Rhythm Inside

Janvier 838, ft. @Neréis Taellim

L’annonce avait jaillit dans toutes les sphères d’Evanor et tous les artistes en herbe ainsi que tous les vendeurs d’art avaient eu une exclamation de surprise à cette nouvelle. Un vieux fou extrêmement riche offrait l’oeuvre la plus célèbre au gagnant d’un concours. Lazar était resté bloqué pendant des heures devant cette missive sans y croire, comment pouvait-on mettre un oeuvre de cette acabit dans un tel jeu ? Lazar n’avait pas hésité une seconde et il s’était inscrit, il verrait les explications de participation plus tard, tout ce qui comptait c’était la gagner.

L’oeuvre en question était un tableau unique, d’un artiste inconnu mais ô combien célèbre. C’était le premier dessin du chaudron, à l’intérieur on y voyait la Mère naître. Tout était suggéré, un peu flou, les couleurs étaient comme délavée, comme si elles avaient subi les assaut du temps, comme si ce tableau datait de la naissance de la Mère. C’était impensable, c’était pourtant la rumeur qui enflait depuis toujours. Ce tableau, extrêmement célèbre, avait disparu pendant des décennie, les chercheurs d’art avaient perdu sa trace en 300. Et voilà qu’il réapparaissait dans les mains d’un vieux fou. Peut être que cet homme avait perdu toute sa famille durant le fléau, peut être qu’il était désespérément seul et voulait de la compagnie. Qu’importe ces raisons, la fête était prévue et Lazar avait bien l’intention de s’y rendre.

Le jour dit, Lazar avait revêtu l’une de ses plus belles tenues, un manteau bleu nuit dont il était particulièrement fier. Ce n’est qu’une fois arrivé dans la cour du jour qu’il comprend que ce n’est pas la bonne saison pour revêtir un pareil accoutrement. Y a-t-il même une saison ou c’est possible par ici ? Lazar doit laisser sa longue veste à l’entrée de l’immense demeure du riche propriétaire.

S’il n’est pas le premier arrivé, il est loin d’être le premier. La foule est éparse et une petite queue se forme devant le bureau des inscriptions, évidemment Lazar a déjà fait la sienne depuis des semaines, mais il s’y rend tout de même, il sent qu’il n’est pas au courant de tout. Quand il est assez proche pour entendre les organisateurs parler, il comprend que la journée n’a pas fini de le rendre fou. Rien n’est comme il l’avait prévu, ce n’est pas juste un jeu pour les joueurs, c’est principalement un amusement pour le créateur. Les participants vont devoir résoudre des défis plus ou moins insensés les uns que les autres et surtout, aucun participant n'est seul. Il faut être deux, mais interdit de choisir, c'est le hasard qui les mettra ensemble. Evidemment. Lazar espère de tout son coeur qu'il ne tombera pas sur Hestia - parce qu'elle est forcément là aussi, personne ne peut éviter de plonger dans ce fichu piège face à une pièce de la sorte - mais comme ils portent le même nom, ils ne devraient pas être ensemble.

C'est le coeur plus léger qu'il s'approche pour confirmer sa participation.

- Merci, monsieur Kozlov, vous êtes le numéro 381, je vous laisse retrouver votre partenaire attribué au hasard et c'est le numéro... La fae face à lui ferme les yeux, laisse son doigt grimper sur la liste interminable des fous qui participent à la journée jusqu'à s'arrêter face à un numéro. Elle relève la tête et prononce distinctement : 9.

Le sourire qu'elle lui offre est sa seule consolation. Il n'a pas la moindre autre information. Apparemment le jeu a déjà commencé. Il vaudrait mieux ne pas être en retard, puisqu'il y a une heure précise pour démarrer les épreuves et les personnes sans binômes seront forcément disqualifiées. Lazar sert les poings, il est déjà en colère contre son binôme, il n'a pas intérêt à être à la bourre. Comment fera-t-il pour le reconnaître d'ailleurs ? Il hésite un instant, puis fini par voler un feutre, cherchant à trouver une solution pour faire apparaître son numéro sur son dos quand il aperçoit une vague forme humaine qui le fait s'arrêter net.

Ah. La Mère les déteste, c'est évident non ? Il rage intérieurement, ne sachant pas réellement ce qu'il préfère.

- Pitié, dis-moi que tu n'es pas le numéro 9, grogne-t-il en s'approchant de sa pire ennemie, de son meilleur coup d'un soir de l'univers, de la personne qui le rend fou et de sa potentielle âme-soeur qu'il hait autant qu'elle l'attire.

Rhythm Inside

Janvier 838, ft. @Lazar Kozlov

Les joyaux de la Guilde ont vu juste lors de la dernière réunion. En même temps, les riches, surtout du côté du Jour, ont toujours eu un grain de folie bien à eux… mais pour le coup, celui qui est à l’origine du concours offrant pour récompense une œuvre inestimable s’avère être hors catégorie.

Un enquête s’est alors imposée, peu après réception de la missive appelant aux inscriptions,  Qui est ce type ? Et surtout pourquoi lancer un tel jeu ?  Réputé pour être un peu farfelu sans être bien méchant, il se dit qu’il apprécie les romans d’aventures et que son âme d’enfant domine depuis le Fléau… Conséquence de traumatismes plutôt violents ? Pour le coup, je m’en contre fiche. Tout ce qui m’importe est de gagner cette œuvre, pour la Guilde. Œuvre bien difficile à copier d’ailleurs car il faut bien avouer qu’en plus d’être moche, elle est… vieillie, unique et un peu abstraite… M’imaginer la détenir entre les mains sans contrainte de temps pour en faire sa jumelle me plonge réellement dans un état de transe…  Alors, ma réponse part rapidement, pour dire que la mauvaise joueuse que je suis va être de la partie.

——

Le jour J. La foule est bien présente. Vêtue de façon confortable à la manière d’une chasseuse de trésor, les cheveux noués en une unique tresse partant du haut de mon crâne, j’observe les visages comme une gamine… Je juge, j’évalue, je repère le buffet, puis le poste qui va me donner mon numéro pour la suite des festivités. Les Saisons sociales ont beau ne pas être mon fort, je déplore complètement le manque d’événements lors de l’Hiver… Même si je me suis plutôt enfermée dans une bulle depuis des semaines, je ressens le besoin de voir des gens…

Mais pas tous non.

Cette voix, elle semble venir de bien loin et en même temps je la reconnais malgré la poussière qu’elle contient. Cette voix que je pensais avoir oubliée, et qui m’agace autant qu’elle me séduit… Mon coeur s’emballe, brisant les barrières si ardemment dressées autour depuis des semaines. Par la Mère Noire je suis maudite ou ?

« Wah… Bonjour Lazar !!  écoute, je vais bien, merci de d’mander et de faire preuve d’une politesse aussi exemplaire que ton comportement. »

Je souris, sarcastique au plus au point alors que je m’avance lentement vers celle qui détient mon numéro.

« Bonjour ! » Sincèrement polie cette fois-ci, je fournis les documents nécessaires puis me tourne de nouveau vers Lazar le temps de connaître mon sort. « Merci d’aller grogner ailleurs, j’aimerais passer une bonne journée. » Nouveau sourire forcé et voilà que la voix du destin résonne en écho. « Mademoiselle Taellim ! Vous êtes le numéro 9, je vous laisse retrouver votre partenaire déjà attribué si je me réfère à la liste  dont le numéro est le… » « 381… »

Mon visage se crispe, mon âme quitte mon corps quelques secondes, mon sourire disparaît au profit d’un air des plus dépressifs alors que j’articule le numéro présent sur la tête de ce foutu Lazar comme s’il s’agissait des derniers mots d’une condamnée à mort.

« Oui !!! C’est génial ! Vous l’avez trouvé ! »
« Génial… Oui… »

Je n’en reviens pas, j’ai envie de partir mais aussi de me rouler par terre comme une gosse capricieux pour changer de numéro… Et pourtant, je reste là, debout, à fixer le vide, mon « neuf » entre les mains.

«Oh…non… non… La ferme… chut… chut »

J’anticipe, je pose un index sur mes lèvres tout en parlant parce que je sais que même s’il doit être aussi enthousiaste que moi, il n’a qu’une seule envie…

Me tacler pour son plus grand plaisir.

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Janvier 838, ft. @Neréis Taellim

Evidemment qu'elle se moque de lui, en levant les yeux au ciel. Lazar n'a pourtant pas son temps, il ne va pas faire semblant de prendre des pincettes pour échanger la parole avec cet horrible démon sorti tout droit de l'enfer. Et si physiquement elle n'a rien d'une créature des ténèbres, Lazar ne se laisse pas berner par son joli sourire. Il sait qu'au fond elle n'est pas là pour faire les poupées, Neréis est bien trop intelligente et dangereuse pour qu'il s'encombre de politesse.

Alors il lui sourit sans lui répondre. De ce sourire suffisant et insupportable. D'ailleurs, elle a le même. Par la Mère, c'est une catastrophe ! Ils ont les mêmes expressions et façon de penser. Lazar est fichu.

D'ailleurs, elle n'en mène pas large une fois qu'elle découvre qu'ils sont pieds et mains liés face à cet énergumène de vieux riche qui n'a qu'un seul objectif en tête : s'amuser. Le duo nouvellement formé lui, ne risque pas de s'amuser. La responsable de l'accueil tape dans ses mains, comme si la folie du propriétaire l'avait atteinte et elle sourit largement.

- Ah, quel délice ! Vous allez grandement vous amuser, je vous le promets ! Profitez bien de votre journée !

Le sourire de Lazar équivaut à celui de Neréis : inexistant. Ils soupirent de concerts et s'éloigne. Elle n'a aucune envie de jubiler et bizarrement lui non plus, parce que l'embêter ne suffit pas, cette oeuvre, il la veut. Il serre les poings et se contente de la suivre quand elle s'éloigne. Ah, Neréis.

Finalement, il n'y tient plus.

- Bon, il va falloir s'organiser, je ne compte pas perdre cette opportunité à cause d'une estivale mal lunée. Comme s'il pouvait résumer toute leur relation à ce simple fait là. Comme si d'ailleurs elle était mal lunée. Je veux gagner, j'imagine que toi... aussi... Il soupire, juste par principe Donc il faut mettre au point une technique parce que je ne perdrais pas cette journée à me faire chier avec toi.

Ses mots sont secs, violents, mais ce n'est que pour cacher la peine que cette journée lui inspire. Elle est si belle Neréis que son coeur s'est mis à battre plus vite. Il est tellement attiré par elle, à cause de cette foutu compétition, qu'il a envie de la connaître mieux, mais il est encore tellement en colère qu'elle se soit joué de lui avant de prétexter un quelconque lien d'âme-soeur pour justifier son comportement, qu'il est perdu. Alors il joue les hommes froids, distants, comme si leur dernière conversation n'avait jamais eu lieu, comme si elle n'avait pas admis que quelque chose les reliait, qu'une force supérieur les mettait constamment sur la même route.

Il croise les bras et tourne enfin le regard vers elle. Jusque là, il s'était arrangé pour ne pas observer ses yeux incroyablement profonds qui transmettent plus d'émotion que n'importe qui.

- Alors, une idée ?

Et cette fois-ci, sa voix est un poil plus douce, on n'y lit plus de la rancune, mais un léger espoir que cette situation ait une fin heureuse.

Rhythm Inside

Janvier 838, ft. @Lazar Kozlov

Pourquoi ? Pourquoi faut-il que la Mère décide de nous piéger à ce moment précis ? Ça ne m’arrange pas, ça vient remuer trop de choses… Nos derniers mots me reviennent en tête, et ça me tord les boyaux… Concours à la con !

Alors, je souris, de façon très crispée, face aux mots du responsable de l’accueil. Ah ça oui, ça va être l’éclate, j’ai autant hâte de me lancer dans cette aventure aux côtés de Lazar que de me pendre. D’ailleurs, mon faciès reste figé, en cette expression bizarre, entre fausse joie et désespoir, pendant que j’écoute les paroles de mon compagnon du jour. Ce dernier est direct, plutôt assassin, et carrément con… Un peu comme d’habitude, l’étincelle de l’amusement absente dans son regard. Car oui, il est bien sérieux d’un coup, et ça me donne envie de lui asséner un bon coup sur le crâne. Toutefois, je soupire, bruyamment, puis pivote sur mes talons pour enfin lui faire face. Mes lèvres sont toujours étirées de façon étrange, alors que mes iris lancent des éclairs.

“Écoute moi bien, toi… D’abord tu vas m’parler autrement. ” Mon index moralisateur va alors se pointer sur sa poitrine. Acte qui me fait frissonner mais que j’arrive à ignorer avec agacement. Saloperie de lien. “Ouais, j’veux gagner. Et j’pense plus que toi, parce que t’es habillé comme un Printanier prêt à s’pavaner pour un défilé.” Il est séduisant cet enfoiré, et la réflexion me donne l’impression d’avoir les joues en feu, toutefois, je ne dévie pas, je poursuis ma remontrance, après avoir mordu ma lèvre inférieure par réflexe. “Tu t’es pas renseigné sur c’type qui organise ça hein ? Moi ouais mon bon m’sieur, et il est du genre méga farfelu, dingue de jeux d’énigmes, et d’épreuves complètement barrées comme dans les récites d’aventures.”

Et oui, j’ai enquêté, pour ne pas me faire avoir cette fois-ci mais surtout parce que cette œuvre est très importante pour la Guilde. C’est pourquoi je suis vêtue à la manière de Cara Broft, chasseuse de trésor et héroïne de roman bien connu en Evanor. Parce que je me prépare au pire… moi, et non pour un bal.

“Alors, des idées, j’en ai ouais. Déjà, tu m’vires ce costume, de deux, on met nos différends d’côté JUSTE pour cette putain d’journée du moment qu’on opère en DUO, et pour finir pas d’pitié pour les autres.”

J’ai beau avoir toujours le sourire et être de bonne humeur, je suis une incroyable mauvaise joueuse qui déteste perdre lorsque l’enjeu devient très sérieux… et j’ai comme l’impression que je ne suis pas la seule dans ce cas. Encore un point commun qui vient perturber mon petit cœur déjà lancé dans la course.

« Si vous avez trouvé votre binôme, veuillez-vous approcher des tables où se trouvent les rubans d’or ! Vous devrez être liés par les poignets pour commencer les épreuves ! Une fois cela fait, nous vous invitons à vous rendre dans les jardins ! L’organisateur vous y attend ! »

Je jure, dans ma barbe invisible, face à cette déclaration totalement dingue. En plus de devoir me farcir le Fae qui me trouble, je vais devoir lié à lui par un foutu morceau de tissu ?! C’est un vrai cauchemar…

Je me décompose alors en regardant les tables, n’osant pas m’approcher de peur de prendre feu. Et pourtant, il le faut bien…

C’est donc ça, la première épreuve.

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Janvier 838, ft. @Neréis Taellim

Elle a raison, mais ce n'est pas une raison pour lui parler sur ce ton sec et méprisant. Bon, c'est celui qu'il a lui-même emprunté quelques minutes plus tôt, donc il n'a vraiment rien à dire, mais... Il soupire, ça fait mal. Elle s'est renseignée, mieux que lui et ça lui donne de nouveaux indices. Depuis qu'ils se sont vus et qu'il a utilisé le réseau d'Hestia, Lazar se pose milles questions, il essaie de comprendre et de mettre côte à côte toutes les pièces, mais il lui manque beaucoup de détail et ça le rend fou. Il aimerait juste connaître la vérité plutôt que de grappiller des indices, par-ci et par-là.

Quand elle parle de tenue, il regarde donc la sienne et... le regrette aussitôt. Elle est hyper sexy comme ça et il déteste se sentir inférieur parce que par le chaudron, elle a vraiment raison. Sa tenue est pratique pour les potentielles épreuves qu'ils auront cette après-midi, alors que la tenue de Lazar est belle. C'est tout. De mauvaise grâce il enlève son manteau. Son pantalon bouffant ne sera vraiment pas utile. Il grimace devant la tête que fait Neréis en le découvrant.

- Et je trouve où une nouvelle tenue ?

Franchement, y a moyen que le vieux fou apprécie le divertissement des tenues élégantes non ? Non. Surtout si ça les handicape pour gagner.

- Je suis d'accord avec toi pour la fin : pas de pitié pour les autres.

Ah, voilà enfin un terrain sur lequel ils s'entendent, c'est bien. Mais Lazar est de mauvaise foi, il en ont tellement des points communs, ils se comprennent sur tellement de sujets et partagent un même amour pour l'art et... Il soupire. Et cherche du regard une solution.

Lazar n'a pas le temps de faire mieux qu'enlever son manteau et remonter les pattes d'éléphant de son pantalon que déjà on les appelle pour la suite. Il espère secrètement que plusieurs concurrents, faute de binômes, soient éliminés. Et même si Neréis ne bouge pas d'un poil en essayant de faire flamber les tables juste par son regard, Lazar y court. Il attrape un ruban et regarde l'estivale avec un grand sourire.

- Et voilà, ton plus grand rêve est enfin atteint ! Nous allons être liés, toi et moi.

Il pouffe de rire devant sa tête, lui montrant par-là qu'il ne croit toujours pas une seule seconde à cette saloperie d'histoire d'âme-soeur qu'elle a évoqué à demi-mots. Lazar s'y refuse tout net et si ça peut lui permettre de la mettre mal à l'aise, il a tout gagné.

Et puis, Lazar a laissé tomber son ton froid et sec, il est de meilleure humeur et il est prêt à tout pour s'amuser un temps en soit - tant pis si c'est au dépend de Neréis - lors de cette journée. Il tend le bras à côté de celui de Neréis, montre le ruban doré - bien sûr qu'il a choisi cette couleur volontairement - de son autre main et sourit.

- Allez, tend le bras, ça va être sympa.

Et le voilà prêt à accrocher leur deux poignets ensemble avec un immense sourire sur le visage. Voir sa détresse est la plus belle des choses au monde !

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Janvier 838, ft. @Lazar Kozlov

J’ai clairement envie de me tirer, oui, parce que j’ai l’impression d’avoir été piégée. Alors, je maudis la Mère, intérieurement, puis finis par me tourner vers Lazar, qui, a décidé de se débarrasser d’une partie de son costume pour augmenter son agilité. Face à son accoutrement de bouffon, je lève les yeux au ciel en retroussant mes lèvres dans une grimace digne d’une petite vieille… Oh, j’ai envie de m'esclaffer comme une perdue. Fort. Alors je me retiens, parce que je n’ai pas envie d’être Neréis, je ne veux pas être celle qui passe son temps à prendre tout à la rigolade… Mais voilà, après l’annonce du coup des rubans, je vois mon binôme se ruer près des tables, et revenir en courant avec son pantalon de clown. La vision est trop absurde, je commence à rire, tout en luttant pour ne pas exploser, ce qui fait monter les larmes et m’aveugle.

Je ne peux pas, ne pas me marrer avec Lazar. C’est impossible. Même si j’ai envie de le frapper, même si ça m’agace qu’il soit là… Il faut toujours qu’il me fasse rire ce bougre. Alors je finis par lui tendre mon bras, en relâchant la pression et en me bidonnant comme une gamine pendant quelques petites secondes, résignée. Parce que c’est la meilleure chose à faire, âme sœur ou pas.

“Vas-y, lance la torture, j’suis prête.”

Je pose ma main libre sur mes yeux puis tourne ma tête pour ne pas voir, faussement dramatique… Le contact est rapide, mais le fait de sentir ses doigts sur ma peau me fait frissonner.

** PUTAIN NERÉIS STOP **

J’ai envie de me mettre des gifles. Alors, je soupire, fortement, maudissant mon coeur et mon cerveau pour ce petit moment de flottement bien niais et déstabilisant. Ce n’est pas le moment de ressentir ce genre de truc. Mais pas du tout. Alors je prends bien garde de mettre le maximum de distance entre Lazar et moi le temps du trajet jusqu'au jardin. Trajet qui prend… une dizaine de secondes.

“Eh beh, on n’est pas sorti du sable…”

Je chuchote, les yeux rivés sur ce ruban bien trop court…Comment je croise mes bras sans l’attirer vers moi ? Et si j’ai envie de lever les mains, ou de me gratter ? Mais mon esprit n’a pas le temps de divaguer.

“BIEN LE BONJOUR !!!”

Le vieil illuminé du Jour (ahah), est là, sur une sorte de piédestal. Aussi excité qu’un printanier au festival des fleurs, il se lance dans des présentations, résumant sa demande, et son idée. C’est long, un peu chiant… Mais bien vite, ça devient enfin intéressant.

“Et enfin nous y sommes ! La première épreuve ! Première d’un… certain nombre, héhéhé !”
“Ah. Ah. Ah… ahahah.”

Je ris jaune, puis me tourne vers Lazar, entre dépit et résignation avant d’enfouir mon visage dans ma main libre.

“LE LABYRINTHE DE L’INFINI ! Les cinquante premiers binômes à sortir seront qualifiés pour la suite ! A savoir que si votre ruban se rompt, vous serez éliminés, et la règle compte pour tout le jeu ! Pas de le droit d'attaquer les autres sous peine de pénalité ou d'élimination ! Une carte va vous être fournie, avec des coordonnées afin de pouvoir vous… tamiser à l’endroit de l’épreuve ! Hé oui ! Je vous rappelle que le tamisage était une des conditions pour l’inscription !”

On entend alors des “oh noooon” bien distinct dans la foule, permettant ainsi à l’élimination de certains binômes. Une situation qui m’arrache un petit sourire en coin alors que mes yeux sont toujours rivés sur le maître de cérémonie qui continue de parler.

“Et hop, ça dégage… ”
“... bonne chance à tous, et rendez-vous à la prochaine épreuve !”

Et voilà, on y est. Nouveau soupir alors qu’on vient nous donner un morceau de parchemin… C’est réel, on va devoir se lancer dans cette quête pour une œuvre d’art sans trop savoir comme ça va se terminer. Car oui, c’est bien d’être en duo… Mais il ne va y avoir qu’un seul vainqueur, non ? Ou alors est-ce que ça sent le plan bien foireux ? Dans tous les cas, ce n’est pas encore le moment de m’attarder là dessus. On doit partir. Alors je me tourne vers Lazar, sourire aux lèvres, tout en prenant bien soin d’éviter de me retrouver dans ses bras à cause du ruban…

“Bon ça va, l’tamisage tu maitrises à la perfection, hein, pas d’souci pour le coup.”

Petit clin d’oeil pour ponctuer ma phrase, pour l’agacer, et lui rappeler notre dernière rencontre.Les hostilités sont enfin lancées de mon côté. La partie peut commencer !

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Janvier 838, ft. @Neréis Taellim

Chassez le naturel et il revient au galop ! Lazar n'est pas un homme froid et méchant, il peut être taquin certes, mais c'est surtout un grand charmeur qui aime rire et savourer la vie. Sentir Neréis au plus profond du désespoir l'amuse un peu, il faut l'avouer, mais en réalité, malgré sa colère contre elle, malgré sa non-envie d'avoir quoique ce soit à faire avec cette gredine - il est vache là quand même - Lazar sait qu'elle est une bonne compagne pour ce genre d'activité. Le jeu risque d'en valoir le coup. Surtout avec leur deux caractères compétitifs et leur tête de mule respectives. Lazar attache lentement leur bras à l'aide du ruban - et elle pourrait l'aider parce qu'à une main c'est pas facile facile - puis il regarde partout sauf dans sa direction.

Non parce que quand même, ils sont bien trop proche et heureusement qu'il a des manches longues - même s'il risque d'avoir chaud plus tard - parce qu'au moins, leur peau ne sont pas en contact et elle ne peut pas voir qu'il a la chair de poule à l'idée que leur poignet soient serrés de la sorte.

Il sourit, donc, comme si tout était normal. Pourtant, tellement concentré sur son masque du gars tranquille, tout va bien, il sursaute quand le maître du domaine prend la parole. Lazar écoute en essayant de ne pas rire aux commentaires de Neréis tout le long - mais bon sang, c'est dur ! L'autre problème, c'est qu'il ne veut pas s'habituer à elle, il ne veut pas rire avec cette noble fae insupportable, il ne veut pas créer un lien - or ce putain de jeu va certainement le faire - et il ne veut surtout pas passer un nouvel agréable moment avec elle, parce qu'alors, la chute n'en sera que plus vertigineuse.

- Shht, j'essaie d'écouter.

Et voilà qu'il marmonne dans sa barbe, s'empêchant de rire et évitant son regard à elle. Il va rire, c'est si dur de se retenir !

Quand elle l'attaque - car s'en est une d'attaque, à ne pas y manquer - il décide d'insister, non parce qu'elle a bien raison, il a agi comme un lâche la dernière fois et la fois précédente aussi et là, il ne lui avait pas demandé si elle avait eu le moindre ennui. De sa main libre il fait un léger salut comme un artiste face à son public et sourit.

- Expert depuis des années pour échapper aux femmes folles de ma personne. Tu n'imagines pas la horde de furies qui me courent après sans cesse...

Elle ne va pas rire à cette idiotie et tant mieux. Il faut qu'ils arrêtent de se comporter comme s'ils s'appréciaient. Non ? Il soupire et récupère les coordonnées distribuées.

- Tiens vu qu'tu sais toujours où s'trouve les choses.

Allez, c'est pas fini de se tirer dessus, voilà Lazar qui attaque à son tour. Petit sourire satisfait, mais en réalité, il sait très bien déchiffrer ces nombre lui aussi. Malheureusement pour tamiser sans risquer de se détacher ou d'abîmer le ruban, il vaut mieux être syncrho et que l'un guide l'autre.

- J'guide, tu m'suis. A trois, deux.

Il ne lui laisse pas le choix, le temps de réfléchir, dire non, à un, il attrape sa main - il faut un réel contact physique pour se tamiser ensemble - et lance la pression tant connue de ce moyen de transport. Il ne ressent aucune résistance, elle n'est pas assez bête pour risquer de se débattre pour prendre la main. Lazar n'a aucun doute, elle trouvera bien un moyen plus tard pour le faire chier.

Et soudain, les voilà au coeur du labyrinthe. Le son est étouffé par les haut buissons et vu qu'ils font bien deux mètres de plus qu'eux, personne ne risque de voir par-dessus. L'épreuve sera-t-elle amusante pour les organisateurs ? Va-t-on les voir voler au-dessus d'eux ? Pauvres Illyriens qui ne pourront pas utiliser leurs ailes, ça risque d'être considéré comme de la triche ! Lazar se tourne vers Neréis afin de voir si elle a la moindre remarque à faire.

- Bon, et bien, faut sortir avant la nuit.

Puis il s'arrête et reconnais de mauvaise grâce.

- J'te préviens, la représentation dans l'espace c'est paaas mon fort, je sais reconnaître où j'vais, mais là vu qu'un buisson ne ressemble à rien d'autre qu'un... autre buisson, ça risque d'être roussi. Puis le nord, le sud, suivant comment on est tournés...

Sourire innocent du boulet accroché aux pattes de l'estivale, Lazar attend la sentance. De toute manière, à part partir au hasard et s'en remettre à la chance, peuvent-ils réellement avoir un plan d'action et une stratégie pour cette épreuve ?

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Janvier 838, ft. @Lazar Kozlov

Il fait mine d’écouter, je lève une première fois les yeux au ciel comme jamais en retenant un soupir qui aurait fini en rire désabusé. Oui, une première fois, car la seconde arrive au moment où il répond à ma pique en mentionnant les furies qui le traquent, puis la troisième quand il me tacle à son tour sur mon savoir un peu trop poussé concernant l’emplacement de certains objets. Quel petit con !

Alors, je soupire, puis me plie à sa volonté en acceptant un tamisage synchronisé tout en prenant bien soin d’éviter que nos peaux se touchent. La tête tournée, je ferme les yeux, puis, les rouvre une fois dans le labyrinthe…

“ Nom d’une baleine célestianne albinos. C’est immense ! ”

Je suis subjuguée par les haies, et par cette ambiance un peu étrange qui se dégage du lieu. On va clairement en chier, je le sens. Et lorsque Lazar se confie sur ses capacités inexistantes concernant son sens de l’orientation, je ne peux m’empêcher de rester silencieuse.

“ Ah bah tiens, en v’là une bonne pour un gars qui perd pas l’nord quand il s’agit d’me faire chier.. ”

Pour sûr, il m’a tellement pris la tête avec sa carte que la situation en devient comique. D’ailleurs, je me permets de rire un bon coup, histoire de me foutre de lui, avant de reprendre soudainement mon sérieux, la tête levée vers le ciel qui laisse entendre que le soleil a bien entamé sa chute vers les abysses. Certaines étoiles commencent donc à être un peu visibles… C’est parfait !

“ C’comme être… en pleine mer. Rien de fou. J’fais la boussole, et tu gères le reste. ”

Ce n’est pas une question car je compte sur lui pour surveiller ce qui nous entoure… Alors, je fais un pas, en espérant ne pas avoir à trop tirer sur ce ruban pour éviter de me retrouver collée à une partie de son corps… Le simple fait d’y penser me crispe… Il faut absolument que je lui fasse comprendre qu’on doit se grouiller, ensemble, en duo…

“ On a deux heures, maximum, alors vraiment, tu m’suis, et si t’as un doute sur un piège potentiel, j’t’autorise à m’hurler dessus. ”

J’évite son regard, parce que nous sommes seuls, et que mes pensées ont le don de s’embrouiller le concernant quand l’ambiance est beaucoup trop sérieuse. Penser à la victoire et à rien de plus, retenir le chemin pour sortir de ce labyrinthe le plus vite possible afin d’enlever ces rubans stupides… Voilà ce qui me motive.

Pour le moment.

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Janvier 838, ft. @Neréis Taellim

Il l'entend jurer et ça le fait rire, jusqu'à ce qu'il remarque qu'elle a raison. Ils sont dans la merde jusqu'au cou, c'est vraiment grand. Les haies les dépassent de plusieurs mètres et vu l'espèce de rictus sadiques du propriétaire du lieu, ils vont vraiment avoir du mal à trouver la sortie.

Elle ne peut s'empêcher de le taquiner et étrangement, ça fait moins mal que prévu, parce qu'elle a raison bien sûr et qu'il n'en rate pas une pour la faire chier, mais il y lit comme une certaine complicité et... ok, là, ça fait plus mal que prévu. Lazar n'aime pas créer un lien avec Neréis, parce que malgré tout ce qu'elle peut dire, ce lien se terminera un jour et il en souffrira. D'amant à amis, en passant par ennemis, tous ce qu'ils pourraient créer est dangereux. Alors Lazar se protège.

- Belle réplique, tu les notes sur un carnet quand elles te viennent pour les ressortir au moment adéquat ?

Il ne lui montre pas qu'il est touché, qu'elle a visé juste et pire, que ça le fait rire. Il reste stoïque, l'air de rien. Il ne doit pas s'amuser, pas avec elle. Malgré son rire qui est plus doux que les nuages et plus perçant que la lumière du soir. Il ne sourira pas.

Elle lui donne des ordres et il grince des dents, mais elle a raison, vu qu'elle est bien une pirate - il vient d'en avoir la confirmation - elle doit se débrouiller mieux que lui.

- Ouuuh, te hurler dessus, ça me plaaaait. J'espère qu'on va avoir pleeein d'embrouilles.

Chassez le naturel, il revient au galop. Merde, il avait dit qu'il ne s'amuserait pas. Elle tire sur le ruban et - en roulant les yeux faut pas rêver - il se met en route derrière elle. Enfin à côté, mais en tirant chacun de leur côté pour éviter de se toucher. Il déteste sentir le frisson du désir courir le long de sa peau quand elle le touche. Et là, leur chaleur commune lui donne la chair de poule. Elle avance d'un bon pas et lui, réfléchit à ce qui pourrait leur arriver.

Il décide d'aller au contraire de tous ses principes et s'approche de l'oreille de Neréis et murmure.

- Il y a eu une règle par rapport aux autres ? On peut les embêter, les bloquer, les battre ?

Bon, pour ça, il faudra compter sur ses pouvoirs à elle, car lui... malgré toutes ses années d'amitié avec une Générale en Chef de l'Armée de l'Automne, il n'est toujours pas bon avec la moindre arme. Il continue de scruter les alentours pendant qu'elle se guide le nez en l'air avec les étoiles.

- Genre on peut créer des ombres, les déboussoler ou faire une autre ...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que, lors d'un tournant, un duo s'approche. Ils ne se connaissent pas, mais Lazar panique et s'en veut de ne pas avoir mieux travailler ses ombres, ainsi il aurait pu rendre aveugle quelqu'un facilement, mais non, il utilise le pouvoir de la nuit et des ombres déjà bien présente pour envelopper Neréis et lui. Ils ne se cachent que grossièrement, mais il n'est pas capable de faire plus. Et de sa main, noire recouverte d'ombre, il attrape celle de Neréis pour tenter de rester silencieux et immobile. Peut être que les autres ne les ont pas vus ?

Rhythm Inside

Janvier 838, ft. @Lazar Kozlov

Il m’agace. À chaque  mot, chaque sourire, chaque pic. Parce que je dois lutter pour ne pas glousser comme une idiote mais surtout pour ne pas lui répondre. Chose qui ne ferait que nous amener à notre perte. Car les embrouilles, c’est tout ce qu’il souhaite le bougre. Et il est hors de question d’assouvir son désir.

Alors, je fixe le ciel, en prenant bien soin de ne pas laisser mon poignet trop proche du sien… Cependant, il est bien difficile pour moi d’être concentrée face au Fae qui parle… un peu, voire même, beaucoup trop. Je tique, soupire, tout en essayant de trouver des réponses à ses questions un peu trop pertinentes pour le coup. Qu’est ce qu’on a le droit de faire aux autres ? En vérité, je n’en sais rien du tout.

Malheureusement, je n’ai pas le temps d’entendre les paroles plutôt intéressantes de Lazar car ce dernier se tait, quel plaisir quand même, en percevant des pas au loin.

Pas le temps de jurer ou de réagir, mon compagnon de la nuit use de ses dons et attrape ma main afin de m’attirer contre lui, dans cette bulle de ténèbres qui va nous cacher avec brio. Sur le coup, je me laisse faire, bien trop perturbée, mais rapidement, j’ai comme l’impression que le temps se fige… Sa peau contre la mienne, son souffle non loin de ma nuque… Je frissonne, et sens mon cœur s’emballer au point de me donner le tournis… Je ferme alors les yeux, en tentant de me focaliser sur les voix qui arrivent et non sur les battements de mon palpitant qui résonnent dans mon esprit.

« Ahah ils ont rien vu v’nir ! On a l’plan ! »
« Tous les coups sont permis si c’est pas mortel nan ? Ahaha ! »
« C’est ça d’pas être discret ! Il aurait du surveiller ses arrières en confiant à son partenaire que son frère avait conçu le labyrinthe et qu’il avait les plans !  »
« Hehe quel abruti ! »

La confession vient casser cette sensation d’envoûtement, et l’air surpris, je bouge la tête pour me retrouver à quelques centimètres de celle de Lazar. Qu’il a de beaux yeux ce petit con. Mais là n’est pas le problème, il va faire un commentaire, j’en suis sûre, alors que le duo n’est pas assez loin à mon goût. Sans plus attendre, je viens poser ma main libre contre sa bouche, pour articuler un « non chut » silencieux….  

Oreille tendue, malgré le retour des palpitations, je perçois les voix de nouveau…

« Et merde ! C’est là en fait ! Un passage secret qui mène à la fin ! Faut juste… pousser cette branche et…. »
*Crac*
« Noooon ! Allons y! Maintenant que c’est ouvert, ça va attirer du monde ! »
« Hehe on va être les premiers ! »

Puis, le duo finit par disparaître dans le passage qui se dessine sous nos yeux. Complètement sous le choc, je regarde le Fae de la Nuit, qui doit subir ma main sur sa bouche. Je ne sais pas combien de temps je reste là, à le fixer sans bouger, à avoir envie de figer le temps, à imaginer des choses pas très conventionnelles… Mes sourcils se froncent face au désir douloureux et incontrôlé. Pourtant, et après une lutte intérieure sans merci, je le libère, puis tente de reculer pour mettre un maximum de « distance » en entre nous.

« Heu… on y va ? histoire de… d’être deuxième quand même. »

J’ai chaud. La tête qui tourne et le cœur qui peine à retrouver un rythme décent. Je me maudis, oui, je me maudis en attendant de me ruer vers la sortie aux côtés de Lazar, je me maudis parce qu’on va seulement finir la première épreuve et que le jeu ne fait que commencer.