this is my fight song. (aslan)

This is my fight song.

@Aslan Ghafa

Suni observait la ville sur le toit du Pied à Terre ; elle se trouvait rarement accoudée au comptoir, préférant la vue de l’horizon. Ces derniers jours, la divergente avait été absente, occupé à glaner des renseignements çà et là ; elle avait changé la couleur de ses cheveux, modifier les traits fins de son visage et elle s’était immiscée dans certains lieux prestigieux de la Capitale d’Evanor. Sa principale inquiétude, était de s’assurer que les identités de ses compagnons, présents à la Tour de la Coupe, étaient encore protégées. Jusqu’à aujourd’hui, il semblait qu’ils étaient protégés ; que la noirceur de cette nuit avait emporté avec elle leurs secrets. Cependant, la colère grondait et grandissait, tant dans les bas quartiers que dans ceux luxueux de la noblesse. Les derniers événements, survenus aux alentours du début de la nouvelle année, confirmaient ses craintes. La violence augmentait sur les terres d’Evanor ; les victimes se comptaient autant chez les nobles qu’au sein du peuple. L’anxiété de Suni, c’était de savoir à quel moment est-ce que son groupe serait impacté. Alors, elle surveillait la situation d’aussi près qu’elle le pouvait et elle faisait ses rapports à Sylas chaque semaine. Bientôt, ils devraient agir à nouveau.

Une brise remua ses cheveux roux, au même moment, la porte de l’auberge cliqueta, tirant la divergente de ses pensées. La silhouette d’Aslan, imposante de calme, s’engagea sur le port d’Elysium, en direction de la ville. Un sourire en coin apparu sur les lèvres de la rouquine. De quelques mouvements souples et silencieux, elle escalada en contre-sens le mur du Pied à Terre. Se glissant silencieusement aux côtés du fae, elle s’enquit : « Quel est le programme de ce soir ? Tu perds ou tu gagnes ? » D’un mouvement de tête, la divergente montra le sac qu’il portait sur son épaule, celui de ses affaires de combat. Suni n’était pas la plus bavarde, elle ne parlait jamais par fioriture. Chaque mot était pesé, avait un sens. C’était peut-être un défaut gardé de son temps passé avec le Seigneur Fujihara. Une pensée qui lui tordit l’estomac mais dont elle ne laissa rien paraître, relayant l’homme à son passé. Avec ses compagnons des Marchands de Sable, particulièrement ceux du Pied à Terre, groupe rapproché du lieutenant du port commercial de la Capitale, sa langue se déliait plus facilement.

Aslan était chargé de l’organisation des combats clandestins. Fixant celui qui était connu comme étant les muscles de la bande, elle marcha à ses côtés dans les rues d’Elysium, pour rejoindre l’endroit où se tiendraient les combats. Souvent, les interventions du fae étaient truqués, il savait à l’avance, selon son adversaire, si l’organisation remporterait plus en feignant une défaite ou si, au contraire, il aurait tout le loisir de vaincre son adversaire. Il était doué au combat, entrainé dans les camps illyriens, ne se frottait pas à Aslan n’importe quel combattant. Suni appréciait les après-midi, passées en sa compagnie, à s’entraîner. Elle profitait souvent des journées de combats clandestins, parce qu’elle savait qu’il venait s’échauffer à l’avance. Ils arrivèrent devant une taverne où ils entrèrent sans frapper, déjà des hommes des Marchands de Sable se pressaient pour préparer la soirée. Le ring était vide, prêt pour accueillir les combattants. Ses yeux se tournèrent vers le visage du fae, un sourire s’étendit sur ses lèvres. Lentement, elle attrapa quelques bandages, pour protéger ses mains, dans le sac d’Aslan. « On s’entraîne ensemble ? » Proposa-t-elle d’un ton léger.

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@Aslan Ghafa

Aslan laissa à ses collègues la gestion du rez-de-chaussée du Pied à Terre. Il embrassa l’air frais et iodé du port et se félicita en avance de la soirée qu’il allait passer. Un sac en cuir passé sur son épaule gauche, il avançait d’un pas cadencé, sans réellement faire attention à ce qui se passait autour de lui. Il avait l’habitude du fourmillement du port, de ces marins qui passaient en chantant ou des ouvriers qui s’affairaient à leur mission. C’était un endroit dans lequel il se sentait bien, a son aise. Il était loin de ces premières années de vie, loin des couloirs immaculés des palais de la cour du Jour. Il était mieux, maintenant. Ne s’inquiétait pas du mélange de boue et de crottin de cheval qui tapissait la ville et pouvait tâcher ses chaussures. Il s’affranchissait également des odeurs, du poisson fraîchement pêché ou datant de plusieurs jours. Comme il l’avait dit à Devika quelques temps plus tôt, il s’était habitué. Il s’habituait à son environnement, et surtout s’y sentait à sa place. Un sourire flottant sur ses lippes, le combattant pris la direction de la ville. L’arène habituelle de la cité de la braise devait doucement commencer à s’éveiller, et s’il ne combattant pas ce soir, il serait présent sur place pour veiller à ce que tout se passe bien. Il en profiterait pour s’entraîner, comme toujours. Certains combattants étaient devenus, avec le temps, des adversaires qu’il appréciait affronter.

Sans un sursaut, Aslan se rendit compte de la présence de Suni à ses côtés. Il commençait à avoir l’habitude de ces arrivées surprenantes et n’était plus autant monté sur ressort qu’à ces débuts chez les Marchands de Sable. Aslan était chez lui, ici et avec la carrure qu’il avait et sa réputation, il ne craignait pas grand-chose. Sourire aux lippes, il glissa son regard d’acier vers son aînée. « Pas de combat pour moi ce soir, j’ai déjà gagné hier et perdu la foi d’avant. Je vais me contenter de m’entraîner et gérer le tout. » affirma-t-il, le ton léger. Si la gestion des combats clandestins avait été particulière au début, il s’agissait à présent d’une habitude agréable, d’un rendez-vous qu’il prenait plaisir à prendre et à organiser. D’autant plus qu’il participait et se mettait sur la ligne régulièrement, prenait les coups qu’il devait prendre, perdant ou gagnant, au loisir des combattants et surtout, des paris. « Tu as du temps devant toi ? » s’enquit à son tour Aslan, alors qu’ils avançaient vers la taverne qui abritait l’arène.

L’ambiance était studieuse, les hommes des Marchands de Sable s’affairaient à l’organisation. Le combattant en salua certain d’un signe de la main mais ne s’arrêta pas pour discuter. Chacun savait ce qu’il devait faire et ceux qui traînait étaient souvent rappelé à l’ordre par les plus anciens. La machine était particulièrement bien huilée. Le lion s’avança vers le ring avec sa collègue, et posa son sac sur un banc de bois. La Fae lui piqua quelques bandes et s’apprêta déjà à enrouler ses mains pour les protéger. Imitant sa compagne, Aslan répliqua. « La question ne s’est même pas posée, Suni ! » Les entraînements avec Suni étaient toujours intéressants. Aslan avant une haute carrure mais la divergente, elle, pouvait compter sur sa souplesse et sa rapidité. Contre elle, il devait faire preuve de réflexion et de rapidité, choses qui ne faisaient que très rarement bon ménage. C’était un défi qu’il était à chaque fois ravi de relever. Il s’étira quelques minutes les bras. « Je te propose quelques de choses de tranquille, voire basique. Un combat, entre nous. Pas de magie, seulement la force des poings et l’agilité des jambes. » proposa-t-il, tout en la fixant de ces yeux clairs. Un combat tous les deux, voilà qui ne s’était pas déroulé depuis un moment. S’échauffer ensemble était une chose, s’affronter dans l’honneur des combats, en était une autre. « Deal ? » ajouta-t-il, le regard brillant. Aslan n’était pas un violent, mais il aimait se battre sur le ring.

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@Aslan Ghafa

Un sourire se dessina sur le visage de Suni lorsqu’elle nota qu’Aslan ne sursautait plus à ses arrivées. Elle se glissait silencieusement presque partout où elle le voulait et dans un groupe, il n’était pas rare qu’on ne remarque sa présence que de longues minutes après le début d’une conversation. Le Ghafa s’était parfaitement adapté à la vie chez les Marchands de Sable. Il était plus à l’aise dans ses mouvements, dans ses mots ; toute son attitude indiquait qu’il se sentait chez lui. Il l’était. Ils l’étaient tous. La divergente ne répondit pas à sa tirade, se contentant d’esquisser un sourire aux yeux pétillants. Un visage qu’elle montrait à peu de monde. Les combats étaient truqués, Aslan adorait se prêter au jeu mais elle remarquait qu’avec le temps, il appréciait être en retrait à veiller à l’organisation et au bon déroulement de la soirée. « J’ai toute la soirée. » Répondit-elle d’une voix enjouée. Peut-être même qu’elle resterait pour assister aux combats clandestins qui étaient prévus. Autour d’eux, le monde s’afférait, chaque membre de l’équipe ayant une tâche bien définie. Suni ne s’étonna pas du calme d’Aslan, il avait déjà dû tout planifier et il pouvait profiter des heures qu’il lui restait avant le début du combat pour prendre du bon temps. C’était l’efficacité qu’elle appréciait et elle reconnaissait dans cette habitude, le passage par la rigueur de l’armée.

La rouquine écouta attentivement la proposition de son ami. Tous deux entourent leurs poignées avec des bandages de protection pour ne pas s’abîmer la peau et atténuer les coups portés à l’autre. Pas qu’ils utiliseraient la pleine puissance mais un mauvais parait vite et il valait mieux s’en prévenir à l’avance. Suni hocha la tête. Pas de pouvoirs. Elle ne s’en serait pas servie contre Aslan quoiqu’il en dise. Son seul pouvoir utile au combat était celui d’aggravation des blessures en surface et elle ne se voyait pas l’utiliser à son encontre. Elle savait aussi, que lui possédait des pouvoirs beaucoup plus utiles dans un combat ; l’asphyxie, l’aveuglement et la solidification des ombres. Suni n’avait pas la prétention de gagner contre cette magie. « Deal ! » Répond Suni, peu bavarde comme à son habitude. Les mots sortent plus facilement avec Aslan ou tout autre membre des Marchands de Sable qui gravitent autour du Pied à Terre. « Deux ou trois manches selon le résultat ? Le premier qui atteint trois touchés francs gagne le combat. » Ce sont des règles basiques, pratiquée dans chaque armée dès l’apprentissage du combat. Un toucher ne signifie pas seulement effleurer, il faut réellement que le coup puisse atteindre sa cible. L’objectif n’étant pas de mettre de la force, simplement de passer la barrière de la garde et de toucher son adversaire. La rouquine entre sur le ring, puis souriant à Aslan, elle se met en position de combat. C’est un jeu de regard qui commence alors, qui attaquera le premier ? Les combats avec Aslan sont toujours amusants. Suni apprécie ces moments en compagnie de son ami, elle se sent en confiance, ils arrivent à rire et à partager. Ils deviennent proches et elle a l’impression d’être entourée d’une famille.

Soudainement, Suni se décale sur le côté, se rapprochant d’un pas vif du combattant. Elle crochète un premier mouvement, puis elle tente de passer sous sa garde pour le toucher au flanc droit. Le coup est rapidement bloqué par le fae et dans sa précipitation, Suni se prend le pied d’Aslan. Elle trébuche, manque de perdre l’équilibre puis se remet en position de garde rapidement avant qu’il ne puisse en profiter. La divergente rigole doucement. « C’était bien joué. T’as travaillé ton agilité, avoue-le ! » C’est ce qu’elle apprécie chez lui. Il ne se repose jamais sur ses acquis. La rouquine se concentre à nouveau sur son adversaire, prête à parer une attaque qui ne devrait pas tarder.

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@Aslan Ghafa

Un combat dans les règles de l’art face à Suni, c’était toujours une bonne chose. Venant de l’armée de l’aube, la divergente était une adversaire digne de ce nom qui, a contrario des champions qu’Aslan affrontait ses soirs de match, était bien plus redoutable. Suni, elle se basait sur son agilité, sur sa capacité à esquiver et à user de la force brute de ces adversaires contre eux. Aslan allait devoir, dans les minutes à venir, s’assurer de ne lui laisser aucunes opportunités. Rien. Il allait devoir analyser les mouvements de l’aubienne, s’assurer de ne lui céder du terrain que pour le récupérer par la suite. Aslan le savait pertinemment : il risquait de perdre, contre Suni. Il n’avait pas l’égo démesuré, et se moquait bien de la défaite ou la victoire, mais contre elle, il voulait au moins s’assurer d’être un adversaire digne d’elle, de son niveau. Il avait un profond respect pour la Lame qu’elle était. Il appréciait sa personnalité, son histoire et ses idéaux. Il ne connaissait pas tout, d’elle, mais en savait assez pour lui accorder tout sa confiance. Ils étaient dans la même équipe, deux collègues qui avaient chacun les arrières de l’autre. Suni, en finesse, Aslan, en muscles.

Une fois ses mains et poignets protégés par une bande de tissus, Aslan suivit son amie à l’intérieur de l’arène. Certains membres de l’organisation ralentissaient leur travail pour les observer. Un combat comme celui-ci était un spectacle unique, à part entière auquel il n’était pas courant de participer. Deux bras droits du lieutenant du port qui s’affrontaient sur le ring, cela pouvait vite faire jaser. Aslan les ignora, fixa d’ores et déjà son regard d’acier sur le visage de Suni. Elle était prête, la combattante, prête à en découdre. Ni l’un, ni l’autre, ne retiendrait leur coup. L’idée n’était pas de faire mal, mais de toucher. Tout le monde savait que les erreurs arrivaient, et Aslan avait nombre de souvenirs de ces erreurs lors de son passage à l’armée. Des erreurs d’inattentions, des pieds qui partent un peu trop haut, ou pire, trop bas. Trottinant très légèrement, Aslan se préparait à encaisser le premier coup, sa politesse le poussait à laisser l’aubienne initier leur échange. Il lui faudrait trois touchés francs. Trois touchés pour gagner cet échange. Que gagnerait-il ? Pas grand-chose, hormis la fierté, un peu, et l’envie de reproposer à Suni d’autres échanges. Sur un ring, face à un adversaire, Aslan se sentait sur son terrain. Chez lui. Jamais invincible, mais à sa place. Et ça, ce n’était pas rien.

Soudainement, après un échange de regards, la Fae s’approcha, vive, et tenta une touche sur le flanc du combattant.  Ce dernier esquiva, de peu, et en profita pour lever le pied de quelques centimètres, déstabilisant la divergente de ces appuis habituels. « J’ai compris la dernière leçon que j’ai reçu ! » répondit-il, du tac au tac. Le dernier échange réalisé avec Suni lui avait montré à quel point il se reposait sur ses acquis. Lui qui n’affrontait que des brutes épaisses avait arrêté de faire l’effort de l’agilité. Il avait pu compter sur son amie pour remettre les pendules à l’heure. La défaite du combat d’alors avait été fulgurante et Aslan avait même écopé d’un bleu immense sur sa cuisse gauche. «Je ne vais pas te laisser faire, cette fois » argua-t-il, l’esprit vif, le ton provocant. Suni était redoutable, mais lui aussi, pouvait l’être. Il ne s’entraînait pas depuis des décennies pour rien. Satisfait de cette première esquive, il ne s’arrêta pas là. Il s’approcha d’une grande foulée et tenta une touche au niveau du visage de la jeune femme. Prévisible. Pathétique, ou les deux. Aslan n’atteint jamais sa cible, bloqué par une parade parfaite de la part de son adversaire. « Un homme peut toujours rêver,» souffla-t-il à son intention. Trop simple pour elle. Trop bateau, pour lui. L’idiot ! Il aurait dû réfléchir plus encore, prendre le temps, faire une attaque digne de ce nom. D’autant plus qu’il laissait là une belle opportunité pour elle de lui faire payer son affront.

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@Aslan Ghafa

Un attroupement s’était créé à une distance raisonnable du ring, assez pour que Suni réussisse à faire abstraction des regards. Chaque fois qu’elle s’entraînait avec Aslan, les curieux ne manquaient pas. Concentrée sur son combat, la divergente ne voyait que le diurne, elle observait ses mouvements, elle tentait de déchiffrait les traits de son visage. Est-ce qu’il attaquerait par la gauche, ou par la droite ? Est-ce qu’il choisirait les mains ou les pieds ? Le gabarit de Suni était petit, ce qui signifiait qu’elle devait jouer sur sa vitesse et son agilité. La clé était d’agir immédiatement, une parade suivie d’une attaque. Le danger, c’était de devenir prévisible aux yeux de son adversaire, qui remettrait toujours sa garde. La rouquine avait donc dû s’adapter et apprendre à trouver des failles qui gênaient les adversaires plus corpulents. Elle tente une première attaque mais elle rate son coup et elle manque de tomber en s’entravant sur le pied d’Aslan. Un sourire s’étire sur ses lèvres, il a fait exprès de lever son pied pour la déstabiliser de ses appuis. La divergente lui adresse un compliment sur l’entraînement qu’il a effectué ces derniers mois. Le diurne n’était pas seulement redoutable grâce à ses nombreuses années d’entraînements à l’armée mais aussi, parce qu’il se remettait toujours en question. Il améliorer toujours ses techniques et lorsqu’il rentrait sur le ring, il réinventait ses combats. Il était donc très difficile de prévoir et de parer ses coups. Suni respectait cette mentalité.

Un rictus s’afficha sur les lèvres de la divergente à la mention de leur dernier combat. Elle lui avait mis une raclée ce jour-là et même si elle en était fière, à observer Aslan se battre aujourd’hui, elle se dit que la situation avait toutes les chances de s’inverser. « Je vois que tu prépares ton coup depuis des semaines. » Si le ton était sur la rigolade, Suni garda sa concentration intacte. Ses yeux perçurent le mouvement d’Aslan, qu’elle para d’un coup sec sans lui laissait une seule chance de revenir une deuxième fois. La divergente roula des yeux en le fixant, alors qu’il blaguait une nouvelle fois. « Surtout avec une tactique aussi ringarde ! » Renchéri-t-elle dans un souffle. Suni trottine quelques instants, ne mettant pas en pratique la règle universelle de l’attaque, contre-attaque. Ce serait trop simple pour Aslan, trop prévisible pour elle ; le lion avait repris sa garde immédiatement, elle ne pourrait pas passer au travers. Suni observait ses bras qui protégeaient son visage, ses yeux dérivèrent vers ses jambes contractées et parfaitement stable. Où était la faille ? Il y en avait toujours une. Si elle allait frapper son abdomen il n’aurait qu’à la bloquer un mouvement de bras vers le bas. Aslan savait comment protéger parfaitement son corps. Une parade. C’est ce qu’il lui fallait. Il serait concentré sur le mouvement de bras, alors qu’elle donnerait un coup de pied. La rouquine décide de commencer par un coup prévisible, de petite taille, elle se dirige vers l’abdomen avec un coup de poing en rotation vers le haut mais comme prévu, Aslan bloque son bras. C’est sa jambe, qui part alors que le coup est à peine bloqué pour venir toucher l’autre côté de ses côtes. Le dos du pied de Suni s’écrase contre le contre d’Aslan et rapidement, elle se recule, remettant sa garde en place instinctivement, un sourire victorieux sur les lèvres. « 1 – 0 ! » Annonce-t-elle. Suni en sautillerait presque sur place, elle adore s’entrainer avec Aslan et elle adore réussir à passer la garde d’un adversaire aussi redoutable que lui. « Je reconnais, c’était assez vicieux mais dans les règles ! » Qu’elle ajoute guillerette, les yeux pétillants d’amusement. Sa concentration revient rapidement, parce qu’à tout moment, Aslan peut frapper.

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@Aslan Ghafa

Si l’ambiance n’était pas du tout la même que lors des soirées de combats clandestins qu’Aslan gérait, il restait néanmoins concentré. Il connaissait assez du passé de son amie pour savoir qu’il devait faire attention à ses gestes, à ses esquives, autant qu’à ses attaques. Suni, du fait de son passé militaire à la cour de l’aube, était une adversaire redoutable, qui savait tout aussi bien attaquer que défendre. C’était une adversaire qu’Aslan respectait, et qui gardait le barman sans arrêt sur la pointe des pieds, prudent. Parfois. De temps à autres, le combattant testait des mouvements, ou retombait dans des travers de débutants qu’on lui avait déjà bien souvent corrigé. Des erreurs qu’il ne faisait pas les soirs de grands combats, sauf lorsqu’il devait perdre, évidement. Ce soir, les jeux n’étaient pas faits. Face à Suni, il avait ces chances. Ils avaient tout les deux leurs chances, celle de gagner cet échange, de mettre à l’équilibre ce tableau de compte qu’ils gardaient entre eux. Un tableau qui n’existait que lorsqu’il était jugé bon de provoquer son adversaire, de la chercher, de se moquer. Un combat plus léger que ceux qui prendraient place plus tard dans la soirée, mais un combat tout de même. Les échanges amusés des deux combattants tirèrent des sourires à quelques personnes dans la foule. Une foule qui s’épaississait avec les minutes mais pour qui Aslan n’avait que peu d’attention. Il aurait préféré que tous soient afférés à organiser la soirée de ce soir, mais comprenait la curiosité qui les piquaient. Voir deux marchands de sables aux capacités évidentes avait de quoi attirer l’attention. « Une technique ringarde fait parfois son office », lança-t-il, alors qu’il sautillait sur place, le regard brillant.

Aslan ne perdit pas son temps, et reprit sa garde. Il chercha une ouverture, tourna aux mêmes rythmes que son amie. Il évalua la menace, souris alors qu’il pensait l’attaque de Suni claire, évidente. Elle visa son abdomen, se baissa pour attaquer. Le combattant, le regard brillant, l’air presque suffisant, descendit ses bras pour arrêter les poings de sa comparse, bloquant son attaque avec fluidité et puissance. Il ne vit que bien trop tard la jambe de son amie se lever, se rapprocher de lui pour venir toucher ses côtes. Une grimace s’afficha quelques secondes sur son visage, grommelant quelques mots inintelligibles. Il s’était fait avoir, sur une chose aussi basique. La facilité avec laquelle il avait évalué l’attaque première de la fae aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Jamais rien n’était trop simple lors d’un combat contre Suni. Elle était bien trop maîtresse de son corps, de sa rapidité et de sa puissance. Il fallait également avouer qu’elle connaissait bien Aslan, que ce dernier jouait parfois plus sur sa puissance que son agilité, surtout face à une adversaire comme l’Aubéenne.

Il devait se reprendre, retrouver ses réflexes, sa puissance. « Vicieux, et ringard ! » commenta-t-il, néanmoins amusé. Il pourrait perdre ce soir et repartir avec le sourire, satisfait d’avoir été malmené, convaincu d’avoir appris quelque chose. Se remettre en question, c’était une chose indispensable pour l’apprentissage, et tous ces mentors au sein de l’armée de la nuit, n’avaient pas manqué de le lui rappeler. Aslan se questionna, titilla son adversaire en lançant de fausse attaque pour garder du temps. Que pourrait-il faire, pour la déstabiliser. User de vitesse ? Suni avait l’œil pour déceler ce genre de chose. D’une certaine manière, avait-il le choix ?  Alors, le visage fermé par la concentration, Aslan chargea son amie. Il commença en levant sa jambe primaire, touchant la garde de sa comparse, avant de continuer son attaque, enchaînant les coups. Poings, pieds. Poings, pieds. Il chercha à percer, jouant sur l’endurance de Suni. Tiendrait-elle ? Le combattant cèderait-il avant elle ? Il ne céda rien. Jouant de sa force et de sa rapidité pour percer. Le regard rivé sur le corps de son adversaire, Aslan chercha une faiblesse. Une raideur dans les muscles de son amie, tout ce qui pourrait lui donner un avantage, fût-il minuscule. Il n’avait pas besoin de grand-chose. Haletant, le cœur galopant, la touche finit par se faire, un poing dans les côtes de Suni. Un poing qui lui ramena un point. Pour ne pas se faire toucher en échange, il recula, ravi de son attaque, quelque peu forcée, un sourire éclairant le son visage rougis. « Un partout. » parvint-il à dire, le souffle court, marqué par l’effort qu’il venait de fournir. « Tu as comme une faiblesse au niveau de ton flanc gauche, est-ce une raideur dû à l’âge ou à une petite activité nocturne. ? » questionna-t-il, presque insolent dans ses mots comme dans ses prunelles d’acier. Il s’amusait, le lion ce soir. Il se faisait plaisir, avant la tension des combats et des paris. Il profitait.
 

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@Aslan Ghafa

L’insulte fut retournée avec esprit de la part d’Aslan. La rouquine s’esclaffa à cette en remettant en place sa garde pour éviter une contre-attaque de la part de son ami. Mais elle savait que le lion ne s’abaisserait pas à un coup aussi évident. Sa prochaine approche serait réfléchie et l’ancienne soldate devrait se montrer prudente. L’œil concentré sur la silhouette de son adversaire, elle ne prêta aucune attention à la foule qui s’agglutinait autour du ring. Tous étaient curieux d’observer les deux bras doits se battre, appréciant ce spectacle rare. Ils auraient dû s’activer à la préparation de la soirée mais Aslan ne sembla pas s’en déranger et il laissa les spectateurs profiter que quelques minutes de répits. Suni observait les yeux du lion ; l’homme était attentif aux moindres de ses mouvements, cherchant une faiblesse. Ce calme et cette maîtrise rappelèrent à la divergente les longues heures d’entraînements avec le Seigneur des Quartiers Militaires de la Cour de l’Aube, Fujihara Yukito. Son Général à l’époque et plus encore pour son cœur. L’ancien Général était un combattant redoutable et Suni devait reconnaître que c’était en sa présence qu’elle avait le plus appris. Aslan n’attaquait pas, il se contentait de sautiller, d’attendre, entraînant dans sa danse la divergente qui était plus habitué à l’habileté qu’à l’endurance. Le sacré petit malin. Aslan n’était que de quatre ans son cadet, autant dire pour les faes, qu’ils se considéraient du même âge. Mais Suni aimait le taquiner en lui disant qu’elle n’en restait pas moins son aîné. Le coup fut porté sans qu’elle ne puisse l’éviter en pleine reprise de souffle. Ses muscles s’étaient tendus seulement deux secondes, suffisantes à un combattant aguerri comme son adversaire pour en profiter et pour s’infiltrer dans la faille. Aucune autre des personnes présentes dans cette pièce n’aurait vu le léger espace. Une légère grimace s’afficha sur son visage, si Aslan n’y mettait pas toute sa force, le cou laissa s’installer une douleur quelques secondes. Puis, c’est un rire s’échappa des lippes de Suni, qui n’était pas mauvaise perdante. « L’âge ? Si c’est l’âge je te conseille de profiter de tes dernières années de jeunesse. Tu n’es pas loin de me rattraper… » Qu’elle renchérit en haussant les épaules innocemment. Certains de leurs spectateurs gloussèrent dans la salle.

Les combattants s’étaient remis en position, garde haute, prêts à en découdre. Ils étaient à égalité à présent. Celui qui donnerait le prochain coup se rapprocherait la victoire. Suni ne laissa pas le temps à Aslan de mener une réflexion plus longue, d’un mouvement vif elle enchaîna trois coups. Les trois premiers furent bloqués mais la vitesse, l’agilité et la détermination de l’ancienne soldate semblèrent avoir raison de la garde habituellement si parfaite de son adversaire. Suni réussit à faire passer son poing sur la joue du combattant et elle réduisit au dernier moment sa force et sa vitesse pour ne pas le blesser au visage. Les bandages amortiraient le reste du choc. Quelques mains applaudirent dans leur public et un sourire s’afficha sur les lèvres de la divergente. Elle replaça rapidement une mèche de feu, tombée de sa queue de cheval, derrière son oreille. « 2 – 1 » Qu’elle annonça, fière de ce nouveau point. « Peut-être que tu devrais travailler tes enchaînements… » Le ton taquin, elle lui adressa un clin d’œil amical. Décidant de profiter de ce moment de relâchement du lion, l’ancienne soldate de se laissa pas aller à davantage de bavardages. Son pied s’élance vers le haut du crâne de Grand Fae mais elle se fait bloquer et perd l’équilibre. Trop de précipitations. Suni se relève rapidement, d’un mouvement souple et elle se replace parfaitement en position de défense. « Si on ajoutait un peu de piment ? C’est trop facile, pour l’un comme pour l’autre. Puis, je ne voudrais pas te voir perdre aussi facilement ! » Proposa-t-elle une lueur de malice dans les yeux. « Magie autorisée, de manière équitable, si tu pouvais éviter de m’asphyxier ou de m’aveugler complètement, je t’en serais reconnaissante. » Qu’elle ajoute, sait-on jamais que le désir de victoire d’Aslan ne la plonge dans le noir sans aucun moyen de défense.

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@Suni Sha'Hwang

Aslan releva la tête, un sourire éclatant sur le visage. Taquiner Suni n’était pas quelque chose qu’il avait fait dès leur première rencontre, mais qu’il s’était permis de réaliser en fonction des années. La relation qu’il avait avec l’espionne des Marchands de Sable s’était construite avec le temps. La confiance de l’Aubéenne ne se gagnait avec un simple battement de cil et le lion ne pouvait qu’être satisfait de pouvoir compter la combattante parmi son entourage proche. A présent, la confiance était aveugle, d’un côté, comme dans l’autre. Aslan, tout comme Suni, se permettait des blagues, des taquineries, des choses qui restaient toujours légères et agréables. La réponse de son amie lui tira un sourire, une moue faussement troublée. Il était évident que les deux fae avaient sensiblement le même âge, qu’au vu de la longévité des Grands-Fae, cette différence d’âge ne comptait en rien. Leur échange de piques ne manqua pas de tirer des rires dans la foule observante. Aslan rayonnant, il n’avait aucun doute pour lui : il s’amusait, tirait une force non négligeable de ce combat qu’il faisait avec l’une de ses plus proches amies. Ils se chamaillaient, un peu comme un frère et une sœur qui se connaitraient par cœur et n’aurait aucun mal ni à envoyer, ni à recevoir de ce genre de petits piques.

Les combattants ne perdaient cependant pas le but de leur présence sur le ring. La concentration est présente, intense. Les deux combattants jouent autant à l’oral qu’à travers leurs actions. Le combattant fut incapable de parer l’attaque – sournoise – de son amie. Un poing qui vient s’écraser, avec peu d’élan, contre la joue du combattant, n’y laissant aucune trace visible. Rien d’autre qu’une victoire qui se rapproche pour l’Aubéenne. Un score que la combattante scande avec le sourire, avant d’attaquer oralement le lion, lui suggérant de travailler ses enchaînements. Il sourit, ce dernier, ravis de tout ce qui se passe actuellement. Des échanges physiques comme oraux, des points faibles qu’il note, qu’il sait qu’il devra travailler dans les prochains jours. Aslan a gardé de ses années de soldats la rigueur des entraînements, l’envie viscérale de renforcer ces qualités et d’atténuer ses faiblesses. « Peut-être que tu devrais me faire une démonstration. » qu’il répond, sourire aux lèvres, la provocation au bout de la langue. Suni lança sa prochaine attaque, enchaîna d’un pied qui se lève vers le haut pour toucher une nouvelle fois le visage du combattant. Un coup qui sera arrêté par les avant-bras du lion, empêchant la victoire à son amie. Aslan sourit. « Ou peut-être qu’on devrait tous les deux reprendre des cours.. » se moqua-t-il, le regard brillant avant de laisser Suni retrouver son équilibre, et sa parole. Trop facile ? Aslan hocha la tête. Il n’aurait peut-être pas qualifié cet échange de facile, mais concédait facilement à la suggestion de sa comparse. « User de mes pouvoirs sans vraiment les utiliser, donc. » soupira-t-il, faussement déçu de ne pas pouvoir user de ces pouvoirs dans leur totalité. Une réalité qui était pourtant logique dans l’esprit du fae. Jamais il ne pourrait faire du mal à son amie. Jamais.

Avant qu’Aslan ne puisse davantage réponse, une voix grave s’éleva de la foule. « On peut ajouter du piment a vos petits échanges, les enfants. Ce sera avec grand plaisir ! » Le propriétaire de la voix s’avança d’un pas lourd et Aslan reconnu avec un petit sourire l’un des combattants habitués de son arènes. Un combattant a la peau sombre, aux épaules carrés et à l’absence de cheveux. Afzal était combattant hors pairs dont l’égo et l’orgueil était sous contrôle. En conclusion, il perdait souvent, s’assurait ainsi un pécule étoffé pour la survie de sa petite famille. C’était un fae un peu bourru mais à la compagnie agréable. Derrière lui s’avançait une silhouette plus pale, plus élancée. Un grand-fae peu bavard qu’Aslan connaissait moins bien mais qui usait de sa rapidité et de son agilité pour gagner ses combats. « Veles et moi-même sommes prêt à vous affronter. Magie autorisée, pour une fois. » Le regard d’Aslan glissa des deux combattants, arrivés aux pieds du ring, jusqu’au visage de son amie. User de la magie contre Afzal, diurnes, et Veles, un divergent possédant les pouvoirs de la cour de l’Eté pourrait s’avérer plus qu’intéressant. « Il n’y a aucun enjeu, rien d’autre que le plaisir d’un échange cordial. » tempère Aslan, alors que Suni avait validé la proposition d’un hochement de tête. Les deux combattants échangèrent un regard entendu, et le diurne répondit, sourire aux lèvres. « Vous mettre la pâté nous suffira amplement, ne t’en fait pas. » répondit-il, le regard brillant. D’un geste, Aslan les invita à rejoindre le ring et s’installa au coude à coude avec Suni. « Veles possède les pouvoirs de l’été, il maîtrise majoritairement la télékinésie, il peut nous déloger de nos appuis. » expliqua-t-il, tout en fixant leur premier adversaire, le fae au teins pâle. Son regard glissant à son comparse, les épaules épaisses, le regard sympathique. « Quant à Afzal, il maîtrise la lumière. Il peut nous aveugler, ou créer une arme avec les rayons. La lumière ici n’est pas optimale, mais il peut être redoutable. C’était un combattant habitué du ring qui osera tout. » qu’il chuchote à sa comparse. Les deux fae qui se sont déclarés adversaires sont des combattant redoutable aux pouvoirs bien plus utiles que ceux que possède Suni. Du moins pour un combat de ring. Aslan n’est pas inquiet, mais ajoute à leurs intentions. « Magie autorisée, messieurs, avec modération. Les coups n’ont pas pour objectif de faire tomber l’un et l’autre dans une mare de sang. » Le regard d’acier glissa vers une horloge accroché au mur. « Nous avons une trentaine de minute, ensuite la vraie soirée commence. Le duo avec le plus de touche l’emportera. » rappela-t-il, le ton calme mais la voix portante.  Il était temps que les membres de la foule entourant le ring se rappel leur devoir du soir. Trente minutes, et tous devraient reprendre le travail. Les quatre combattant se mirent en place rapidement, et sans attendre, Aslan pu sentir sur lui une puissance invisible. Veles attaquait déjà, le regard brillant, il usait de sa télékinésie pour déstabiliser ses adversaires.

Afzal - Pouvoirs du Jour
Veles - Pouvoirs de l'Eté