[EVENT] Les fils du destin

Les fils du destin

C’est avec un visage de marbre que Kai écoute les échanges entre ses sœurs. Elle s’apprête à répliquer lorsque la Prêtresse des Murmures ouvre la bouche. Sa vieille amie a toujours eu un talent hors pair pour ressortir les rumeurs de ses Yeux dans les moments les plus tendus, s’amusant des réactions que ses piques pouvaient entraîner. L’Implacable porte cependant bien son nom, et c’est sans l’ombre d’une expression sur son visage qu’elle observe Azalée Valois rétorquer d’un ton léger, mais non moins empreint d’une once de vitriol.

Kai s’éclaircit la voix avant de se lever à son tour. « Il est inutile de se monter les unes contre les autres. Les femmes qui se tiennent autour de cette table ne sont pas vos ennemies, déclare-t-elle d’une voix claire en promenant ses prunelles sombres sur les visages qui l’entourent. Azalée a raison. Le peuple a perdu son respect pour le Crépuscule, et il est primordial que nous agissions maintenant si nous souhaitons maintenir notre place. C’est le Crépuscule qui a amené la paix entre les Suprêmes et les cours il y a plus de huit siècles. Si nous relâchons notre vigilance, le chaos ne tardera pas à s’installer. »

Elles ont déjà commis suffisamment d’erreurs. Le Crépuscule a déjà fermé les yeux sur trop de choses. L’Implacable serait éternellement hantée par ces manquements qui avaient marqué son passé au sein de la Cour de l’Aube.

« Ouvrir les portes des temples pour ouïr les doléances du peuple ne ferait pas de mal, mais qu’en est-il des tours ? Mes mentalistes gentilisent les criminels. Mes obliviateurs arrachent les souvenirs d’enfants déracinés de leurs terre. Vous voudriez que j’ouvre le dialogue avec des familles en deuil, avec les épouses et les amis des gens qui sont devenus des coquilles vides ? Elle secoue lentement la tête face à l’absurdité de l’idée, marquant une pause pour laisser ses remarques s’installer dans l’esprit de ses consœurs. Vous parlez d’une évolution, dit-elle en observant ouvertement la Prêtresse de la Nuit, élaborez davantage, parce que ce terme est large. Quelle réforme suggérez-vous ? »

L’Implacable laisse échapper un soupir las, ses mains trahissant les pensées qui font rage derrière ses airs impassible. « L’attentat survenu à Beltane était une attaque dirigée par des égalitaristes extrémistes. Ce sont des faits qui ont été confirmés grâce à des interrogations avant l’exécution des responsables qui ont été trouvés. Peut-être devrions-nous nous questionner quant aux motivations qui ont poussé ces gens ? Peut-être que cette tentative de vol n’est pas seulement dirigée vers le Crépuscule, mais vers quelque chose de beaucoup plus grand qui nous échappe. » Peut-être qu’en se plaçant au centre de toute cette histoire, elles se mettaient des œillères qui les empêchaient de mettre le doigt sur le fond du problème. Elle incline la tête avec respect vers la Prêtresse Mère avant de reprendre son siège, laissant ses mains glisser sous la table pour dissimuler les émotions qui menacent de s’emparer d’elle.

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Février 838 avec les Prêtresses ∙ code par alcara

les fils du destin

évènement — février 838

Marjolaine s’empêcha de rouler les yeux lorsque Murmure parla, rapidement succédée par la prise de parole d’Azalée Valois. Ainsi, elles avaient toutes fait le déplacement pour commencer leur grand sommet sur des affaires de coucheries… Déplorable. Imperturbable, pourtant, Marjolaine se retint de rabrouer sa sœur de culte. Il ne fallait pas s’abaisser à cela, elles n’étaient pas là pour se battre, bien au contraire. Marjolaine était persuadée que ce qui était arrivé à la Tour de la Coupe devait devenir un déclic pour toutes. Elles n’étaient pas ici pour se battre en elles, elles étaient toutes ici pour se défendre face à ceux qui voulaient les faire choir de leurs tours et les sortir de leurs temples respectifs. Mais toutes ne verraient pas cela. Toutes n’avaient pas de vision. Un grand nombre d’entre elles étaient étriquées, avaient l’esprit petit et le cœur tout aussi étroit. Marjolaine tenait au culte, car il était à la fois sa maison, son but,et le gardien de son intégrité. Qu’arriverait-il à l’ensemble de cette assemblée si le Crépuscule s’éteignait ? Marjolaine connaissait la violence dont pouvaient faire preuve les faes, et elle n’entendait pas devenir une victime. Elle comptait bien demeurer bergère parmi les moutons, et non brebis menée à l’abattoir.

Tandis que Kai prenait la parole, les pensées de Marjolaine allaient plutôt dans le sens de sa consœur. Il était absurde d’imaginer ouvrir leurs tours à la populace. Le silence valait parfois mieux que l’inaction, or, une fois que les doléances étaient entendues… Il ne restait plus aucune autre option que de faire de son mieux pour résoudre les problèmes. Mais le Crépuscule n’était pas décisionnaire. Nulle part. Les Suprêmes l’étaient, le Concordat l’était. Marjolaine prit la décision de se lever à son tour. « Vous avez parfaitement exposé l’inadéquation de cette mesure pour les Ajah, Prêtresse Han. Nous ne ferions que créer plus de frustration auprès de ceux qui viendraient réaliser leurs doléances. » Marjolaine balaya du regard ses sœurs. « Néanmoins, c’est en la complémentarité de nos ordres que nous pourrions trouver un consensus sur cette problématique de représentativité. Tours et Temples travaillent pour le même dessein. Les Tours, célestes, en retrait, assurant le fonctionnement des Ajah, et donc, du Crépuscule lui-même. Les Temples, terrestres, auprès des peuples, dans leur quotidien, assurant l’une de vos vocations, conseiller et aider le Suprême à instruire les affaires, notamment religieuses. » Marjolaine passa son regard bleuté sur l’ensemble de ses consœurs des Astres et des Saisons. Elles n’étaient pas égales, elles étaient différentes. Elle et elles. « Aller vers un recueil direct de ces doléances par les Hautes Prêtresses des Temples, tout en ne se substituant pas aux prérogatives des Suprêmes, pourrait être une solution pour accroître notre présence au sein des cours. Il s’agirait ainsi de réaffirmer notre prépondérance sur toutes les affaires liées aux cultes. Notre réactivité serait primordiale quant au traitement et à la résolution, le cas échéant, de ces requêtes… Soit en coordination directe avec le Suprême, soit au sein d’une assemblée Crépusculaire pour les dossiers les plus complexes. Tout en gardant à l'esprit, que, parfois, il ne s'agira que de présenter nos préconisations au Concordat afin de nous ne pas nous suppléer aux organes politiques actuels. » Tout ceci était complexe. Parvenir à rendre le Crépuscule plus factuel, plus opérationnel, plus décisionnel, tout en n'oubliant pas que la cour invisible d’Evanor avait la vocation première de conseiller et d’aviser, pas de décider. Une équation qu’il faudrait résoudre sans froisser les dirigeants des cours et surtout, sans s’avancer dans une mécanique lente et difficile qui ferait que renforcer le désamour des croyants envers le Culte. Marjolaine décida de se rasseoir respectueusement.

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les fils du destin

évènement — février 838

Remise à sa place par la Prêtresse Mère dans sa tentative de bien faire, Hopassë avala sa colère avec difficulté. Elle était peut-être la cheffe de cet ordre, mais elle se tenait à cette place depuis peu, il ne faudrait pas qu’elle l’oublie. Hopassë, elle, ne l’oublierait pas. Elle dissipa un rictus moqueur lorsque la Prêtresse des Murmures glissa sa petite pique à l’encontre de certaines… Il était vrai que les fureurs féminines de quelques prêtresses faisaient les choux gras des feuillets ragoteurs et composaient les bruits de couloir les plus croustillants. Visiblement, cette petite réflexion ne plut pas à la Printanière. Elle renvoya coup pour coup. Un enfantillage qui n’avait pas de sens ici. Hopassë écouta tout de même les mots de la née-Valois. Tout le monde avait le droit à la parole ici, elles étaient toutes égales en dépit de leurs pouvoirs et de leurs fonctions. Elles devaient parler, mais toujours dans l'intérêt du Crépuscule. Du moins, c’était ce que Hopassë pensait. Elle hocha positivement de la tête au discours de l’Implacable. Elles étaient toutes deux plutôt en phase. Il n’y avait pas de doute là-dessus. Protéger ce qui devait l’être. Conserver l’institution. Assurer la pérennité de leurs traditions. Le Culte n’avait pas vocation à changer avec le monde. Il devait être le repère, l’intemporalité, le mystique, le rêve, l’espoir. Visiblement, l’Immaculée avait décidé d’être pragmatique, conciliante. Une attitude que Hopassë ne lui connaissait pas. La Blanche était toujours froide, distante, imperturbable, intouchable. Égale à elle-même. Prenant sa suite, Hopassë n’avait pas grand-chose à ajouter concernant ces propositions de fonctionnement… Néanmoins, elle tenait à être celle, en bonne Prêtresse Erudite, en bonne gardienne des savoirs et donc de l’Histoire, qui rappelait leur place à celles qui allaient trop au-devant de leurs missions.

« Il est primordial de garder à l’esprit que notre mission n’est pas de nous substituer aux Suprêmes. L’incident de Beltane était une tragédie, mais une tragédie aux motivations politiques… Comme l’a si justement rappelé l’Implacable. Également, puisque les événements de la Tour de la Coupe n’ont pas été revendiqués, et que les investigations sont en cours, je parle sous le contrôle de notre Prêtresse Mère, il n’a pas été démontré que le Crépuscule était directement visé. Nous n’étions peut-être qu’un moyen. Auquel cas, Soeur Han, pourriez-vous préciser le fond de votre pensée sur cette ambition sous-jacente ? » Arquant un sourcil, Hopassë continua. « Ce que cette attaque a cependant mis en évidence, c’est notre incapacité à nous défendre lorsque nous sommes prise pour cible… Ces impies n’auraient pas dû pénétrer dans la Tour, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je crois que ce qui est à souligner, c’est l’échec du Printemps à veiller à la sécurité de l’Ajah verte, et ce faisant, sujet insidieux, la possible incapacité des cours à protéger le Crépuscule. Aussi, la question que je soulève n'est autre que celle-ci : N’aurions-nous pas raison de prendre en main notre propre défense, et la réflexion me mène directement à penser à vous… Écarlate. Vos initiés et initiées ne trouveraient-ils pas une plus grande utilité en assurant la protection des Tours et des Temples quand on sait que celle du Mur et des Mers dépend majoritairement des Suprêmes ? » Force était de constater que l’Ajah Rouge ne pouvait être partout. Cours, mur, mers. Il faudrait choisir, et Hopassë avait déjà fait son choix. Elle prit la décision de reprendre sa place et de laisser la parole à la suivante.

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Les fils du destin

L’Immaculée se lève pour prendre la parole à son tour et Kai hoche la tête poliment dans sa direction alors qu’elle abonde dans son sens concernant l’ouverture des portes des tours. Bien qu’elle comprenne la pensée d’Azalée concernant les airs inaccessibles de certaines sphères du Crépuscule, l’Implacable ne peut s’empêcher de songer que le Crépuscule doit d’abord et avant tout servir la Mère. Les Suprêmes servent le peuple. Les Suprêmes entendent les doléances de la population. Les Hautes Prêtresses les entendaient lors des réunions mensuelles du Concordat et relayaient ce qui était utile à leurs ajah. L’idée de voir des badauds défiler dans la Tour du Pendule pour se plaindre des proches qu’on leur a arraché fait naître un frisson de dégoût sur son échine. Elle a bien d’autres chats à fouetter.

Elle écoute ensuite attentivement l’intervention de l’Érudite avant de se lever à son tour, reprenant la parole d’un ton posé. « Si je puis me le permettre, nos sœurs de l’ajah rouge sont intervenues pour chasser les intrus de la Tour de la Coupe. Si elles n’avaient pas fait irruption lorsque l’alarme a été sonnée, deux d’entre eux auraient sans doute mis la main sur la Coupe… ce qui aurait eu des conséquences désastreuses comme toutes peuvent imaginer. Kai laisse son regard courir sur le visage de ses sœurs. Comme notre Soeur Érudite, je crois qu’une révision des devoirs de certaines ajahs est nécessaire. Cela nous permettrait d’assurer une meilleure protection autour de nos tours et des reliques de la Mère. Elle serra les dents avant d’ajouter : J’aimerais rappeler à toutes que peu importe le sang qui coule dans nos veines et le nom que nous portons, nous avons juré allégeance à la Mère. Les Suprêmes règnent sur le peuple. Le Crépuscule veille pour porter conseil aux Suprêmes et pour s’assurer que le pouvoir ne gangrène pas l’esprit de ceux et celles qui règnent. »

Même si elle a vu le jour dans une famille comtale de la Cour de l’Aube, il y a bien longtemps que Kai a renié les siens. C’est à la justice qu’elle prête son existence. Si la plupart des Hautes Prêtresses à la tête des ajah semblaient dévouées à leurs rôles et leurs ordres respectifs, elle craignait que celles qui veillaient auprès des Suprêmes n’oublient leurs voeux…

« Quant au fond de ma pensée, je crois que nous devrions nous questionner sur les raisons qui ont poussé ces vauriens à vouloir voler la Coupe plutôt qu’une autre relique, déclare-t-elle d’une voix posée. Sans la Coupe, les prochaines générations de faes sont mises à mal. Il me semble évident que les personnes responsables de cet affront doivent être hybrides ou illyriennes… Peut-être que la Prêtresse des Murmures pourra corroborer mes dires… la Générale Ash’han a eu une audience avec la Suprême de l’Aube l’été dernier, presque au même moment où elle a quitté son rôle, ce qui me laisse croire qu’elle a appris la vérité sur ses origines. Il se murmure qu’elle cherche des alliés, des sympathisants à la cause des divergents, et je ne sais pas jusqu’où elle est prête à aller pour faire valoir ses idéologies. Si les Suprêmes de l’Aube et de l’Automne penchent en sa faveur, nous pourrions avoir à faire face à bien des tumultes dans les mois à venir… »

Elle se rassit de nouveau, attendant la réponse de ses sœurs avec le cœur battant à la chamade.

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Février 838 avec les Prêtresses ∙ code par alcara

les fils du destin

évènement — février 838

Se redressant à la suite de l'intervention de Kai. Il était important pour Hopassë que ses propos ne soient ni déformés, ni sur-interprétés, en bonne Érudite qu’elle était. « Je tiens à réaffirmer le fait que je ne cherche pas à accabler notre Sœur Écarlate, et que mes paroles n’ont pas vocation à jeter l'opprobre sur l’Ajah Rouge. » Son regard soutenait celui de sa sœur Grise. Elles étaient du même côté, Hopassë le savait, tout comme nombre des maîtresses des Ajah… Il était plutôt évident que leur caractère spirituel et leur retenue face à la marche du monde avait accru leur volonté de sauver l’ordre. Il ne semblait pas nécessairement en être de même pour celles des Temples. Notamment par leur proximité avec leurs Suprêmes. Deux devoirs se faisaient face, et se mêlaient parfois, trop étroitement. « Il ne s’agit pas d’affliger quiconque autour de cette table. Personne n’aurait dû pénétrer dans la Tour de la Coupe. Réussir in extremis à entraver le vol de notre relique sacrée ne doit pas faire oublier que tout ceci n’aurait jamais dû se produire. Ces voleurs auraient dû être arrêtés par les Protecteurs au seuil de la Tour. Stoppés à tout prix, et non libres de leurs mouvements comme ils le sont actuellement. Empêcher le pire n’est pas synonyme du mieux. Il faut faire face à nos défaillances pour rectifier le tir et prévenir tout autre acte du même acabit. »

La voix d’Hopassë s’éteignit. Observatrice, elle tenta de prendre le pouls des remarques qu’elle faisait et surtout, d’anticiper la future réaction de sa sœur ainsi mise sous le coup des projecteurs. L'Écarlate n’était pas connue pour son caractère facile. Elle était la plus expérimentée de l’audience, la plus ancienne aussi. De quoi mettre en doute ses capacités, et faire vaciller son autorité. Une chose qui ne devait, bien entendu, pas arriver. « Je crois que nous viendrons plus tardivement à la cause divergente. Néanmoins, ce que vous insinuez est préjudiciable. Il s’agirait de la part des Suprêmes de l’Aube et de l'Automne d’engager une discussion avec le Crépuscule avant de prendre une quelconque position à ce sujet… Ils savent que la condition divergente tombe sous le coup de votre autorité, Sœur Implacable, et de celle de l’Ajah Grise. Un tel manquement ne pourrait être que considéré que comme une tentative de sabordage de la part du Suprême Monteserre et de la Suprême Dugu. » Hopassë prit la décision de clore son intervention pour laisser ses autres sœurs prendre la parole. « Il serait intéressant que Murmure puisse livrer ici les éventuelles informations qu’elle aurait réussi à entendre concernant l’attaque de la Tour. Ces dernières corroboreraient ou non, l’implication de groupuscules hybrides ou divergents, et le cas échéant, un potentiel soutien d’une cour ou d’une autre. Sans compter que cela permettra d’étayer l’enquête en cours, menée par le Suprême Valois. Sœur Printemps, auriez-vous des nouvelles à ce sujet ? » Hopassë se rassit. La Printanière était silencieuse depuis trop longtemps. Un signe qui ne pouvait que signifier qu’une chose : elle serrait les dents. Quant à Wessely… Viendrait-elle à la rescousse de son Suprême ? Il restait cela à constater, et beaucoup plus à interpréter des paroles qu’elle allait prononcer.

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évènement — février 838 — Pnjisation Prêtresse Ecarlate

Déjà les hostilités débutaient, l'écarlate demeurait silencieuse, son regard sévère détaillant chacune des réactions. Elle était, en comparaison à ses collègues, calme et implacable. Aussi raide qu'un rocher face à la tempête, la Prêtresse écarlate ne mouftait pas mais si l'on y voyait de plus près, un rictus satisfait s'esquissait quand la Prêtresse des Murmures évoqua la vie sexuelle d'Azalée Valois qui ne manqua pas d'y répondre aussitôt, se levant en première. Celle-ci lança le premier sujet de cette joute verbale : inutile de dire que toutes ces femmes n'étaient pas là pour sympathiser, c'était une vraie bataille qui avait lieu autour de la table. C'était les derniers événements en date qui étaient débattus en premier. L'attentat de Beltane, la tentative de vol de la Coupe. Tant d'actes rebelles qui hérissaient le poil de l'écarlate qui cherchait les coupables de son âme vengeresse.

Toutes prenaient la parole, avant que ce ne soit le tour de Han Kai, suivie de Hopassë, une joute verbale que l'écarlate suivait de près. De toute évidence, personne n'était là pour accabler quiconque mais celles-ci ne se gênaient pas pour parler en son nom. Elle savait pertinemment ce qui s'était déroulé ce jour-là, ayant eu des rapports directs des protecteurs et durasts présents sur les lieux. Sans leurs interventions, la Coupe ne serait plus là à l'heure qu'il est. Elle hocha la tête aux dires de sa Soeur, L'implacable qui soulignait cela. Puis à son tour, elle se leva, ayant volontairement laissé un peu de silence. "En plusieurs décennies, jamais je n'ai vu une telle défiance à l'égard du Crépuscule, je ne peux que vous donner raison. Cependant, n'oublions pas que le Crépuscule sert la Mère, que nous sommes supérieures à la société, nous avons des droits et des devoirs. Ce ne sont pas la mise en place de doléances qui règleront la situation mes chers soeurs. Cela est une preuve que nous avons peur, que nous faiblissons." Dit-elle en fixant Azalée Valois de son visage de marbre. Puis, elle s'en détourna aussitôt. "Je peux confirmer qu'une partie des coupables sont des ailés dont un était un fae que nous avons blessé, je laisserais Murmure en dire davantage sur ces trouble-fêtes. Sans l'intervention de mes protectrices et protecteurs, la Coupe ne serait plus là, en effet. Il y a eu un manquement criant de sécurité de la part des forces printanières. Le Suprême doit impérativement veiller à ce qu'une telle débâcle ne se reproduise plus." Elle demeurait debout, droite, sévère, impénétrable. "Erudite, votre idée est judicieuse, mais mes initiés ne peuvent être partout. Cependant, je propose que nous déployons les forces habituellement en mer pour la surveillance des tours et des temples. La surveillance maritime se doit d'être gérée par les Cours respectives, à eux de prendre leurs responsabilités et à nous de défendre ce qui nous appartient.." Et surtout mener une répression sanglante envers ceux qui osaient s'en prendre au Crépuscule. Finalement, son regard se posa sur Han Kai qui avait évoqué la cause des divergents. "Si ces informations se confirment, cela signifie que les Suprêmes de l'Aube et de l'Automne conspirent contre le Crépuscule, il ne tient qu'à nous de faire cesser cela : tous ceux qui sont en faveurs de cette cause sont des traitres. Face à de telles dérives, il nous faut frapper fort, sans hésiter mais nous aurons le temps de l'évoquer plus tard. Soeur du Printemps, qu'en est-il de l'enquête de Votre Suprême ?" Son regard se faisait perçant, croisant celui d'Hopassë tandis qu'elle se rasseyait, toujours avec calme.

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stopped my heart

I’ve Been Lost In Your Eyes All Afternoon. The More I Drift The Closer I Get To You

les fils du destin

évènement — février 838

Breena demeura silencieuse durant une partie des débats, toisant la soeur aux murmures avec un sourire en coin presque provocateur. Il était évident que la pique était dirigée contre un groupe mais contre toute attente, Azalée sembla y répondre, lui tirant une oeillade surprise avant que le débat de s'enflamme. Le sujet était le plus généraliste, le moins personnel et pourtant, chacune y allait de son commentaire, se répondant comme des oisillons en colère se battant pour une bouchée de vers de terre. Elle aurait trouvé cela drôle si le nom de Cesare n'était pas entré dans la discussion. Une attaque subtile qui le désignait directement, au contraire des sous-entendu équivoque qui visaient Ambroise sans jamais le nommer. Breena fronça alors les sourcils, son mécontentement grondant silencieusement tandis que la discussion s'éloignait des faits pour entrer sur le terrain glissant qui concernait Rym Ash'han et sa mémoire retrouvée. Les divergents. C'était le sujet qu'elle ne désirait pas voir arriver trop tôt et ses sales teignes l'amenait directement sans ménagement. Pire, ce n'était pas tant l'ancienne générale de l'Automne qui était visé que le Suprême directement : des accusations impensables qui le rendait soudainement responsable de tous les maux du monde. « Je crains de ne guère apprécier vos sous-entendus sur mon Suprême, mes soeurs. » siffla l'automnale avec mauvaise humeur. Contrairement à l'emportement de sa consoeur printanière, Breena n'avait nullement l'intention d'entrée dans l'émotivité à outrance et dans l'attaque directe : face à des serpents il ne servait à rien d'agir frontalement et elles se trouvaient toutes dans un nid de vipères. « Il me semble là que nous nous éloignons du sujet principal de cette réunion ? A moins que mon Suprême ne soit l'objet de toutes vos pensées ? » dit-elle d'un ton provoquant qui suggérait que le physique plus qu'avenant de son Suprême, surtout lorsqu'il ne faisait pas sa mine renfrogné comme c'était le cas la plupart du temps, était la raison de sa mention soudaine dans la conversation. Cesare était le plus vieux, le plus ancien et le plus expérimenté membre du Concordat : au milieu de tous ces Suprêmes à peine sorti du Chaudron, il apparaissait comme une voix raisonnable quoi que la Déesse ne lui eut encore confié la Couronne ultime. « Sommes nous devenues si faibles que nous tremblons sur une simple hypothèse ? Que nous parlons de répression avant même d'entendre le propos ? Otez moi d'un doute, j'ignorais que nous étions juges et bourreaux qui plus est sur de choses qui n'ont même jamais existé ... » Car pour l'heure, tout n'était que soupçon, supposition, hypothèse sans fondement. Breena savait combien la cause des divergents était devenue, aussi rapidement que brusquement, devenu un sujet de réflexion des plus importants pour le seigneurs des terres occidentales mais elle espérait encore que cet intérêt inattendu disparaitrait aussi vite qu'il était apparu tandis que la générale acterait son éloignement de manière durable. C'était une passade, tentait-elle de se rassurer, une réaction puéril comme un adolescent en plein chagrin d'amour, aussi difficile fut-il pour elle d'imaginer Cesare adolescent, Cesare chagriné ou Cesare amoureux. Pour l'heure, elle devait juste temporiser le temps qu'il retrouve ses esprits et cesse de jeter de l'huile sur les braises d'un crépuscule qui cherchait un coupable aux terribles évènements qui l'ébranlaient ces dernières années. Car si la cause pouvait paraitre noble, quand on oubliait qu'il avait forcé ses divergents à se battre les uns contre les autres pour leur survie, elle intervenait au pire moment possible pour être entendue.

Cependant, maintenant qu'elle avait pris la parole, elle ne comptait pas la rendre si facilement. Elles étaient toutes là, auréolées de leur titre de Prêtresses de Tours, donnant des leçons sur le monde alors même qu'elles ne le voyaient jamais. Il était facile de s'en prendre aux Suprêmes, de diminuer l'importance des conséquences des récents évènements sur le peuple lorsqu'on ne les voyaient jamais. Ce n'était pas la Murmures qui allait espionner dans les villes les plus reculés du monde, ni même l'Erudite qui devait enseigner aux noble comme au peuple. Et ce n'était pas l'Ecarlate qui devait assister aux conseils de l'Automne, observer la région être amputée d'un membre éminent de l'armée ou entendre les paroles obscures et mystérieuses de certains automnaux s'éloignant des préceptes de la Mère. « Peut être serait-il temps de descendre de vos tours mesdames. Le monde réel n'est pas qu'une poignée d'illyriens en colère capturés dans une montagne ou quelques esprits échaudés jouant à se faire peur en entrant par effraction à Mairil. » Comment la Prêtresse-Mère pouvait-elle être conseillée par ce genre de personne ? Par ces femmes qui s'étaient tant habituée au faste de la Tour du Chaudron, aux hautes instances du Crépuscule qu'elles en oubliaient ceux qui se trouvaient à la base. Il était facile de refuser des évolutions, lorsque l'on comptait parmi les privilégiés du système. « Il y a des messages qui vont bien au delà de ce que vous acceptez d'entendre, des revendications qui ne se limitent pas qu'au système en place : nous autres, prêtresses des saisons et des astres, siégeons dans les conseils des Suprêmes, nous avons notre part de responsabilité dans ce qui arrive et dans la distance que vous nous suggérez de garder face aux besoins du peuple. Ce n'est peut être pas votre réalité, mais c'est la notre. » Car pour toutes les prêtresses de temple, le recul suggéré n'était tout simplement pas possible. C'était elles qui recevaient la souffrances des uns et des autres, elles qui étaient questionnés par les Suprêmes sur ce même malaise, elles qui étaient le relai entre ce Concile, la déesse, et le peuple. Tapotant de ses ongles sur la table, Breena se trouvait enflammé par sa colère, par l'injustice que les discours de ces vieilles pies faisait naitre en elle. Ce n'était pas qu'une histoire de progressisme ou de conservatisme, c'était le simple fait d'être à l'écoute du monde et de grandir avec lui. « Je vous rappelle que Beltane n'est pas une fête mondaine organisée par Ambroise Valois mais bien une soirée sacrée qui était censée être sous la protection de notre ordre. Tout comme il n'appartenait qu'à nous de nous assurer de la sécurité de nos tours. » Alors, seulement, elle se tourna vers l'Ecarlate dont la mine, toujours si austère, si stricte, si ... Antipathique toisait l'assemblée comme si elle détenait la vérité absolue. « Dites moi, Ecarlate, vous qui êtes si prompte à pointer du doigt la défaillance des forces printanières, j'espère que c'est parce que vous reconnaissez le propre manquement des protecteurs à leur devoir ce soir-là ? » Elle adopta un visage faussement interrogatif, presque innocent. C'était dans sa nature de surjouer les choses, d'acter ainsi le ridicule de la situation. « Ou peut être ai-je mal compris ? Azalée, qu'en penses-tu ? Il me semblait pourtant entendre quelqu'un se gausser du petit miracle d'avoir permit à la Coupe de rester à sa juste place. Ne serait-il pas extrêmement déplacé de critiquer l'action d'un autre groupuscule armée lorsque l'on est pas soit même irréprochable ? » Elle se tourna alors vers la blonde, demandant son opinion de la plus polie des manières là où, depuis le début, tout n'était qu'attaque gratuite et recherche d'un coupable tout désigné. « D'ailleurs, le temple et la tour ne sont-ils pas sous la juridiction pleine et entière du Crépuscule ? Il est donc normal que les protecteurs de l'ajah rouge aient la préséance en matière de protection des lieux, non ? » Il était temps pour chacune d'assumer sa part de responsabilité. Les ressources étaient manquantes ce soir là, Breena le savait bien : son propre temple n'était que peu protéger lors du soir du Rituel de Régence, tout comme il l'était pour Beltane ou Calanmai. Cela exposait un problème que toutes évitaient également depuis le début : le nombre de recrues qui n'augmentait pas voir, oserait-elle le dire, diminuait même. Quelle appétence offrait une vie de sacrifice lorsque l'on n'était même plus respecté pour cela ? S'il y avait eut plus de protecteur, les intrus auraient été repérés plus vite, les choses auraient été différentes. Mais il était bien plus facile de désigner l'armée printanière comme responsable de la débacle ... Puisse sa tour s'écrouler sur sa face de vieille fouine, songea l'automnale avec rancoeur.

Résumé:

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┗ the fire priestess ┛

I'M SCARED OF THE LOVE I HAVE FOR YOU. BECAUSE I KNOW IT WILL RUIN ME. AND I ALSO KNOW, I WILL LET IT.

les fils du destin

évènement — février 838

Retenant ses lèvres de se tordre d’agacement, Marjolaine serra ses mains dissimulées sous la table. Toutes ces discussions étaient d’une puérilité. Était-il certain que cela soit des adultes qui se tiennent ici, autour de cette table ? Chercher un coupable à tout prix, chercher un mouton noir à abattre… Marjolaine se contenait, respectant cette impassibilité qu’on lui connaissait, mais l’énervement débutait tout doucement à monter. Elles étaient là pour trouver des solutions pas pour se battre comme des chiffonnières. « Je crois que Prêtresse Breena est dans le vrai, en partie. » Débuta Marjolaine à sa suite. « Nous ne sommes pas toutes réunies ce jour pour débattre de l’échec d’une Prêtresse ou de celle d’un Suprême. Nous sommes ici pour tirer des conséquences des événements de la Coupe, et, plus largement, de la crise qui touche le Crépuscule, et notamment celle autour notre représentativité. Nous devons tirer les conclusions de nos manquements, et le Concordat se chargera des fautes des Suprêmes, si tant est qu’il y en ai eu. » Le regard de Marjolaine se porta sur sa sœur enflammée, qui, de coutume, se tenait plutôt comme une observatrice que comme une intervenante… Elle était finalement à l’image de ses dons, un flambeau au milieu d’une pièce. Il était à souhaiter qu’elle ne se transforme pas en torche incandescente. « Nous perdre dans l’analyse d’hypothétiques complots est complètement contre productif et nous éloigne du sujet premier. » Marjolaine était sèche sans être agressive. Sa voix ne tremblait pas. Son ton était calme, mais ses propos tranchants. Il était temps de réfléchir collectivement plutôt que de se chamailler comme des enfants gâtés. « Je crois, Soeur Automne, que vous vous oubliez. » Son ton venait de se durcir. « Vous semblez avoir une bien piètre image de nos fonctions, et ce, il me semble, au motif que nous ne sommes pas sur le terrain… Je crois que vous me connaissez assez, maintenant, pour savoir que je n’apprécie guère donner des leçons. Pourtant. Je tiens à vous rappeler qu’en dépit du fait que nous ne, pour reprendre vos mots, “ne descendons pas de nos tours”, sommes partout autour de vous. La Prêtresse Oracle dans l’instruction que vous avez reçue, la Nourricière pour sa vocation à veiller celles qui accompagnent les mères dans la grande aventure de donner la vie… Moi-même pour ma qualité à veiller à l’émergence des dons magiques, sans lesquels vous ne vaudriez guère plus qu’un humain. » Marjolaine marqua une pause, le regard toujours planté dans les yeux incendiaires de Breena. Une prêtresse, qui, à défaut d’être considérée comme une amie, était appréciée par Marjolaine, eut égard au reste de l’assemblée en présence. « Ignorer notre rôle au quotidien ne vous donne pas le droit de mépriser nos prérogatives. Tout comme vos fonctions différentes des nôtres ne nous autorisent pas à vous dédaigner. Notre force réside dans notre complémentarité, et s’il est vrai que des choses doivent changer… Abattre le Temple pour le rebâtir ne me semble pas être l’idée la plus équilibrée. »

Quittant du regard Breena, Marjolaine balaya l’assemblée. « Je réitère mes propositions concernant le recueil des doléances par les Prêtresses des Temples. Et plus amplement, que les missions qui échoient au Crépuscule ne soient plus déléguées, mais pleinement incarnées. Protection des lieux de culte et de pouvoir, organisation et sécurisation des cérémonies religieuses… Revenir aux fondamentaux, au factuel, pour réaffirmer notre présence et ainsi, améliorer notre représentativité et donc, notre légitimité aux affaires religieuses. » Marjolaine décida, néanmoins, de se tourner vers sa sœur rouge, avant de conclure. « Il me semble que le sujet de la sécurité des Temples et des Tours a été amorcé. Écarlate, avez concédé à réorienter vos troupes maritimes vers nos édifices… Or, pardonnez-moi, je ne comprends pas la retenue dont vous semblez faire preuve à l’égard des Protecteurs déployés sur le Mur. Il y aurait-il une prévalence, qui me serait inconnue, quant à assurer la protection du Mur et non celle des Mers ? Une distinction qui ferait, qu’à vos yeux, les Mers puissent être gérées par les Suprêmes et le Mur… Non. » Le visage indéchiffrable de Marjolaine se tourna vers celui, austère, de sa consœur avant de reprendre sa place assise. À nouveau spectatrice. Jusqu’à la prochaine joute.

Résumé:

les fils du destin

événement — février 838

Elle peut déjà sentir une migraine pointer le bout de son nez et attaquer ses tempes avec la férocité d'un lumikoïre enragé.

Le débat part loin. Très loin. Trop loin, et toute son attitude change radicalement dès que les capacités d'Ambroise en qualité de Suprême sont questionnées. Le dos d'Azalée se raidit, son expression s'obscurcit d'une fureur mal contrôlée, et sa voix dégouline d'une froideur qui serait plus à l'aise sur les terres de l'Hiver que dans la bouche d'une Printanière, mais bien des gens oublient qu'elle a beau être la benjamine de Garance Valois, elle est tout autant la fille d'Illana Asgeir. « Vous allez me faire le plaisir de garder le nom de mon frère hors de vos bouches, » elle siffle, avec le venin d'une vipère en colère. « Cette quasi-catastrophe est de notre faute, aucunement de la sienne. Comme vous avez le plaisir de le rappeler, les affaires du Crépuscule ne concernent que le Crépuscule, n'est-ce pas ? » Le regard qu'elle renvoie à l'Ecarlate aurait pu l'enflammer sur place si elle avait les pouvoirs de l'Automne, mais elle finit par se rencogner dans son fauteuil, la mâchoire serrée dans une expression butée désagréable sur le visage.

Et il vaut mieux qu'elle se taise, parce que la façon dont Breena démonte leurs consœurs est bien trop belle pour intervenir — et ce même si elle se fend d'une expression profondément confuse et vaguement agacée quand l'attention revient vers elle au sujet de l'enquête en cours. « Vous vous fichez de moi ou quoi ? C'est vous qui insistez que les affaires du Crépuscule soient gérées par le Crépuscule et maintenant vous insistez pour qu'Ambroise mène l'enquête ? Il faudrait savoir ce que vous voulez, Ecarlate ! » Le son qu'elle pousse ensuite est parfaitement moqueur, et parfaitement effronté, mais elle ne s'attardera pas sur ce sujet.

A moins qu'on attaque encore son Suprême, mais le blâme semble plutôt se porter sur Monteserre et Wanyin — le nom de la Suprême de l'Aube, quand il est évoqué, lui arrache un froncement de sourcils. L'aubéenne est une amie, et bien qu'elle s'était dit qu'elle n'interviendrait pas dans la superbe tirade de Breena... sa langue claque, et elle rejette les accusations d'un geste désinvolte de la main. « La Suprême Dugu est quelqu'un de profondément intègre. Pour la connaître personnellement, hors des instances politiques et religieuses, je doute fortement qu'elle ait une quelconque implication dans toute cette histoire. Honnêtement, Ecarlate, vous vous oubliez, à faire ainsi des accusations sans aucun fondement. » Clairement, Azalée a une dent contre elle aujourd'hui.

Mais sa consœur Ecarlate a toujours été particulièrement têtue et fermée au changement, et elles n'ont jamais su s'entendre.

Le discours de Marjolaine, aussi joli soit-il, lui fait volontiers lever les yeux au ciel et ne fait que la conforter dans l'idée que les prêtresses des ajah sont complètement déconnectées de la réalité. « Marjolaine, sans vouloir vous manquer de respect, ce n'est pas à nous qu'il faut dire ça. Et à quoi serviront vos jolies tours et vos fonctions, le jour où le peuple sera tellement méfiant du Crépuscule que plus personne ne voudra nous écouter, et encore moins nous rejoindre ? Je pense que notre sœur Oracle pourra le confirmer, mais de moins en moins de gens souhaitent prendre leurs vœux. Et honnêtement, je ne peux pas les blâmer. » Elle ne s'embête même plus à se lever pour prendre la parole, préfère rester assise, la joue au creux d'une main, un air profondément ennuyé sur le visage, sa main libre qui s'agite dans les airs pour appuyer certains de ses mots.

Ceci étant dit... Son pouce frotte à l'anneau de bois qui orne son annulaire gauche dans un réflexe nerveux dont elle n'arrive pas à se débarrasser, avant que finalement son attention ne se braque sur la Prêtresse Mère, bien trop silencieuse à son goût. « Sinon, pour en revenir à l'enquête en cours... Mère, il me semble que le Suprême Valois vous a adressé une missive pour requérir l'aide du Crépuscule, justement. » Sa tête se penche sur le côté, et le sourire qu'elle lui offre est tout sauf chaleureux. « Je crois qu'il attend toujours une réponse. Si vous le souhaitez, je pourrai lui offrir oralement, après cette petite réunion ma foi fort sympathique. »

résumé:

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bullshit i feed myself

i guess i got what i wanted, i never knew what i needed — leave it up to me to fuck it up without a good reason.

les fils du destin

évènement — février 838 — Pnjisation Prêtresse Ecarlate

L'Ecarlate se doutait que sa prise de position ne ferait pas l'unanimité. Mais voir les prêtresses de l'automne puis du printemps réagir sous le coup de l'émotion. Si l'on n'y regardait de plus près, leurs regards noirs la faisaient sourire, sourire provocateur. C'était exactement ce qu'elle voulait : les faire sortir de leurs gonds. Elles n'étaient maîtresses de rien, pas même de leurs émotions. Elles y étaient totalement prisonnières. Alors qu'Azalée cessa enfin de parler - une délivrance elle devait l'avouer, l'Ecarlate reprenait la parole, le visage aussi froid et impassible. Oh elle ne tremblait pas, jamais. Ce n'était sûrement pas des jouvencelles qui allaient la faire trembler. Elle gérait l'Ajah Rouge depuis des années, voire des décennies, ce n'étaient pas des arrivistes qui l'effrayaient, au contraire. "Il semble que les Prêtresses de l'Automne et du Printemps ne soient guère maîtres de leurs émotions au vu du peu de leur emportement respectif, je vous prierais de nous parler calmement et avec tempérance mesdames, nous ne sommes pas dans une basse-cour. Je ne peux qu'abonder dans le sens de la Prêtresse Immaculée, nous sentons une forte méprise à l'égard de nos fonctions. Certes, nous ne sommes pas au contact de la population, n'oubliez pas que nous sommes complémentaires. Parce que nous ne sommes pas sur le terrain vous donne le droit de nous juger comme vous le faites ? J'en doute fort, car si j'écoute vos mots, chère Prêtresse Valois, nos existences ne servent à rien ? Allons, vous savez comment le Crépuscule fonctionne et que nous avons toutes un rôle à jouer. A l'avenir, je vous conseille de mûrement réfléchir avant de prendre la parole." Sourire qui se voulait infantilisant, elle avait après tout le double de son âge, L'Ecarlate usait d'un ton condescendant mais froid et implacable. "Aux dernières nouvelles, la Coupe se trouve sur les terres du Printemps, n'est-ce pas ? Néanmoins vous avez raison, il ne tient qu'à nous de fournir une réponse à votre Suprême." Dit-elle d'un ton tout aussi calme que précédemment. L'Ecarlate voulait démontrer que contrairement à ses deux consoeurs, elle savait fait preuve de discernement.

Elle se tourna alors vers Marjolaine, le visage un peu moins dur et ouvert. "Le Mur est une zone sensible et les humains de l'autre côté pourraient profiter de notre absence pour agir, là où les mers sont moins dangereuses ou risquées, les Cours sont d'ailleurs équipées de flottes tout à fait à mêmes de se protéger. Selon moi, la surveillance maritime est une prérogative aux cours. Nous pourrons en discuter évidemment, je suis ouverte au débat si celui-ci est constructif." Hochement de tête, elle s'asseyait dans un geste fluide.

Résumé:

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stopped my heart

I’ve Been Lost In Your Eyes All Afternoon. The More I Drift The Closer I Get To You