we can burn brighter than the sun. (velinka)

we can burn brighter than the sun

Avril 838 - @Velinka Shuksin

Le mois d’avril était déjà bien avancé et les températures se faisaient de plus en plus douces à Elysium. Dana se promenait dans les rangées d’une vente aux enchères extrêmement mal organisée. L’endroit ressemblait plus à une brocante qu’à une vente d’objets d’arts. Le thème était inexistant, on y trouvait tant des tableaux de valeurs moyennes et qui, aux yeux de la Volyn, pouvaient être intéressants pour des collectionneurs au budget modeste que de vieux ustensiles de cuisines que le propriétaire tentait de faire passer pour des antiquités. Certaines pièces avaient suffisamment attiré son attention pour qu’elle envoie un vif argent à Hestia, l’informant des bonnes affaires. Dana n’étant pas spécialisée en nature morte et n’ayant pas la clientèle adéquate, ni dernièrement, le temps pour agrandir son réseau, elle décida de proposer cette opportunité aux Kozlov. Ils en feraient ce qu’ils voudraient. C’est un vase qui attira son regard par la blancheur de sa poterie et les motifs dessinés avec une précision impressionnante tout autour. La spécialité de Dana, dans l’art, c’était la guerre. Un drôle de mélange, hérité de sa famille, qui avait fait fortune dans le commerce d’armement jusqu’à obtenir un titre de baron, avant de s’en voir déchu suite à une altercation avec un Ozerov. Une histoire vieille de deux siècles que la majorité des faes de la Nuit avaient oublié. Dana connaissait par cœur l’histoire des guerres, elle avait étudié les éminents personnages, les différentes stratégies militaires et les armes utilisées, dont certaines se trouvaient dans des musées réputés en Evanor. Elle appréciait également les œuvres de religion et plus singulièrement, l’histoire des modes vestimentaires. Aussi, l’une de ses plus fidèles artistes était une Valois dont les nobles s’arrachaient les bijoux lors de la Saison Sociale. Dana avait passé ce début d’année à organiser l’exposition de ses bijoux et de ses tableaux, dans certaines galeries et déjà, le public attendait l’ouverture avec impatience. Cependant, ce n’est pas parce qu’elle était spécialisée, que Dana n’avait pas l’œil aiguisé sur d’autres œuvres d’art, bien au contraire, elle devenait de plus en plus reconnue dans son domaine. Le temps, ne lui permettait simplement pas de traiter tous les sujets et elle limitait son portefeuille de clients à certaines périodes. S’approchant, du vase, elle en observa les petits défauts causés par le temps mais la nocturne ne retint pas un léger sifflement entre ses lèvres. Ce vase était une pièce de collection, l’œuvre de mains expertes et unique par sa beauté. Le prix était bien trop bas par rapport à sa valeur, encore une preuve que le propriétaire n'y connaissait rien. Cet objet aurait pu être affiché dans une galerie d’art, lors d’une exposition destinée aux familles modestes et se vendre une petite fortune lors des périodes de fêtes. Un rire s’échappa de ses lèvres. « Excusez-moi, je suis intéressée mais votre prix, il est exagéré. »  Une moue s’afficha sur le visage du propriétaire. C’était mesquin de négocier un prix déjà si bas, mais Dana n’avait aucune pitié pour ceux qui s’inventaient experts d’un domaine qu’il ne connaissait pas. Ce propriétaire vendait d’autres œuvres à un prix trop élevé et il racontait son charabia à d’innocentes familles. « Je vous le prends moitié moins, ça vous fera tout de même quelques aeskells de plus que ce qu'il vaut réellement. » Le ton était ferme. Dana ne détourna pas le regard et elle garda les yeux fixés sur le fae. L’homme détailla la nocturne et sa robe au tissu noble de la tête au pied, se disant surement que c’était elle qui exagérait de négocier le prix. Cependant, il hocha la tête bien, trop apeuré de manquer une vente. Triomphante, Dana lâcha la pièce dans sa main et elle rangea le précieux vase dans un sac.

C’est à Velinka que la nocturne avait pensé quand son regard s’était posé sur le vase. Son aspect, malgré les petites ébréchures, n’avait perdu ni de sa beauté ni de sa grâce. Dana savait aussi, des quelques conversations qu’elle avait eu avec la serveuse, que celle-ci adorait décorer la décoration d’intérieur. Un sujet que les deux hybrides avaient en commun. La Volyn connaissait très peu Velinka. Les deux faes s’étaient parlé pour la première fois pendant que Dana attendait Aslan, qui était monté dans sa chambre pour récupérer quelques affaires, s’apprêtant à dormir plusieurs jours dans son appartement. Une autre fois, ça avait été alors qu’elle attendait que son âme-sœur termine son service, accoudée au comptoir, la nocturne avait pris un verre. Aujourd’hui, elle décida de se rendre au Pied à Terre pour offrir ce vase à l’hybride. Velinka était mystérieuse et si Dana n’avait jamais osé lui poser des questions sur son passé, elle l’appréciait et Dana aimait donner de petites attentions à son entourage. D’autant plus qu’elle avait compris qu’Aslan était très ami avec l’hybride. Doucement, Dana poussa la porte de l’établissement. Le sourire aux lèvres, elle pénétra au sein de l’établissement pour chercher la fae du regard. La fin d’après-midi approchait et la nocturne savait que le Pied à Terre ne tarderait pas à se remplir. Aussi, elle espérait qu’elle ne dérangerait pas l’hybride en plein travail. Dana repéra la fae derrière le comptoir et elle s’approcha lentement. « Bonjour Velinka. » Dit-elle d’une voix douce et d’un ton joyeux. « Je venais te voir. » Précisa-t-elle, sachant qu’Aslan s’occupait de l’organisation de combats clandestins pour les Marchands de Sable. Dana avait appris l’implication de son compagnon dans cette organisation lors d’une rencontre surprise. Le choc avait été immense, la peur lui avait broyé le ventre mais ils n’avaient à présent plus de secrets, du moins elle l’espérait. Elle connaissait son rôle dans cette organisation illégale et il savait qu’elle était le saphir dans la guilde Ars Longa Vita Brevis. La discussion, ce jour-là, avait été intense. Dana chassa ce mauvais souvenir pour se concentrer sur Velinka. « Je travaillais à Elysium aujourd’hui. Je visitais une petite exposition et ce vase m’a fait penser à toi. » Dana secoua la tête en sortant l’objet de son sac. Elle se sentait toujours ridicule dans ces moments, à offrir des cadeaux que les autres n’avaient pas demander. Même si ça lui faisait plaisir, elle ne savait pas comment l’hybride allait réagir face à cette attention. Parce que ce n’était rien d’autre qu’une simple attention, sans arrières pensées ni attentes. « Enfin, je me suis souvenue que tu aimais décorer ton chez toi. » Qu’elle précisa, soudainement timide.