girls just wanna have fun. (rosalie)

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Rosalie Valois

Atalante haussa un sourcil à la réplique de Rosalie. La convocation était venue du Suprême, non pas du cousin, même si les deux formaient la même personne. Si le frère d’Atalante était Seigneur, la trinité gérait le Domaine main dans la main. Dans sa vie, la danseuse ne pouvait penser qu’à une seule figure qui se rapprochait du vécu de Rosalie : son père. Lorsqu’il exerçait la régence du Domaine de Cordof, en attendant que les triplés soient prêts à prendre leurs rôles, il y avait eu ces moments où il leur avait parlé en tant que Seigneur et non en tant que père. Atalante comprenait ce que ressentait sa meilleure amie et le seul geste qui lui vint à l’esprit pour la soulager, fut de serrer son épaule d’une main douce. « Je vois. » Son air devint pensif. L’attitude du Suprême du Printemps n’était pas surprenante. Ambroise Valois était un ambitieux, aux idées novatrices mais attaché aux valeurs de la noblesse. « Notre nouveau Suprême, en plus d’avoir à cœur les intérêts du Printemps, n’oublie pas ceux des Valois. » Ce n’était un commentaire ni négatif, ni positif. Un simple constat, qui paraissait évident. Le mariage était l’un des contrats les plus communs pour sceller deux alliances ou renforcer une position. Si Atalante avait le choix, elle savait qu’un jour, elle devrait aussi s’y soumettre, bien que sa position compliquait et réduisait le choix des candidats. Son futur mari devrait prendre le nom de famille De Péone et probablement déménager, ou ils devraient trouver un moyen pour fonctionner afin qu’elle puisse continuer à gérer la boiserie. Un soupir s’étira de ses lèvres. « Je crois que tu ne pourras malheureusement pas te cacher longtemps, Rosie. » Une moue sur les lèvres, elle adressa un regard désolé à sa meilleure amie. Sous tous les sourires, toutes les blagues, Atalante ne lui mentirait pas.

La bonne nouvelle, était que Rosalie semblait s’enticher d’un noble. D’un Seigneur. Atalante ouvrit la bouche, un sourire en coin. « Tu es prête pour essayer tes robes. Cette coiffure te plait ? » L’information fut dite rapidement, pour ne pas perdre le principal sujet de vue : Atlas Romanov. Son sourire s’élargit à la vue du rougissement sur le visage de Rosalie. Son amie d’enfance était tombée sous le charme de son cousin, c’était indéniable et adorable. Une crainte s’empara d’Atalante, son estomac se tordant légèrement à l’idée que sa meilleure amie, si pure et si enclin à faire confiance, pourrait avoir le cœur brisé. Atalante se retiendrait d'accourir auprès de son cousin, pour respecter le faire que Rosalie souhaite certainement le contacter elle-même. Elle ne s'en mêlerait pas ! « Atlas est l’un des treize chevaliers de la Table Ronde. Et... c'est aussi mon cousin ! » Expliqua la danseuse, Rosalie connaissait son rôle dans l’organisation qu’elle avait rejoint en février 837. « Et donc, que s’est-il passé après que tu sois venue le rejoindre alors qu’il travaillait sur le plafond de la salle de bal ? » Le ton était curieux, joueur. Atalante mourrait d’envie d’en savoir plus sur la fin de cette soirée improvisée. Rosalie avait dû lui plaire, s’il l’avait invité à la pluie des étoiles de Velaris. Lentement, la danseuse se leva pour aller attraper une première robe et la tendre à Rosalie, l’encourageant à l’essayer tout en discutant. Atalante revint s’asseoir sur le canapé en piquant une des friandises préparées dans un grand saladier. « Oh, peut-être que cette Saison Sociale, tu vas te faire courtiser ! » Ria-t-elle légèrement, puis une idée lui vint. « Cette histoire pourrait être la solution à la demande de ton cousin. » Ses yeux s’écarquillèrent. « Mais oui ! Laisse-le te courtiser, fais-lui comprendre que tu l’apprécies ou que tu souhaites le revoir malgré le fiasco de Velaris. Je m’assurerai qu’il ne soit pas oublié sur la liste des invités de notre réception dans la demeure De Péone à Elysium. » Ajouta-t-elle, les yeux pétillants en observant son amie.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Atalante de Péone

Elle semblait voir ce que je voulais dire : la différence entre mon cousin et le Suprême. Ce n’était absolument pas pareil. Et j’avais détesté cela. Je touchai sa main du bout des doigts en la fixant dans la glace. Les intérêts du Printemps… Je poussai un soupir.

« Mmh… Si tu veux mon avis, il mêlerait bien les intérêts des Valois au Printemps. »

Et se servir des branches secondaires pour permettre de stabiliser le printemps. Oh… cela il en serait capable. Mais pouvait-il comprendre que je me sentais bien mieux dans mon atelier qu’au bras de quelqu’un ? À part Atlas, bien sûr, mais c’était bien sûr un autre sujet. Je préférais rester cacher, vraiment. Je tentais en vain de rire de la remarque d’Atalante :

« Pourquoi ? Tu vas faire comme Lysandre et faire exploser mon mur ? Tout ça parce que je ne voulais pas sortir? »

Je crois que je ne lui avais pas raconté pour… cet épisode fâcheux. Ni pour Silas non plus… Mais il fallait dire que depuis quelques mois nous n’avions plus eu l’occasion de beaucoup nous voir et ce n’était pas des choses qu’on racontait par écrit, mais bien à haute voix. Je regardai mon reflet.

« Tu as encore fait des merveilles avec mes cheveux ! »

Je devrais toujours la laisser me coiffer ! Mais j’évoquai Atlas en rougissant absolument du visage jusqu’à… enfin j’étais pivoine. Atlas était un des chevaliers de la Table Ronde. Mon regard se fit lointain quand je l’imaginais revêtu d’une armure, sur un bel animal blanc… Je me raclai la gorge pour revenir au présent. Je me levai en m’appuyant sur ma chaise pour regarder les robes.

« Hé bien… Nous sommes allés dans mon atelier pour que je lui montre les bijoux et les toiles et nous… nous avons discuté. »

Et c’était nul… comme dénouement… Mais c’était ce qu’il s’était passé. Me faire courtiser ?! Je rougis jusqu’à la pointe des oreilles et secouai la tête :

« Oh non ! Je… Et s’il… s’il disparaissait ? Comme les autres ?! »

La solution… Sans doute, oui, s’il ne se volatilisait pas brusquement dans la nature pour je ne sais quelle raison. Le laisser me courtiser ?! Je tendis la main pour commencer à défaire mes rubans.

« Je… Mais je ne sais pas comment faire moi ! Je ne l’ai jamais fait. Et… et si je faisais tout rater comme d’habitude ?! Si… Si je disais quelque chose qui ne fallait pas ? Et si… s’il ne voulait pas de moi ? »

J’avais tellement peur…

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Rosalie Valois

Atalante éclata d’un rire bruyant et chaleureux. « Lysandre a fait exploser ton mur parce que tu ne voulais pas sortir ? » C’était hilarant et la printanière n’arrivait à s’arrêter de rire, tellement, qu’elle eut besoin d’essuyer les larmes qui coulaient de ses yeux à plusieurs reprises. Elle se demandait bien ce qui avait pu poussait Lysandre à sortir de ses gonds, simplement parce que Rosalie ne souhaitait pas voir de monde. Ce qui, n’était une surprise pour personne, sa meilleure amie étant assez solitaire. Son cousin devait bien le savoir. Doucement, Atalante se recommença à respirer pour calmer ses spasmes de rire. Elle attrapa une friandise qu’elle grignota en observant la Valois regarder sa coiffure dans le miroir de sa coiffeuse.

La noble, dirigeante d’une partie du domaine de Cordof, observait sa meilleure amie avec de grands yeux, en écoutant attentivement ce qu’elle disait que Atlas Romanov. En même temps, Atalante attrapa le bras de Rosalie pour la tirer vers les robes qu’elle ne semblait pas du tout avoir envie d’enfiler. Mais elle n’aurait pas le choix, Circé avait fait un effort en les lui déposant et quelques-unes étaient superbes. Sans ménagement, elle fourra une première robe dans les mains de la Valois. « Je suis certaine que cette robe t’ira merveilleusement bien, allez, vas-y, enfile-la ! » Le ton est encourageant, Atalante sait que les essayages n’enchantent jamais Rosalie. Elle-même, n’a jamais réellement apprécier les longues heures où les couturiers se pressent pour prendre ses mesures ou proposer leurs nouvelles créations. La danseuse aimait s’habiller mais elle détestait enlever et réenfiler des vêtements sans cesse pendant des heures.

Atalante lève les yeux aux ciels en observant Rosalie. Un doux sourire s’affiche sur son visage parce qu’elle connait la peur de l’abandon de sa meilleure amie. « Toutes les personnes ne disparaissent pas autour de toi, Rosie. Focalise-toi sur ceux qui restent. Tu as une merveilleuse famille, tu connais beaucoup d’autres personnes de l’extérieur pour quelqu’un qui n’aime pas sortir. Et surtout, tu as des amies. » Elle, elle ne comptait pas s’en aller. Rosalie resterait sa meilleure amie, pour toujours. « Surtout que s’il n’était pas intéressé, après cette looongue discussion, il ne t’aurait pas invité à la Cour de la Nuit. » Ajouta Atalante en grignotant encore l’une des pâtisseries. La danseuse profite du temps que Rosalie met pour enfiler sa robe, pour servir deux verres d’un des cocktails qui se trouve sur un plateau d’argent. Un rire léger s’échappe de ses lèvres face aux questionnements de Rosalie. « Eh bien, il te suffit de rester toi-même, Rosie. » C’était peut-être l’un des pires et l’un des meilleurs conseils qu’Atalante n’ait jamais donné à sa meilleure amie. Le pire, parce qu’il ne voulait simplement rien dire, il n’expliquait rien. Le meilleur, parce que si la Valois aimait autant son cousin, il était important qu’il apprenne à la connaître vraiment. « Je ne suis pas surprise que vous vous plaisiez tous les deux. Atlas est extrêmement doué et comme tout artiste de talent, il pourrait parler de peinture pendant des heures. Je pourrais parler de danse pendant des heures. » Et Rosalie était une artiste. La danseuse tira le cou pour essayer de voir comment son amie se débrouiller pour enfiler sa nouvelle robe. « Tu sais, si tu restes toi-même, que tu parles ce que tu aimes sans essayer de l’impressionner, si tu es honnête avec ce que tu n’aimes pas… Rosie, si tu fais ça, tu seras certaine qu’il t’apprécie pour toi-même. Ça n'empêche pas, un petit sourire, un petit clin d’œil, un regard chatoyant… » Atalante avait la voix qui vibrait de l’excitation des premiers amours en conseillant sa meilleure amie. Impatiente, elle se leva pour s’approche de l’endroit où se cachait Rosalie pour ses essayages. « Tu t’en sors avec cette robe ? Tu veux que je vienne ? » Demanda-t-elle.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Atalante de Péone

Visiblement imaginer ce cher Lysandre exploser mon mur la faisait exploser elle de rire. Je levai les yeux au ciel alors qu’elle se tenait les côtes à force de rire. Je soupirais un peu.

« Oui ! Parce que Circé a trouvé ça bien comme idée de lui dire que je n’étais pas bien, parce que quelques jours avant je m’étais fait kidnappée dans la rue par… Mmh… tu te souviens d’Acanthe ? L’Illyrien ? Enfin, Circé ignore qu’il s’agit d’Acanthe, mais… c’était lui… et il a réussi l’exploit de me demander en mariage puis de se rétracter et de m’abandonner une seconde fois en me rendant la broche que je lui avais faite il y a des années en l’espace… de quinze minutes ? À tout casser. Enfin, je ne lui ai pas tout raconté à Circé, mais en bref… Elle a dit à Lysandre que je refusais de sortir ou de parler… et il n’a pas eu de meilleure solution que de tout faire péter. Les hommes parfois… »

Je me levai péniblement pour regarder les robes avant que Atalante ne m’en colle une dans les bras avec autorité. Je regardai avec un air circonspect la robe… Comme d’habitude avec Circé… il y avait… beaucoup de couleurs. C’était joli… j’imaginais. J’avais vraiment l’habitude des tenues plus simples, plus discrètes. Mais là, c’était une robe… pour les grands soirs.

« Circé aime vraiment beaucoup les couleurs. »

Je boitillai jusqu’à derrière un paravent pour me changer seule. Difficilement, je ne pouvais pas me tenir debout longtemps. Je me tordis un peu les bras pour réussir à défaire mon corsage. Je soupirais longuement à ses mots. Sur ceux qui restent ? Je passai à nouveau une main sur mon visage. Des amies ? Je passai la tête.

« Je t’ai toi. Et ça me suffit comme amie. Mais je t’assure… que parfois c’est douloureux. Il faudra que je te parle de Sylas. Je ne connais pas grand monde en dehors de ma famille ou qu’on m’a présenté tu sais. C’est toujours des gens qui ont fait venir d’autres gens ici. »

Je réussis à enlever ma robe, mais j’étais en nage. Je dus m’asseoir parce que ma jambe m’élançait affreusement. Ne tourne pas de l’œil Rosa, ne tourne pas de l’œil. S’il n’était pas intéressé…

« Tu crois que je pourrais peindre un portrait de lui… selon comment je le vois et lui faire apporter ? Tu crois que cela lui plairait ? »

J’aimerais beaucoup… Mais est-ce que ça lui plairait ? Et s’il détestait le portrait que je faisais de lui ? De la vision que j’avais de lui ? Rester moi-même ? Et là aussi si je n’y arrivais pas ? Je me mordis les lèvres à nouveau.

« Mais ça veut dire quoi être soi-même Lalaland ?! Cela veut tout et rien dire à la fois… »

Je soupirai, et pas à cause seulement de la discussion, mais aussi de la robe, ma jambe tremblait toute seule, et je n’y arrivais pas, à me redresser, je devais rester assise. J’écoutais mon amie avec attention.

« Il est fascinant quand il parle art ou peinture. C’est tellement un puits de science et il… il comprend réellement quand on évoque l’inspiration, l’art… »

Il me fallait quelqu’un qui me comprenne, qui accepte ce que j’étais et comment je le vivais. Et avec Atlas… je me perdais dans ses yeux dans son discours. J’avais envie d’être avec lui, de parler des heures. C’était juste bien ! Je soupirais un peu.

« Je ne sais pas être autre chose que moi-même. Mais je ne sais pas… être charmeuse, ce n’est pas moi non plus ! Je… je ne sais pas faire comme toi ou Circé… je… les gens me font peur ! »

Enfin, peut-être pas réellement, mais je n’arrivais pas à l’exprimer autrement. De l’aide ?

« Oui, je veux bien. Je… je n’y arrive pas. »

Pas à me tenir debout non plus, ma jambe se dérobait sous moi. Je soupirai en essayant de la masser pour faire au moins disparaître la douleur alors qu’elle tremblait toute seule et se contractait aussi toute seule. Je soupirai de douleur avant de lever les yeux vers Atalante.

« Ma jambe me fait des misères ce soir, je n’arrive pas à me tenir debout. »

Sans ma canne et je devais me lever pour enfiler la robe.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Rosalie Valois

Le sourire d’Atalante s’effaça lentement à la mention de l’illyrien. Elle savait que personne n’était au courant, mis à part elle et Circé qui avait quelques informations. Tout comme Rosalie savait pour son avortement et pour son infection, son impossibilité à présent à engendrer des triplés. Une boule noua la gorge de la danseuse. Cette histoire était loin derrière mais Rosalie avait été profondément marquée par ce goujat d’Acanthe, ce petit prétentieux qui s’était permis de séduire une Valois, à deux reprises. La première fois, elle allait le présenter à sa famille, lui qui n’avait aucun titre de noblesse. Rosalie avait été prête à tout abandonner, à subir les conséquences de cet amour. Le bougre n’était jamais venu. La deuxième fois, il était revenu pour la demander en mariage avant de se rétracter immédiatement. Si elle le revoyait… Atalante ne donnait pas cher de la peau de cet illyrien qui s’était permis de se jouer de la Valois, à deux reprises. Personne ne touchait Rosalie. Elle soupira fortement. « Je n’avais plus pensé à Acanthe depuis un moment. » Dit-elle doucement. « Comme tu ne devrais même plus mentionner son nom ! Ce goujat… » Atalante grogna, encore énervée. « Peu importe. C’est du passé et tu as trouvé beaucoup mieux. Oh Rosalie, si mon cousin porte son dévolu sur toi, tu peux me croire sur parole, il ne t’abandonnera pas comme Acanthe. » Un sourire amusé s’afficha sur les lèvres de la danseuse à la pensée d’un Atlas passionné par la beauté de Rosalie.

Un sourire tendre s’afficha sur les lèvres d’Atalante. Elle observait les robes avec Rosalie avant de lui en fourrer une dans les mains. Elle écoutait d’une oreille attentive les questionnements de son amie sur son cousin. C’était terriblement étranger de savoir qu’Atlas courtisait sa meilleure amie mais aussi, étrangement réconfortant. « Oh, c’est une excellente idée, je suis certaine que ça lui plaira ! De toute manière, tout ce qui se rapport à la peinture fera plaisir à Atlas. » Approuva-t-elle tout excitée à cette l’idée que Rosalie s’ouvrait de nouveau aux plaisirs des attirances amoureuses. La danseuse ria de bon cœur avec sa meilleure amie sur cette discussion légère. C’était terriblement distrayant et un véritable soulagement de se trouver loin des mondanités. Même si elle était très à l’aise en société, Atalante appréciait de prendre des pauses de toutes les extravagances de la haute société.

D’un pas décidé, elle se leva pour aller aider Rosalie à refermer sa robe. Elle était magnifique, les yeux d’Atalante brillèrent de contentement. La danseuse reconnaissait que Circé avait choisi des robes superbes même si toutes les couleurs ne plaisaient pas à son amie. Celle-ci en tout cas, lui allait à ravir. « Eh bien, ne cherche pas à l’impressionner. Dis ce que tu penses… Parles-lui de tes passions… Dis-lui les choses que tu n’apprécies pas. Sois toi-même, comme je te connais, comme tu es avec moi, en plus… avenante, je dirai… tu vois, plus… tactile peut-être. » S’amusa Atalante sachant pertinemment que Rosalie allait la rouspéter à cette dernière allusion. Un rire s’échappa de ses lèvres et son regard passa des robes à la silhouette de son amie. « Tu sais quoi ? Tant pis pour les robes. Tu n’as pas à t’infliger tout ça ce soir. Les essayages peuvent attendre demain ! Celle-ci est superbe, tu es magnifique. » Le ton était joyeux et déterminé.

La mention d’un autre homme revint à sa mémoire, alors, elle regarda la Valois avec curiosité. « Qui est Sylas ? » Demanda-t-elle. « Tu as dit que tu devais m’en parler ? » Décidemment, cette soirée était pleine de surprise avec Rosalie ! Atalante l’aida en même temps à se défaire de cette robe, pour repasser celle qu’elle avait juste avant.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Atalante de Péone

J'eus une petite grimace aux mots de mon amie. Je savais qu'elle détestait profondément Acanthe. Et je ne donnais pas chère de sa peau s'il revenait dans le coin.  Et oui elle m'avait menacé de mille ans de souffrances si je le regrettais encore et pire encore si j'osais en parler. Je fis une petite grimace.

" J'aurais presque de la peine pour lui si vous lui tombez dessus ensemble avec Circé !"

Vraiment je ne donnais pas chère de sa peau. Mais oui, il était très différent d'Atlas. Atlas... C'était...

" Je... J'ai l'impression que ce n'est pas... Que juste un coup de foudre ... Quand je l'ai vu... C'était une... Évidence ? "

Je ne saurais pas expliquer autrement. Je l'avais vu, le monde avait tout de suite pris un tout autre sens... Je ne pouvais pas le décrire autrement. Heureusement qu'elle était là pour me guider un peu dans l'art de la séduction, ce n'était nullement ce dont j'avais l'habitude, j'étais toujours affreusement maladroite avec mes interactions sociales. C'était difficile pour moi. Le métal c'était ce qu'il y avait de mieux il se pliait à ma volonté et puis il n'y avait pas de mauvaises surprise. J'étais toujours mieux réfugiée derrière les portes de mon atelier. Je bataillais pour mettre la robe mais j'étais incapable de la mettre seule. Tactile ?! Je deviens pivoine et offris une tape sur l'épaule de Atalante. Je n'avais jamais côtoyé charnellement qui que ce soit.

" Atalante ! Veux-tu bien arrêter de dire des bêtises ?! J'en serais incapable... Mais je vais essayer, je devrais peut-être lui proposer de venir poser... "

Cela serait sans doute un merveilleux moment. Tous les deux... Peut-être que le silence ne serait pas gênant ? J'aimerais ... Son visage se para des milles nuances alors que mon amie serrait la robe. Je lui offris un sourire.

" Je vais avoir du mal à tenir debout longtemps !"

J'enlevai rapidement l'autre robe et ma meilleure amie dû m'aider à repasser la première. Je tenais mal sur mes jambes. Sylas... Je soupirais avant de m'asseoir sur le lit pour éviter de trop solliciter ma jambe.

" Tu vas me tuer..."

Elle allait me tuer...

" Sylas... Mmmh .. je l'ai rencontré une nuit, je n'arrivais à dormir et je suis descendue à mon atelier pour travailler. Il était là... À essayer de me cambrioler. Et au lieu d'appeler la garde je lui ai demandé d'essayer. Il n'a pas réussis. Et je lui ai demandé de me raconter une histoire pendant que je faisais son portrait. Je lui ai offert avant qu'il ne parte. Et ensuite on a un peu communiqué avant que je ne le croise à Elysium. Je lui ai offert quelques fournitures de dessin... Avant qu'il ne me dise qu'on ne devait plus se voir parce qu'il me mettait en danger. Et voilà..."

J'allais me faire secouer comme un prunier.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Rosalie Valois

Atalante eut un sourire carnassier à la mention du sort que Circé et elle-même, réserveraient à Acanthe si elles le croisaient. L’illyrien connaitrait un sort peu enviable. Chassant ces sombres pensées, la danseuse se reconcentra sur sa meilleure amie, qui tentait de lui expliquer ce qu’elle avait ressenti en rencontrant son cousin. Ses sourcils se froncèrent. « Une évidence ? » Pas juste un coup de foudre. Ce discours résonnait étrangement avec celui de son frère quelques jours auparavant. Atalante resta étrangement silencieuse, déglutissant difficilement. C’était un terrain sérieux sur lequel s’engageait deux printaniers, une discussion qui pourrait avoir des conséquences. Afin de ne pas paniquer Rosalie, qui était suffisamment anxieuse avec ce début de relation naissante. « Que veux-tu dire ? Comme si une connexion existait déjà entre vous ? » Le ton était innocent, Atalante ne serait pas celle qui soufflerait le mot de peur de mettre des idées fausses dans l’esprit de sa sœur de cœur.

Un rire s’échappa des lippes de la danseuse. « Bien d’accord, d’accord, j’arrête de t’embêter avec ça. » Atalante n’en démordait pas pourtant, elle espérait bien que les deux deviennent plus… tactile. Un nouveau rire s’échappa, trahissant ses pensées, alors qu’elle aidait son amie à remettre sa robe. De retour dans la chambre, Atalante se servit à nouveau dans un saladier avant de le tendre à Rosalie pour lui proposer des pâtisseries. Curieuse, elle écouta le récit de la Valois et elle manqua s’étouffer. Par la Mère… « Mais tu… tu… » Atalante devenait rouge de colère et d’angoisse. « TU ES FOLLE. » Hurla-t-elle en lâchant la pression. « Par la Mère Rosalie… » Le soupir qu’elle lâcha était rempli de lassitude et d’agacement. La danseuse prit son visage entre ses mains pour réussir à digérer l’information. Rosalie s’était mise en danger avec une innocence déconcertante, passant du temps avec un cambrioleur et lui proposant de faire son portrait. Puis elle était allée le revoir. Remettant quelques-unes de ses mèches de cheveux en place, elle releva la tête pour fixer sa meilleure amie du regard. « Tu ferais mieux de n’en parler à personne. Ambroise est déjà sur ton dos pour un mari… Je n’imagine pas sa réaction s’il apprend que tu traines dans Elysium avec un cambrioleur, Rosie. » Aucun jugement n’était présent dans le ton de sa voix. Elle-même était mal placée pour porter un regard sur les agissements de son amie. Sa réaction relevait surtout de l’inquiétude des dangers auxquels elle pourrait faire face et surtout, Atalante craignait que la Valois soit à nouveau blessée. La danseuse coula un regard tendre vers son ami mais accusateur. « C’est juste… s’il avait été malveillant, tu aurais pu te fourrer dans un sacré pétrin… être kidnappée, ou tuée. » Avec leur rang venait aussi la peur de ceux qui étaient envieux ou ceux, qui avait des idées vengeresses. Surtout avec le contexte actuel.  

Son regard divagua par la fenêtre. « Je ne te jugerai jamais là-dessus. Mais… s’il te plait, si tu prévois de retourner dans les rues de la Capitale, fais attention. » Atalante soupira, avant d’annoncer elle aussi une décision. « Peut-être irons-nous ensemble, j’ai décidé de retrouver le médecin qui a soigné mon infection. Je souhaite le suivre lorsqu’il va en consultation à la Capitale. » L’air assuré et déterminé de son visage s’ajouta au léger rire qui s’échappa de ses lippes. « Nous avons été tellement choyés… Mes frères et moi nous retrouvons à la tête de notre maison et c’est… déroutant. On a été préparé aux politiques, à la vie mondaine mais on ne connait pas le peuple. Si les politiques qu’on applique ne se révèlent pas, finalement, utiles aux besoins des habitants de Cordof ? Je me suis dit, que peut-être, apprendre à mieux connaître le peuple nous aiderait à mieux gérer Cordof. C’est bête, peut-être innocent, mais c’est la seule idée qui m’est venue en tête… » Elle avait toujours idées farfelues, trop novatrices. Et elle n’avait rien dit à ses frères, encore une fois, ce qui lui brisait le cœur. Mais elle savait qu’ils seraient contre cette idée, surtout si cela impliquait qu’elle se promène dans les rues de la Capitale.

girls just wanna have fun

Mars 838 - @Atalante de Péone

J’inclinai légèrement la tête à ses mots. Oui… une évidence. Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? C’était là, j’étais entrée, je l’avais vu, le monde s’était ouvert en deux pour me permettre de le voir. Il était là… il m’avait regardé… Et je n’avais plus rien envie du tout. Il était là, juste… Il était là, immobile, sur son échafaudage et… Comme-ci nos deux mondes s’étaient rencontrés. Je soupirais un peu en rougissant jusqu’à la racine de mes cheveux. Une évidence… Oui. Ce que je voulais dire…

« C’était comme-ci… Nos mondes s’étaient rencontrés. Et que… Qu’ils s’étaient… »

Je rougis à nouveau en enfouissant mon visage dans les mains. Je n’avais aucun mot pour décrire ce qu’il y avait entre nous. Mais elle n’insista pas vraiment. Je rougis un peu en la remerciant d’un signe de tête, elle n’insistait pas, heureusement. Je m’assis sur le lit avant de tout lui raconter sur Sylas. Je levai un oreiller pour me protéger. Sa réponse ne tarda pas. Folle… Je me raclai un peu la gorge à sa remarque.

« Traîner… Je n’étais pas seule ! Il y avait des gardes ! Et nous étions en public. Dans un marché ! »

Kidnappé… Je soupirai un peu avant de hausser les épaules. Qu’est-ce que j’étais censée faire ? Lui dire que ce n’était plus la peine de s’inquiéter ?

« De toute manière, il m’a repoussé amicalement… Je ne le verrais plus jamais. Je n’ai jamais été seule, il y a toujours eu des gens autour de moi. »

Je soupirais un peu à sa remarque avant de hausser les épaules. Je n’avais pas grande attention de me rendre dans les rues d’Ellysium. Seule. Pas que je n’avais pas aimé, il y avait eu de bons moments, mais Ellysium c’était autre chose. Je soupirais un peu.

« Je ne m’y déplace jamais sans prévenir qui que ce soit, tu sais ? Tout le monde sait toujours où je suis. »

J’écoutais son récit en écarquillant les yeux. Je pris ses mains pour les serrer. Qu’est-ce que c’était une bonne idée ! Je lui offris un grand sourire.

« Oh ! Laland ! C’est une si bonne idée ! J’aime beaucoup ! Prendre soin ainsi de son peuple est une bonne idée ! Je suis tellement fière d’être de ton amie. »

Je la tirai vers moi pour la serrer contre mon cœur en lui embrassant les cheveux.

« Veux-tu que je t’aide à le trouver ? »

Fis-je d’une voix douce.