girls just wanna have fun. (rosalie)

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Atalante comprenait les nouvelles restrictions de la Cour du Printemps car ils avaient été la cible d’une attaque pour la deuxième fois en moins de trois ans. Les festivités de Beltane en 836 auront marqué les esprits par le chaos et la violence. La disparition d’une Suprême n’ayant en rien arrangé l’affaire. Ce fut l’une des premières fois qu’Atalante avait eu peur ; elle se souvenait comme si c’était hier du jour où elle s’était rendue au chevet de Rosalie, sa meilleure amie. La Valois avait été marquée à vie par l’attentat, de nombreux autres n’ont pas eu la chance de survivre. Puis, il y avait eu l’intrusion dans la Tour de la Coupe avec l’assassinat d’une initié de l’Ajah Verte. Le Suprême Valois avait déclaré l’État de Siège quelques semaines après. Ensuite, il avait fallu que Rosalie se rende à la pluie des étoiles à la Cour de la Nuit pour un supposé rendez-vous et évidemment, une attaque s’y était produite. C’était toujours là où elle se trouvait ! Si bien qu’Atalante songeait sérieusement à la boucler dans sa chambre pour la prochaine Saison Sociale ; si elle le pouvait, elle le ferait. Elle aimait Rosalie comme une sœur et elle ne voulait pas la perdre. Les deux amies s’étaient vues en coup de vent depuis plusieurs semaines à cause de leurs emplois du temps chargés. Atalante enchainait les rendez-vous pour la gestion de la boiserie du Domaine de Cordof. Son nouveau statut à la Table Ronde lui donnait accès à un réseau qui serait bénéfique à la trinité mais était également porteur d’un tas d’autres rendez-vous d’affaires. L’État de Siège avait renforcé ce sentiment de surmenage, même si elle en comprenait la raison, la paperasse nécessaire au transport du bois était infernale. Elle travaillait d’arrache-pied avec ses frères, aux comptes avec Ulysse et tous deux poussaient Achille à entretenir les relations extérieures avec d’autres familles. Son quotidien dernièrement n'était que commerce et politique. Ce soir, elle comptait bien profiter d’une soirée avec Rosalie. Comme avant.

Atalante avait hésité à se rendre à Cairlond à cheval mais la logistique nécessaire à sa sécurité l’avait dissuadé de ce choix. Finalement, elle se tamisa devant le point de contrôle puis s’avança vers une ligne plus privilégiée. « Dame Atalante de Péone. Je suis attendue par Dame Rosalie Valois. » Le ton était neutre, elle montrait ses papiers d’identité. Le sourire s’éclaira sur son visage lorsqu’elle aperçut Rosalie qui l’attendait à l’heure prévue, de l’autre côté du point d’entrée. Atalante lui fit un petit signe de main alors que le garde la laissait entrer. Quelques regards se tournèrent vers les deux nobles mais Atalante n’y fit pas attention, elle était habituée. Elle se précipité vers Rosalie pour la prendre dans ses bras. « Tu m’as manqué, j’ai l’impression qu’on ne s’est pas vue depuis une éternité ! J’ai tellement de choses à te raconter, on ne va pas dormir de la nuit, je suis certaine que toi aussi ! » Atalante espérait qu’elle avait prévue friandises, boissons, rubans pour s’essayer à quelques coiffures et tout le tralala. Cette soirée allait être un bol d’air frais dans son emploi du temps, elles allaient rattraper le temps perdu et surtout, rigoler. Ça faisait trop longtemps qu’elles n’avaient pas rigolé.

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Mars 838 - @Atalante de Péone

L’État de Siège… Je comprenais bien mon cousin… Surtout après l’assassinat d’une Ajah Verte et puis la Nuit des Étoiles… Qui aurait dû être sublime et qui était devenue une catastrophe… J’étais triste… déçue… Mais je me noyais dans le travail pour tout oublier. Les peintures, les bijoux. Je rangeais tout dans des coffrets, dans des coins… Mais il fallait vraiment que j’envoie un Vif Argent à Dana pour qu’elle vienne récupérer les toiles, les bijoux, parce que je commençais sérieusement à être à l’étroit dans cet atelier. Je le ferais demain. J’avais fait préparer ma chambre pour la venue d’Atalante : une montagne de rubans, d’épingles de broche… De tout un tas de peignes et brosses et ornements pour nos cheveux. Ainsi que des confiseries et bonbons et des tas de coussins et même ma sœur avait fait porter des robes qu’elle avait fait faire pour moi car visiblement elle trouvait que ma garde-robe avait besoin d’un rafraîchissement. C’était elle qui savait. J’avais également pris de quoi dessiner ! J’avais toujours de quoi dessiner de toute manière.

Je me rendis, m’appuyant sur ma canne, au point de contrôle. On ne plaisantait pas avec la sécurité. J’attendis patiemment qu’elle arrive avant de lui faire un signe de main lorsqu’elle me vit. Je lui offris un grand sourire. Elle se précipita vers moi, à peine ses papiers retrouvés. Je la serrais contre moi en riant, Elle m’avait un peu bousculé, mais je restais debout grâce à elle et ma canne qui m’aidait bien. Je me fichais ce que les autres pouvaient penser. Elle était ma plus vieille amie ! J’espérais qu’elle ne disparaîtrait jamais de ma vie elle… Je lui embrassais la joue avec soulagement.

« Tu m’as beaucoup manqué toi aussi Lalaland ! Cela fait… au moins depuis Beltane que tu n’as pas passé au moins une nuit ici ! J’ai beaucoup de choses à te raconter également ! Allez viens ! Ne restons pas dehors ! Il faut que je te montre le plafond de la salle de bal ! Il a été refait ! »

Je l’entraînai, mon bras sous le sien pour qu’elle puisse admirer le talent d’Atlas ! J’avançai aussi vite que possible, autant que ma jambe pouvait le faire. Je poussai la porte pour qu’elle puisse admirer l’endroit qui était devenu plus qu’extraordinaire grâce à son talent.

« C’est tout nouveau, il fallait absolument que je te montre tout cela ! Mais j’ai fait tout préparer pour qu’on passe une chouette soirée ! »

Je donnais une pichenette dans une de ses mèches.

« J’espère que tu as toujours de l’imagination pour coiffer nos cheveux ! »

C’était elle qui avait du talent pour ça !

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Mars 838 - @Rosalie Valois

La présence de Rosalie et son étreinte ramenèrent Atalante des années en arrière, lorsqu’elle n’était qu’une enfant sans responsabilités. Elle avait toujours su qu’un jour elle devrait œuvrer pour aider son frère dans son rôle de Seigneur, gérer la boiserie et construire un réseau. Les moments reposants se faisaient rares, surtout qu’en parallèle de ses obligations familiales, la De Péone avait la chance d’exercer sa passion. La danse. Elle se souvenait du jour où elles avaient ouvert le champagne avec Rosalie pour fêter son entrée à la Table Ronde. Quelques mois après son avortement, douloureux épisode, que seule la Valois connaissait. Atalante lui confierait sa propre vie, elle savait que son amie n’en parlerait jamais à personne. La jeune noble lui emboîtant le pas, riant au surnom d’enfance. Elle soutint la Valois quelques instants, l’étreinte l’ayant déstabilisée et silencieuse, Atalante maudit l’attentat de Beltane qui avait provoqué une blessure marquant à vie son amie.

Le plafond de la salle de bal était magnifique. Atalante en eut le souffle coupé. Elle s’avança avec de gros yeux en l’observant en silence. Doucement, la De Péone se tourna vers la Valois les yeux pétillants devant cette beauté. « Rosie c’est magnifique ! Qui est le peintre ? Tu dois absolument me donner ses coordonnées, ce serait merveilleux qu’il puisse venir donner un souffle nouveau à Cordof avant la Saison Sociale ! Avec Achille et Ulysse, nous avons discuté pour organiser une réception cette année. Je ne sais pas encore trop ce que nous allons faire mais nous y pensons… » La maison Valois sera évidemment conviée, comme toutes celles d’Evanor et elle espérait que Rosalie pourrait être présente. Atalante ria en sentant la main de son amie dans ses cheveux.

« J’ai une beaucoup trop d’idées ! » Atalante ne manquait jamais d’idées. Elle avait maintes fois entraîné Rosalie dans des sorties improvisées, parfois en dehors du Domaine et sans protection. Chaque fois, elles s’étaient fait remonter les bretelles et si elles s’étaient assagies avec l’âge, la De Péone ne manquait pas moins d’entrain. Rosalie était le calme, elle apaisait l’esprit toujours en ébullition d’Atalante ; au contraire, la De Péone apportait des élans fougueux à la Valois. Un duo étonnant, qui s’était construit rapidement et qui s’était solidifié avec les années. Un sourire s’étira sur le visage de la printanière qui repassa son bras sous celui de Rosalie, au moment même où un domestique entra pour les avertirent que ses affaires avaient bien été déposées dans la chambre de son amie. Elle le remercia d’un hochement de tête puis les deux se mirent en route vers les appartements de la Valois, où elles pourraient se raconter toutes leurs dernières aventures sans oreilles indiscrètes. Ce n’est qu’une fois la pièce refermée qu’Atalante commença à s’emporter et à mitrailler son amie de questions. « Alors… Je veux tout savoir, tu n’as rien de croustillant à me raconter ? Comment vont tes frères et sœurs ? Est-ce que Circé est toujours aussi excentrique ? Antonin toujours aussi bagarreur ? Et Lupin ? » Il y avait bien quelque chose. A Cordof comme à Cairlond, il se passait toujours pleins de choses. « D’ailleurs, c’était quoi ce mystérieux rendez-vous pour lequel tu t’es rendue à Velaris ? Nous n’avons même pas pris le temps d’en parler la dernière fois, avec tous ces tragiques événements. » Atalante soupira, le sujet était triste mais elle n’en avait pas oublié pour autant la raison, mystérieuse, de la venue de Rosale à Velaris.

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Mars 838 - @Atalante de Péone

Atalante et moi c’était un peu le feu et l’eau, un duo fort étrange sur lequel personne n’aurait parié ! Et pourtant ! Et pourtant, je connaissais Atalante sûrement mieux que ses propres frères et elle me connaissait mieux que mes propres frères et sœurs. Chacue de nous avait confié à l’autre tous ses petits secrets et plus encore. Si je ne lui avais pas encore parlé d’Atlas c’était bien par manque de temps et pas à cause d’autre chose. Mais elle était là maintenant. Je pourrais lui parler de tout sans aucun problème. Mais d’abord l’œuvre d’Atlas ! Et après tout le reste ! J’espérais qu’elle aime… C’était presque plus important que tout le reste. Si elle aimait sa peinture, elle l’aimerait lui, n’est-ce pas ? Et son expression me ravit, je cachais mon sourire derrière ma main.

« Je vais être jalouse ! Moi qui aie fait un portrait de son chien à Achille ! J’espère qu’il est accroché en bonne place d’ailleurs ! Si tu as tant besoin d’une peintre demandes-moi, je serais ravie de faire ces fresques ! »

La vérité, c’était que je ne le pouvais pas aussi facilement à cause de ma jambe, mais bon, je trouverais, en ce moment je peignais beaucoup entre deux bijoux. Mais elle savait très bien que je lui montrerais tout cela bien assez tôt ! Surtout si j’avais une insomnie…

« Mais je te dirais qui est-ce, promis. »

À l’abri des oreilles. Et visiblement elle avait bien des idées pour me coiffer. J’eus un sourire amusé avant de la conduire à ma chambre aussi vite que ma mauvaise jambe voulait bien marcher. Ici nous serions à l’abri des oreilles indiscrètes. À croire que ma sœur et elle se seraient bien amusés également ! Mais qu’importe. Ce n’était pas le moment de trop y penser. C’était Ma meilleure amie ! Pas la sienne. Je n’en avais pas beaucoup, d’amies, alors autant profiter. J’eus un rire face au déferlement de question. Je posai ma canne contre le mur pour faire les quelques pas que je pouvais pour m’asseoir sur le lit.

« Paix mon amie ! Garde quelques questions pour le reste de la soirée ! Nous avons du temps ! »

Je massai machinalement ma jambe en essayant de mettre en ordre ses questions.

« Oh si… J’ai deux trois petites choses à te raconter ! Circé… fait sa Circé ? Comment te dire ! Elle est toujours aussi exubérante, à se demander pourquoi ce n’est pas elle ta meilleure amie ! »

Ma mère avait toujours parié sur un duo Circé et Atalante.

« Antonin va bien, il ne change pas. Et j’ai manqué de surprendre Lupin et Ulysse entrain de s’amuser au lit ! »

Ce mystérieux rendez-vous. AH ! Elle n’avait pas oublié… Zut ! Je me sentis rougir jusqu’au bout des oreilles avant de tendre la main pour regarder les robes.

« Circé a refait ma garde-robe. Elle m’a demandé que tu me convainques de changer un peu mes tenues et d’essayer celle-ci ! »

Ce mystérieux rendez-vous… Je me remis debout lentement.

« Aller aide-moi un peu va ! Faisons-lui ce plaisir ! Peut-être que je ressemblerais à quelque chose pour une fois ! »

J’aimais les robes simples, discrètes… Tout l’inverse de Circé.

« Ah ce rendez-vous… Ne s’est pas passé comme j’aurais aimé… »

Tu parles… C’était une catastrophe…

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Mars 838 - @Rosalie Valois

Un rire s’échappa des lippes d’Atalante. Évidemment qu’elle demanderait toujours à Rosalie en premier mais elles savaient toutes les deux que peindre un plafond, ce serait plus délicat. S’il le fallait, elle savait que la Valois trouverait un moyen ; elle trouvait toujours lorsqu’il s’agissait de peindre. Cette pensée réchauffa le cœur d’Atalante, qui suivi sa meilleure amie d’un pas léger, bras dessus bras dessous. « Un peu de compétition, c’est excellent pour entretenir la flamme de la créativité ! » La phrase fut prononcée d’un ton joyeux et taquin. La De Péone aimait enquiquiner sa meilleure amie de la même manière qu’avec ses frères. Seule la Mère, connaissait le courage qu’ils avaient eu d’avoir grandi avec elle. Ce n’est que lorsque Rosalie referma la porte de sa chambre, qu’Atalante lâcha son bras puis la bombarda de questions. Elle était impatiente, pressée, elle n’avait jamais le temps de rien la De Péone, si ce n’était pour ses élans de passions ; passion amoureuse, passion artistique, passionnée de la vie.

Un nouveau rire parcouru son corps avec quelques tremblements joyeux. Elle s’était peut-être emportée et en signe d’apaisement, la De Péone s’installa sur l’un des fauteuils douillés qui se trouvait dans la pièce. Elle écouta attentivement la première réponse de Rosalie en fronçant les sourcils à la fin de sa phrase. Toujours et encore cette comparaison avec Circé. Il était vrai qu’elles étaient toutes deux de véritables papillons, sociables et faciles d’approches ; Atalante aimait rencontrer de nouvelles personnes et découvrir leurs vies, elle aimait l’aventure et elle n’avait pas froid aux yeux. Les deux étaient, en somme, très semblables. Mais c’est Rosalie qui calmait les ardeurs d’Atalante. C’est Rosalie qui avait été là pour rire à ses blagues ou soigner ses blessures depuis leur plus jeune âge. C’est à Rosalie, qu’Atalante faisait confiance. Elle n’avait jamais eu besoin d’un double.Elle avait eu besoin de Rosalie. De sa douceur, sa loyauté et cette même passion qu’elles avaient pour l’art. « On se serait crêpée le chignon tout le temps ! » Répondit Atalante comme si c’était une évidence. « Circé n’est pas toi. Personne ne pourra jamais être toi. Je te confierai toute ma vie. » Qu’elle ajoute en souriant. Rosalie le savait déjà, puisqu’elle l’avait déjà fait il y a un peu plus de six mois. Pour l’avortement. Elles avaient l’une en l’autre une confiance aveugle et personne ne pourrait l’enlever.

La légèreté revint que les traits d’Atalante. Elle vivait chaque émotion intensément, trop peut-être. Ulysse lui dirait d’être moins émotive mais la De Péone ne contrôlait pas cette partie d’elle. C’est alors que Rosalie lâche une bombe. La bouche de la Dame de Cordof s’ouvrit grand, très grand. « Quoi ? » Qu’elle coasse quelques minutes, avant d’éclater d’un rire qui résonna longtemps dans la pièce. « Ulysse et Lupin ? » Ils étaient amants ? Par la Mère, elle voulait tous les moindres détails. Elle irait courir auprès de son frère dès son retour à Cordof. « AU LIT ? Mais, tu veux dire que tu es entrée dans la chambre de Lupin juste avant qu’ils… oh, par la Mère ! » Que c’était gênant, Atalante ne put s’empêcher d’imaginer la scène, puis elle chassa vite, très vite les images de son esprit. La De Péone n’était pas prude mais c’était trop dérangeant lorsqu’il s’agissait de son propre frère.

Son regard se tourna alors vers les robes déposées par Circé dans la chambre de Rosalie. Curieuse, elle se leva pour aller les admirer. « Tu es toujours magnifique Rosie. » Dit Atalante en levant les yeux au ciel. « Veux-tu que je te fasse une tresse ou un chignon avant de les essayer ? » Ce serait comme une mise en situation pour sa prochaine réception. Elle avait dans les mains l’une des robes, d’un bleu clair magnifique, attendant le choix de Rosalie. Une grimace s’afficha sur son visage lorsque sa meilleure amie mentionna le fiasco de la nuit des étoiles à Velaris. C’était terrible. Un terrible attentat. « Je suis désolée. » Elle l’était sincèrement. « Tu ne dois pas être la seule à penser cela, ce n’est la faute ni de l’un, ni de l’autre. Je suis certaine qu’un autre rendez-vous pourra avoir lieu bientôt, la Saison Sociale va bientôt commencer ! » Qu’elle affirme d’un sourire encourageant et léger. Elle attendait, ne souhaitant pas pousser Rosalie à se confier si cette soirée lui rappelait de si mauvais souvenir mais avec une envie certaine de savoir qui était cette mystérieuse personne.

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Mars 838 - @Atalante de Péone

Je grognai un peu à sa remarque en donnant un petit coup d’épaule dans la sienne. Et puis quoi encore. De la compétition !

« C’est mes acheteurs qui vont faire compétition pour attraper mes bijoux ! Et mes toiles ! Je n’ai pas besoin de la compétition pour stimuler ma créativité ! »

Absolument pas d’ailleurs, c’était presque l’inverse même. Je détestais forcer la créativité. Je préférais passer mon temps à la laisser grandir et fleurir à son rythme. Mais j’entraînais Atalante dans ma chambre en riant. Pas question de papoter tranquillement dans les couloirs. Autant profiter du calme de ma chambre. N’est-ce pas ? Je parlais un peu de ma sœur et son lien qu’elles auraient pu avoir. Mais j’étais très heureuse d’être amie avec Atalante… Je soutiens son regard avec beaucoup d’émotion. Assez pour que j’en aie les larmes aux yeux. Je m’approchai d’elle pour la serrer dans mes bras et l’embrasser.

« Je te confierais la mienne aussi. »

Et je lui racontai aussi ce que j’avais vu Ulysse et Lupin. Je gloussai un peu en la voyant aussi choquée.

« Pas au lit ! Ulysse était au piano, en serviette et ils allaient commencer quand je suis rentrée ! J’avais entendu le piano, j’ai cru que Lupin était réveillé et je suis rentrée ! Je me suis vite enfuie ! Ulysse n’était pas d’accord du tout ! »

Je montrais les robes avant de hausser les épaules à sa remarque. Toujours magnifique… À mes yeux j’étais parfaitement banale et je ne pourrais séduire personne. Je préférais ne pas trop insister. Une tresse et un chignon. Je m’assis à la coiffeuse.

« Fais-toi plaisir Laland ! »

Quant à la nuit des étoiles filantes… Je poussais un soupir. J’aurais aimé que cela soit parfait… Mais cela n’avait pas été le cas. Pas du tout… La saison sociale…

« Oh… avec ma chance il va y avoir encore une catastrophe. Je ne suis pas sûre du tout que cela soit une bonne idée que je sorte d’ici… C’est sans doute le mieux, n’est-ce pas ? Au moins… je n’attire pas l’intention et je ne me lies pas aux autres, ça m’évite d’être blessée. »

Je haussais les épaules sans en rien dire d’autres.

« Cependant… le début était très agréable avec la personne en question. »

Je lui fis un petit clin d’œil. Si tu veux des réponses, poses tes questions…

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Mars 838 - @Rosalie Valois

Les larmes qui menaçaient de sortir des yeux de Rosalie, provoquèrent des larmes dans les siens. La Valois pu à peine les apercevoir parce qu’elle s’approcha brusquement pour la prendre dans ses bras et Atalante répondit à l’étreinte en entourant ses bras autour d’elle. Lorsque la De Péone se trouvait en présence de sa meilleure amie, elle arrivait à oublier les responsabilités qui pesaient sur ses épaules et le fait, qu’elle avait menti à ses frères, sachant qu’elle ne pourrait jamais produire la descendance des triplés tant attendus. Atalante savait qu’elle devrait leur révéler mais elle repoussait ce moment toujours plus loin. L’étreinte de Rosalie apaisait légèrement son cœur. Un sourire s’afficha sur le visage de la printanière alors qu’elle écoutait ensuite la Valois lui faire le récit de la scène qu’elle avait surpris entre leurs frères. Atalante secoua la main, pour lui faire signe d’arrêter. L’image d’Ulysse au piano, en serviette en train de faire des cochonneries avec Lupin s’imposait dans son esprit avec beaucoup trop de réalité. Un rire s’échappa de ses lèvres alors qu’elle portait la main à sa bouche. « Oui, j’imagine qu’Ulysse a dû être particulièrement choqué de ton apparition ! » Le ton était rieur. Atalante savait que derrière sa sexualité affirmée, son frère aîné était néanmoins assez pudique.

Déjà debout, la De Péone s’afféra jetant un œil aux accessoires de coiffure qui étaient disposés près de la coiffeuse de Rosalie. Elle regarda la forme du décolleté de la première robe en réfléchissant. « Je vais te faire un chignon et faire retomber quelques mèches, ça ira avec toutes les robes de Circé a apporté. » La séance d’essayage s’annonçait longue ! Atalante attrapa une brosse pour coiffer les cheveux de Rosalie. Elle adorait jouer aux coiffeuses, peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu de mère qui avait pu le faire, la sienne étant décédée en donnant naissance à la trinité. C’était Léonie Beauchamp, sa marraine, qui l’avait toujours coiffé avec des chignons avant ses spectacles de danse et elle lui avait appris comment faire. Depuis son décès, seule Rosalie coiffait encore Atalante, de temps à autre. Ce soir cependant, c’était Atalante qui prenait soin de sa meilleure amie. Avec des doigts précis, elle commença à séparer des mèches pour faire une tresse partant du haut de la tête. En même temps, elle écoutait Rosalie lui racontait sa soirée à la pluie des étoiles de Velaris.

« Oh Rosie, non ce n’est pas vrai. Nous recevons des invitations pour aller à tellement d’endroits et avec le contexte politique actuel… Les crispations et les actes de rebellions rendent les événements publics plus dangereux qu’auparavant. Les temps changent… certains Suprêmes prennent des initiatives de rupture par rapport aux anciennes mœurs quand d’autres résistent aux changements. Certaines parties de la population sont en colère… » Atalante lâche un soupire. Elle se rappelle la discussion avec ses frères il n’y a pas si longtemps, lorsqu’ils ont décidé d’apporter leur soutien à la création de la milice illyrienne du Suprême Ghafa. « Tout ça pour dire, ce n’est pas toi qui n’as pas de chance. » Le ton est final, Atalante refuse que Rosalie se mette cette idée dans la tête. « Alors, cette mystérieuse personne, tu devrais lui donner rendez-vous pendant la Saison Sociale. Surtout ne m’oublie pas, je serai super discrète en vous observant de l’autre côté de la salle de réception. » Rigole la De Péone en donnant un coup amical sur l’épaule de Rosalie. Elle termine de tresser une partie de ses cheveux et elle commence à les remonter pour créer la base du chignon. « Alors, tu vas me dire de qui il s’agit ? Je crois que m’as fait assez languir comme ça, Rosie ! » Atalante n’y tient plus, elle veut savoir.

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Mars 838 - @Rosalie Valois

L’étreinte avec ma meilleure amie me fit grand bien. C’était fou de voir, mais surtout de ressentir à quel point elle me manquait à quel point ses mots me touchaient avec beaucoup plus de force que je n’aimerais bien l’accepter. Peut-être parce qu’elle était une des rares personnes au monde à ne pas vouloir m’abandonner alors que je faisais tout mon possible pour lier des relations. Mais peut-être que je n’étais pas douée en cela ? Peut-être qu’au fond j’étais une horrible personne ? C’était possible aussi. C’était peut-être pour ça que mes nouveaux amis ne restaient pas… J’eus une pensée fugace pour Sylas et le portrait que j’avais fait pour lui… Il m’avait expliqué… Mais… non, j’avais trouvé que cela n’avait absolument aucun sens.

Je préférais me changer les idées en parlant d’Ulysse et de mon frère. Je gloussai un peu derrière ma main à la remarque de mon amie.

« J’ignore qui de nous trois était le plus choqué ! Mais crois-moi, j’aurais voulu disparaître six pieds sous terre ! Enfin… du coup j’ai fait deux trois tableaux de ce que cela m’a inspiré. Mais on ne peut reconnaître personne. C’était le sentiment que j’ai peint. »

Je m’installai sagement devant la coiffeuse pour la laisser s’amuser avec mes cheveux. J’étais beaucoup plus douée avec du métal qu’avec des mèches colorées… Mais je la laissai toujours faire avec grand plaisir. Quand j’étais petite, c’était ma mère ou ma sœur qui s’occupait de mes cheveux. Elles adoraient y semer des couleurs ! C’était une vrai passion chez elles. Je souris à sa remarque et inclinai la tête.

« Amuse-toi ! Et tu ne changes pas la couleur de mes cheveux ! Ils restent blonds ! »

C’était la spécialité de ma sœur de me coiffer et de brusquement changer mes cheveux. Mais ce n’était pas le cas de Lalaland. J’évoquai un peu tout ce qu’il s’était passé dans les derniers évènements sociaux et mon regard rencontra celui de ma blonde d’amie dans le miroir. Je restai silencieuse à sa remarque avant de baisser les yeux sur mes mains.

« J’entends tout cela… J’entends que les temps changent. J’aimerais… juste que tous vivent en paix. Mais même lors du Bal des Astres, j’ai discuté avec le Suprême Gahfa… Même là… »

Je poussai un soupir.

« Mon Suprême m’a parlé un peu après… Au sujet d’un potentiel mariage… »

Je ne m’étais que rarement senti aussi humilié, inutile, crispée… Et sans pouvoir être en accord avec moi-même et juste… face à une situation impossible. Je regardai mes mains que j’avais posées sur la coiffeuse.

« Je crois juste que… je ferais mieux de rester ans mon atelier. Au moins les métaux et mes couleurs… Ça… Ça je peux contrôler. »

Je crois ? Mais visiblement elle pensait que je devais réinviter Atalas. Je me mordis les joues pendant quelques secondes avant de rire à sa remarque. Elle allait surtout me faire plein de signes et aurait un sceau de pop-corn pour nous regarder et me faire des encouragements de loin.

« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Tu es aussi discrète qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. »

Fis-je avec un sourire amusé avant de la voir s’exciter ce qui me fit rire à nouveau. Elle était si impatiente.

« Il s’agit du peintre qui a fait le plafond de la salle de Bal. »

Je rougis jusqu’à la pointe de mes oreilles. J’enfuis mon visage dans mes mains pendant un instant avant d’avouer à voix basse :

« Il s’appelle Atlas… Il a les plus beaux yeux que je n’ai jamais vus… Et puis il a un sourire… »

Et… Et beaucoup de chose… Ses yeux, ses manières gauches… Tout cela… Je ne regardai pas mon amie.

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Mars 838 - @Rosalie Valois

Un rire s’échappe des lèvres d’Atalante. Qui était le plus choqué ? Elle se demande si ce n’était pas son frère, le connaissant, cette histoire a dû être un sacré choc. Quoique, si elle avait surpris Lupin et Ulysse, elle-même aurait voulu disparaître six pieds sous terre. Son fou rire ne se calmait pas. C’était léger et ça faisait du bien, loin de toute cette pression politique. « J’aimerais beaucoup voir ces tableaux ! » Elles auraient peut-être le temps de se rendre à l’atelier de Rosalie le lendemain, avant qu’Atalante ne doive s’en aller.

Atalante commença la coiffure de sa meilleure amie, choisissant un chignon tressé, qui conviendrait à tous les essayages de robe et qui mettrait le visage fin de la Valois en valeur. La De Péone savait que sa meilleure amie n’aimait pas particulièrement la politique mais elle en saisissait toutes les subtilités. Ce n’était simplement pas dans son caractère de prendre part aux jeux des dirigeants. Rosalie était une artiste. La danseuse acquiesça, elle se souvenait que la Valois lui avait déjà raconté sa rencontre avec sa Suprématie Ghafa au Bal des Astres. Ce n’est qu’à la phrase d’après, qu’elle manqua de pousser un juron, immobilisant ses gestes. « Un mariage ? Tu as été convoqué par ton cousin pour un mariage ? » Le Suprême du Printemps n’avait donc pas que des ambitions pour leur Cour mais également, pour sa famille. Toute fae de la noblesse savait que son devoir était de se marier et d’engendrer une progéniture, même si les mœurs s’assouplissaient. Atalante, par son rôle, avait la chance de pouvoir choisir son mari. « Est-ce que tu as le choix ? » Demanda la De Péone assez fébrilement en reprenant sa coiffure. Elle espérait qu’on n’obligerait Rosalie à prendre pour époux un inconnu.

« Tsss… Ce n’est pas une solution. » Répondit Atalante, en donnant une petite tape sur l’épaule, lorsque la Valois ajouta qu’elle ferait mieux de rester dans son atelier. Certes, elle devait y passer du temps pour son métier et parce que c’était sa passion. Atalante était la première à courir dans la salle de danse dès qu’elle le pouvait et elle ne comptait plus les heures passaient enfermées à créer le spectacle qui l’avait propulsé en haut de l’affiche et qui lui avait donné une place à la Table Ronde.

Elle écouta la suite du discours de son amie avec beaucoup d’intérêt, sautillant presque sur place pour Rosalie. D’un air choqué elle lui lança un regard en coin dans le miroir de la coiffeuse. « Je suis une véritable poupée de porcelaine, Rosie ! » Ria-t-elle. Son mystérieux cavalier était donc le peintre du plafond de la salle de Bal. Évidemment… c’était un artiste lui aussi. C’était l’une des premières fois qu’Atalante voyait Rosalie rougir à ce point. Elle termina de faire son chignon avant de s’asseoir sur le siège à côté d’elle. « Tu l’as rencontré ici ? Pendant qu’il peignait le plafond, n’est-ce pas ? » Demanda-t-elle Atalante avec des yeux pétillants. « Oh, mais tu craques carrément pour lui ! » Ajouta-t-elle gentiment lorsque sa meilleure amie enfuie ses mains dans son visage. La phrase d’après, cependant, manqua de lui décrocher la mâchoire. « Atlas ?! » Demanda-t-elle surprise. Un peinte, se nommant Atlas. Ce ne pouvait être… « Romanov ? Atlas Romanov ? L’un des treize chevaliers de la Table Ronde ? Le Seigneur de Dunmere ? » Elle le connaissait ! Elle-même avait intégré l’Ordre de la Table Ronde il y avait environ une année. Pensive, elle essaya de les imaginer tous les deux, à discuter d’art. Ce n’était pas surprenant qu’ils se soient entendus ; Rosalie et Atlas avaient beaucoup en commun.

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Mars 838 - @Rosalie Valois

Elle aimerait voir ces tableaux. Je hochais la tête avec un petit sourire et beaucoup de douceur.

« Cette nuit si tu veux. Ou demain matin si nous avons le temps bien sûr. »

Normalement oui. Mais nous verrons bien. Je lui parlais également de tout ce qu’avait dit mon cousin. Je n’avais pas bien vécu cette entrevue… Mais c’était autre chose. N’est-ce pas ? Je cillai un peu à sa remarque haussant les épaules. J’essayais de ne pas trop bouger la tête pour ne pas défaire le chignon ne se défasse pas.

« Oui, et non. Ce n’était pas mon cousin, mais mon Suprême. Ce n’est… pas tout à fait pareil. »

Je ne saurais pas exactement dire la grande différence, mais je voyais clairement pour moi la différence. C’était particulier… Est-ce qu’elle saurait ? Sans aucun doute. Est-ce que j’avais le choix ? J’eus un soupir.

« Je crois que oui. Il cherche juste à me faire comprendre que je devrais me marier pour la famille à un moment donné. Tu te rends compte… Il a presque comme qui dirait évoqué le Suprême comme un parti ambitieux. Comme-ci je l’avais approché pour cela. »

Non définitivement… Je préférais rester caché derrière les portes de mon atelier. Mais ma chère amie me donna une petite tape sur l’épaule. J’eus un petit sourire amusé dans le miroir.

« Mais si ! Mais si c’est une solution. »

Fis-je avec un ton légèrement amusé avant de rire à sa remarque en levant les yeux au ciel amusé. Elle n’était pas très crédible ! Je lui offris un petit clin d’œil.

« Oui ! Mais pas en discrétion ! Tu es la pire quand il s’agit d’être discrète ! »

Nulle, zéro en discrétion ! Mais elle avait beaucoup de qualités ! N’est-ce pas ? Néanmoins, je lui avouais la vérité sur Atlas, enfin selon elle ! J’eus un sourire à sa remarque, alors que je rougissais de plus en plus.

« Disons que Circé est venue me dire qu’il y avait un peintre à « croquer » en train de peindre. Et… et puis… »

Hé bien il avait été là ! Et le monde s’était ouvert en deux lorsque je l’avais vu… C’était si… incroyable ? Comment lui expliquer ? J’enfouis mon visage dans mes mains, écarlate… Oh ! C’était horrible… Comment lui expliquer ? Je me mordis les joues en inclinant la tête.

« Oui… »

Avouais-je toujours aussi rouge. Je craquai entièrement pour lui. J’avais envie de le voir, de discuter… Je donnais son nom et elle sembla toute étonnée. Et elle le connaissait. Je relevai les yeux vers elle.

« Oui ! Oui c’est lui ! Tu le connais ?! Il est… »

Incroyable ? Beau ? Doux ? Intelligent ? Talentueux ? Merveilleux ? Maladroitement adorable ? Je rougis à nouveau en enfouissant mon visage dans mes mains.