The truth is to always seek the truth

Beaucoup de changements bousculent le quotidien de Luciana, à commencer par son installation au sein d’Elysium. Sa place n’est pas à Arvandor qui se trouve être le siège de son Suprême de père, ni à Mercadal, demeure de son frère aîné. Aucun d’eux n’avait besoin d’elle et la jeune fae se sentait bien inutile auprès d’eux. Luciana n’en n’avait pas encore conscience, elle passait ses dernières années à voyager, s’instruire, s’enrichir des différentes coutumes et philosophies et s'entraîner aux arts du combat.

Si elle souhaite poursuivre ses voyages c’est désormais pour d’autres raisons, venir en aide aux nécessiteux, envers qui personne ne tend la main parce qu’ils ont des différences, parce qu’ils ne sont pas bien nés, Luciana compte se battre contre les discriminations d’Evanor. Et pour se faire correctement, elle a besoin d’aide, de s’entourer de personnes avec les mêmes convictions pour offrir un monde meilleur.

Outre ce grand changement qui causera sans doute beaucoup de révolte dans les esprits des plus traditionalistes, Luciana dévoue son temps libre auprès des Chevaucheurs. Un revirement inattendu d’elle-même, mais qui correspond bien à son état d’esprit actuel. Ayant découvert une vérité qui l’a bouleversé personnellement, elle présume que son paternel en possède bien d’autres qu’elle a l’intention de découvrir. Avoir du pouvoir ne donne pas le droit de jouer avec autrui, d’autant moins lorsque ça concerne sa propre famille.

Le plus étrange étant que c’est sa tante, divergente, qui lui a présenté la guilde. Leur rencontre est récente, et pourtant, c’est une évidence qu’elles s’entendent à merveille, sauf quand Esmeraldian la pousse à bout lors de leurs entraînements quotidiens. Et au sein de la guilde, un homme influent, un noble du Printemps qu’elle n’a connu qu’à travers les mondanités. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant qu’il se trouvait faire partie du Triumvirat. Mais c’est aussi le propriétaire d’un journal, ce qui a fortement intéressé Luciana qui lui a proposé l’exclusivité d’une interview pour promouvoir l’ouverture de son association.

“Elysium est une terre d’ouverture sociale, ils prônent l’acceptation de tous, mais dans les faits on est loin de cette ouverture d’esprit. Le jugement est partout, et la population trop encline à éloigner la différence plutôt qu’à l’accepter. Je souhaite offrir une meilleure qualité de vie, qu’ils puissent bénéficier des mêmes enseignements, de travail moins dégradant et des logements décents.”

Paraître dans le journal de l’Aurore est une opportunité inouïe et Obéron lui fait même l’honneur de l’interviewer en personne. Au cours de l’entretien Luciana paraît sûre d’elle et c’est en partie vrai, inspirée et convaincue par ses convictions, mais elle est aussi incroyablement impressionnée par la prestance de cet homme qui l’interroge avec rigueur et justesse. Il lui faut s’y habituer, à côtoyer les Grands de ce monde, son association a besoin de donateurs, elle aura besoin de convaincre le monde qu’ils sont tous dignes et égaux qu’importe leurs attributs de naissance.

“Nous nous focaliserons tout particulièrement sur la divergence, je pense qu’il faut cesser de les considérer comme des anormalités. Ce sont des êtres tels que nous, que la société met à part en leur retirant tout droit pour une question de pouvoir. Je sais bien que je vais m'attirer de nombreux ennemis, mais je pense que la Mère leur donne cette faculté pour une bonne raison.”