Set your world on fire || Multiple

Set your world on fire

Fin Janvier 838  || @Hestia Kozlov  @DANA VOLYN @RYM ASH'HAN @Liv Erkatov || tw : incendie 

On ne se rend compte de l'importance d'une chose que lorsqu'on la perd, ça c'est ce qu'on dit, sauf qu'en réalité, Lazar savait très bien ce que représentait Hestia à ses yeux. Hestia c'était sa soeur chérie, son modèle même si elle était plus jeune. Hestia c'était une femme incroyablement forte, qui savait tout ce par quoi il était passé puisqu'elle l'avait vécu de la même manière. Ensemble ils avaient traversé tant d'épreuves et c'était Lazar qui l'avait constamment repoussée de peur de souffrir encore plus quand elle partirait, il avait cru se protéger et éviter de souffrir, il n'aurait pas pu se tromper plus. Voilà qu'elle est inerte dans ses bras, il ne songe même plus à ses mots, à ce qu'elle a dit avant de tomber, seule la terreur de la perdre alors le paralyse en entier. Il ne pense qu'à ça et jure que plus jamais il ne la repoussera. Hestia est trop importante à sa vie, Hestia est la seule encore présente. Il ne veut pas songer encore aux autres personnes de la famille Kozlov, seule elle compte.

C'est Dana qui débloque la situation, ce vide dans lequel Lazar s'est retrouvé embourbé s'éclaircie soudain. Dana est là, comme toujours. Même si elle aussi il l'a repoussée, elle a fait son chemin dans le coeur des deux Kozlov et elle a répondu à l'appel. Lazar verse une larme, de soulagement, ils ne sont pas seuls, pas vraiment. Il desserre son étreinte autour d'Hestia et écoute les mots rassurants. Puis il voit son regard et secoue la tête, lentement. Il ne veut pas prononcer ces mots, il ne veut pas dire à voix haute qu'ils sont les seuls rescapés et encore, c'est parce que lui n'était pas là. Pas vraiment. Il aurait dû être là. Sa gorge se noue une deuxième fois.

Et puis, soudain, la luminosité baisse, les flammes perdent de leur vigueur et la chaleur diminue d'un cran. Le contrôle des flammes n'appartient qu'à une partie de la population, c'est la magie de l'automne et Lazar n'en connait qu'une qui vit par ici. Rym est là. Il la cherche dans la foule, mais elle est facile à voir, tout le monde s'est éloigné d'elle - comme toujours, ils la craignent alors qu'elle sauve leur vie. Rym son amie, Rym qui l'aime malgré tout, Rym qui reste avec lui. Lazar était un idiot, complètement persuadé d'être abandonné de tous, alors qu'il avait des amis sur qui compter. Il verse de nouvelles larmes, heureusement elles peuvent être mal comprises et il n'a pas besoin de les expliquer, mais quand Rym pose une main sur son épaule, il manque de s'effondrer en pleurant. Mais Hestia est vivante, Hestia bouge, elle n'est pas restée longtemps dans les pommes et le soulagement qui le traverse manque de lui faire verser encore quelques larmes.

Quand elle s'éloigne pour vomir, Lazar a fait un mouvement vers elle, comme pour la retenir, comme pour la toucher, être sûre qu'elle restait là. Il a eu si peur aujourd'hui. Il a perdu son foyer, sa chambre qui était le dernière lien qu'il avait avec sa mère, ses trophées, ses bijoux, ses partitions, ses cadeaux qui faisaient de lui l'être qu'il était, aujourd'hui il va devoir tout reconstruire, seule une chose demeure inaccessible : la vie de son père. Les sentiments qui le traversent sont contradictoires, emmêlés, blessés et le perdent. Le soulagement qu'il ne souffre plus est présent, mais la colère qu'il n'ait rien fait depuis toutes ces années continue de peser sur ses épaules, sauf que les regrets ne mèneront à rien. C'est pour ça qu'il s'accroche de toutes ses forces à Hestia, elle est tangible, présente, il refuse de la lâcher, mais Rym a raison, il faut agir maintenant, oublier ce qui pèse sur vos épaules, les regrets, les remords, la peur, le doute, il faut se concentrer sur les petits pas à franchir.

Une femme arrive soudain, se mêlant à leur petit groupe et Lazar fronce les sourcils, il ne la connait pas, mais ses gestes sont évident. « Si vous pouvez la soigner, faites-le ! » ma supplie-t-il, la voix enrouée par l'émotion, les yeux brûlants de peur et d'espoir. Puis il se tourne vers Rym et murmure « Merci, merci d'être là, d'avoir réagi si vite, merci Rym » mince, les larmes coulent à nouveau, mais il ne peut s'empêcher de continuer, il s'est fait une promesse quand il a cru qu'Hestia mourrait dans ses bras, il doit aller jusqu'au bout. Il inspire et dit à Dana « Merci Dana, t'es là, t'es toujours là, je ne sais pas ce que nous ferions sans toi. » Au début, il pensait dire "on" ce pronom impersonnel, mais il a choisi le nous, incluant Hestia, parce qu'ils sont un nous maintenant.

Puis, le regard vibrant de colère il se tourne vers Hestia et lui lance. « Et toi ! Je t'interdis de mourir, tu m'entends ? Tu te soignes et tu reviens auprès de moi. » Il n'est pas ne position d'ordonner quoique ce soit, toujours à terre, toujours sale de cendres, sentant toujours cette épaisse odeur de fumée, mais il refuse de perdre quelqu'un d'autre aujourd'hui. Puis il répond enfin à la question d'Hestia. « On te soigne d'abord, puis on cherche un endroit où passer la nuit. On verra le reste plus tard. » Il y avait tous les contrats de Lazar dans cette maison, il n'a pas de bureau à l'extérieur, il gardait tout chez lui. Il y avait toute sa vie et il vient de perdre tant, et pourtant, il refuse d'y penser maintenant. Il leur faut s'éloigner, et fermer son coeur.