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tw: Ø | @Dana Volyn | hiver 838 outfit

Elle pénètre l’endroit par un long couloir, recouvert de tissus blanc qui tombent du mur et caressent les clients de multiples façon. Cette nuit, le blanc est à l’honneur, même le service de sécurité s’est habillé en conséquence ainsi que les employés. En arrivant au cœur de l’activité, elle sourit en découvrant l’effervescence de la fête, force est de constater que son club déborde toujours de fêtards en tout genre et toute origine. Elle craignait qu’en délaissant son activité au profit de sa suprématie elle y perdrait son club, mais Nina et Fedyor s’en sortent comme des chefs dans la gestion du club.

Quiconque ne porte pas de blanc est recalé d’office à l’entrée. Ceux qui ont écouté les instructions partagés dans les rues de Velaris, laissent à l’entrée, annoté sur un bout de papier, la signification que revêt la couleur blanche à leurs yeux. Anonymes, les papiers seront décortiqués en fin de soirée et à la majorité de réponses identiques serviront à l’élaboration d’un prochain thème. Les clients apprécient ce petit jeu et d’autant plus lorsqu’ils réalisent avoir participé aux événements de la Lune Écarlate. Ils y reviennent avec curiosité, pour découvrir ce que l’équipe événementiel leur a concocté et en ressortent généralement satisfaits.

Des danseurs et danseuses illyriens de l’hiver, aux plumes immaculées, ont été engagés spécialement pour l’occasion, pour parfaire le tableau de l’événement. Elle les observe un bon moment, captivée par la beauté de leurs danses au rythme du groupe de musique lancé dans des notes endiablées. Assya est interrompue dans son observation lorsqu’un groupe d’amis l’interpellent pour l’inviter à se joindre à eux. Elle les rejoint avec plaisir pour partager un moment convivial en leur compagnie. C’était tellement plus simple avant, elle sortait quand elle le voulait, elle voyait qui elle voulait, quand elle le voulait, et elle avait des amis avec qui partager ces moments. Aujourd’hui, tout doit être fait selon un ordre cérémonieux, bien loin de la spontanéité.

La Lune écarlate et sa clientèle hétéroclite, c’est ici qu’elle vient pour se détendre, ou pour finir de travailler avec la musique en fond sonore. Ce soir, c’est un peu des deux. Pour l’instant, elle profite de cette soirée comme tout un chacun, au cœur de son activité elle n’est plus qu’Assya, la nocturne, et non plus la Suprême. Une distinction qui fait partie des règles de la maison. Une coupe de champagne entre les mains, elle trinque, lorsque son regard tombe sur une silhouette sur la piste de danse.

Dana. Elle danse, comme si elle était seule, et ce malgré le monde qui l’entoure. Elle parvient à s’épargner toute bousculade. Elle est belle, si belle qu’elle en paraît éthérée au regard de la Fae et de la plupart de la gent masculine. Le blanc qu’elle porte la rend encore plus divine. Nul doute que Dana est une femme convoitée et si elle n’était pas la soeur d’un certain hybride, elle ploierait sous les demandes en mariage. Assya est relativement charmé par la prestation de la Volyn, jusqu’à ce que la danseuse se fasse bousculer.

Volontairement, c’est une évidence et la mine contrariée de Dana est une preuve supplémentaire d’un acte jugé odieux par la blonde. Elle se trouve trop loin pour entendre ce qui se trame, mais le ton semble monter, alors Assya décide d’intervenir avant que ça ne dégénère. Dana lui tourne le dos, peut-être ignore-t-elle même qu’Assya est présente, mais les intrus l’ont remarqué et semble se glorifier de la situation à son approche. “Votre Suprématie, nous expliquions à cette intruse qu’elle n’a pas sa place en votre demeure.” Une grande fae prend la parole, non sans jeter un regard hautain et supérieur à Dana. Comportement qui met la nocturne hors d’elle. “Vraiment ? Et pourquoi donc ? La Lune Écarlate est ouverte à tous que je sache.” Et elle en sait bien quelque chose puisqu’elle l’a fondé, tout le monde peut y entrer à partir du moment où les règles sont respectées.

“Euh… C’est… La sœur de votre… Bah… C’est une Volyn!” Finit-elle par cracher comme si cela justifiait son comportement ignoble. Assya tombe des nues, littéralement. C’est donc ainsi qu’ils sont traités ? “Je vois. Et bien faites donc savoir que les Volyn ne sont pas en disgrâce, Dana est une invitée d’honneur. Désormais, il est temps pour vous de quitter les lieux.” Tranche-t-elle d’une voix qui recouvre parfaitement les décibels du son. Elle n’a pas besoin de faire appel au service de sécurité, sa voix fait loi. Elle les regarde se diriger vers la sortie, penauds, engagés dans une conversation enflammés jusqu’à ce qu’ils disparaissent de leur vue.

Assya se retourne vers Dana, le visage fermé. “Suis-moi.” Et comme toute personne qui n’attend aucune désobéissance, elle se dirige vers l’arrière du cœur central et de la musique qui étouffe toute conversation. Pour ceux qui cherchent un peu de calme entre deux danses endiablées, le coin a été aménagé de banquettes confortables où s’y reposer. D’un geste, elle invite la Volyn a y prendre place avant de s’installer en face. “Depuis quand durent ces récriminations Dana ?” Elle se doute fortement de la réponse, depuis la rupture des fiançailles avec son frère, depuis des mois par conséquent. Ses lèvres se pincent de colère, parce qu’elle n’a rien vu, parce qu’elle a visiblement merdé quelque part, et que des personnes en souffrent. Ils ne sont pas venus se plaindre, non, trop engoncés dans leur fierté.

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tw: Ø | @Assya Ozerov | hiver 838 outfit

Une soirée blanche. Dana avait rechigné à se rendre dans la boîte de nuit. La raison principale étant qu’elle connaissait les fortes probabilités d’y croiser Assya Ozerov, depuis plusieurs mois, elle cherchait à l’éviter. La seconde raison était plus intime ; elle aurait préféré profiter de ces deux jours de congés pour se rendre à Elysium et se blottir dans les bras de son âme-sœur. L’une de ses connaissances rencontrées à l’Université de la Sapience, fêtait son anniversaire ce soir. Dana n’était pas particulièrement proche du Grand-Fae mais pour l’occasion, il avait rassemblé une majorité de leur ancienne promotion, rassemblant tous ceux originaires de la Cour de la Nuit et elle n’avait pas envie de manquer ces retrouvailles. Pour la majorité d’entre eux, Dana avait perdu contact ou alors, ils se croisaient de temps à autre à Velaris ou à Elysium. Certains avaient même complètement arrêtés de la fréquenter dès que les fiançailles entre son frère et Assya avaient été rompues. Un soupir s’échappa des lippes de la brune tandis qu’elle enfilait sa robe. Cette catastrophe avait au moins révélé ses véritables amis. Dana appréhendait cette soirée qui la renvoyait à une époque de sa vie où le regard des autres comptaient beaucoup trop. Un temps où elle se faisait passer pour une Grande-Fae, taisant à tous sa nature d’hybride ; une merveilleuse idée de feu son grand-père. Les Volyn avaient été connus comme l’une de ces familles de la Nuit refusant le mélange des races pendant de longues décennies. Aujourd’hui, ils n’étaient majoritairement plus que des hybrides, ailés pour la plupart. Un rire s’échappa des lèvres de la nocturne, fière de savoir que le vieux patriarche souffrirait de cette vision. D’autant plus que les temps avaient changé et qu’elle ne cachait plus. Bien au contraire.

La Lune Écarlate était magnifique, le lieu décoré de blanc. Des danseurs et danseuses illyriens aux plumes immaculées se mouvaient sur des estrades. Sa robe est d’une simplicité rare, pour Dana qui aime les dorures et les paillettes. Véritable fashionista, amoureuse de la mode, la Volyn possède une collection de vêtements et bijoux, provenant souvent de la boutique de Dashiell Ethelil et d’autres couturiers talentueux. La marchande d’art se souvenait que ce fut l’un des premiers sujets sur lequel, celle qui avait failli devenir sa belle-sœur et elle, s’étaient entendues sans aucune retenue. La Suprême ne semblait pas être présente ce soir et la Volyn se détendait doucement au fil des heures qui passaient. Les retrouvailles avec certains avaient été froides, avec d’autres plutôt chaleureuses. C’est avec ce deuxième groupe qu’elle dansait, s’amusant sur la musique. Dana aimait danser. Elle avait même fini par, secrètement, rejoindre un cabaret à Elysium pendant sa période de rébellion. Cet endroit, aux personnages plus marqués les uns que les autres, avait été salvateur. Elle s’était acceptée. Dernièrement, Dana commençait même à mêler ses deux vies, celle de Velaris et celle d’Elysium ; parce que la nocturne ne voulait pas seulement ne plus se cacher, elle voulait être s’affirmer et se battre. Bien que ne sachant pas encore comment.

Un homme aux oreilles pointues et au regard dur la bouscula. Dana ne s’en occupa d’abord pas, ils étaient nombreux sur la piste de danse. Ce ne fut que lorsqu’il lui empoigna le bras, qu’elle comprit que le geste avait été volontaire. « Dégage d’ici, sale Volyn ! » La nocturne s’arrêta immédiatement de danser. Son sang bouillonnait mais elle resta d’un calme froid, les yeux montant de la main qui empoignait son bras au visage du fae. Quel idiot. Dana venait tout de même d’une famille de combattant, d’anciens nobles et elle fréquentait souvent les hautes sphères. Elle ne se laissait pas impressionner si facilement, même si les insultes faisaient mal. D’un coup sec, la marchande d’art se dégagea. La brune ne souhaitait pas créer d’émeute, particulièrement ici et ce soir. Le regard dur du fae lui laissa entendre qu’il ne lâcherait pas l’affaire. D’un regard menaçant, elle rassembla ses ombres, commençant à créer une forme ressemblant à une petite arme qui resta dans la paume de sa main ; qui ne resterait jamais plus qu’une simple forme puisqu’elle ne maîtriser ni les ombres majeures, ni la solidification des ombres. Sa spécialité à elle, c’était la maîtrise du froid, inutile dans cet endroit. Dana bluffait, essayant d’effrayer son adversaire pour qu’il fasse marche arrière et elle vit dans ses yeux, qu’il se posa tout de même quelques questions sur ses capacités.

Jusqu’à ce qu’elle voit, dans les pupilles de l’homme, un air de triomphe. Jusqu’à ce que deux mots sortent de sa bouche : « votre Suprématie ». Par pitié, pas Assya. Pourtant, une seule personne pouvait porter ce titre au sein de la Lune Écarlate. Les ombres de Dana s’effacèrent instantanément dans sa paume. Elle écouta l’échange, en silence, tous les clients s’étaient ressemblé pour le spectacle. La Volyn haussa un sourcil. Une invitée d’honneur. Elle retint un rire, non seulement pour ne pas énervée la Suprême mais aussi, pour ne pas donner encore plus de rumeurs aux curieux. Le visage fermé d’Assya se tourna vers celui de Dana, qui la contemplait en retour sans expression. La poitrine légèrement serrée aux souvenirs d’une relation qui aurait pu être, qui avait failli être. Elles avaient été à deux doigts de passer au-delà des non-dits, de la méfiance, des regards incertains et de devenir de véritables amies. Une famille. Elles n’étaient rien du tout à présent, si ce n’est que les actes de l’une avait fait souffrir la famille de l’autre. Dana eut la gorge serrée à l’ordre énoncé. D’autant plus qu’elle venait de la tutoyer, comme avant. « Votre Suprématie. » Bougonna-t-elle entre ses dents, refusant toute familiarité, entêtée. Assya la mena vers un coin plus discret, aménagé de banquettes et en silence, Dana s’installa à l’endroit que la blonde lui indiqua. Assya était belle dans sa robe, impressionnante et son regard, malgré un visage en colère, laissait entrevoir une lueur qui interpella la Volyn. Comme si la Suprême s’inquiétait et cette pensée était étrange. La question laissa la brune sans voix. Osait-elle réellement demander ça ? Bien sûr qu’elle osait, Assya était une Suprême. Un souffle énervé s’échappa des lippes de Dana. « D’après toi, depuis quand ? » Un nœud se forma dans sa gorge, elle avait abandonné toute formalité soudainement. Dana ferme les yeux pour calmer la colère qui bouillonne. Elle se retient, comme elle s’est toujours retenue avec Assya ; méfiante peut-être à cause de leurs histoires familiales. L’Ozerov était aussi une Suprême et si Dana était parfaitement à l’aise avec Ehsan, peut-être parce que leur amitié datait de plusieurs années avant qu’il ne soit élu, tous les autres restaient impressionnants et la Volyn connaissait son rang, bien inférieur. Si elle défendait son frère, elle devait aussi reconnaître ne pas connaître tout l’histoire et peut-être, n’avait-elle pas souhaité imaginer que Neven pouvait également être fautif. Peut-être qu’elle pourrait, au moins le temps d’une soirée, se détacher légèrement d’une loyauté familiale ancrée en elle. La brune tritura ses ongles quelques instants avant de soupirer face à cette situation compliquée. Ses yeux se rouvrirent pour faire face à la blonde. « Ce n’est pas comme si les Volyn avait toujours été épargnés... On a l’habitude. La rupture des fiançailles a fait du bruit et forcément, il y a eu des répercussions. » Qu’elle expliqua, se forçant à utiliser un ton neutre. « Ce n’est rien. » Ajouta-t-elle comme pour mettre fin à cette conversation et être autorisée à repartir.