« Oh non, Rosie, si tu crois pouvoir noyer le mizutsune comme ça, tu te trompes complètement ! » Son index fuse, vient s'enfoncer entre les côtes de la demoiselle doucement, assez pour l'embêter sans pour autant lui faire mal. Azalée est tout aussi commère que Circé, si ce n'est plus — vieille déformation professionnelle. Elle a passé des années au sein de l'ajah bleue, après tout, à récolter tous les petits secrets bien gardés de la noblesse d'Evanor pour le compte de la Prêtresse des Murmures, même si à l'inverse de sa cousine, elle a toujours su se taire quand c'était nécessaire.

Mais là, Rosalie lui tend un os bien trop juteux. Et au moins, ça lui évite de devoir penser aux dernières emmerdes au sein du Crépuscule. Moins elle y réfléchit, mieux elle se porte, vraiment.

Alors le millefeuille est oublié, tout comme sa tasse de thé, alors qu'elle s'avance jusqu'à être assise au bord de sa chaise, les mains croisées sous le menton et les sourcils qui s'agitent de façon abominablement suggestive. « Alors ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et ne me dis pas rien, parce que c'est impossible que rien ne se soit passé pour que tu vires rouge écrevisse comme ça. Raconte-moi tout, je veux tout savoir. Absolument tout, ne laisse aucun détail de côté. »

Sa propre vie peut attendre un peu. Elle n'est pas très jolie à entendre, ces derniers temps.

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@Azalée Valois

Je ne savais pas ce qu’avait Azalée, mais elle semblait s’étouffer avec son thé. Allons bon ? Qu’avais-je dit ? Je la fixai silencieusement en essayant de comprendre ce qu’elle avait pour ainsi manquer de s’étrangler avec son thé. Je fronçai un peu les sourcils.

« Ça va ? »

Pourtant je n’avais rien dit d’incroyable ou de surprenant ! Non vraiment… juste diverses nouvelles plus ou moins joyeuses ! Il n’y avait rien de bien… surprenant ? Je fis tourner machinalement ma cuillère dans ma tasse de thé avant d’en boire une gorgée. Dans la famille Valois ce n’était pas des pommes que nous cultivions, mais bien les secrets ! Et par la Mère ! Je me demandais vraiment pourquoi nous nous cachions des choses les uns les autres… Quoi qu’avec Circée c’était peut-être la raison ? Elle avait bien du mal à conserver un secret. J’eus un sourire aux mots de ma cousine.

« Avec plaisir. Après le thé si tu veux je te montrerais. Mais je ne savais pas que certaine de tes consœurs portaient mes bijoux. Je m’en sens flattée. »

Et j’eus le malheur de parler du plafond de la salle de bal. Mais c’était bien Atlas qui s’imposa dans mon esprit, avec sa tenue salie par la peinture, ses boucles brunes qui tombaient sur son front… ses yeux et son sourire… Sa maladresse. Oh par la mère ! Comme-ci la Mère avait ouvert le monde pour moi quand je l’avais vu… Je savais très bien que le lien d’Âme sœur ce n’était pas forcément l’amour, c’était… juste pour indiquer la possibilité de faire des bébés puissants. Mais il était tellement… Naturel, maladroit… Tendre ? Et pourtant nous n’avions fait qu’échangé quelques mots et minutes… Rien de bien incroyable… Mais je rougis… Et je tentais de noyer le poisson en changeant de sujet. Et Azalée s’en aperçut, enfonçant son doigt dans mes côtes. Je ris en enfouissant mon visage dans les mains.

« Azalée ! »

Je me redressai un peu et je vis Azalée qui me faisait la danse sacrée des sourcils, elle l’avait enseigné à Circée, pour que je parle. Je me mordis les joues à nouveau en essayant de trouver un moyen de fuir. Je relevai les yeux vers elle en tripotant légèrement ma jupe. Qu’est-ce que je pouvais lui dire ? Elle n’allait pas lâcher ma veste ! Autant lui dire ! Je me penchai vers elle :

« Si je te le dis… Promets-tu de tenir ta langue ? Surtout à Circée ? »

J’attendis qu’elle me le promette avant de baisser la voix.

« J’ai… Je suis allée voir… le plafond pour voir comment c’était… Et… Je suis tombée sur le peintre… Je… »

Je ne savais pas comment expliquer ce qu’il s’était passée.

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@rosalie valois

Elle s’étrangle à moitié avec son thé, finit les joues roses et les yeux larmoyants, mais elle balaie la question d’un geste de la main impatient. « Tout va bien, tout va bien. C’est juste passé dans le mauvais tuyau… » Elle n’aime pas vraiment cacher des choses à sa famille. La loyauté d’Azalée va au nom Valois bien avant d’aller ailleurs, quand bien même le Crépuscule s’attend à un dévouement sans faille de sa part, mais la promesse qu’elle a faite à Lysandre, si elle n’a pas le poids d’un serment solennel, se veut absolue et immuable. Ce n’est de toute façon pas son rôle d’annoncer la bonne nouvelle — à son neveu de garder la tête haute et de le dire au moment voulu.

Sans doute que les regards se tourneront dans sa direction dès que la nouvelle sera éventée. Mais Azalée s’en moque volontiers, comme des reproches et des mais pourquoi tu n’as rien dit ! qui suivront, elle en est certaine. Ça l'embête juste un peu de mentir à Rosalie, qui mériterait au moins une part de vérité.

Tant pis. Ce n’est pas la première fois qu’elle lui ment, et ce ne sera sans doute pas la dernière. Si ses années au Crépuscule en général et à l’ajah bleue en particulier lui ont appris quelque chose, c’est de cultiver les secrets comme sa famille cultive les vergers.

Mais elle noie le poisson. Hoche volontiers la tête à la proposition faite — peut-être repartira-t-elle à Mairil avec quelques nouveaux bijoux entre les doigts, et les créations de Rosalie sont toujours époustouflantes pour qui sait reconnaître la qualité des pierres et la pureté du métal utilisé. Guide soigneusement la conversation vers des eaux moins troubles, qui ne soient pas le bonheur soudain de Lysandre ou ses propres déboires avec le Crépuscule, et Rosalie lui offre l’ouverture parfaite en virant au rouge écrevisse juste sous ses yeux.

La petite cachottière.

Azalée insiste, juste un peu, en lui sortant son plus beau jeu de sourcils, un sourire qui tire au coin des lèvres, et il n’en faut pas beaucoup plus à sa cousine pour craquer. « Promis juré craché. De toute façon, si ta sœur veut te tirer les vers du nez, elle viendra te voir directement et on le sait toutes les deux. » Circé pouvait être pire qu’un chien en chasse si elle a le moindre doute quant à l’existence d’un ragot. Ca fait partie de son charme, la prêtresse suppose. Mais enfin Rosalie se confie, à demi-mot et clairement pas dans les détails qu’Azalée a exigé, mais elle s’en contentera.

Pour le moment.

« Le peintre, hmmm ? » De nouveau ses sourcils s’agitent, et le sourire sur son visage ne fait que s’élargir et prendre un accent définitivement taquin. « Il doit être sacrément charmant pour te faire autant d’effet, ma petite Rosie. A moins que tu l'aie trouvé dans une situation… compromettante ? » Le sous-entendu est lourd dans sa voix, et définitivement vaguement sexuel, mais elle n’appuie pas trop dessus. Pas tout de suite, tout du moins. Azalée a toujours été la plus libertine de la tribu Valois, ne s’en est jamais cachée et aurait parfaitement pu prétendre être la digne héritière d’une certaine Marguerite juste grâce à son côté grivois, mais elle sait pertinemment que ce n’est pas le cas de tout le monde. « Raconte-moi tout. Depuis le début, et dans les détails ! Il s’appelle comment ? Il est mignon au moins ? »

Et… oui. Son propre côté commère est définitivement réveillé.

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@Azalée Valois

Elle avait donc du mal à avaler ? Elle devrait faire plus attention. Mais si elle allait bien, c’était le plus important, n’est-ce pas ? Après tout cela arrivait à tout le monde de faire une fausse route. Je lui offris un sourire avant qu’elle ne me guide sur un sentir plus que dangereux. Pourquoi est-ce que dès qu’on parlait d’amour, le visage d’Atlas se dessinait sur mes pupilles et que je perdais tous mes moyens. Et le pire, c’était que je ne savais absolument pas mentir. Je devenais pivoine et bégayai affreusement. Un jour, j’arriverais sans doute à faire comme ma sœur et mentir droit dans les yeux. Un talent que j’aimerais avoir.

« Oui, mais à elle je résiste ! »

Vingt minutes. Parce qu’elle était plus qu’exaspérante. Même si pour certaines choses, je n’avais jamais rien dit. Comme pour Acanthe. Cela non plus Azalée n’avait pas besoin de le savoir. De toute manière il avait disparu de la circulation, il n’y avait plus rien à dire, n’est-ce pas ? Mais elle me fit sa danse sacrée des sourcils et je finis par lui parler d’Atlas. Sans pour l’instant rien dire sur son identité. Le peintre.

« Oui… le peintre. »

Et je venais de lui offrir un bonbon. C’était une véritable gosse quand elle s’y mettait. À se demander comment elle faisait pour avoir des responsabilités… J’avais comme un doute parfois. Trouver dans une… Je rougis à nouveau jusqu’à la pointe des oreilles et balbutiais :

« Mais… Je… Mais… Azalée… Je… Non ! Il… Il était en train de peindre ! C’est tout ! Je… Qu’est-ce que tu voulais que je surprenne d’autre ?! »

J’avais l’impression que passer un interrogatoire. Je me mordis les joues en m’enfonçant un peu plus à chacune de ses questions. J’avais envie de me boucher les oreilles et de me plus jamais ressortir de derrière les coussins.

« Il… Enfin… »

Le début Rosa !

« C’est que… j’étais dans mon atelier, en train… de… de faire mes trucs habituels. »

En train de peindre ou de façonner des bijoux dans le but de les vendre d’en tirer profit et renommée. Rosa, expliquer ce que tu fais c’est pas si dur. Je détournai les yeux pour jouer avec le bord de ma manche. Oh il y avait un fil ici. Ton histoire ? Ah oui !

« Et Circée est venue me voir pour… pour me dire qu’il y avait un peintre à croquer qui peignait la salle de bal. Je… Je suis allée voir la salle de bal. Et il était là. Il est grand, bruns, avec des bouclettes, il est tout maladroit et très doux. Il est… très beau et intelligent… »

Et sensible, et merveilleux, Rosa, elle n’a pas besoin de détail.

« Et il peint merveilleusement bien. Tu devrais aller voir le plafond. Il est incroyable. Et il s’appelle Atlas. Et j’ai… voulu lui montrer ce que je faisais aussi alors on est allés dans mon atelier pour discuter… Et… et… et après il a dû partir ? »

Je sentais que la Valois allait me trucider.
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