(+18) king and lionheart (ilya)

king and lionheart

@ilya ozerov — novembre 837

La petite maison qu'ils avaient louée pour leur lune de miel n'a pas changé, perchée sur une falaise, avec ses murs blanchis par le soleil et le sel de mer.

Ils ont parlé de vacances. C'est Darya qui a proposé de retourner à l'Eté, d'une voix un peu incertaine, après avoir passé un long mois à trouver une nouvelle organisation qui permet à Ilya d'enfin récupérer la place qui lui revient de droit, tant à la tête de Menelmorn qu'au sein de leur petite famille. Ce n'est pas parfait, loin de là, et ils ont encore des accrochages involontaires provoqués par l'entêtement légendaire de l'un ou de l'autre — plus souvent celui de Darya, d'ailleurs, qui revient toujours penaude et la bouche pleine d'excuses. Mais ils essaient du mieux qu'ils peuvent, et si Viktoria est toujours plus volontiers dans les jupes de sa mère, Milena se transforme en vraie fille à papa.

Donc Darya a proposé ces vacances en famille avant la frénésie des préparations de Starfall, a proposé l'Eté encore une fois, pour profiter d'un peu de beau temps et de chaleur avant que l'hiver n'amène la neige sur les terres de Menelmorn, et voilà quelques jours maintenant qu'ils sont sur place. Les filles sont ravies de pouvoir barboter dans l'océan la journée, sous l'œil acéré de leur mère qui ne les laisse jamais s'aventurer bien profond, avant de s'effondrer une fois le dîner passé tant elles sont épuisées par l'air marin et par les activités de la journée.

Comme ce soir. Elles sont chacune dans son berceau, dorment déjà à poings fermés, les petites ailes de Milena qui s'agitent mollement sous l'effet d'un rêve. L'hivernale s'est occupée du coucher ce soir et s'amuse volontiers de cette vision, un doigt qui caresse la joue potelée de sa fille avant qu'elle se penche pour presser un baiser sur leurs têtes et les laisser à leur sommeil.

Ilya a le nez dans un livre quand elle se faufile dans le salon. La nuit est encore jeune, le soleil à peine couché ; pendant un moment, elle se contente d'observer les vagues qui s'écrasent en bas de la falaise, d'écouter le bruit hypnotisant du ressac. Elle aurait bien piqué une tête, aurait bien aimé entraîner Ilya dans un bain de minuit vaguement licencieux... mais ils ont deux enfants à surveiller, alors à la place elle vient plutôt se glisser dans les bras de son âme sœur, et tant pis pour sa lecture. De ce qu'elle aperçoit, d'un coup d'œil, c'est un de ses livres de sciences auxquels elle ne comprend qu'un mot sur trois. « Les filles dorment. » Une évidence, puisqu'elle est là.

Les doigts de Darya se baladent déjà, glissent dans les cheveux d'Ilya, le long de sa mâchoire, de son cou. Les choses se sont calmées et il a beau être revenu à la maison depuis quelques semaines, ils n'ont pas beaucoup eu l'occasion de se retrouver rien que tous les deux, sans rien pour les distraire. A Menelmorn, il y a toujours quelque chose qui les dérange — une des jumelles, Matvei, Katia, une visite inopinée d'Assya... mais là, tout de suite, il n'y a rien pour les perturber, hormis peut-être qu'une des filles se réveille...

Mais ce ne sera pas pour tout de suite.

Alors peut-être que Darya se presse un peu trop fermement contre lui, se moule à son corps comme un coquillage à son rocher. Et peut-être que le baiser qu'elle lui vole trahit toute son envie de plus, les mains qui glissent un peu plus bas, s'attardent sur son torse avant de finalement s'attaquer aux boutons de sa chemise. « On pourrait aller au lit nous aussi... » qu'elle murmure tout contre son oreille. Elle se fait volontiers un peu aguicheuse, la bouche qui vient presser de multiples baisers le long de sa mâchoire, de sa gorge, les dents qui mordillent doucement à la peau délicate qu'elle y trouve. « Même si je suis certaine que ta lecture est passionnante. Qu'est-ce que tu en penses ? »

Elle a sa petite idée sur la décision qu'il va prendre — le connaît trop bien, après tout, après toutes ces années. Mais peut-être qu'Ilya est fatigué et la laissera toute à sa frustration, ou peut-être qu'il va jouer avec cette même frustration jusqu'à l'entendre le supplier. Ce serait son genre.

Mais en attendant, Darya bascule jusqu'à être proprement à califourchon sur lui plutôt qu'en travers de ses genoux, ses grandes ailes noires qui bruissent contre les jambes interminables d'Ilya, un sourire parfaitement provocateur aux lèvres. A lui de faire le prochain geste.

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@darya ozerov — novembre 837

Leur discussion dans son atelier ne tarda pas vraiment à se concrétiser, pour leur plus grand bonheur. Une fois les choses remises à plan, les émotions dégagées et le travail de tous les jours à retrouver une stabilité et leurs places dans leurs vie, le couple Ozerov s'autorise -enfin- une pause bien méritée avec leurs deux filles. Des vraies vacances qu'il n'a pas connues depuis un peu plus d'un an déjà. Et quoi de mieux que de retrouver les traces si douces de leur Lune de Miel ?

L'Eté. Les odeurs d'embruns salés qui se mêlent à l'iode acre qui accroche le fond de la gorge et changent la couleur des murs. La mer aux remous calmes qui lèche les longues plages de sable blanc et fin qui caresse les pieds. Même si Ilya ne garde pas que des bons souvenirs de ses baignades hasardeuses, il sait qu'il devra rester tranquillement sur la terre ferme ou simplement les pieds dans l'eau. Toutes ces couleurs et la luminosité qui leur dévoilent tous les trésors de cette cour enchanteresse. La chaleur qui se fait accueillante en cette fin d'automne, bien loin des températures violentes du mois de juillet. Et bien loin de celles qui se font de plus en plus glaciales à la Nuit. Comme une couverture chaude qui vous accueille pour passer des moments agréables auprès des gens que l'on aime. Cela, d'ailleurs, Ilya l'a découvert l'année passée, quand il eut l'occasion d'en apprendre plus sur la culture des estivaux : l'importance de la famille et des liens entre les uns et les autres. Ce fut donc tout naturel que leur choix de vacances se porte sur cet endroit et la maison qui put les accueillir l'année passée. Celle-ci se prêtait bien aux amoureux en voyage après leurs noces, mais ils pouvaient aussi y trouver une chambre pour leurs bambines, jeunes parents qui veulent les emmener partout avec elles.

Ilya se fait une joie réelle d'y retrouver ses marques et de passer ce temps avec celles qu'il aime de tout son cœur. Laissant derrière lui les doutes et les inquiétudes, comme on pose une couverture dessus, il se fait un point d'honneur à profiter de ces moments de joie le plus qu'il le peut. Même si Milena passe le plus clair de son temps à montrer tous les coquillages qu'elle trouve sur la plage à son père, celui-ci ne peut qu'affirmer que sa fille développe le même intérêt pour la recherche et les belles trouvailles que lui, ce qui gonfle son cœur de bonheur. Les rires et leur éveil donnent l'occasion aux deux parents de partager aussi des souvenirs inoubliables. Leurs journées sont chargées mais heureuse, jusqu'à ce qu'Ilya laisse sa femme mettre les petite au lit. C'est son tour après tout.

De son côté, le jeune père de famille s'est confortablement installé dans le fauteuil de la grande salle de vie qui donne sur la grande baie vitrée. Le regard obnubilé par sa lecture du moment -un gros tome sur la combustion spontanée- il ne capte qu'en périphérie les changements de couleurs doux qui teintent  le ciel d'oranges et de violet. Un moment de calme et de douceur qu'il accueille avec sérénité. Il n'entend même pas les pas rapide de son âme soeur qui se faufile dans le salon, et le temps qu'elle se prend elle-même pour son propre calme. Il ne remarque sa présence que lorsqu'elle se glisse dans ses bras dans un souffle de contentement. « Après les journées qu'elles vivent, je sens que l'on va avoir droit à des nuits de plus en plus longues. ». Il en croise les doigts tout en continuant de lire son paragraphe. Ses mêmes doigts qui caressent doucement l'épaule de Darya dans un geste lent, doux et légèrement distrait. Elle en fait de même, un geste d'habitude toujours aussi affectueux.

Pourtant, les gestes se font de plus en plus prononcés et ne laissent aucun doute sur les réelles attention de la fae, ce qui arrache un sourire en coin au jeune père quand il daigne enfin lever les yeux de son bouquin, une fois que son âme soeur se presse de tout son corps contre lui : « Mmmh, je ne vois pas du tout ce que tu cherches à obtenir de moi ... » murmure-t-il provocateur. Il feint l'ignorance alors que la situation ne laisse aucune place au doute. Mais il veut voir jusqu'où elle serait capable d'aller. Une partie de la réponse ne se fait pas attendre quand elle se retrouve à califourchon sur lui. Les caresses de ses plumes sur ses chevilles lui arrachent un frisson bien malgré lui, mais il tente de garder son flegme sans se départir de son sourire en coin. Le livre est toujours ouvert mais ne capte plus le regard bleu de son détenteur : il est sur une autre cible. « Peut-être faudrait-il être un petit peu plus explicite ... Je crois avoir besoin de quelques rappels de base. ». Son regard se fait plus dur quand il se fixe dans le sien et qu'il se penche un peu en avant, vers elle  : « Ou du moins, que tu le demandes. » qu'il souffle contre ses lèvres dans une tension volontaire. Sa voix se fait plus rauque à en trahir l'envie qui coule aussi dans ses veines, mais tout son mental se concentre sur sa maîtrise et sur l'envie obsédante de la voir ... « Supplie-moi. »

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@ilya ozerov — novembre 837, tw sexe

Un peu de paix ne peut pas leur faire du mal. Pas après l'année qu'ils viennent de passer, c'est certain ; et pour avoir un peu de paix, il est malheureusement nécessaire de s'éloigner de Menelmorn. Ca l'attriste un peu, parce que Menelmorn reste son foyer et qu'elle aurait aimé assister aux premières chutes de neige pour voir l'émerveillement des jumelles devant ce spectacle, et qu'elle aime profondément cette ville et le paysage qui l'accompagne... mais il leur aurait été impossible de prendre une semaine rien que pour eux, elle le sait. Et les paysages de l'Eté sont à couper le souffle, elle doit bien l'admettre, peu importe à quel point elle est biaisée envers sa patrie d'adoption.

La possibilité d'avoir une mer chaude à n'importe quelle heure de la journée et à portée de baignade est un énorme point positif à ses yeux, après tout.

Mais les pensées de Darya sont bien éloignées de l'océan qui berce leurs nuits de son ressac rassurant, bien éloignées aussi de leurs filles qui dorment paisiblement dans leurs berceaux. Si leurs journées sont bien remplies, et qu'elle est parfaitement ravie de les voir s'éveiller tous les jours un peu plus — et si elle en croit la curiosité exponentielle que développe Milena, elle va sans doute suivre les pas de son père dans les expériences étranges et dangereuses — en ce début de soirée, elle a surtout envie de retrouver Ilya. De se retrouver en tant que femme, aussi, et pas uniquement en tant que mère. Ce rôle la comble, elle qui a toujours voulu des enfants et surtout toujours voulu les avoir avec son âme sœur, mais elle a eu l'impression de se noyer un peu trop dedans, ces derniers mois.

Alors elle se presse contre Ilya sans vergogne, le dérange volontiers dans la lecture qui semble pourtant le captiver. En dépit de son retour au bercail, le mois d'octobre a été bien trop rempli pour qu'ils fassent beaucoup plus que s'écrouler au fond de leur lit, les membres emmêlés, endormis avant même que leurs têtes ne trouvent les oreillers. Ici, les choses sont bien plus calmes. Ils peuvent prendre leur temps, surtout maintenant que les jumelles sont endormies... « Mm... Elles font quand même bien leurs nuits. » Réglées comme des horloges. Il est vrai, toutefois, que l'air marin et toutes ces nouvelles choses à découvrir les épuisent bien plus rapidement que leurs journées habituelles à Menelmorn.

Darya profite allègrement de cet état de fait. Sa bouche divague, se glisse le long de la mâchoire d'Ilya, le long de son cou, presse de multiples baisers sur sa peau alors qu'elle se presse un peu plus fort contre lui, qu'elle vient finalement se percher à califourchon sur ses genoux ; son âme sœur feint l'innocence, se veut parfaitement ignorant de ce qu'elle est en train de réclamer à demi-mot, ce qui tire une moue un peu frustrée à l'hybride. Il pousse le vice, joue clairement avec elle, et Darya soupire contre ses lèvres, s'en va chercher un baiser presque trop délicat alors qu'elle achève de lui déboutonner sa chemise. « Méchant. » C'est dit avec une touche de mauvaise foi. Mais peut-être qu'elle peut jouer un peu, elle aussi...

Elle commence par retirer sa propre tunique. Ca la laisse à moitié nue, la poitrine uniquement couverte par ses longues boucles brunes, et sans avoir le temps de se sentir complexée par ce corps qui n'a pas encore entièrement retrouvé sa tonicité d'avant sa grossesse. Elle est trop occupée à descendre le long du corps d'Ilya, lentement, pour s'en préoccuper. « S'il te plaît. » Le premier baiser est appuyé au creux de son cou, juste à la jointure avec sa clavicule, où elle travaille la peau de ses lèvres et de ses dents jusqu'à y laisser une jolie marque violacée. « S'il te plaît... » Un second baiser sur son sternum, juste au-dessus de son cœur.

Elle continue sa descente comme ça, les supplications à chaque fois appuyées d'un baiser — sur le tatouage qui orne sa poitrine, le long de ses abdominaux, à suivre la fine ligne de poils sombres qui disparaît sous son pantalon. Quand elle s'arrête elle est à genoux au sol, entre ses genoux, les seins pressés contre ses cuisses et les lèvres qui s'attardent contre la bosse qu'elle devine sous le tissu de ce fichu pantalon qu'elle aimerait bien retirer, mais qu'elle laisse en place pour le moment. Bien à regret, c'est vrai, mais puisqu'il souhaite garder le contrôle de cette soirée... alors elle se stoppe une fois au sol, la joue qui s'appuie contre le haut de sa cuisse, ses grands yeux bleus qui ne quittent pas son visage une seule seconde, les lèvres étirées dans un sourire vaguement provocateur. « Est-ce qu'il t'en faut encore ? »

Elle serait assez mesquine pour pousser un peu plus le vice, après tout.