Quiproquo | Rosalie

Il s'était éclipsé de la galerie comme si le monde ne venait pas encore de s’écraser sur son âme. Il avait puisé la force quelque part en lui, pour effacer les traces de ce qui venait de lui arriver, et ce, malgré l’impression oppressante d’avoir le cœur sur le bout des lèvres. S’il avait été nerveux depuis le début de la soirée, le passage éclair de Dana puis la rencontre d’Hestia venait de le plongé dans un état d’épuisement tel qu’il n’avait qu’une envie, celle de disparaître avec une bouteille d’alcool quelque part dans ses cartiers. Était-il trop tard justement, pour son idée de se cacher sous une table ? Peut-être avec un peu de chance, il arriverait à faire blêmir Riz de quelques teintes supplémentaire. L’idée absurde et saugrenue, apaisa la tension du mâle qui souriait amusé de l’image. Si seulement songea-t-il avant de reprendre sa route, traçant son chemin d’un pas calme et constant. Il y avait beaucoup de monde encore cette année et le temps qu’il avait disparu, beaucoup d’autre fae c’était ajouté. Inspirant doucement, le Fae grattait fébrilement l’intérieur de son poignet gauche, balayant du regard la salle de l’événement.

Le regard attiré par un des nombreux illusionnismes de talent qui s’adonnait a son art, le mâle se déplaça rapidement, saluant au passage quelques têtes qu’il reconnaissait. Il aimait les illusions. Il était toujours saisi par cette beauté fascinante, autant lorsqu’elle était produite devant lui que lorsqu’il les produisait lui-même. La nostalgie le caressa tendrement alors qu’il s’avançait captivé par le spectacle… Jusqu’à ce qu’une silhouette se détachais de la scènes et qu’il la reconnaissent.

Il y avait probablement une chose de pire qu’une maman prête à mariée sa fille a un bon parti potentiel : Un suprême souhaitant lui refiler sa jolie cousine.

Rosalie Valois.  Que la mère lui viennent en aide. Elle était gentille, adorable même. Les deux avaient échangé ensemble durant le Bal des Astres… Mais, un de ses zodiaques, bon l’information était plutôt incertaine et bancale, lui avait rapporter qu’un murmure racontait qu’Ambroise avait mentionné l’idée de voir le diurne convolé en juste noce avec la Fae… Ehsan inspira de nouveau. Visiblement cette journée soirée ne pouvait pas être plus compliqué…

- Mademoiselle Valois…» Souffla le suprême « C’est toujours un plaisir de vous voir »

Le suprême avala difficilement, observant l’adorable silhouette de la Fae, vêtue d’une robe verte pastel qui se trouvait devant lui. Il devait lui accorder, les valois était tous sans exception dotés d’une beauté spectaculaire. Rosalie n’avait pas échappé à la règle visiblement. Mais il ne pouvait décemment pas prendre la Fae comme amantes, ni comme fiancée. Cette idée le rendait plus que nerveux. Une alliance solide pouvait naître de cette idée, mais…. quelque part sous la surface, il espérait toujours. N’avait pas envie de vivre un mariage comme une obligations qu’on lui aurait placé sous la gorge. Il espérait autre choses, quelque chose qui était presque rarement autorisé aux nobles.

« Seigneur Ehsan Ghafa. C’est un honneur que vous vous souveniez de moi. Je vous félicite pour ce bal, il est particulièrement réussi. »

Ehsan esquissa un sourire et hocha sous les félicitations. Il n’y était pas particulièrement pour grand-chose. Son emploi du temps était particulièrement serré, que dire de ces rares temps libres. Il avait fait quelques requêtes pour la soirée, mais s’il était honnête, le gros du succès revenait surtout à sa soeur qui avait mis la main à la pâte sans broncher. Elle lui avait soumis une liste d’idée qui correspondait en tout point à l’image qu’avait eu le mâle de l’événement.

« Est-ce que tout va bien ? Vous semblez… Fatigué ? »

Surpris par la question, Ehsan l’observa avec un intérêt renouvelé. Il était lessivé. Épuisé de marché sur des œufs de peurs de crée un accident quelconque. Il avait l’impression d’avoir enfermé une partie de lui-même quelque part dans un des grands coffres qui dormait a l’étage. Pourtant il tentait au mieux de cacher derrière ses sourires, tout ce qui dansais sous sa surface. Rosalie était peut-être définitivement surprenante et perspicace… Il haussa les épaules, et lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.

- «Je vous remercie de votre inquiétude, tout vas bien.» Souffla-t-il doucement «En fait j’étais perdu dans mes songes. Les illusionnismes me captivent toujours autant. Je trouvais que ceux présent ce soir était d’une beauté remarquable…»  

Et comme pour appuyer ses dires, il jeta un regard sur un des artistes, les yeux brillants d’intérêts avant de les reposé sur la demoiselle de Valois et de lui adresser un nouveau sourire poli.

- «Vous êtes difficile à oublier mademoiselle, n’avons nous pas en commun l’amour pour les Arts ? Dites-moi… Travailler vous sur une œuvre en ce moment ?»

S’il pouvait transformer cette conversation, sur autre chose que la possibilité d’un mariage, le mâle aurait définitivement tout gagné. Rosalie et lui avaient cet ultime point commun. Il aimait peindre, et Ehsan aimait parler de couleur et de peintures, presque autant qu’il adorait capturer l’essence de la vie qu’il couchait sur ses toiles.

Je tripotai machinalement ma canne sans pour autant trop en jouer avec le métal. Je serrais légèrement les dents pour ne pas me plonger dans ces jeux. Non, je ne devais pas. J’étais face à un Suprême, je ne pouvais pas me montrer distraite, je ne pouvais absolument pas être distraite, je devais représenter les Valois face à lui en quelque sorte, n’est-ce pas ? Non, vraiment pas. Alors j’essayais d’être douce et aimable et… aussi à l’aise que possible, alors que je n’étais absolument pas à l’aise… Pas du tout. Moi et les relations avec les gens et en particulier avec les gens puissants ce n’était pas mon fort. Enfin, jouons le jeu n’est-ce pas ! Oublions tout ce que mon cousin voulait de moi et que je fasse… Ce n’était pas ce que je voulais. Je questionnai le Suprême du jour qui semblait épuisé.

Tout allait bien ? Je le sondais silencieusement du regard, fourmillement habituel dans mes doigts, comme-ci je pouvais attraper un carnet invisible pour en esquisser ses traits. Sale habitude que j’avais, je le savais, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Seulement j’accrochais mon regard aux illusionnistes en inclinant la tête.

« Il est vrai qu’ils offrent un spectacle plus qu’incroyable. Ce n’est point tous les jours que je puis assister à de telle œuvre. »

La suite de ses mots me firent rougir jusqu’à la racine des cheveux et je détournai le regard. Difficilement à oublier. Visiblement, Ambrose avait raison, une telle alliance serait bénéfique… Mais je ne voulais pas… Le visage d’Atlas se dessina dans mon esprit un bref instant et je me secouai mentalement pour essayer de ne pas trop me laisser prendre par cette timidité maladive. J’aurais préféré que Circé soit là pour parler à ma place… Elle savait si mieux faire que moi… Je me retiens de me racler la gorge avant d’incliner la tête aux questions du Suprême.

« Je vous retourne le compliment, on ne peut oublier une discussion avec vous. Et en effet, l’Art est sans doute le plus grand créateur de lien qu’il existe. Si je travaillais que sur une… Mon agente ainsi que ma sœur tentent toujours de m’empêcher de peindre ou de travailler le métal trop longtemps. Lorsque je me perds sur le chemin de la création, j’en oublie le temps qui passe. Mon agente a réussi à me trouver une exposition pendant la saison sociale pour mes toiles. Quant à mes bijoux… Je n’ai nullement à me plaindre, je crois même que vous en portez un. »

Un petit, simple boucle d’oreille, je connaissais parfaitement mes bijoux pour savoir parfaitement les reconnaître du premier coup d’œil. J’inclinai légèrement la tête sur le côté.

« Si bien que mon atelier déborde aussi bien de peinture que de bijoux. Et vous ? »

Il était suprême, il ne devait pas avoir grand temps pour peindre…

Sous le regard de la demoiselle, Ehsan inspirait lentement. Tentant de donner l’image de la maîtrises qu’on s’attendait probablement à lui voir. Ou du moins, celle du volage mâle qu’il était et qui savait illuminé une soirée à sa façon. Pourtant, debout, face à elle, il ne trouvait pas cette lumière qui l’habitait. Il était secoué et Rosalie avait vu si clairement en lui qu’il ne savait pas trop comment se tenir pour la détourné de ses soupçons. Il avait apprécié la présence de Rosalie la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, pourquoi cette fois cela lui semblait-il autant compliqué ?

« Il est vrai qu’ils offrent un spectacle plus qu’incroyable. Ce n’est point tous les jours que je puis assister à de telles œuvres. »

Ehsan trouvait aussi. Mais il y avait si peu de spectacle que le mâle n’appréciait pas. Sortait-elle peu pour ne pas avoir eu l’occasion d’en voir plus régulièrement ? Il l’observa de nouveau alors qu’elle prenait une teinte plus colorée et le mâle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire doux a la jeune femme. L’avait-il mis mal à l’aise ?

« Je vous retourne le compliment, on ne peut oublier une discussion avec vous. Et en effet, l’Art est sans doute le plus grand créateur de lien qu’il existe. Si je travaillais que sur une… Mon agente ainsi que ma sœur tentent toujours de m’empêcher de peindre ou de travailler le métal trop longtemps. Lorsque je me perds sur le chemin de la création, j’en oublie le temps qui passe. Mon agente a réussi à me trouver une exposition pendant la saison sociale pour mes toiles. Quant à mes bijoux… Je n’ai nullement à me plaindre, je crois même que vous en portez un. »

Le fae hocha tout en délicatesses, malgré son envie de courir se réfugier dans la première pièce offrant calme et silence. Il avait cruellement besoin d’alcool et aussi de temps pour réfléchir a sa voleuse de tableaux qu’il avait croisé a peine un instant plutôt… Alors que son esprit s’échappait de nouveau dans ses songes, Ehsan cligna des yeux ancrant soudain un regard vif d’intérêts dans la printanière qui se tenait face à lui, portant machinalement sa main a la boucle d’oreilles qu’il portait. Un cadeau de sa soeur d’ailleurs. Rosalie en était la créatrice ? Il était a la fois surpris et impressionné. Quelque chose brûla dans son regard alors qu’ils se posaient mille et une question…

« Si bien que mon atelier déborde aussi bien de peinture que de bijoux. Et vous ? »

Est-ce qu’il peignait ? C’était une question difficile. Cela lui arrivait encore, quand la vie s’endormait dans Eliorh et qu’il retrouvait le calme de ses appartements du Palais des sables. Il avait peint quelques tableaux, mais c’était plus long et le temps lui manquait cruellement. Pourtant les pièces qu’il avait produites restaient cachées dans la chambre qu’il occupait. Quelques visages, des plumes et des souvenirs l’entouraient ainsi chaque soir avant qu’il ne trouve le sommeil. Soupirant doucement.

«Cela m’arrive encore de peindre, peut-être un peu moins qu’avant bien sûr» souffla-t-il avant d’esquissé un sourire. «Vous avez beaucoup de talent. J’ignorais que c’était vous la créatrice de cet ouvrage… Cadeaux très appréciés de ma petite soeur» ajouta-t-il la mine adoucie par l’image de Nihal qui ne devait pas être très loin… Puis reprenant d’une voix plus vive, les yeux pétillants de curiosité «Je serais curieux de savoir et voir ce que vous faites d’autres de ce côté. J’aimerais faire un cadeau»
il s’arrêta non sur de ce qu’il devait dire pour décrire les deux têtes familières qu’il considérait comme son sang. «Deux êtres qui comptent énormément pour moi»

Je n’étais jamais à l’aise lorsque je devais discuter avec les étrangers, même si Ehsan je lui avais déjà parlé. Mais non, décidément, je n’étais pas la meilleure pour discuter et créer une conversation. Je n’allais pas vers les gens d’habitude. Et puis… Et puis tout ce que voulait mon Suprême… Vraiment pas. Je ne voulais pas que Ehsan se force à être gentil pour rien. S’il voulait me repousser, qu’il le fasse. Mais non, il était gentil, poli et aimable. Même si je sentais quelque chose qui n’allait pas. Une fatigue, bien sûr, mais aussi une certaine nervosité. Depuis quand je rendais les gens nerveux ? Je ne savais pas. Mais il portait déjà un de mes bijoux. Faites qu’Ambroise ne le sache pas ! J’essayais de parler tranquillement comme-ci tout allait bien alors que mes doigts continuaient de jouer avec ma canne.

Je hochais la tête à ses mots. Il peignait encore mais moins. C’était plus que logique, n’est-ce pas ? Il était Suprême. Ce n’était pas moi, moi j’y passais ma vie, c’était mon métier après tout. Si je ne dessinais pas, c’était que j’étais malade ou que vraiment quelque chose n’allait pas du tout. Je rougis à nouveau aux mots du Suprême. Du talent… C’était aussi beaucoup de travail, ce n’était pas si facile que cela. Enfin, si avec mon pouvoir, clairement. J’inclinai la tête.

« Je vous remercie, il n’y a pas mon nom marqué dessus, si ce n’est mon poinçon placé discrètement à l’intérieur. Pas étonnant que vous ne l’ayez pas vu, c’est fait pour. J’imagine que dire que votre petite sœur a très bon goût, n’est pas totalement objectif ? »

J’essayais l’humour un peu en changeant légèrement ma posture pour ne pas trop m’appuyer sur ma mauvaise jambe. Rester en statique trop longtemps n’était pas le plus agréable. Je fronçai à peine les sourcils à sa question avant de répondre lentement :

« Hé bien, je fais aussi bien des portraits, que des scènes… Et les bijoux je fais de tout même des commandes personnalisées. Pour les tableaux, je suis exposée chez Atlas Romanov durant la session sociale. »

Des êtres qui comptent pour lui ? Je le détaillai en silence pendant quelques secondes supplémentaires avant de reprendre la parole :

« Qui sont ces personnes si ce n’est pas trop indiscret ? J’ai tendance aimer entendre parler de ces personnes pour mieux réaliser ces pièces si particulières et ce que vous aimeriez également pour ces pièces. »

Dana allait me tuer de prendre des commandes sans passer par elle ! Bon, peut-être que pour un suprême elle ne m’en voudra pas trop ?

La mère avait décidément un drôle d’humour quand elle venait vers lui. C’était même peu de le dire. Toute la soirée, Il avait enchaîné les discutions houleuse et diplomatique, les sourires crispés et les critiques a peines voilées. Il avait prié pour que le temps s’accélère un petit peu et qu’il puisse trouver le temps de souffler un instant. Jusqu’à ce qu’il tombe sur Hestia et que sa demande s’inverse. Il aurait espéré que le temps cesse de bouger, que tout reste figé… mais, a peine avait-il cligné des yeux que la nocturne, c’était évaporé sous ses doigts. Rosalie était adorable, il s’entendait relativement bien. Peut-être parce qu’ils étaient tout d’eux des artistes et que dans un certain sens ça leur offrait un angle de vu différent de la majorité de la noblesses evanorienne, mais malgré leurs bonnes ententes, le mâle rêvait de s’enfermer quelque part accompagné d’une bonne bouteille…  Après avoir vérifié qu’aucun drame ne leur était tombé sur la tête évidemment. Puis il y avait des questions qui tournaient en boucle dans sa tête, qui le grignotait doucement de l’intérieur. Quelqu’un allait se faire tirer les oreilles lorsque toute la soirée serait terminée.

« Je vous remercie, il n’y a pas mon nom marqué dessus, si ce n’est mon poinçon placé discrètement à l’intérieur. Pas étonnant que vous ne l’ayez pas vu, c’est fait pour. J’imagine que dire que votre petite sœur a très bon goût, n’est pas totalement objectif ? »

Inclinant très légèrement le menton, Ehsan échappa un léger rire avant d’adressé à la fae un sourire amusé par la remarque. En effet, l’un et l’autre ne pouvaient être objectif concernant les goûts de sa petite sœur, mais lui le pensait réellement, Rosalie avait beaucoup de talent dans ce qu’elle faisait. Elle portait son âme dans son art et en tant qu’Artiste, il était capable de le reconnaître. Elle avait une pattes intéressante, qui lui donnait envie d’en voir davantage. Il lui adressa un nouveau sourire alors qu’il l’écoutait avec une grande attention. Elle allait être exposée chez Atlas Romanov, le jeune seigneur de Dunmere, c’était bon à savoir. Sans doute, le suprême irait faire un tours s’il en avait l’occasion. Ehsan se prépara a ouvrir la bouche pour répondre quand quelque chose dans les mouvements de la fae attira son attention. Avait-elle mal ? Quel idiot avait-il été, bien sûr qu’elle était inconfortable debout dans la même postions alors que sans bouger, il ne cessait de lui poser des questions. Ramenant ses mains devant lui, Ehsan fit tournoyer sa chevalière, balayant l’endroit d’un nouveau geste rapide alors que la voix de Rosalie le ramenait de ses songes.


« Qui sont ces personnes si ce n’est pas trop indiscret ? J’ai tendance aimée entendre parler de ces personnes pour mieux réaliser ces pièces si particulières et ce que vous aimeriez également pour ces pièces. »

Tout ses muscles se crispèrent. Il ne pouvait pas lui parler librement de Dana et d’Aslan, sans mettre son cousin dans un pétrin impossible. La déception amère roula sur sa langue alors qu’il réalisait encore que le fae au pouvoir nocturne n’était pas prêt de rentré a la maison et que pour lui sans aucun doute, ce mots qui signifiait domicile et famille, était entrain de se construire très loin des dune de sable doré qu'Ehsan lui affectionnait avec amour. Une vague de tristesses douce s’imposa a lui tel une vieille amie délicate, le caressant en douceur, alors qu’il inclinait la tête sous le poids de la réalisation tragique. Inspirant, reprenant le contrôle de ce qui se passais en lui, Ehsan esquissa un nouveau sourire en direction de sa jeune compagne avant de faire signe à une des employés de maison qui se dépêcha de venir a lui. S’inclinant doucement il chuchota quelque chose à l’oreille de la petite Fae qui hocha disparu quelques instants dans la foule avant de revenir avec deux tabourets plutôt légé.

- « Pardonnez mon audace mademoiselle Valois, la soirée est longue et j’ai été debout toute la journée..» Récupérant les deux sièges avec un sourire doux. Il s’approcha d’un des grand mur duquels ils étaient proches et les déposèrent côte à côte avant d’invités la jeune fae a si installé. Elle serait définitivement mieux assise que debout dans la même position songea-t-il alors qu’il prenait place lui aussi pour ne pas l’abandonner toute seule dans un coin. Un instant de repos à papoter avec elle et ensuite, il disparaîtrait. Lui décrochant un autre sourire d’une grande douceur, le fae reposa son regard sur la salle songeur «Je voudrais faire des cadeaux pour mes sœurs et peut-être quelques membres de ma famille…»

Tournant sa chevalière contre son doigt, le fae esquissa un sourire amusé «Je viendrai probablement voir vos œuvres exposé chez les Romanov»

«Je viendrai peut-être voir vos œuvres chez les Romanov..»

J'observais le Suprême du jour avec grande attention, est-ce que Ambrose lui avait parlé ? Est-ce que quelqu'un lui avait parlé de ce que mon Suprême m'avait dit ? J'espérais que non. J'en aurais beaucoup trop honte. Beaucoup trop. Alors je continuais de maintenir autant que possible une conversation neutre sur l'art. C'était très bien l'art, n'est-ce pas ? Ce n'était pas un sujet clivant, ni politique... C'était juste un sujet... Banal comme un autre. Et même si nous l'aimions tout les deux... Je me mordis la langue, j'avais l'impression de trop parler et de l'ennuyer copieusement... J'aurais aimé disparaître, vraiment, ou que Lupin vienne me chercher ! Ou Circé ! Circé ça serait parfait je pourrais me faire oublier derrière elle...

Cette position debout commençait vraiment à me peser et à déclancher des raideurs dans la jambe. C'était surtout le côté statique le problème. Enfin. Je supporterais... J'avais l'habitude. C'était la seule chose à faire. Endurer en silence je ne pouvais m'asseoir sans le suprême quand même. Ou le planter là. Alors je restais debout, bravement ou stupidement selon les avis.

Jusqu'à ce que le suprême du jour n'installe deux chaises. Je retiens un soupir de soulagement, c'était hors de question de montrer ma faiblesse. Il était fort aimable de se dire obligé de s'asseoir. Mais... Je sentais surtout une vague de tristesse venant de lui. Son attitude sûrement ? Peut être. Je pris la chaise à ses côtés coinçant ma canne et étendant ma jambe avec prudence

"Suprême Eshan. Est-ce que tout va bien ? "

Il n'allait jamais répondre oui ou non. Pas à une parfaite étrangère. Je baissai légèrement les yeux avant de les relever vers lui à son explication j'inclinai la tête.

" Je n'ai pas besoin de beaucoup. Une description physique, ce que vous aimez d'eux et une ou deux anecdotes sur eux. Cela sera suffisant pour un croquis.

Il parlait de peut être venir. Je hochais la tête.

" Cela sera ma première exposition. Nous avons choisis les toiles ensemble avec mon agente Dana.

Heureusement qu'elle avait été là j'y aurais passé la nuit sinon.

Les prunelles du mâle s’apaisèrent grandement lorsqu’il remarqua le très rapide et léger soupire de soulagement de la petite blonde qui lui tenait compagnie. Cela devait être terrible d’être obligé de reste dans une position si peu confortable et de ne pas trouver l’aisance d’en parler. Il comprenait peut-être plus que quiconque pouvait l’imaginer. Lui aussi cachait aux regards des autres quelque chose qu’il refusait d’étaler sous le regard d’autrui.

"Suprême Eshan. Est-ce que tout va bien ? "

Allait-il bien ? C’était la grande question. Semblait-il si mal en point ? Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête ne lui offrant aucun répit, mais il ne pouvait pas s’étaler sur le sujet avec Rosalie, si gentille et adorable, était-elle. Le mâle lui offrit un sourire doux, portant son regard sur la salle d’un air contemplatif avant de l’observer de nouveau. Ambroise avait vraiment des cousines particulièrement adorables, la pomme ne tombait jamais loin de l’arbre, disait-on.

" Je n'ai pas besoin de beaucoup. Une description physique, ce que vous aimez d'eux et une ou deux anecdotes sur eux. Cela sera suffisant pour un croquis. “

Il inclina la tête, reflechisant. Il était plus prudent de ne pas mentionner son cousin, ou encore sa sœur de cœur, mais peut-être a défaut de leur offrir quelque chose à eux, il pouvait sans problème faire une deuxième offrande à la nocturne visiblement triste qu’il avait tenu contre lui quelque temps plutôt. Hestia serait peut-être contente…ou furieuse. Il avait oublié de lui envoyé le tableau qu’il lui avait promis. Celui-ci dormait dans une pièce sans que personne n’eu jamais la chance de poser le regard dessus. Il comprenait sa colère.   Il ne savait pas. Ne savais plus. Peut-être que juste la couvrir de tableau fait de sa main était suffisant..

" Cela sera ma première exposition. Nous avons choisis les toiles ensemble avec mon agente Dana.

Dana. Le nom le frappa comme s’il s'était pris un coup de sandale de la part de sa mère. Pendant quelques instant le suprême sembla hébété, alors que son regard s’illuminait de mille éclats.  Son lutin avait définitivement tout pour elle, incluant cette capacité de dénicher les plus beaux talents. Il éclata d’un rire doux, ancrant son regard scintillant de lumière dans celui de la fae. Non il ne pouvait définitivement pas commander de bijoux pour Hestia par son intermédiaire. Il pouvait imaginer la tête qu’elle lui ferait.. Encore moins s’ils commandaient des pièces pour elle et le mâle avec qui elle allait s’unir…Ehsan esquissa une moue amusée avant de reprendre la parole

«Dana... souffla-t-il dans un quasi murmure «J’ignorait qu’elle était votre agente, cela tombe sous le sens… Dana à l’oeil pour tout ce qui est beau»

Puis doucement, le sourire plus malicieux il souffla doucement «Je vous ferai envoyé une missive dans les prochaines semaines pour parler bijoux, j’ai une petite idée donc je vous enverrai toute les informations et vous me dirai ensuite si le projet vous fait envie»

Inclinant doucement la tête, le Fae esquissa un légé sourire d’une douceur infini, «Pardonné mon audace encore une fois, mademoiselle Rosalie mais, ais-je l’air si mal en point ?»

J'essayais de paraître aussi intéressante et aimable que possible. Mais j'avais toujours cette impression d'être fade, invisible et inexistante. Alors j'essayais. Vraiment de mon mieux ... Pour qu'il ne passe pas un trop mauvais moment en remplissant  son devoir de discuter avec moi. Parce que sa présence et cette discussion avec moi ne devaient être que cela, il remplissait une obligation de suprême et rien d'autre. Rien d'autre. Je m'assis malgré tout à ses côtés pour continuer aussi joyeusement que possible la conversation. Il semblait si à l'ouest et si peu intéressé, ça devait être ma faute n'est-ce pas ? Mais ma mention de Dana le fit rire et j'en restais surprise. Mais ses yeux brillaient comme le soleil à sa mention. Je lui offris un sourire sans savoir quoi dire d'autre. Je... D'accord je l'avais fait rire. Je hochais la tête à ses mots.

" Oui elle a un talent sûr aussi pour la négociation, je lui fait totalement confiance. Elle est vraiment une belle personne !"

J'ignorais qu'elle connaissait le suprême du jour mais soit ! Ce n'était pas plus étonnant que cela. Elle devait avoir des contacts avec tout le monde au vu de son travail. Tant mieux d'ailleurs. Cela me permettait de vendre beaucoup plus facilement. Il me parla bijoux et mon coeur sauta de joie. J'eus un rire tout aussi heureux en inclinant la tête. Machinalement j'agitais les doigts et les fleurs de ma canne répondirent.

"Je suis toujours partante pour de nouveaux défis ! Et j'aime essayer de nouvelles choses ! Alors je suis sûre que ma réponse sera positive ! "

Je cillais un peu à sa dernière remarque avant de rougir entièrement et de baisser la tête. Dans quel pétrin m'étais je encore fourrée ? J'aurais dû rester avec Lupin et me faire toute petite. Même si cela ne semblait pas gêner le suprême. Je me forçais à répondre :

" Non ce n'est pas cela. Vous semblez en pleine forme. Je... enfin... mh... Je ne saurais pas... Vraiment expliquer... Mais je... J'ai l'habitude de faire des portraits. Ou juste... D'observer les gens... Alors, c'est un peu comme-ci... Je sentais les vibrations de leurs humeurs... Ou ce qu'il y avait derrière le masque social ?

Je ne saurais expliquer mieux. Je détournais les yeux en jouant avec ma canne en silence. Il devait juste avoir envie de partir....