(Sujet commun) Jeux de pouvoir

Jeux de pouvoir

Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

La grisaille du matin s’attardait encore dans le ciel surplombant Elysium lorsque le carton portant le sceau opalescent marqué d’un trident de la Haute Suprême a été déposé dans les appartements de chacun des souverains. Le message est bref :

Les Suprêmes sont conviés dans la salle du conseil de la Tour des Ministres à la douzième heure aujourd’hui pour une discussion urgente. La conversation sera réservée aux oreilles des Suprêmes uniquement. Celles de leurs conseillers sont invitées à rester hors de la salle.

Ainsi, le soleil brille bien haut dans le ciel, et les voilà tous·tes attablés autour d’une grande table circulaire. Les plaisanteries d’usage échangées, la tension est palpable dans l’air. Tous se posent la même question : Pourquoi avoir convoqué les Suprêmes à se réunir ici et maintenant, à peine quelques jours après la dernière rencontre mensuelle du Concordat ?

Le silence plane sur la salle lorsque Niniel prend enfin la parole :

« Des échos sont parvenus à mes oreilles. Autant à travers les journaux distribués dans la capitale qu’à travers la bouche de la noblesse, déclare finalement la Haute Suprême. J’ai cru qu’il était grand temps qu’on se rencontre à l’abri des yeux et des oreilles pour se parler franchement. »

Elle marque une pause, sondant l'expression du visage de ses confrères et consoeurs, un air solennel dépeint sur ses traits, puis poursuit : « Depuis le Fléau, nous n’avons connu que peu de répit. La majorité d’entre nous sommes fraîchement élus, plusieurs n’ont même pas eu le temps de goûter à leur rôles de Seigneurs avant d’être propulsés sur le trône de leurs cours... Son regard s'attarde brièvement sur Ehsan Ghafa avant de continuer son chemin autour de la table. Notre attention a été accaparée par des crimes commis sur nos terres, par la mort de nos sujets et de nos proches. Or, nous n’avons jamais parlé de nos ambitions respectives, de nos espoirs pour Evanor. En tant que Haute Suprême, on m'a donné le rôle de veiller sur Elysium et j'y sens de la grogne au sein du peuple... La Mère nous a choisis pour maintenir l'équilibre dans le monde, alors j'aimerais vous entendre. »

Note Vous pouvez poster à tour de rôle. Je laisse le·a premier·ère volontaire introduire le sujet dont iel aimerait parler pour que les autres puissent réagir. Pour davantage d'informations concernant le fonctionnement du sujet commun, rendez-vous dans le flood du sujet commun.

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Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

Wanyin avait regardé la missive longuement, s’interrogeant sur les volontés de la Haute Suprême. L’idée même de faire réunir les Sept dirigeants d’Evanor sans un représentant du Crépuscule si tôt après une réunion de Concordat lui posait question. L’estival avait-elle des choses particulières à leur dire ? Wanyin ne laissa pas l’inquiétude l’envahir. En ce mois de juillet, alors que la Saison Sociale battait son plein, l’idée de tous les réunir venait peut-être d’une opportunité simple que Niniel avait su saisir. Même si, l’Aubéenne devait bien se l’avouer, recevoir une carte le matin, pour le midi, avait quelque chose d’urgent, d’oppressant. Ne pas y aller, cela dit, provoquerait bien plus de réactions qu’autre chose, alors la Suprême abandonna ses plans pour la mi-journée – un dîné simple avec ses enfants, et son frère cadet, et se rendit à cette réunion au sommet.

Un sommet qui commença par des sourires polis, des discours, quelques boutades, avant que finalement, la Haute Suprême ne prenne la parole, ne remette leur discussion dans le contexte changeant et tendu actuel. Un contexte dont l’Aubéenne était au fait, mais qui n’impactait nullement dans les affaires de sa cour. L’état de Siège printanier retardait quelques échanges commerciaux, mais l’Aube était autosuffisante dans les produits de première nécessité. L’attaque de la Tour en elle-même l’avait davantage secouée, perturbée, la poussant elle-même a augmenter la sécurité à ses frontières et auprès de l’Ajah Mauve. Une décision qui ne changeait pas la vie des Aubéens, ni de leurs visiteurs, mais qui permettait un meilleur suivi des entrées et sorties de tout un chacun sur le territoire. Une mesure qui convenait à la Suprême, et à la majorité de ses conseillers. Certains auraient très certainement voulu davantage, mais l’idée de suivre l’exemple de l’été et du printemps avait légèrement rebuté la Dugu. Trop de secrets demeuraient encore, trop de mystère. Fermer les frontières n’aurait, à son avis, qu’attirer l’attention davantage. Ce qu’elle voulait éviter à tout prix.

La Suprême écouta avec attention les mots de son homologue estivale, comprenant rapidement ou cette tirade les menaient tous. Niniel voulait les entendre, sur leur ambition. Un des sourcils de Wanyin se réhaussa, alors que son regard passait doucement sur chacun des visages devant elle, puis de s’arrêter sur la représentante de l’été. « Nos ambitions ? répéta-t-elle, pour être sûre d’avoir bien compris, pour se laisser quelques secondes pour répondre. La mienne reste la même depuis que la Mère m’a choisie. Revoir l’Aube dans sa gloire d’antan, panser les plaies de mon peuple, et le voir s’épanouir. Un espoir que, j’imagine, tout le monde partage autour de cette table. » assura-t-elle, le regard brillant, avant de laisser ses prunelles observer ces différents homologues. « Si je n’ai rien de particulier à ajouter là-dessus, il me semble que certaines initiatives portées au sein d’autres cours pourraient conduire à de riches discussions. » admit-elle, alors que ses prunelles d’obsidiennes se posèrent sur le visage de son voisin, de table et de territoire. Ehsan Ghafa dont le désir de former une milice Illyrien pour défendre les diurnes n’étaient pas passé inaperçu. Très certainement que, malgré les années, le diurne avait quelque chose à soumettre au cours de cette réunion particulière.

Résumé:

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everything's changing -- look at me and say it’s fine. I gotta let go of what I've always known

JEUX DE POUVOIR

SUJET COMMUN DU CONCORDAT | JUILLET 838

Que la Haute Suprême les convoques étaient déjà particulièrement inquiétant, mais que cela arrive quelques jours seulement après leur rencontre mensuels était vraiment préoccupant. Ehsan ne savait pas ce qu’il devait en pensées. Un nouveau drame d’une ampleur sans précédent, venait-ils d’avoir lieu ? La tension palpable de l’air était presque suffocante alors que chaque suprême était suspendu aux lèvres de celle qui les avaient fait se réunir de nouveau en un si cours laps de temps. Ils attendaient tout un peu que le couperet tombe, les yeux ancré sur Niniel Ethelil dont la voix perçait finalement le suspense insoutenable.

«…Même pas eu le temps de goûter à leurs rôles de Seigneurs avant d’être propulsés sur le trône de leurs cours...»

Le fae inspira intérieurement déglutissant sous l’attention soudaine qu’il attirait, les battements de son cœur lui semblait incontrôlable malgré le visage impassible qu’il s’efforçait de montrer. Sa propulsion soudaine au titre de seigneur puis de Suprême dans un si cours laps de temps avait en effet de quoi faire sourciller… Le regard de Niniel bougea rapidement, trouvant chaque suprême et Ehsan en profita pour les observer également avec un certain détachement. Ils avaient tous perdu quelqu’un ou quelque chose durant le fléau, tous étaient marqués le drame qui avait balayé leur monde…

Leur ambition et leur espoir pour Evanor? C’était pour le moins inattendu et pourtant, c’était inespéré. Une porte ouverte pour prendre la température de l’eau d’un peu partout ailleurs. Il avait placé une première pierre plutôt précaire à la cours du jour en instaurant une milice Illyrienne, friable, mais qu’il espérait, finirait par devenir bénéfique. Si les conditions illyriennes pouvaient être améliorées d’une façon ou d’autre, cela pouvait finir par jouer en sa faveur, du moins en partie… La suprême de l’Aube, Dugu Wanyin, l’interrompu finalement dans ses songes, alors qu’elle décrivait avec aisance la position de sa cours et les intérêts de celle-ci. Qui ne rêvait pas de voir son peuple s’épanouir ? Ehsan aussi à sa façon l’espérait, mais il devait avouer qu’il y avait des peuples plus simples que des Diurnes a satisfaire. Cette image le réchauffa malgré tout, alors que l’amour qu’il avait pour les siens, lui donnait la force dont il avait besoin pour affronter ce qui allait suivre. Comme s’il l’avait invoqué. Des prunelles sombre trouvèrent les siennes alors qu'Ehsan mordait sa lèvre inférieure, choisissant ses mots avec une infinie prudence «Nous souhaitons tous ce qui a de mieux pour nos peuples»

Puis il reprit d’une voix plus clair «De mon côtés» commença Ehsan avec douceur «Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons intégré une milice illyrienne à la cours du jour. Les lois qui les encadrent et le traitement qu’on leur donne est préoccupant. Ils ne sont pas moins des membres de nos cours, des voix qui peuvent s’élever très fort et qui sont aussi capable de porté l’espoir» Le diurne ne connaissait pas l’avis de tout les suprêmes sur la question, mais il était convaincu que la voix d’un peuple en colère, ailée ou non savaient toujours se faire entendre. Ses mains glissa sur la chevalière d’or qu’il tourna autour de son doigt comme pour trouver la force de terminés son dialogue «Je crois sincèrement qu’il serait temps qu’on se penche sur leur sujet»

Resumé:

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Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

Sous les traits d'Assya Ozerov.

La missive avait été déposé dans ses appartements plus tôt dans la journée. Assya se demandait si Niniel avait des idées précises en invitant tous les Suprêmes à se joindre à elle sitôt avec une réunion avec le Concordat. Elle-même était bien placée pour savoir qu’une année en tant que Haute Suprême était lourde de responsabilités – sa propre expérience, avait été éprouvante. Assya s’était, en quelques année – trois ans à peine –, retrouvée propulsée en tant que Seigneur de Mernelmorn, puis elle avait dû léguer son titre à son frère en étant désignée comme Suprême de la Nuit pour prendre la place de Haute Suprême. Une place qu’elle avait légué à Niniel avec un grand soulagement. Tous ces changements l’avaient impacté plus qu’elle ne voulait l’admettre. Sans parler de ses fiançailles désastreuses avec Neven… Assya, assise sur son fauteuil, ferma les yeux.

Arrivée dans la salle, la Suprême s’assit à son siège. Elle contempla tour à tour les visages de ses homologues et elle patienta que Niniel prenne la parole puisqu’elle les avait tous convoqué. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle mentionna la jeunesse d’expérience de l’assemblée. Ils étaient, finalement, assez nombreux à être dans le même panier. Maintenir l’ordre du monde. La discussion s’annonçait houleuse tant le contexte était tendu ces derniers temps. Ce fut d’abord la Suprême de l’Aube, Dugu Wanyin qui prit la parole. Assya ne pouvait qu’approuvait son désir de redonner à l’Aube sa gloire d’antan ; la visite des laboratoires faite l’année passée lui donnait encore froid dans le dos. La nocturne ne souhaitait pas voir de peuples souffrir, c’était au moins un point sur lequel elle rejoignait Wanyin et c’était aussi, ces derniers temps, une tâche particulièrement complexe.

Son regard se tourna ensuite vers Ehsan, qui enchaina avec la création d’une milice illyrienne à la Cour du Jour. Un sujet qui avait provoqué de nombreuses réactions parmi les diurnes, bonnes comme mauvaises. Ehsan arrivait à maintenir sa décision jusqu’à présent mas jusqu’à quand ? Peut-être que c’était la clé du succès, tenter de s’allier sur ces sujets en rupture avec les anciennes politiques. Assya ne pouvait qu’approuver les décisions du Suprême du Jour. Elle-même avait donner des titres de noblesses à des illyriens, elle avait permis également à son frère de s’unir à une hybride. Comme Ehsan et malgré l’ouverture de sa Cour à la différence, elle avait récemment un drame. La pensée de Myrra lui noua l’estomac de colère. « Je ne peux que rejoindre le Suprême du Jour sur les lois entourant les illyriens. » Dit-elle machinalement, mais ce n’était certainement une surprise comme personne. « Mon frère, le Seigneur de Menelmorn est marié à une hybride ailée et ils ont des héritières. J’ai donné un titre à un illyrien pour service rendu à la couronne. Je pense que ma position est claire sur le sujet. » Ajouta-t-elle pour un rappel de quelques faits. « Pourtant, un assassinat a été commis il y a quelques mois à Velaris, pendant la pluie des étoiles. Un assassinat qui a visé la femme du Baron Merrill Odegaard, un illyrien, menaçant également directement ma politique dans ma propre Cour. » Et dans son regard, toute la noirceur et l’énervement qu’elle ressentait depuis des mois. « Je crois sincèrement, comme Ehsan, que nous devrions nous pencher sur le sujet. Si possible, délibérer pour s’unir sur certaines mesures. Après tout, plus nous serons d’accord, plus la paix pourra être maintenue. » Assya appuya son regard sur d’abord sur le Suprême du Jour, puis celle de l’Aube et sur chacun des autres.

Résumé:

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tell me that you want me — And I'll be yours completely, For better or for worse ;; @kodaline, astra

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Sujet commun du Concordat | Juillet 838

Pour la première fois depuis le début de son règne en tant que Suprême, Cesare garde ses racines sur les terres de l’automne malgré l’arrivée de la saison sociale. Dès que ses obligations mondaines lui permettent de s’effondrer entre ses draps assez tôt pour s’éveiller dès que l’aube fait grisonner le ciel, il se permet une visite à Arvandor. Ce matin, il s’était déjà tamisé dans une gerbe d’étincelles avant que l’on dépose la missive de sa consoeur estivale dans ses appartements, visitant ses chenils et ses écuries avant de profiter d’une chevauchée matinale dans la campagne pour admirer les arbres ayant revêtu leurs robes dorées. Il rentre en fin de matinée, le coeur léger, pour tomber sur le carton qui fait naître un froncement de sourcils et qui fait couler son estomac dans son ventre. Il n’aime pas qu’on le prenne pas surprise ainsi. Et donc, il se creuse les méninges durant l’heure qui suit pour tenter de comprendre les raisons derrière cette convocation précipitée, et surtout en ce qui concerne la demande de se présenter seul.

Dans le passé, le Suprême de l’Automne s’était souvent fait accompagner de sa générale dans ses rencontre avec les autres Suprêmes. Il n’était pas rare qu’il retienne les conseils de Breena Wessely également. Malgré leurs différends, il ne garde pas de secrets pour son beau-frère en ce qui concerne les affaires politiques de leur cour. C’est en grognant dans sa barbe qu’il obtempère, faisant son chemin à travers l’aile des saisons du palais pour traverser le grand hall et grimper les étages de la Tour des Ministres et se poser sur une chaise à l’heure. Il échange les plaisanteries d’usage, mais les questions continuent de lui embrouiller l’esprit.

S’il est tenté d’ouvrir la bouche dès que la voix de Niniel Ethelil s’éteint, il observe plutôt ses collègues avec intérêt, avec anticipation. Avaient-ils un jour eu une discussion semblable avec ses prédécesseurs ? Probablement pas. La responsabilité du Concordat est de maintenir la paix à Elysium et à travers Evanor tout en assurant la prospérité de chacun. Mais l’idée de pouvoir s’adresser à ses confrères et consœurs sans les oreilles du Crépuscule n’est pas pour lui déplaire considérant les idées qui occupent ses pensées depuis près d’un an maintenant. Il écoute donc attentivement le discours de Wanyin, d’Ehsan et d’Assya avant de s’éclaircir la voix à son tour. « Si je puis me le permettre, je crois que tous les citoyens qui vivent sur nos terres méritent un traitement juste et civil. S’il est ardu de me prononcer sur la situation des autres cours considérant la différence drastique entre les automnaux et le reste d’Evanor à cet égard… je crois qu’il serait effectivement salutaire que nous nous prononcions sur la question. Il marque une pause pour trouver les bons mots pour conclure son intervention. Est-ce que certains d’entre nous auraient une proposition à faire ? »

Résumé:

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lord of fire and ashes

The flames rose into the night. The smoke tainted the sky. Our world burned and crumbled around us. But we stood still. And we will rise from the ashes.

JEUX DE POUVOIR

@Concordat | JUILLET 838

Ambroise se trouvait à Rosehall lorsqu’il reçut la missive. Une lettre concise, directe, sans appel. Elle réclamait sa présence lors d’un conseil réunissant les Suprêmes. Une bien étrange convocation au regard de leur récente réunion mensuelle. Pourtant. Il n’était pas homme à remettre en cause, ni à mettre de côté, la demande de la Haute Suprême. Il avait donc pris le parti de se préparer, de revêtir un ensemble sobre et professionnel, puis de tamiser jusqu’à Elysium où il avait patienté, dans ses appartements, jusqu’à l’heure fatidique.

Ambroise s’était installé à sa place habituelle après avoir échangé des salutations et des amabilités avec ceux, des Suprêmes, qu’il pouvait considérer comme ses plus proches partenaires internationaux. Il avait ensuite écouté avec attention l’introduction de Niniel qui fit écho à sa propre histoire. Comme à nombre d’autres. Il écouta ensuite la prise de parole de Dugu Wanyin qui résuma bien sa propre pensée… Niniel était maladroite dans sa prise de parole, mais pleine de bonnes intentions, en cela résidait le principal. Ehsan et Assya prirent finalement la parole et décidèrent de mettre sur la table le sujet des Illyriens. Ambroise se retint d’esquisser un sourire en coin afin de ne pas trahir ses pensées. Il avait justement rencontré, dans le plus grand secret, il y avait peu, les chefs des camps Illyriens du Printemps… Pour échanger sur le sujet que l’ensemble de la cour suprématique venait de mettre sur la table. Cesare Monteserre vint clore l’arc des premières discussions, et exprima être dans l’attente de propositions.

« Nous semblons nombreux à tendre vers la même concorde. Nous désirons tous que nos peuples puissent vivre dans l’équité et ainsi parvenir à ce qu’ils fassent réellement société. Gage d’une paix durable, assurément. » Ambroise tourna son regard vers Cesare. « Il serait bon, pour ménager certaines susceptibilités et autres vieilles pensées conservatrices, de trouver un juste-milieu entre les pratiques actuelles des cours les plus réfractaires à l’intégration des Illyriens et celles qui leur sont le plus favorable. Il s’agit de répandre la fraternité, et non de diviser. » Une pensée traversa l’esprit d’Ambroise. Une pensée qui allait droit vers Ehsan, qui avait tenté de prendre frontalement le sujet à bras-le-corps, et qui s’était heurté à l’incompréhension de la plèbe. « Sans doute, serait-il intéressant d’entendre les plus progressistes d’entre-nous estimer quelles mesures vous jugeriez indispensables à une future prise de position du Concordat ? Il s’agirait ainsi de ne pas créer une copie de tel ou tel système, mais bel et bien de co-construire des bases communes. À condition que tous ici, autour de cette table, soient d’accord. »

Résumé:

Jeux de pouvoir

Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

La missive de la Haute Suprême n’était parvenue que tardivement entre les mains de sa consœur hivernale. Sanna avait en effet profité d’une brève accalmie dans les affaires courantes qu’elle avait à régler ces derniers temps—affaires résultant souvent de la malheureuse décision de son cousin printanier de fermer les frontières de sa cour—pour se tamiser à Brynjolf dès le petit matin. Une visite surprise, aussi discrète que possible, le temps pour elle d’apprécier la nouvelle du creusement d’une nouvelle galerie dans l’une des mines familiales et de dévorer un kanelsnegl tout en se promenant autour du lac Bakkal, l’harkrone de son père batifolant joyeusement dans la neige au devant d’elle. L’escorte de soldats qui l’accompagnait se tenait plusieurs pas derrière elle, pour lui donner l’impression d’être seule dans ce rare moment de liberté.

Sanna ne fut de retour que tardivement à Elysium et n’eut que le temps de se changer avant de foncer jusqu’à la salle du conseil de la Tour des Ministres. Prudente, elle ralentit sa cavalcade plusieurs mètres avant de parvenir à l’arrivée, ne voulant pas offrir le spectacle d’une Suprême de l’Hiver échevelée à ses homologues. Elle reprit discrètement son souffle alors que débutait la réunion, découvrant enfin la raison singulière qui avait poussé Niniel Ethelil à les réunir toutes et tous à l’abri des oreilles du Crépuscule. La mention des Illyriens lui fit froncer les sourcils. Il fallait avouer que les problèmes occasionnés en Hiver par la politique printanière lui avaient fait totalement occulter ces derniers. Ses yeux se promenèrent d’un Suprême à un autre, son regard dubitatif. Elle songea au clan des ailés de Brynjolf qui, pour des raisons obscures, avaient développé une haine viscérale envers les Asgeir et déglutit avant de prendre finalement la parole, sachant déjà qu’elle introduirait une fausse note dans cette partition si unanime.

‘Les Illyriens sont des membres de nos cours respectives, mais leurs traditions les placent en dehors de la plupart de nos cités. Ils vivent en clans et respectent un ordre différent du nôtre. Certains ne reconnaissent même pas l’autorité des dames et des seigneurs des terres sur lesquelles ils résident. Est-ce à dire que vous voudriez les forcer à abandonner leurs coutumes et leurs clans pour vivre au milieu des Faes ?’ Si Sanna comprenait, du moins dans une moindre mesure, les choix de ses homologues, elle ne parvenait pas à s’imaginer l’application de leur libéralité en faveur des ailés au sein de sa cour. Elle jeta brièvement un regard à la Suprême de l’Aube, s’imaginant trouver en elle une alliée sur la question illyrienne, bien que les relations entre hivernaux et aubéens n’eussent pas été des plus cordiales ces derniers temps. ‘En Hiver, le Seigneur de Skogen a tenté l’expérience en rencontrant une cheffe de clan pour conclure un arrangement en vue de pallier au manque de bras sur ses terres, suite à l’épidémie. Je gage que la nouvelle vous sera parvenue.’ Sanna laissa quelques secondes de silence, scrutant brièvement les visages autour de la table. ‘Jusqu’à présent aucun conflit ne m’a été rapporté, néanmoins il s’agit là de circonstances exceptionnelles. Si l’Hiver s’est accommodé de bataillons Illyriens au sein de son armée, il ne consentira pas aisément à la présence d’ailés au sein de ses cités. La Mère sait que je ne puis balayer d’un revers de main des siècles de traditions,’ acheva-t-elle d’un ton factuel, sans une once de défaitisme, alors qu’il s’agissait pourtant là de l’une des limites que ses sujets ne manqueraient pas d’imposer à son règne. Sanna avait entendu les récits du discours du Suprême du Jour et des réactions belliqueuses des faes diurnes et en avait été horrifiée.

‘L’Hiver n’est pas la Nuit,’ reprit-elle en posant cette fois son regard sur Assya. ‘Et même à Velaris, il me semble que la présence illyrienne est contestée, c’est du moins ce que l’assassinat survenu pendant la pluie des étoiles semble suggérer…’

Spoiler:

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Uneasy lies the head that wears a crown

Jeux de pouvoir

2e tour

Niniel tend l'oreille attentivement vers les interventions de ses confrères et consœurs. Les propos de plusieurs d'entre eux résonnent jusque dans ses tripes, comme elle traverse bien des embûches depuis son arrivée au pouvoir, particulièrement au sein de sa propre famille et en elle-même. Elle a beau se rappeler que la Mère l'a choisie comme souveraine de sa cour et comme Haute Suprême, le sentiment d'imposture la quitte rarement...

« Sanna a raison, déclare Niniel avec calme lorsque l'hivernale laisse sa voix s'éteindre. Nos cours sont très différentes les unes des autres. Les Illyriens vivent à Velaris depuis des centaines d'années, et pourtant l'anoblissement de certains d'entre eux semble avoir causé des vagues. À moins que les motifs derrière l'attaque de la baronne Odegaard soient tout autres... »

Après tout, l'affaire ne concerne que la Cour de la Nuit. Aussi s'en est-elle tenu à l'écart malgré son statut élevé le temps d'une année. Si les hostilités devaient se répandre dans d'autres cours, le Concordat interviendrait. Entre-temps, c'était là un problème nocturne, et ils ne se mettraient pas les pieds dans les plats.

« Les Illyriens des terres de l'Été ont toujours vécu en retrait. Ils commercent avec nous. Ils servent l'armée aux côtés de nos faes et en mer, mais la plupart d'entre eux semblent préférer vivre parmi les gens qui leur ressemblent. Le visage d'Adrielle lui vient alors en tête. Même si elle n'était pas du genre à se répandre en confidences, elle sait que la place que l'hybride occupe depuis quelques années vient avec son lit de défi... J'ai moi-même ajouté une ailée à mon Conseil, et je ne peux pas prendre la parole à sa place, mais sa présence a fait lever des sourcils, même si elle partage mon sang et mon nom. »

Niniel s'interrompt un instant afin de poursuivre, non plus dans son rôle de Suprême de l'Été, mais dans son rôle de Haute Suprême. Cette réunion serait longue, peut-être ardue tant les points abordés sont sensibles... mais maintenir une communication entre les Suprêmes lui paraît essentiel, plus que jamais à cause des colères qui s'élèvent et des attaques qui perdurent. Son regard parcourt l'assemblée, ses prunelles se posent sur la silhouette de chaque Suprême.

« Je crois que nous avons fait le tour en ce qui concerne l'opinion de chacun, et la situation dans chaque cour sur le traitement des Illyriens... commence-t-elle posément, consciente que chaque territoire rencontre des problématiques différentes et des niveaux d'acceptation différents. Entendons donc à présent les proposition des cours les plus progressistes, et discutons afin de déterminer si une des mesures proposées pourrait être appliquée. » À savoir si un consensus, un juste milieu, pourrait être trouvé.

Note On vous propose un ordre de passage afin que les cours les plus progressistes donnent leurs propositions, et ensuite que les autres cours puissent rebondir. N'hésitez pas à nous faire signe s'il y a quoi que ce soit !

Ordre de passage :
— Assya Ozerov (@Dana Volyn)
— @Ehsan Ghafa
— @Ambroise Valois
— Niniel Ethelil
— @Cesare Monteserre
— @Dugu Wanyin
— @Sanna Asgeir

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Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

Sous les traits d'Assya Ozerov.

Assya écouta attentivement les mots des autres Suprême. Cesare Monteserre, le Suprême de l’Automne, se montra curieux des propositions qui pourraient être faites. L’Automne était une Cour déjà très ouverte à la présence des ailés dans les villes et dans ce sens-là que souhaitait se diriger Assya ; vers un traitement juste et civil. Parce qu’elle avait conscience que les ailés ne trouveraient pas une place de choix parmi la population évanorienne en un claquement de doigts. Mais tout changement devait commencer pas un pas. Ensuite, elle se concentra sur les mots du Suprême du Printemps, Ambroise Valois. Son attitude restait ouverte au changement et il souhaitait entendre les plus progressistes. C’est vers d’autres Cours que résidaient l’inquiétude d’Assya, aussi, elle raidit légèrement lors de la prise de parole de Sanna Asgeir, la Suprême de l’Hiver, évitant de peu un froncement de sourcils, la nocturne se concentra pour garder un visage impassible. Jusqu’à ce que Sanna s’adresse directement à elle, mentionnant que l’Hiver n’était pas la Nuit et de manière diplomatique, Assya approuva d’un signe de tête, car ce n’était ni plus ni moins qu’un fait établi. Cependant, elle écoute la Suprême de l'Été, Niniel Ethelil, avant de répondre. « Certes, il est difficile d’empêcher les dissidents lorsque nous avons, comme vous l’avez souligné, des siècles de traditions. Cependant, la Cour de la Nuit est connue pour son multiculturalisme… Une tolérance qui s’ouvre de plus en plus et je ne laisserais pas une minorité de dissidents l’emporter sur la majorité qui s’ouvre au changement. » Répondit-elle d’un ton ne laissant pas de place au doute concernant son avis sur la question.

« Je vous rejoins, sur le fait que nous ne pouvons pas forcer la cohabitation. Il est hors de question, de mon point de vue, de dire aux illyriens d’abandonner leurs coutumes et leurs clans. Je suis d’avis qu’il s’agirait plutôt donner aux illyriens les mêmes droits que tous citoyens pour un traitement juste permettant ainsi à ceux qui souhaitent vivre dans les villes de le faire comme tous autres – d’avoir par exemple, la possibilité de poste dans l’armée, ou l’administration. » Proposa-t-elle simple, c’était large mais Assya souhaitait faire passer une idée générale. « Ce ne serait pas une obligation mais cela ouvrirait des possibilités sur le long terme pour amorcer un changement sur le traitement de ce peuple. Un traitement qui, nous en avons tous conscience je l’espère, a été plus qu’immoral par le passé en Evanor. » La Suprême de la Nuit n’en dit pas plus, pourtant, vibrant son esprit énervé, alors qu’elle maintenait une apparence calme, l’image des laboratoires de l’Aube ne la quittait pas. Ses yeux se déplacèrent vers Wanyin à qui elle adressa discrètement un regard appuyé. Cela faisait longtemps, trop longtemps, qu’Assya gardait cette rancœur à l’intérieur et elle était décidée à avoir une discussion avec la Suprême de l’Aube après cette séance. La Suprême de la Nuit prit une inspiration avant de proposer : « Je propose que la durée du service militaire selon les règles en vigueur dans vos cours, soit le même pour tous les citoyens, qu’ils soient ailés ou non. S’il n’est pas obligatoire alors il ne l’est pour personne, s’il est de sept pour les Grand-Fae alors il est de sept ans pour les autres races… Une autre de mes propositions est d’ouvrir la possibilité aux illyriens qui le souhaiteraient, à ceux qui aimeraient vivre en dehors de leur camp, ne serait-ce que pour quelques années, d’avoir un poste au sein de l’armée ou dans l’administration, selon le degré d’acceptation que vous pensez avoir. » Assya ne savait pas si c’était trop tôt ou non, elle avait bien conscience des difficultés d’autres cours.

Résumé:

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JEUX DE POUVOIR

SUJET COMMUN DU CONCORDAT | JUILLET 838

Ehsan observait chaque suprême avec grande attention. Jouant discrètement avec sa chevalière qu’il tournait contre son doigt. Les mots d’Ambroise, toujours d’une infinie justesse apaisèrent un peu les angoisses qu’il avait sur le sujet. Il était assez d’accord avec lui, il valait mieux rassemblé plutôt que diviser. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de réfléchir aux implications que tout ceci aurait sur les siens. Ça lui coûtait de l’admettre, mais Sanna Asgeir n’avait pas tort sur un point. On ne pouvait imposer le changement. Des siècles de traditions et de haine ne pouvait être balayé d’un seul revers de main par un suprême aux idées audacieuse. Les siens étaient probablement la preuve la plus tangible sur le sujet. Les diurnes détestaient le changement et les prises de positions frontale qu’il avait décidé de prendre pour eux, avait déclenché une vague sans précédent sur les terres du désert d’or… Regrettait-il? Non. Ehsan restait convaincu que chaque porte était bonne à ouvrir, aussi maladroite fut-elle. Bien qu’il usait aujourd’hui d’un peu plus de prudence qu’il ne l’avait fait à l’époque.

Les mots de Niniel glissèrent en douceur jusqu’à Ehsan dont le regard concentré considérait chaque phrase avec une attention particulière. Si les relations de sa cour et celle de l’été était assez froide, le mâle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un immense respect pour la Suprême de l’été et le traitement qu’offraient leur cours aux Illyriens. L’intervention d’Assya, captiva finalement le Diurne. Sans grande surprise, Ehsan était d’accord avec elle malgré quelque réticence porté par la prudence qu’il avait acquise au fil des années. Lâchant la chevalière qui glissait à son doigt depuis de la réunion, Ehsan mordilla sa lèvre inférieure.

«Une approche d’ouverture assez douce qui me semble appropriée sur le long terme, en effet » laissa-t-il doucement, portant ses prunelles vers la suprême de la nuit soutenant son regard un instant avec délicatesses avant de balayer la salle conscient du sérieux des mots qui prenait racine sur le bout de ses lèvres «Il est vrai que nombre d’entre eux sont ancré dans leurs traditions… » Mais ont-il vraiment le choix, songea-t-il intérieurement. Les traditions apportaient du confort et de la sécurité, dans un monde ou les Illyriens était bien souvent traité de façon hostile. La confiance entre les Fae et eux, n’était pas forcément au beau fixe partout… « Intégré des Représentant Illyriens dans les conseils et amélioré la communication avec les chefs de clans serait peut-être une base essentielle du processus » Ehsan laissa une petite pause, songeant aux paroles qui lui brûlait les lèvres, mais qui pouvait s’avérer plus que problématique pour bien des cours, incluant surtout la sienne. «L’anoblissement de certains Illyriens pourrait aussi être au cœur de tout ça. Certe ça, c’est déjà fait» reprenant légèrement d’une voix claire jetant un léger regard vers Assya «Ça pourrait leur offrir le sentiment d’être vu et d’être reconnu, leur permettre d’espérer. De s’impliquer et de rêvé, plus grand, de la même manière que le font déjà bien des Fae.» Ehsan jeta un regard à Assya «Ça c’est déjà fait et ça devrait se refaire encore dans l’avenir. Bien évidemment, ça demande de se pencher sur l’avis des nôtres et de voir a quel degré les choses peuvent être apporté sans trop bousculé l’un et l’autre avec des changements radicaux. Certaines choses doivent être introduites doucement…»

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