Drinking Song for the Socially Anxious (Arnee)

Elle était restée avec les prêtresses stellaires tandis que l'Hivernale officiait et qu'Azalée, en tant que membre de la famille, demeurait auprès des endeuillés. Bien sur, elle aurait pu se glisser près de Cesare, telle une ombre ne le quittant jamais, mais elle n'avait guère envie d'entendre ce que lui, et les autres Suprêmes, pouvaient avoir à dire. En outre, on n'était jamais aussi bavard que lorsqu'on se sentait loin des oreilles indiscrètes et bien qu'invisible derrière son statut de Haute Prêtresse, Breena demeurait présente. Alors elle resta au fond de la pièce, parmi des soeurs anonymes, braquant qu'on regard vert d'eau sur le centre de l'attention générale. Ou presque. Car plus que de déranger les Suprêmes, Breena craignait qu'on remarque les regards qu'elle ne pouvait s'empêcher d'avoir et si Cesare la laissait relativement tranquille sur ce sujet, elle ne voulait pas attiser la curiosité d'un Suprême oisif et désoeuvré. Dans les rangs de la famille d'Einar Asgeir, son neveu était le seul pour lequel Breena ressentait réellement de la peine. Coincé entre ses frères et sa mère, rappelé à sa condition de noble, Arne brillait à son regard comme un phare en pleine nuit. Elle écouta sa chanson avec une attention bien différente du reste de l'assemblée et, dès qu'on sonna le signal du départ, Breena s’éclipsa avant qu'on ne remarque qu'elle était présente. Elle n'avait jamais vraiment eut l'occasion de découvrir Brynjolf, et elle n'avait pas tant été attirée que cela à l'idée de servir les Asgeir dans son passé de prêtresse grise. Aussi, la demeure apparaissait comme un labyrinthe de couloirs et de portes qui n'en finissaient plus tandis qu'elle récitait les quelques mots qu'il avait pu lui glisser. Gauche, gauche, troisième à droite ... Malgré sa cape grise, Breena avait le sentiment que la robe orangée qui se trouvait en dessous détonnait avec l'ambiance sinistre de l'évènement et l'aspect solennel des funérailles. Mais elle demeurait une prêtresse et être identifiable était son devoir. Malheureusement ce devoir était aussi la cause de son inquiétude : elle n'avait rien à faire dans ces couloirs, menant aux appartements de la famille et tandis qu'elle tentait de se convaincre que des yeux larmoyants et l'excuse de s'être perdu pourrait la sauver, elle n'avait qu'une hâte, arriver à destination.

Face à la porte, Breena regarda à droite, puis à gauche, attendant de voir si elle avait été suivie ou si un domestique n'allait pas passer au moment où elle pousserait la porte. Mais elle ne rencontra que le vide et le silence. Prenant une grande inspiration, la main sur la poignée de la porte, elle songea que si elle avait suivit à la lettre ce qu'il lui avait dit, la porte serait ouverte mais qu'elle n'aurait pas d'autre choix que de rejoindre le reste des convives si elle s'était trompée. Son coeur semblait résonner dans ses oreilles et la porte s'ouvrit. La prêtresse se faufila rapidement et referma derrière elle, s'adossant à cette dernière avec un soupire de soulagement. Être trouvée ici représentait un risque, pour elle comme pour Arne, mais ce serait l'une de leurs trop rares occasions de se voir avant qu'il ne puisse à nouveau quitter ses obligations.

Ses yeux se rouvrirent sur la pièce et un sourire se dessina sur les lèvres de l'automnale tandis qu'elle ne pouvait que constater le désordre qui suivait son âme soeur où qu'il aille.  « Mon adorable petit artiste ... » souffla-t-elle en quittant le bout de mur contre lequel elle se trouvait pour avancer dans la pièce, attirée par la vue que la fenêtre offrait sur le paysage enneigé. Son existence n'était plus que feuille aux tons chaleureux et pluie capricieuse, l'automne perpétuel à l'image du sang qui coulait dans ses veines. La vision familière de la neige, fut-ce celle de Brynjolf, lui rappelait ses années de novices à la Tour du Pendule, la dureté de l'apprentissage et les éclats de rire de ses soeurs aspirantes à l'anneau d'hématite. La nostalgie la ramena à un soir de Yule au palais des glaces, aux rencontres avec un jeune fae dans les ruelles de Hvitsen avant les rendez-vous secrets dans les montagnes. Presque une autre vie, songea-t-elle, caressant lentement le silex de sa bague. Délaissant sa cape, qu'elle posa sur le lit, près de tout un amoncellement de tissus divers dont elle reconnaissait certains motifs, elle s'installa dans un fauteuil, attendant l'habitant des lieux tout en gardant les yeux fixés sur la fênetre.

Elle ignorait combien de fois elle s'était perdue dans la contemplation de la neige lors de son éducation à la Tour du Pendule. Sans doute bien trop longtemps au gout de l'Implacable et pourtant, alors que le manteau blanc et familier tombait sur la cour de Brynjolf, la vague de nostalgie qui la prit ne fut qu'amplifiée par l'arrivée du propriétaire de la pièce. Un sourire se dessina sur les lèvres de Breena tandis que les yeux d'Arne, posés sur elle, semblait moins empreint des émotions négatives qu'il dégageait un peu plus tôt. Il lui apparaissait toujours étrange quand il troquait la simplicité de ses vêtements de barde itinérant pour ceux de la noblesse. Artiste né, elle soupçonnait que les années aient, en sa faveur, développées ses talents d'acteur car contrairement au jeune fae de Hvitsen, il semblait porter le poids de son ascendance avec plus d'aisance. Elle se demandait parfois ce que cela faisait, ce qu'on ressentait à avoir des parents à honorer, un nom qui ne soit pas le patronyme des abandonnés et des orphelins. « J'espère ne pas être une mauvaise surprise, messire. » lui dit-elle d'un ton taquin avant qu'il ne la rejoigne, lui offrant une main pour qu'elle se lève. Ses mèches rousses dansèrent sur la soie de sa robe orangée tandis que son rire, léger, se répercutait contre les murs. Loin de la solennité de la cérémonie qui venait d'avoir lieu, l'intimité de leurs retrouvailles était pleine d'une chaleur qui n'avait rien de magique. Elle savoura la présence de son front contre le sien, le parfum de son être et la douceur de sa chemise sous ses doigts, les yeux fermés tandis qu'il l'étreignait avec une douceur qu'il était le seul à pouvoir lui offrir. Sa main remonta le long de son bras vers son épaule, sa nuque, sa joue tandis que ses paupières papillonnaient pour s'enivrer de la vision qu'il lui offrait. Apprêté comme il avait du l'être, il lui faisait plus que jamais penser aux rares rencontres, dans un cadre officiel, qu'ils avaient pu avoir. Si elle aimait cette vision de lui, elle le préférait sous son allure d'aventurier des routes, d'amant aux rendez-vous secret dans des tavernes d'Evanor, lorsqu'il abandonnait, comme elle, les rôles que la vie leur avait conféré le temps de quelques heures. « Non, mais tu m'as manqué. » souffla-t-elle avant de laisser ses bras entourer sa nuque dans une étreinte serrée qui moulait les courbes de son corps à celles du jeune homme. Certains jours, Breena maudissait leurs devoirs respectifs qui les maintenaient éloignés l'un de l'autre mais si Cesare Monteserre ne disait rien quant aux visites régulières de l'hivernal sur ses terres ou aux disparitions ponctuelles de sa prêtresse, elle ne pouvait abandonner sa fonction pour demeurer à ses côtés tous les jours. Chaque choses en son temps, avaient-ils dit un jour, après plusieurs décennies à tenter de s'oublier, ils devaient apprendre à se redécouvrir non plus comme les jeunes âmes soeurs qu'ils avaient été mais bien comme des adultes avec des charges qui les dépassaient.

Comme pour la récompenser d'avoir mit fin à sa torture intérieur, son être entier lui envoyait des décharges d'endorphine qui, si la situation n'avait pas été aussi empreinte de gravité, l'aurait sans doute pousser à gagner le lit tout proche pour lui expliciter combien son absence lui avait été désagréable. Mais elle se contenta d'échapper à ses baisers d'un doigts sur ses lèvres avant de glisser ce dernier sur la ligne de son visage. Son regard vert se teinta de tristesse et de compassion. « Comment vas-tu ? J'aurai aimé venir plus tôt mais ... » Mais en tant que prêtresse d'une cour étrangère, elle n'avait rien à faire ni auprès des Lund, ni dans les frontières hivernales sans la présence de son Suprême. Une disparition douloureuse et un silence qui lui était apparu soudainement insupportable : le retour d'Arne dans son existence ne semblait pas avoir changé grand chose à son quotidien, le secret de leur relation ne le permettant pas, mais cette absence avait jeté un voile sur son monde. Tout lui paraissait plus terne, plus lent, plus morose. Seule dans son lit, Breena ne pouvait qu'espérer qu'il la sente à travers le lien qui les unissait, qu'il perçoive son amour autant que la compassion qu'elle avait pour lui et, tandis qu'elle caressait le tatouage qui avait pris place sur sa poitrine, elle repensait à leurs promesses. Il était sien, elle était sienne, pour ce jour et jusqu'au dernier. A présent qu'elle pouvait le toucher, la simple idée de briser ce contact physique lui semblait impossible mais c'était bien son âme qui avait besoin de réconfort. « Tout le monde est trop occupé, personne ne remarquera notre absence alors ... Parles moi. » chuchota-t-elle contre ses lèvres, repoussant, derrière son oreille, une longue mèche brune qui tombait devant ses yeux.

Elle aurait pu s'attendre à sa réponse : elle avait bien trop fréquenté l'hiver par le passé pour avoir oublié les tensions qui existaient au sein des fratries Asgeir quoi que du temps de son service, les jumeaux de Sanna étaient bien plus discret qu'ils ne l'étaient à présent. Si les dernières semaines avaient été mouvementées, elle n'osait imaginer ce que cela avait du être de faire partie de cette famille déchirées, se disputant les restes d'un peu de pouvoir sur la dépouille du patriarche disparu. Breena se souvenait des conversations qu'ils avaient eut au fil des ans et du peu d'intérêt qu'Arne portait à la politique ou au pouvoir. La où elle aspirait à une famille et à un nom, l'hivernal fuyait ce que les siens impliquaient, ne rendant les armes que lorsqu'il n'en avait pas le choix. Elle n'était pas étonné que tous aient tenté de rallier le jeune fae à la cause : Sanna Asgeir, ses frères, Astrid Lund et son fils aîné ... Ils étaient autant de candidats qui se jugeaient légitimes, d'une manière ou d'une autre, au siège de Brynjolf et à la couronne de l'Hiver. Les lèvres de Breena se serrèrent tandis que le souvenir de quelques discussion avec Cesare Monteserre lui revenaient en mémoire, raison supplémentaire à ses yeux de se rendre dans la Cour de l'Hiver auprès de son maitre. « Evanor tout entier est suspendu à la décision du Chaudron ... Le Concordat a été saisi, Arne ... Et il n'y a pas que tes cousins pour contester l'héritage de Sanna. » Il était évident qu'il savait, qu'il connaissait les ambitions de sa propre mère sur l'héritage de la jeune Asgeir, mais s'ils s'étaient tous attendus à recevoir les contestations d'Espen, entendre le nom d'Astrid avait été une surprise pour la prêtresse. C'était dans ces instants que l'automnale remerciait la Mère de ne pas avoir à être impliqué dans de tels débats : il s'agissait d'une question impossible qui avait été longuement discuté entre les Sept mais également amplement débattus lorsque Cesare était revenu de la séance pour s'entretenir avec son conseil. « Certains Suprêmes s'inquiètent de ce qu'une telle décision de leur part signifierait comme ingérence sur leurs propres territoires, j'imagine que c'est pour cela que beaucoup ont préféré remettre leur positionnement entre les mains de la Mère. » Car si certains avait d'entrée de jeu annoncé qu'ils refusaient de s'impliquer dans un conflit de successions qui ne les concernait pas, d'autre avaient émis des avis face au trouble politique que la situation provoquait tant sur les terres hivernales que sur le continent tout entier dont l'équilibre attendait la nomination d'un septième membre. Alors revint le vieux tic, son doigt caressant le silex de sa bague nerveusement. « Mais même si le rituel de Suprématie est en sa faveur, je crains que Sanna ait encore des jours compliqués devant elle. Il n'y a pas que les seigneurs de l'hiver qui ont des ... Griefs contre elle. » avoua Breena, détournant le regard. Elle était incapable de faire face à son âme soeur tandis que, considérant les liens proches qu'il entretenait avec Sanna, elle reconnaissait à demi-mot par son attitude que son propre Suprême était des plus méfiant en ce qui la concernait. Breena savait que Sanna Asgeir était jeune et que les paroles malheureuse avaient sans doute était prononcées sans réellement envie de nuire, néanmoins, elle craignait l'escalade qui ne manquerait pas de naitre si l'hivernale ne s'assagissait pas et les conséquences que cela pourrait avoir sur sa propre relation avec Arne. Sa neutralité, et les informations qu'elle lui donnait, ne dépendant que de sa propre non-implication dans ce qui se passait actuellement.

Elle eut un sourire tendre au souvenir des jours passés dans cette vieille cabane perdue dans les montagnes. Marchant dans les pas de leur histoire passée, ils s'y étaient enfermés assez longtemps pour rater une partie de la saison sociale, rattrapant autant que possible le temps perdu. Aujourd'hui, la mention de la cabane suffisait à faire rosir ses joues tant ce qu'il s'y était passé ravivait des souvenirs qui n'étaient pas tous empreint de la pureté des retrouvailles. Mais en cet instant, plus que la symbiose qu'ils y avaient retrouvé, c'était le refuge qu'il cherchait, l'endroit où on le laisserait tranquille, où il serait épargné des conflits qu'il cherchait à fuir depuis toujours. « Je ne peux pas m'échapper de mes fonctions cette année ... Cesare m'a fait remarqué mon absence de l'an dernier, si je lui refais le coup, je crains qu'il ne me ficelle dans un coin pour s'assurer que je reste là où il peut me voir. » dit-elle, un rire dans la voix tandis que, loin d'exprimer déception ou colère, la curiosité de Cesare l'avait décontenancé. Il n'en avait rien dit, mais Breena n'était pas certaine qu'il tolère qu'elle disparaisse à longueur de saison, pas quand il avait besoin de son soutien, pas quand il la gratifiait d'assez de confiance et d'importance pour la faire siéger à son conseil. Pour autant que la prêtresse eut envie de retrouver l'insouciance de la cabane et cette sensation unique qu'ils y étaient comme seuls au monde, sa fonction l'empêchait de s'y enfuir. Cependant, contrairement au temps où elle était membre de l'ajah grise, elle était bien plus libre de faire ce qu'elle voulait sur d'autre plans. « Ce n'est pas Skogen mais ... Tu pourrais te joindre à moi ? La saison se terminera bien assez tôt et dès que tu seras libéré de tes obligations nous pourrions ... Explorer les recoins oubliés du temple de l'Automne ? » chuchota-t-elle tandis que ses doigts se perdaient sur le col de sa chemise, laissant l'invitation prendre une dimension bien plus intime et pleine de promesses. Il faudrait sans doute plusieurs jours, si ce n'était des semaines pour qu'il puisse s'esquiver et retourner à son existence d'itinérance mais derrière la proposition ambigüe se cachait une porte de sortie. Un refuge inattendu qu'elle lui offrait tandis qu'elle savait que sa présence serait plus qu'accepté au sein de l'Automne. « Nos forets seraient tout à fait à ton gout j'en suis certaine. Moins ... Pleine de neige et de froid à vous décoller la peau mais des couleurs magnifiques. » Un frisson la parcourut, lui rappelant que s'il ne craignait pas le froid, ce n'était certainement pas son cas. Les automnaux avaient le sang chaud et elle n'était pas contre l'idée de profiter de sa présence sur des terres qui lui étaient plus hospitalières.

Il garda le silence face à la mise en garde mais si ce manque évident de position, ou de considération pour les informations qu'elle lui délivrait si gracieusement, l'aurait frustrée venant d'un autre, elle acceptait le mutisme du barde comme une énième marque de sa neutralité sur la question. Le conflit intérieur n'avait besoin de spectateur et s'il voulait prendre part aux hostilités, il le ferait sans doute loin de ses yeux d'étrangère à la famille. Elle avait transmis son message, la suite n'appartenait qu'à lui et aux relations qu'il se plaisait d'avoir avec ceux qui partageaient son sang. Du reste, il semblait de bien meilleure humeur que lors de la cérémonie, et elle ne voulait pas le ramener à de fâcheux sujets qui lui rappellerait les tristes évènements qui les avaient amené à se retrouver, officiellement, au même endroit. L'occasion était trop rare et bien que leurs statuts imposa une certaines discrétion, il y avait quelque chose d'excitant dans le fait de se retrouver dans un tel palais, à pouvoir se trouver ensemble dans la même pièce que tant de nobles et religieux sans être regardé de travers. Bien évidemment, ce qu'ils se permettaient dans l'ombres d'appartements privés ne pouvaient avoir lieu à la vue de tous quoi qu'il y avait quelque chose d'excitant et provoquant à imaginer l'air outrée de certains de ses soeurs si pudiques si elles savaient toutes les choses qui pouvaient advenir entre eux. A l'extérieur, feindre l'indifférence, l'ignorance ou la simple politesse tandis qu'ici ... Ses doigts glissèrent sur le tissus de sa chemise, rencontrant l'endroit où, dissimulé par le vêtement, se trouvait un tatouage semblable au sien. « Tu sais être jaloux toi ? » lui demanda-t-elle d'un ton ironique mais emplit d'humour tandis que le libéré scalde hivernal qui semblait prompt à la diffusion de l'amour sous toute ses formes suggérait être capable d'une telle négativité. Après un instant de réflexion, Breena songea que cela n'était pas pour lui déplaire, qu'il fut possessif ne faisait que lui donner d'avantage d'idée aussi inconvenante que sa présence dans la chambre du fae et il lui tardait d'être en plus discret endroit pour expérimenté la chose convenablement. « Prends garde, tu pourrais me donner des idées ... » chuchota-t-elle, se retenant volontairement de préciser qui, de la convoitise égoïste ou des fantasmes inavoués, elle envisageait dans ses mots. Peut être les deux ? Peut être devrait-elle, elle même, s'occuper de s'assurer qu'il ne puisse plus quitter son lit la prochaine fois qu'il s'y inviterait. Plaisante perspective, songea-t-elle avec humour, quoi qu'elle le préférait bien plus consentant à s'y trouver que maintenu à Arvandor contre son gré.

Rougissante des attentions de l'hivernale, elle détourna un regard presque gênée. « Flatteur va ! » marmonna-t-elle tout en le laissant chatouiller son nez du sien, l'étreinte de ses bras se resserrant sur sa taille pour la rapprocher de lui. Se laissant aller à la tendresse de l'instant, Breena enroula ses bras autour du cou de son âme soeur, se laissant bercer par les marques d'affection qui lui rappelait qu'elle n'était pas que l'incisive prêtresse de Cesare. C'était une autre elle qui prenait vie lorsqu'elle se retrouvait seule avec Arne, lorsqu'il venait l'enlacer ou qu'il posait sur elle, ce même regard qu'au premier soir. S'écartant assez pour pouvoir remonter une main sur sa joue, elle braqua un regard légèrement inquiet sur sa personne. « Mais tu le pense vraiment ? Outre le fait que tu n'es pas sur de repartir un jour, je ne voudrais pas que tu quitte les tiens par sentiment d'obligation ... » Pas alors que l'avenir dans l'hiver semblait en proie au doute et que sa désertion pouvait être mal interpréter. Pas s'il se devait d'être le seul rempart entre Sanna Asgeir et l'avidité des autres membres de sa famille. Elle ne voulait pas qu'il prenne de décision qu'il regrettait quoi qu'elle aurait été heureuse de le voir quitter le nid de vipère qu'était la Cour de l'Hiver pour l'Automne ou elle pourrait s'assurer qu'il ne risquait rien. Son artiste si pacifique. Dut-elle réduire des châteaux en cendres, elle veillerait à ce qu'il ne lui arrive rien, certainement pas de la part des ambitieux qui partageaient son sang et s'écharpait pour des miettes de pouvoir. « D'autant que je serais surprise que la baronne croit en ta soudaine grande piété si elle apprenait que tu fréquente particulièrement le temple d'Arvandor. » ajouta-t-elle avec un gloussement.