sweet symphony (ulysse, atalante)

sweet symphony

Mars 838 - @Achille de Péone & @Ulysse de Péone

L’esprit d’Ulysse analysait toujours toutes situations si rapidement. Un sourire s’étira sur les lèvres d’Atalante à la question de son frère sur le Seigneur du Cercle des Érudits. « Je me méfie surtout des rumeurs. Dès que la nouvelle sera publique, les commérages commenceront. » Le ton d’Atalante s’était mué en un murmure. Les rumeurs étaient un véritable fléau chez la noblesse, apprendre à démêler le vrai du faux s’avérait parfois être un exercice périlleux. « Je ne pense pas que Rizvan prendra la mouche si nous l’informons de notre décision suffisamment tôt. » La relation entre les Akhtar et les Ghafa a toujours été… tendue. La famille Akhtar était alliée aux De Péone depuis de longues années et Atalante était certaine, du moins elle espérait, que le Seigneur du Cercle des Érudits comprendrait que la famille noble de Cordof réponde à l’appel d’un Suprême sur un sujet si sensible. La politique du Printemps, bien que n’étant pas la plus souple, est ouverte aux illyriens et aller contre la demande de soutien du Suprême de l’été aurait pu être considéré comme un désaccord de la politique de leur propre Cour. Tenant toujours la main d’Achille, la plus jeune des triplés tourna les yeux vers l’aîné. Elle acquiesça n’ayant rien à ajouter sur le sujet. Achille choisirait la date qui lui conviendrait.

Un rire s’échappa des lippes de la danseuse. « Je suis certaine que les jardiniers seront ravis de cette nouvelle, Ulysse. » Les rosiers de Cordof seraient donc protégés. La légèreté de la conversation détendait l’ambiance dans la pièce de réunion. Atalante se dirigea vers la table, se servant un verre du jus de fruit qui avait été préparé pour eux et s’empara de quelques raisins. Silencieuse, elle écoutait ses frères imaginer la réception à la demeure du Bois du Printemps. La printanière de nature agitée, fougueuse souvent, devenait une autre personne lors des réunions qu’ils avaient tous les trois. Elle devenait réfléchie, sérieuse ; le poids des responsabilités se faisant sentir. Ce n’était pas seulement leur image qu’ils protégeaient, ni la gloire de leur maison qu’ils montraient. Toutes leurs décisions, toute la gestion des fonds ou les relations qu’ils nouaient, tout cela avait un impact sur la population vivant sur les terres de Cordof. La joie d’Achille, le pétillement dans les yeux d’Ulysse, rendirent Atalante heureuse. La danseuse imaginait déjà les jardins de leur demeure à Elysium pleins de pivoines et de fruits. Ses pensées dérivèrent vers la salle de balle qui pourrait être parée des plus merveilleux meubles et des plus magnifiques sculptures fabriqués avec la production de bois. Atalante hocha la tête en direction d’Ulysse. « J’irai en toucher deux mots à notre ingénieur, Ilya Ozerov. » Peut-être que le Seigneur aurait une idée novatrice pour les feux d’artifices. « Nous devrons aussi prévoir danses et musiques… Il faudra décorer la salle avec nos plus belles pièces sculptées dans le bois du Domaine. » La soirée serait un bal où chaque décoration, chaque animation, serait grandiose. « Engageons des artistes renommés pour qu’ils amusent et ensorcellent nos invités toute la soirée. Montrons l’aspect culturel de notre maison ! La maison sera un véritable labyrinthe où dans chaque recoin, se trouve des trésors. » Un peintre, un sculpteur de bois, chaque invité pourrait se voir offrir un cadeau. Ce serait leur première réception depuis qu’ils siègent à la tête de la maison De Péone et ils avaient le devoir de rendre cette soirée grandiose. La lueur d’inquiétude dans les yeux d’Achille fut vite expliquée dans ses paroles. L’estomac d’Atalante se noua légèrement face à l’inquiétude. Son esprit se tourna vers le dernier drame survenu à Velaris, où une baronne avait été assassiné sur la terrasse où s’étaient rassemblés les nobles. Si la demeure d’Elysium était un choix stratégique pour la venue des invités, l’endroit n’en était pas moins le plus accessible pour les criminels. Atalante se tourna vers Ulysse, qui était le plus proche, d’eux trois, du Suprême du Printemps. « Ulysse, peut-être peux-tu en discuter avec sa suprématie Valois ? Nous devrions demander la protection d’une ou deux milices de l’armée du Printemps pour l’occasion. » Les De Péone, comme toutes les grandes familles, avaient une sécurité présente en permanence au sein de leurs demeures. Cette soirée rassemblerait les nobles des plus hautes lignées, les Suprêmes peut-être même seraient présents. La sécurité, comme le disait si bien Achille, ne devait en aucun point être négligée.