(FB) Une visite inattendue ~ Elysandre

Une visite inattendue

Depuis qu’Elina avait failli perdre Lysandre, elle tentait de passer un peu plus de temps avec lui bien que ce n’était pas toujours facile avec leurs obligations respectives. L'événement de Beltane l’avait fait réaliser à quel point la vie du blondinet était importante pour elle malgré qu’elle n’avait pas partagé tant de temps avec lui. Il était son âme-soeur, elle en avait la certitude depuis qu’elle avait pu parler avec lui ce soir-là, à cette fête. Cette connexion était si intense, un seul contact avait suffi pour qu’elle réalise qu’Alek n’avait finalement jamais été l’âme sœur qu’elle avait pensé. Elle l’avait aimé certes, mais elle n’avait jamais ressenti une chose aussi puissante qu’avec Lysandre. La fae ne s’attendait pas vraiment à être l’âme sœur d’un fils de suprême. Elle se sentait réellement honorée, Lysandre était quelqu’un d’incroyablement doux, un homme qui pouvait sans hésiter la combler de bonheur. Cela faisait quelque temps qu’ils n’avaient pas pu se voir, la brune avait été dans l’obligation de rejoindre la cour de l’hiver. La production familiale avait quelques soucis, et la baronne de la joaillerie devait venir vérifier quelque petites choses. N’ayant pas le temps de rendre visite à Lysandre, elle lui avait écrit une lettre lui disant qu’elle devait se rendre plusieurs jours à la demeure familiale. Sa famille avait toujours eu une place spéciale, bien qu’elle avait pris ses distances à cause de son passé. Aujourd’hui les Sorensen ne sont plus très nombreux, elle tente donc de les voir et de les aider de temps en temps. Elina s’était rendue aujourd’hui à la mine pour s’assurer que les pierres précieuses étaient toujours aussi belles, heureusement c’était le cas. L’entreprise familiale ne pouvait pas disparaître, elle ferait tout son possible pour aider sa fratrie à la remettre sur pied si besoin. Une fois la journée terminée la jeune femme avait décidée de rentrer se reposer un peu dans la maison familiale. Attrapant un livre, elle s’était installée dans un des petits salons quand le majordome vint à sa rencontre annonçant une visite. Relevant la tête au niveau de la porte, elle reconnaîtrait ses boucles blondes entres milles, celles de Lysandre. Que faisait-il là ? Elle était à la fois étonnée mais aussi ravie de le voir.

“Merci, Edgar, veuillez fermer la porte derrière vous. Nous vous appellerons au besoin. ” dit-elle au majordome pour qu’il s’éclipse.

Un large sourire se dessine sur son visage, elle était si heureuse de le voir. Cela lui ferait du bien de pouvoir parler un peu avec lui. Elle attend alors que l’homme ferme la porte avant de se diriger doucement mais avec hâte vers le blondinet. Elle n’était pas forcément dans ses meilleurs atouts, si elle avait su qu’il venait elle se serait probablement changé pour quelque chose de plus sophistiqué.

“Lysandre, je suis tellement ravie de vous voir en ce lieu. Que me vaut cette visite inattendue ? Je suis désolée pour ma tenue, je suis à peine rentrée de la mine familiale, il y a une dizaine de minutes. ” dit-elle alors qu’elle se rapproche de lui.

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The precious stone, uncut, does not shine.

une visite inattendue

PLAY | AVRIL 837 - w/ @Elina Berg

Il n'avait jamais songé retourner un jour dans l'Hiver, tout comme il n'avait jamais songé qu'il reverrait sa génitrice. Et pourtant, il semblait que la Mère accédait à ses voeux les plus chers depuis qu'il avait embrassé sa destinée en acceptant son héritage et la lourde charge qui allait avec. Ou, la Mère s'en voulait de l'avoir privé d'un oeil, il se notait d'en parler à Azalée dès son retour à Mairil, ajoutant sa réflexion semi-blasphématoire à la longue liste des choses qu'il devait aborder avec sa tante. Il n'y avait que peu à dire de la rencontre de Lysandre avec Alana de Kuiper, du moins rien qu'il n'ait besoin de digérer auparavant : des révélations avaient été faites, des excuses avaient été dite et une toute nouvelle vision des évènements lui avait été conté. Pour autant, et bien que Lysandre mourrait d'envie de renouer avec elle, il savait qu'il n'était pas encore prêt à pardonner. Pour l'heure, il demeurait l'enfant abandonné à la frontière, laissé dans les bras d'un inconnu sans réellement comprendre pourquoi. Sa venue dans le Printemps lui avait été expliqué par sa grand-mère, Illana, mais cela n'enlevait pas au jeune fae le vide qui s'était installé dans son coeur, la crainte perpétuelle de revivre cette séparation douloureuse. Aujourd'hui, il comprenait que sa santé n'était pas la seule chose qui avait poussé Alana à rendre son fils à Ambroise et quoi qu'il avait de la peine pour son malheur conjugal, il faudrait du temps aux blessures pour guérir. Du temps pour que Lysandre et Raeran parviennent à co-exister sans souffrance. Ils s'étaient quitté sur la promesse de se revoir, bientôt, et sur l'assurance que le jeune fae prendrait soin de sa cadette, maintenant qu'elle ne pouvait plus le faire. Cette rencontre, le printanier ignorait s'il devait en faire part ou non à son père : Ambroise avait toujours vécu dans une mélancolie romantique, son regard se perdant dans l'horizon à chaque fois que Lysandre mentionnait sa mère et il ne voulait pas le heurter davantage en lui apprenant qu'il savait ou elle était, et le malheur qui était sien. Fut-ce la crainte de son indifférence ou, au contraire, de son implication, Lysandre l'ignorait, mais il était encore trop tôt, dans ses propres retrouvailles avec elle, pour envisager de s'ouvrir autant à celui qui était désormais Suprême du Printemps.

Il avait erré dans Hvitsen un moment avant de finalement se rendre au Palais de Glace pour y apprendre comment y rejoindre une toute autre personne, quel portail emprunter, lui qui ne pouvait tamiser en territoire étranger. Et c'était non sans une certaine appréhension qu'il s'était retrouvé devant de la famille Sorensen à Isvann. C'était grâce à ses lettres que Lysandre savait qu'une certaine dame de ses pensées s'y trouvait, mais cela n'enlevait rien à l'étrangeté de se trouver là, sur le seuil de la porte, possiblement épié par tout un tas de regards curieux. Il remerciait la déesse que ce fut auprès de sa famille natale que s'était rendu Elina, et non dans la demeure qui était sienne depuis son mariage, et ce, malgré son veuvage, toutefois, il n'était pas très à l'aise perdu si loin de chez lui. Tentant d'imiter ce que son père aurait sans doute fait -la dépression en moins- Lysandre se vit accueillir par un majordome en tout point semblable à ceux qui officiaient à Cairlond, les frissons de froide en moins, et conduit, après avoir dit l'objet de sa visite, à travers une série de couloirs jusqu'à une porte ou lui demanda d'attendre. Son regard se promena alors sur ce qui l'entourait avant que la porte entrouverte ne l'invite à jeter un oeil, croisant le regard surpris d'Elina. Cela lui arracha un sourire. « Au moins j'arrive au bon moment. » lui dit-il, songeant qu'à quelques minutes ils auraient pu se rater. « J'étais à Hvitsen pour ... Un rendez-vous et je n'étais pas d'humeur à trainer dans les tavernes mais je n'avais pas non plus envie de rentrer à Cairlond. » expliqua-t-il, omettant le moment où, dans sa crainte d'un nouvel abandon, ses pensées s'étaient arrêtées sur elle.

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Une visite inattendue

feat @Lysandre Valois — avril 837

En effet Lysandre, était arrivé au bon moment même si Elina n’était pas apprêtée pour le recevoir. Elle savait que cela importait peu à son âme sœur surtout qu’ils n’y avait qu’eux. La brune aimait être bien apprêtée mais en travaillant dans la mine elle préférait mettre de vieux vêtements qui ne risquaient rien. En rentrant elle s’était dit qu’elle pourrait lire un petit moment avant d’aller faire sa toilette pour manger dignement plus tard avec sa fratrie. Cependant Lysandre l’avait pris de court.

“Oh je vois. Je vous manquais ?” demande-t-elle avec un sourire sur les lèvres.

Elina n’avait jamais pensé que ce qu’elle ressentait pour Alek à l’époque aurait pu être plus fort, cependant avec Lysandre tout était tellement hors du temps. Ce qu’elle ressentait n’avait aucune comparaison possible. La mère l’avait lié à lui et rapidement ils s’étaient rapprochés l’un de l’autre. Elina aimait son quotidien avec le blondinet, elle passait pas mal de temps avec lui. Bien sûr avec leur deux emplois du temps chargé, il n’était pas toujours facile de ce voir, la Fae était donc ravie de voir qu’il avait fait un détour avant de rentrer à Cairlond. Leur relation était puissante, il était sa force. Elle se rendait compte à quel point elle avait besoin de lui dans sa vie, et il avait fallu qu’elle risque de le perdre pour s’en rendre réellement compte.

“Lysandre ? Quelque chose ne va pas ?” demande-t-elle alors qu’elle le regarde inquiète.

Elle passe alors une main sur la joue du blondinet puis pose son doux regard sur lui. Si quelque chose n’allait pas, elle espérait qu’il se confierait à elle. Peut-être était-il là pour ça d’ailleurs. Elina le connaissait assez bien pour savoir quand quelque chose n’allait et aujourd’hui le cas. Son rendez-vous s’était peut-être mal passé, une chose est sûre c’était qu’elle ferait de son mieux pour lui remonter le moral. Elle savait que sa place n’était pas toujours facile, et elle savait aussi qu’il avait un passé avec l’hiver.

“Souhaitez-vous boire ou manger quelque chose ?” demande-t-elle avant de lui faire signe de s'asseoir à côté d’elle sur l’un des canapés qui se trouvaient dans la pièce.

Quelle hôte était-elle si elle ne proposait rien à Lysandre, c’était donc naturellement qu’elle avait proposé. Elle savait qu’elle trouverait facilement un domestique qui leur apporterait de quoi boire et grignoter si besoin.

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une visite inattendue

PLAY | AVRIL 837 - w/ @Elina Berg

De tous les petits secrets que le Valois avait depuis peu, sa relation avec la baronne Berg était sans doute le plus grand. Il avait laissé les ragots lui prêter une romance avec Reine Beauchamp pendant plus de six mois avant que sa prise de fonction à Cairlond ne mette fin à toutes les rumeurs d'annonce d'un mariage prochain. Pour autant, les gens continuaient de chuchoter sur l'idylle impossible de deux seigneurs et des implications qu'une telle relation pourrait avoir sans jamais remarqué que ce n'était pas une printanière qui avait les faveurs du seigneur de Cairlond mais une hivernale. Il aurait pu s'en offusquer ou vouloir rétablir la vérité en confessant sa tendresse pour Elina en public mais il n'avait jamais trop aimé l'attention qui se portait sur lui et préférait le calme de leur jeune amourette à ce qu'il avait pu subir durant la saison sociale alors même que Reine et lui n'avaient jamais rien confirmé. Il n'avait pas besoin des commentaires sur le choix buté de la mère de lier des Valois aux hivernaux ou sur la différence d'âge évidente qui existait entre lui et sa belle et, pire, il craignait de la voir affublé d'intention qui n'étaient pas les siennes. En cela, Reine était intouchable mais Elina ne manquerait pas d'être la cible de toutes les mères mécontentes, des ambitieuses déçus ou des bannerets persuadé que leur avis comptait dans le choix de ses affections. S'il pouvait l'en préserver, ne serait-ce que quelques temps, alors il le ferait. « Peut être bien ... » répondit-il avec un sourire en coin. S'il semblait jouir d'une plus grande liberté en tant que seigneur, son emploi du temps s'était considérablement chargé et aux devoirs d'un prince du Printemps s'ajoutait ceux de ses nouvelles responsabilités. Leur promenade dans le bBois du Printemps paraissait bien loin alors, songea le jeune homme avant d'ajouter. « Je serais un bien piètre soupirant si je ne profitais pas de ce séjour dans l'Hiver pour rendre visite à la plus belle des hivernales. » dit-il d'un ton amusé, la blague doucereuse rappelant la vérité de ses certitudes sous un trait humoristique qui caractérisait une forme d'humilité qu'il lui prêtait.

De toute évidence, les restes des émotions qui l'avait secoué depuis son arrivée dans la Cour étaient hautement perceptibles : sa rencontre avait failli tourner au drame lorsqu'un hivernal était venu se mettre en travers de son chemin, persuadé qu'il était venu réclamé quelque honneur bafoué au nom de sa tante. S'en était suivi le rendez-vous tant attendu, et redouté, avec Alana et ses questionnements intérieurs sur ce qu'il devait, ou non, dire à son père. Le poids de cette journée pesait sur son être, il n'aurait pu le nier même avec toute la bonne volonté du monde mais s'il lui tardait de retrouver les vertes contrées de Cairlond, ses champs et vergers à perte de vue et le calme printanier de sa demeure, il ne se sentait pas encore de faire face à Lys. Pas plus qu'il ne voulait parler de ses états d'âme à Gaspard. Pour l'heure, il préférait que le contenu de sa discussion avec Alana demeure son secret, son jardin personnel qu'il pouvait savourer en solitaire avant de décider à déchaîner les foudres de la famille autour de cette rencontre inattendue. « Rien que ne devrait vous inquiétez ... » lui assura-t-il sans guère plus de mot. La diversion fut toute trouvé lorsqu'elle l'invita à s'assoir, lui proposant un rafraichissement. Optant pour quelque chose de plutôt chaud -dans son cas, il était déjà bien assez refroidis par les températures comme cela- il s'installa dans un des fauteuils, pensif. Lors de leur première discussion, il avait confié être né ici, à la Cour de l'Hiver, bien qu'il n'en est guère les attributs, expliquant son départ pour Cairlond lorsque sa santé avait été plus que menacée par l'entêtement maternel. En dehors de cela, et de son statut chez les Valois, Lysandre doutait que la baronne eut connaissance de quoi que ce soit sur son passé. Pas sur les années qui avaient eut lieues avant que les registres ne mentionnent l'arrivée d'un enfant chez les Valois, quarante ans plus tôt. Cinq ans qui demeuraient un mystère pour beaucoup. Cinq ans qui n'était connu que de lui, ses parents et une poignée de personne. « J'ai été voir ma mère. » finit-il par dire, ses yeux se fermant sous l'aveu, se maudissant déjà d'être si paradoxal qu'alors même qu'il tenait à garder cela pour lui en premier lieu. Elle non plus, il ne voulait pas l'impliquer dans tout cela. Déjà parce que sa génitrice était une compatriote de la fae et qu'il n'était pas impossible qu'elles se croisent, et ensuite parce que son tempérament le poussait à compartimenter les choses. Il ne voulait de conseil ou de réconfort, pour l'heure, et préférait profiter du moment sans aborder le cas de la femme qu'il n'avait pas revu depuis quatre décennies. Pour autant, Alana Vundhar était une part de lui et de son histoire et pour l'heure, Elina était l'une des rares personnes envers qui il n'avait aucune cachotterie.

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