Pastries and talk

ft @Rosalie Valois

Ma mère embrassa tendrement mon front avant que je ne passe le pas de la porte de sa petite échoppe. Je passais souvent le temps libre que Lys m'accordait à aider ma mère qui était dorénavant bien installée à Cairlond. Nous nous parlions peu ; elle était plongée dans sa couture et, moi, dans les tâches que me confiait l'héritière des Valois. Cette distance m'était coutumière en réalité, ma mère n'avait jamais été très loquace et particulièrement curieuse de connaitre les moindres détails de ma vie. 

Je lui adressai un dernier sourire tandis qu'elle s'occupait d'un de ses clients et je sortis définitivement de sa boutique. J'étais déjà trop en retard. Rosalie avait eu la gentillesse de m'inviter à grignoter des petits encas pour que nous fassions plus ample connaissance elle et moi. Je n'avais pas décliné son invitation, j'étais tout aussi curieuse d'en apprendre davantage sur la joaillière. Elle m'avait confectionné un joli bijou récemment ; une magnifique bague ornée d'une opaline claire. J'avais apprécié non seulement son travail mais également sa conversation.

J'arrivai à notre lieu de rendez-vous qui était un petit salon de thé. En entrant, je confiai mon manteau léger à un employé puis je cherchai Rosalie du regard. Sur une petite table nichée dans un coin de la pièce, la bijoutière m'attendait. 

« Bonjour Rosalie. Pardonnez mon retard. » je m'excusai aussitôt tout en m'installant.
« Comment vous portez-vous ? » demandai-je poliment par formalité. C'était un bon moyen de lancer la discussion. 

Il y avait déjà quelques pâtisseries appétissantes sur la table que je guettais. Ma petite course m'avait affamée et ces gâteaux semblaient délicieux. 

Pour une fois que je sortais un peu de Cairlond… Un petit rendez-vous pour discuter avec Cecily, histoire de sortir un peu de la maison. J’avançai au milieu de la ville, un garde derrière moi, comme toujours. Lupin ne voulait plus que je sorte sans garde depuis longtemps. Je le laissai faire, ce n’était pas très grave. C’était ainsi rassurant pour moi. J’avançai donc en m’appuyant un peu sur ma canne en fendant la foule. Il y avait le rendez-vous avec Cecily dans ce petit salon de thé. Je regardais la grande enseigne, entouré d’une décoration florale, des glycines tombant avec grâce. L’art du printemps. J’aimerais en découvrir d’autres, mais cet art floral il n’y avait qu’ici qu’il y avait tout cela. Je poussais la porte avant d’entrer.

L’endroit était charmant, des petites tables, des plantes partout… Charmant ! Réellement. J’eus un simple sourire avant de me faire installer à une table avec des petits fauteuils tout autour. Je commandais aussitôt pour nous deux plusieurs assortiments de pâtisseries. Le garde s’était installé tranquillement dans un coin, ombre discrète… Je m’appuyais sur le dossier du fauteuil en lissant ma robe aux teintes délicates bleues. Je regardai la foule derrière la vitre qui était en réalité un vitrail qui donnait une apparence particulière au lieu. En cette après-midi, tout était très calme. C’était agréable… Je dégustais deux petites pâtisseries avant que la deuxième blonde n’arrive. Je lui offris un grand sourire.

« Bonjour Cecily. Je vous en prie, vous n’êtes point en retard, j’étais en avance. »

Comment je me portais…

« Fort bien et vous ? Nous n’avons pas pu discuter depuis le bal ! Vous avez l’air en pleine forme. »

J’avais glissé ma canne entre le mur et le petit fauteuil pour qu’elle ne me gêne pas.

« J’ai commandé les pâtisseries, mais pas les thés. Je vous laisse donc choisir ! »

Chacune ses goûts, n’est-ce pas ? Oh. Elle portait ma bague.

Pastries and talk

ft @Rosalie Valois

La réponse de Rosalie ne parvint pas à me convaincre, elle me semblait comme à son habitude, légèrement absente, peut-être même soucieuse. Mon regard se posa sur sa canne. Elle m'avait raconté comment elle s'était blessée et je devais bien admettre que j'avais de la peine pour elle. J'étais bien placée pour savoir qu'on ne se remettait jamais vraiment de ses blessures. 

Les miennes étaient apparentes et peu osaient me demander leur origine dans la mesure où cela aurait pu paraître horriblement déplacé. Certains me regardaient donc d'un œil curieux, imaginant des histoires sordides. Parfois je plaisantais, en disant que j'étais tombée dans un buisson épineux mais il ne fallait pas être particulièrement intelligent pour savoir que ce n'était qu'un mensonge. La vérité était bien moins amusante.

« Eh bien je suppose que ma petite course m'a en effet mis de bonne humeur. » plaisantai-je, toujours légèrement essoufflée.
« Splendide, je suis affamée. » ajoutai-je. Je m'empressai de goûter une de ces excellentes pâtisseries.

Moelleuse, sucrée et légèrement citronnée ; elles étaient un régal pour les papilles. Rosalie me laissa le choix pour le thé et je devais bien admettre qu'il m'était difficile de me décider. Un thé fruité ou fleuri était idéal et se marierait parfaitement avec les amuse-bouches.

Un petit silence s'installa entre nous mais je remarquai amusée qu'elle observait ma bague. Après tout, un artisan avait bien le droit d'admirer son travail, tout particulièrement lorsque ce dernier était remarquable.

« Ma mère semble jalouse de mon nouveau bijou, je repasserai certainement dans votre boutique pour passer une nouvelle commande pour elle. » j'agitai mes doigts laissant la pierre précieuse émettre de jolis reflets grâce aux rayons du soleil.

Contrairement à moi, ma mère était une Grande Fae née pour briller. Elle aimait les pièces imposantes et les bijoux généreusement décorés. Cela reflétait en outre parfaitement son caractère ; toujours à demander le faste et particulièrement superficielle (à mon instar sur ce dernier point néanmoins).

Elle avait les joues aussi rouges que deux jolies pommes dans lesquelles on avait envie de croquer. Je la regardais avec attention. L’attention que quelqu’un aimant les jolies choses offre sans pour tant donner une autre intention que cela derrière. Enfin, ce n’était pas le moment de penser à cela. Il fallait profiter du moment de douceur en dehors de la maison pour tout cela. Même si le temps était une notion particulière pour les Fae. N’est-ce pas ? J’offris donc un sourire à la jolie jeune blonde.

« Je vois cela, mais est-ce la course, ou l’idée de manger quelques délicieuses pâtisseries ? »

Je ne pourrais jamais plus courir comme elle, mais je pouvais en revanche savourer aussi bien que n’importe qui les pâtisseries que j’avais sous le nez ! Pour sa part, elle saisit une tartelette au citron que je lui laissais. Je préférais celles aux fraises, ou aux myrtilles pour ma part. Je n’aimais pas beaucoup les agrumes en réalité. Ni l’arrière-goût que cela me laissait sur le palais. J’eus un rire heureux à sa remarque et sa mimique pour le bijou.

« La jalousie pour le bijou d’une autre peut être parfois la meilleure publicité que je puisse avoir ! Tout comme la joie dont votre visage paré lorsque vous avez reçu votre bague. »

J’inclinai légèrement la tête.

« Quel type de bijoux aime votre mère ? Je suis curieuse. »

Qu’en savais-je après tout ?

« J’espère en tout cas que vos derniers jours ce sont bien passés et que le bal vous a plus. »

Je lui offris un doux sourire avant de saisir un petit chou pour le croquer avant qu’une serveuse ne vienne prendre notre commande pour les thés. Je posais mon regard sur Cecily pour l’inciter à commander pour deux.

Pastries and talk

ft @Rosalie Valois

« Les deux surement. » répondis-je avec un sourire en coin. J'avais presque cru sentir l'odeur des pâtisseries depuis la rue.

Je souris lorsqu'elle m'annonça que je lui faisais une bonne publicité. Ce n'était pas réellement de mon fait. Ma mère avait du flair et il ne lui avait pas fallu longtemps avant de remarquer que j'arborai un tout nouveau bijou. 

« J'admets que la bague dépassait largement mes attentes. Je suis quelqu'un de difficile la plupart du temps. » avouai-je.

En effet, j'avais un certain franc-parler qu'on me reprochait souvent. Si quelque chose me déplaisait, je me montrais parfaitement honnête et j'avais conscience que mes demandes étaient parfois très précises. Je tenais certainement ces manières de ma mère. Nul doute que j'avais hérité de mon père - qui qu'il soit -, un peu d'humanité... Il ne fallait pas cependant se méprendre, j'aimais ma mère mais c'était tout de même un personnage bien singulier.

« Tant qu'ils sont onéreux et colorés, cela devrait lui convenir. Cela ne l'embêterait pas de s'écrouler sous le poids de son bijou pourvut que ce dernier soit fastueux. » plaisantai-je. Quoiqu'il ne m'était pas impossible de m'imaginer cette scène.

Rosalie me parla à nouveau du Bal des Astres. J'y avais assisté avec grand plaisir à la demande de Lys. Bien sûr, je ne m'y étais pas rendu dans l'unique but de jouer une jolie plante verte. Lys m'avait demandé innocemment si j'avais profité des festivités. Elle avait - évidemment - sous-entendu que si j'avais entendu quelques commérages je devais les lui rapporter.

« C'était agréable de se divertir un peu. » affirmai-je.

Je me rappelai de cette bousculade anodine avec une fae de l'automne - la fille du suprême qui plus est - qui avait ramené tous les vautours de la Cour de l'automne. Heureusement que Luciana Monteserre n'était pas en porcelaine ! En somme, cela m'avait bien amusé. Moi qui avais été seule une majeure partie de la soirée, la compagnie de la fille Monteserre avait été... intéressante. 

« Un thé vert à la rose pour nous deux s'il vous plaît. » commandai-je lorsqu'une serveuse s'approcha de nous.

Je reportai mon attention sur la bijoutière lorsque la serveuse s'éloigna suffisamment loin. Une question me taraudait depuis que nous avions quitté le bal.

« Quelle sorte de désagrément avez vous eue avec Axis ? » demandai-je en continuant sur ce sujet. Nous n'avions pas trouvé le temps d'en reparler. Je savais qu'Ozerov s'était permis de venir vagabonder dans la Cour du Printemps sous une autre identité ; Rosalie l'avait sans doute deviné.

Les deux sûrement. J’eus un petit rire amusé derrière ma main en inclinant légèrement la tête, laissant quelques mèches blondes caresser mes joues. Pour un observateur mal habille, nous pourrions sans doute être sœurs ! Mais qu’importe, je m’en moquais profondément après tout.

« Intéressant. »

Mais je la questionnai un peu sur sa bague et ses impressions dessus. Je souris un peu plus largement à sa remarque. Difficile ? Et pourtant j’avais pourtant tapé juste du premier coup sans aucune difficulté ! Je frottais légèrement le bout de mon nez.

« Alors, visiblement j’ai un bon flair pour savoir ce qu’il plaît aux gens. Je crois que je n’ai jamais presque jamais déçu qui que ce soit lors de la création de bijoux personnels ! Mais peut-être que cela serait intéressant à mettre sur ma carte de visite, qu’en pensez-vous ? »

Onéreux et colorés ! Voilà qui était amusant ! Fastueux… Je ris à nouveau.

« Une vraie Fae du printemps ! Tant que cela est beau et chic ! Qu’importe ! Mais nous en reparlerons dans mon atelier ! »

Là où j’aurais tout mon matériel après tout ! Rien d’anormal ! Mais je l’interrogeai un peu sur son avis sur le bal que j’avais grandement apprécié. J’avais ainsi pu discuter avec le Suprême du Jour, ce qui n’était pas rien ! Agréable de se divertir… intéressant ! Et elle choisit un thé vert à la rose. Bien. Cela m’allait, je n’aimais pas trop les thés trop puissants. Un thé vert sera parfait. Oh. Axis… Je m’appuyais contre le dossier de mon petit fauteuil.

« Désagrément ? Je ne vois pas pourquoi vous dite cela ! »

Je pouffais un peu avant de soupirer.

« Ah… Axis… C’est un ami, nous travaillions un peu de la même manière les bijoux. Disons que j’ai été… fort désappointée d’apprendre qu’il m’avait caché d’être d’une famille importante de la nuit, comme-ci il ne me faisait pas confiance. Et cela m’a… blessé ? »

Si on pouvait le dire ainsi.

« Mais je n’ai pas été méchante avec lui… enfin, je crois ? »

On nous déposa les tasses pour nous laisser ensuite en paix.

Pastries and talk

ft @Rosalie Valois

Je ris à sa remarque. Néanmoins elle n'avait pas tort, son travail était de grand qualité et il était tout à fait louable qu'elle le reconnaisse. 

« C'est en effet une chose qu'il me semble essentiel de préciser. Mieux encore, vous devriez en faire une devise : "Rosalie Valois, la bijoutière qui ne vous déçoit pas.". Avec cela, vous ferez de l'ombre à vos concurrents, à n'en pas douter. » plaisantai-je en riant.

Je souris à nouveau lorsqu'elle mentionna les goûts de ma mère. Aucun doute sur la cour d'origine de cette dernière. Physiquement, elle avait déjà tout d'une printanière idéale ; cheveux dorés et vêtements somptueux. Elle appliquait à la perfection les idées reçues des autres cours également. Elle était parfois particulièrement méprisante et aigrie. En somme, c'était un personnage bien singulier.

« Je m'en doutais. J'aurais dû vous prévenir qu'il était un Ozerov. Voyez-vous, travailler pour Lys me permet de reconnaitre certains visages. » avouai-je.

Cependant, même si j'avais voulu faire la maligne je m'étais rapidement fait avoir à mon propre jeu. Je n'avais pas honte - pas vraiment - de mon statut d'hybride mais je préférais que cette information ne soit pas trop ébruitée. Quoique, sans doute la majorité des Valois en eurent connaissance. Mes oreilles étaient plus rondes qu'affutées et cela me trahissait.

« J'en doute et, si cela peut vous rassurer, je crois qu'il avait l'esprit ailleurs le reste de la soirée... » déclarai-je en baissant la voix. 

Impossible de ne pas voir qu'il faisait les yeux doux à Luciana Monteserre. Raison pour laquelle j'avais pris congé et que je les avais laissé en pleine discussion - sous les regards avisés du suprême de l'automne et de sa femme bien entendu.
Je versai le thé dans nos deux tasses et pris une gorgée de ce breuvage brulant. Je fus conquise par son goût ; il était parfait. J'en profitai pour reprendre une pâtisserie et la déguster goulument. 

« Comment se porte votre sœur ? Circé, c'est cela ? » demandai-je avec curiosité. La dernière fois, Rosalie semblait plutôt agacée d'être dérangé par sa sœur. Il s'agissait d'une situation qui m'était étrangère étant fille unique.

J’eus un sourire en inclinant la tête. Devrais-je sans doute modifier ma carte de visite pour rajouter cette mention ! J’étais sûre que cela ferait fureur et que bientôt je croulerais sous les commandes ! Je serais peut-être même obligée de prendre quelqu’un pour m’aider ! Mais non, j’aimais aussi travailler toute seule, c’était ma petite bulle de tranquillité et de paix. Quant à l’ombre.

« Est-ce que je n’en fais déjà pas ? De l’ombre à mes concurrents je veux dire ! »

Sûrement ! Mais on parla d’Axis et mon visage s’assombrit un peu. J’avais été… blessée qu’il ne me fasse pas confiance à ce point ! Comme-ci. Je n’étais qu’une amie oui… mais pas assez digne de confiance pour pouvoir entendre… et que je dusse le découvrir de part moi-même, et cela devant tout le monde. J’inclinai doucement la tête à sa remarque.

« Je vois que ma tante a raison de vous avoir à son service. Vous auriez pu. En effet. Mais ce n’est plus très important. Je suis censée aller travailler avec lui pendant un temps dans la Nuit. Malgré sa stupidité, il reste un artisan remarquable avec qui j’apprécie grandement travailler. »

Cela serait bien de pouvoir travailler à deux sur ces nouvelles collections et tout cela. J’avais hâte d’aller dans la nuit et découvrir tout cela. Mais est-ce qu’elle pouvait comprendre le plaisir de créer avec une personne qui comprenait ce qu’on voulait ? Je n’étais pas tout à fait sûre ! L’esprit ailleurs…

« Ah oui ! Je ne l’ai jamais vu aussi mal à l’aise et ayant autant envie de disparaître ! C’est bien rare de le voir aussi peu à l’aise ! »

oh… Circé ! Je soufflai légèrement sur mon thé avant de répondre.

« Elle va bien, elle est ravie que je sorte avec vous. Elle a l’air de se dire qu’enfin je sors de mon atelier, que j’ai des amies. Bien qu’elle trouve que je n’en ai pas assez. Mais je n’ai pas sa patience avec les autres ! »

Ma sœur était un papillon de lumière sociale.

« Mais nous savons toutes deux que nous avons réussis à parler avec le Suprême du Jour ! »

Ce n’était pas rien.

Pastries and talk

ft @Rosalie Valois

La célébrité risquait de lui monter à la tête ! Mais cela m'amusait de la voir aussi facétieuse, je devais bien admettre que je me sentais à l'aise en sa compagnie. Je rigolai à sa remarque et reportai mon attention sur le thé bien chaud. Rosalie m'avoua qu'elle comptait aller travailler dans la cour de la Nuit pendant quelques temps. L'idée me sembla excellente, surtout si elle aspirait à faire connaitre ses créations à un plus grand nombre. 

« J'espère que cette collaboration sera sans surprise cette fois. » avouai-je en souriant. 

J'ignorai ce qu'il se passait entre Axis et Luciana Monteserre - et en réalité je n'en avais que faire -, mais je devais bien admettre que leur embarras respectif m'avait amusé. Cela avait rendu la soirée moins ennuyante je suppose.

J'écoutai Rosalie parler de sa sœur. Elles semblaient avoir des traits de caractère bien différents ; je ne pus m'empêcher d'esquisser un timide sourire lorsque Rosalie mentionna le mot "amie". C'était probablement ce que nous étions après tout mais j'avais du mal à m'y faire. J'avais longtemps été une solitaire. En devenant la secrétaire de Lys néanmoins, j'avais dû sortir de ma bulle et j'étais dorénavant bien plus à l'aise en compagnie des autres.

« Je vous comprends, je suis difficile en amitié également. » confessai-je. 

Sa sœur n'avait pas tout à fait tort cela dit, c'était important de sortir de son travail l'espace de quelques heures. Néanmoins, à l'instar de Rosalie, je préférais avoir peu d'amis en qui j'avais confiance que l'inverse.

« En effet. C'était intéressant d'en apprendre un peu plus sur la Cour du Jour. Cependant, j'ai déjà du mal à m'habituer à l'agitation de Cairlond après avoir vécu à Aurëdant alors l'idée d'aller dans une autre cour me semble inimaginable pour le moment. » plaisantai-je. 

J'avais parfois des difficultés à trouver mes repères dans la cour du printemps. Le petit village où j'étais né était bien différent de cette grande ville bruyante.

Je lui parlais d’une possible collaboration entre moi et Axis pour créer de nouvelles collections de bijoux. Mais ce n’était pas encore tout à fait acter après tout. Il nous faudrait du temps pour tout mettre en place et en œuvre. Mais si cela se faisait… Cela serait parfait ! J’étais presque sûre que tout se passerait bien ! Je frottais légèrement ma clavicule en souriant avant de rire à sa remarque derrière ma mère.

« Ou uniquement de bonnes surprises ? Cela serait bien ! »

De très belles surprises ! J’espérais seulement que cela serait de belles surprises, des créations, des bijoux… tout et n’importe quoi, des rires et des pâtisseries. Avec Axis c’était un peu amusant ! C’était toujours… Enfin, c’était autre chose. Je préférais ne pas trop en dire. Je fis tourner la tasse dans ma coupe avant de confirmer que j’étais contente de sortir un peu avec une amie. Difficile en amitié ?

« Je crois que je suis difficile en relation humaine, tout simplement. »

J’écoutais silencieusement après avoir parlé du bal des astres et de la discussion avec le Suprême du Jour. Elle avait du mal à s’habituer à l’agitation de Cairlond ? Pourtant ce n’était pas Elysium ! Ou même la capitale du printemps !

« OH pourtant Cairlond n’est pas un endroit si agité que cela ! Pour être déjà allée à Elysium, c’est encore pire. Mais je suis sûre qu’il existe des endroits calmes dans d’autres cours vous savez ? J’aimerais bien visiter, mais je crois que je n’aimerais pas autant le Jour que le Printemps… Même s’ils ont de très jolies pierres, je suis presque sûre que cela se passera bien, vous ne me laisserez pas à aller seule quand même ! »

J’eus un rire avant de boire une gorgée de thé.

« Mais cela doit être vrai, cela doit beaucoup vous changer d’un village à ici. Votre village ne vous manque pas trop ? »

Je n’avais jamais demandé à pourquoi elle avait déménagé… Peut-être qu’elle ne voulait pas en parler ?