sun & storm || ft. kora

Sun & Storm

ft. @Kora Shomari | avril 805

Agit sans réfléchir, la discrétion avant tout, Athimbod se rue en silence vers l’imprudente qu’il défait de cette lame pas bien tranchante, mais qu’il la soupçonne capable de rendre redoutable. Il est vif, le divergent, ses dons estivaux transpirant dans chacun de ses gestes, jusqu’à la légèreté et la rapidité avec lesquelles il a traversé la pièce pour fondre sur l’ailée. Il la “gronde”, réprimande moqueuse qu’il lui adresse en agitant l’ouvre enveloppe entre leurs visages rapprochés, à portée de ce qu’il lui murmure.
Il ne le lui rendra pas, non, hoche négativement la tête à cette vaine requête alors que la belle le menace de nouveau, étirant plus encore ce sourire dont il ne semble jamais se départir. « J’aime bien quand tu m’appelles com’ça. » Quand elle lui montre une pointe d’intérêt malgré la colère qu’il peut lire dans son regard. C’est qu’il est habitué à l’initier, celle-là, et est passé maître dans l’art de faire enrager son prochain, plaisir qu’il a pris quelques heures plus tôt dans cette allée où elle l’a trouvé, et qu’il prolonge à présent avec elle. « Tu peux. Mais tu t'assaierais sur un sacré pactole. Et t’as pas l’air de pouvoir te l’permettre. » Clin d’oeil adressé comme une dernière provocation, il la rappelle à l’ordre puis plaque la lame froide sur ces lèvres qu’il effleure du regard, se demandant brièvement ce qu’elles pourraient bien goûter. Et se dégage enfin.

La lame rejoint la poche arrière de son pantalon tandis qu’il la laisse lui pétrir les joues, regard amusé braqué dans ses noires pupilles. « C’est c’que j’serais encore en train d’essayer d’faire si madame n’avait pas des envies meurtrières. » Dextre tapote la joue de cette femmes aux sombres envies qui ne semblent pas l’apeurer pour autant. Parce qu’elles ont été son quotidien des années durant, celles des siens, puis les siennes enfin, envers ce frère aîné mort de ses propres mains. Le fae a tué, trop de fois pour se permettre d’encore compter, par avidité, par loyauté envers cette famille qui le dénigrait. Par nécessité, enfin, lorsque l’heure fut venue de gagner sa liberté. Ses mains sont rouges de son propre sans de celui des Vitalba qui court toujours dans ses veines, celui que l’on cherche à venger en le traquant dans tout Evanor, le poussant à toujours plus de discrétion. Alors, ce soir, pas de mort, non. Ce pauvre bougre de concierge ne fait que son boulot, aussi ingrat soit-il, et est bien loin de mériter le même sort sinistre que toute cette vermine que le fae a vue s’éteindre de son propre fait. Sans doute ce dernier le mériterait-il, lui aussi.

Une claque venue de nulle part, sur un séant fort ravi. Athimbod sourit de plus belle lorsque ses joues endolories lui sont rendues, luttant contre cette envie de lui rendre la pareille qui le démange. Le coffre d’abord. Se retourne alors, sa main claquant à son tour contre son propre fessier. « Tsssk, ‘faut l’mériter ça, ma belle. » et s’en retourne vers le coffre dont il retrouve le cliquetis.

Il la garde à l'œil, de loin, s’assure qu’elle ne trouve rien d’autre qui puisse étrangler, planter, trancher, éventrer ou égorger le malheureux vieux qui déambule dans les couloirs. Et elle se tient plutôt bien, l’ailée, dans une frustration notable qui fait sourire celui qui la remarque, dans une tension si plaisante à observer que le fae prend certainement plus de temps qu’il n’en faut pour déverrouiller le système mécanique qui ne lui résistera plus bien longtemps.
Et puis il la voit s’agiter, celle qui s’ennuyait, pressent qu’elle a capté quelque chose dans ce sombre couloir. Athimbod suspend ses gestes et sa respiration, sa concentration poussée à l’extrême dans les derniers instants alors que l’ailée le presse. « T’as vraiment l’air de vouloir m’la donner c’te danse, hein ? »  Mais le temps lui manque, les pas lourds du vieux claudiquant se rapprochent. C’est plus le moment. Bod referme le tableau par-dessus le coffre dont il s’occupera plus tard, balance rapidement le drap poussiéreux sur le portrait de famille qu’il ne recouvre que de moitié, et se précipite sur l’ailée qu’il saisit par un bras et entraîne avec lui. « Plus un bruit... »

S’empare d’une étoffe restée pliée là de laquelle il les recouvre tous deux en attirant la belle au sol. Ils ne sont plus qu’une masse informe noyée au milieu du restant du mobilier, dans un recoin assombri que n’atteignent pas les lueurs extérieures. Sous l’étoffe blanche leur servant d’abri improvisé, le divergent tient dans ses bras celle qu’il veut immobiliser en une discrétion conjointe aux souffles suspendus. Elle est proche, si proche qu’il pourrait compter chacun de ses cils si ce n’était pas dans le noir de ses yeux qu’étaient plongés les siens alors qu’il lui sourit et murmure. « Allez ma belle, c’pas l’moment d’merder. »
Le pas lourd cesse, s’arrête devant la porte qu’elle guettait quelques secondes plus tôt, et le son caractéristique d’une clé glissée dans la serrure se fait entendre. Le regard de Bod dévie, s’assure que l’ailée a bien récupéré la leur, et la porte s’ouvre à quelques mètres d’eux. Sans le voir, il est aisé de deviner l’emplacement du concierge au parquet qui grince sous sa masse, et aux mots bouffés par sa barbe qu’il grommelle en voyant le drap à moitié tombé du portrait de famille.

Athimbod se tend, fronce légèrement les sourcils et tend l’oreille vers le vieillard, son regard toujours braqué vers celle avec qui il semble échanger en silence. Tiens-toi prête. Qu’il articule de ses lèvres, ses muscles déjà tendus dans la fuite qu’il s’apprête à prendre. « Quelle bande de cons. Tous autant qu’vous êtes. Restez-y, là-bas, j’ai enfin la paix. » Le vioc n’a rien grillé, s’en prend à toutes ces têtes figées face à lui et continue ainsi, laissant immobiles les deux intrus sommairement dissimulés, que sa vue approximative rendent aisément confondables avec le restant des meubles recouverts de blanc. Un soupir de soulagement échappe au fae et s’écrase contre les pulpeuses de son vis-à-vis, en cette proximité qu’il semble visiblement apprécier à en juger par ce sourire qu’il affiche et qui ne faiblit pas. On est pas bien là ?  

Sun & Storm

ft. @Kora Shomari | avril 805

Claquement numéro deux qu’il s’inflige à lui-même dans un sourire, un regard provocateurs en direction de l’ailée alors que le fae s’en retourne vers le coffre encore scellé. « Tu m’entendras jamais dire un truc pareil. » Apprécie tout particulièrement cette alchimie qui s’instaure entre eux, qui s’est immiscée dès l’instant où leurs regards se sont croisés. Quelque-chose de franc, quelque chose d’intéressé, mais un intérêt partagé pour un pactole qu’il s’apprête à dévoiler, et un tout autre qui s’exprime par ces contacts initiés par l’un et l’autre dans un naturel qui s’impose, une évidence qui grandira chaque minute, chaque seconde passées ensemble.

Athimbod s’éloigne, presque à regrets, mais ils sont là dans un but bien précis, et lui-même ne saurait s’en détourner pour les beaux yeux d’une femme. Les aeskells avant tout. Ne pourrait avoir confiance en quiconque plus qu’il n’a confiance en eux qui ne sauraient le trahir, ne sauraient le blesser, on tenter de le tuer. Athimbod a bien trop vécu pour se risquer à placer son entière confiance en qui que ce soit, a fortiori en une femme aussi cupide que lui, rencontrée le soir même, dont il achète justement la complicité en lui promettant une partie du butin. N’achètera rien d’autre d’elle, n’a pas que ça à faire de ses aeskells si durement gagnés, et préfère les étreintes spontanées plutôt que celles que l’on monnaye. Mais il se prête volontiers à ce petit jeu de séduction, naturel qui le suit et lui colle à la peau, elle le suit si bien qu’il ne peut qu’y répondre avec aplomb. Sent son regard poser sur lui alors qu’il rejoint le tableau, et la nargue de loin tandis que son oreille effilée retrouve le froid du métal. « T’apprécies c’que tu vois ? »

”Clic clic clic”, fait le mécanisme, résonne doucement dans la pièce restée silencieuse, permettant au cambrioleur expérimenté de se concentrer. Mais l’agitation de l’ailée le détourne de sa tâche, et son alerte l’en extrait totalement. Athimbod fond sur elle et l’entraîne sous ce drap poussiéreux qui recouvre finalement les deux corps étendus au sol, dans une immobilité parfaite et une proximité maintenue. Bod sourit, lui dit de pas merder, et la porte s’ouvre enfin sur le pas lourd d’un concierge de mauvaise humeur. Sourire plaqué sur son visage, le fae s’amuse de la situation avant de sentir ce corps qu’il tient se tendre et trembler comme une feuille. Sourire disparaît, regard inquiet, le divergent fronce doucement les sourcils sur celle qui se recroqueville contre lui et souffle contre sa nuque. Frisson qui le parcourt. Putain, c’est pas le moment.
Ses bras se resserrent dans un étau se voulant rassurant, apaisant, et sa joue vient trouver celle de sa complice. « Shhhh… C’est bientôt fini… » D’une manière ou d’une autre, par la fuite ou le départ du vieil homme qui bougonne un peu plus loin. Murmure glissé au creux de l’oreille arrondie, instant d’intimité volé, sans qu’aucun des deux ne puisse le réaliser, les voilà vrais l’un pour l’autre, elle dans sa peur, et lui dans ce désir de l’apaiser. Par intérêt, qu’il est persuadé, mais il y a dans la douleur de l’ailée quelque chose qui le rappelle à ses propres traumatismes, le renvoie à ces faiblesses que le temps a su dissiper sans qu’il n’ait jamais personne à qui les partager. Ses doigts bougent à peine, caressent machinalement l’échine tendue dans une empathie qu’il ne se serait jamais soupçonnée. Et puis le vieux concierge s’éloigne. Athimbod soupire.

Des secondes étrangement longues s’écoulent sans qu’ils n’aient encore la nécessité de rester ainsi dissimulés, dans un au cas où parfaitement inutile alors que la porte est de nouveau verrouillée, et que les bruits de pas se sont éloignés. Et les bras se desserrent enfin, libèrent celle qui s’écarte tandis que le divergent retrouve ses airs de petit con, d’un sourire narquois revenu prendre place sur son visage baissé vers la danseuse qui le charrie déjà. « J’te trouve bien sûre de toi après t’êt’ blottie comme ça dans mes bras. » Joue de nouveau au con, comme s’il ne s’était rien passé, comme s’il n’avait pas senti sa détresse entre ses bras, comme s’il ne s’était pas senti flancher lui-même en l’enserrant ainsi.
La lumière pâle de la lune se fait de nouveau voir sur leurs traits, le drap retiré jonchant à présent le sol alors que le divergent se relève doucement et se retourne à nouveau vers elle, lui proposant son aide d’une main tendue dans sa direction. « T’es pressée d’te barrer ou bien d’danser ? J’commence sérieus’ment à m’poser la question tu sais… »

Sun & Storm

ft. @Kora Shomari | avril 805

La conscience totalement déconnectée, c’est d’instinct que le divergent agit sous ce drap les dissimulant au reste du monde. Sans avoir seulement conscience de ce que cela pourrait représenter, et de tout ce qui en découlera, c’est sans la moindre seconde de réflexion qu’il serre l’ailée entre ses bras et fait courir ses doigts sur son échine. Sans arrière pensée aucune, rien qu’une volonté de l’apaiser, de la rassurer. De s’éviter une crise d’angoisse qui les compromettrait, se dit-il dans un besoin soudain de justifier ses actes. Aura tout le temps d’en rire ensuite, quand le moment sera passé et qu’ils retrouveront tous deux leurs esprits cyniques et provocateurs. Mais, en cet instant, la douleur de Kora ne fait que trop écho à la sienne, enfouie depuis des décennies, tout comme elle le rappelle ainsi à cette vulnérabilité l’ayant, alors, poussé à ôter la vie de son propre frère.

Athimbod se fait pilier de celle qui est encore une inconnue, si familière pourtant, jusqu’à ce que les bruits de pas ne s’estompent au dehors, derrière la porte de nouveau verrouillée. Le flottement qui suit s’attarde, un peu trop, s’étire sans aucune autre nécessité que celle de maintenir cette étrange proximité, encore un peu, jusqu’à ce que le fae ne reprenne ses esprits de concert avec celle qui rétablit la légèreté de leurs échanges. Bod rebondit, charrie tout autant sous le drap qui s’écarte enfin, et s’empresse de se relever, non sans proposer sa main tendue à l’ailée restée à terre. Elle s’en saisit de sa main chaude, contact électrisant l’élevant face à lui, encore trop près de celui qui ne se défait pas de ce sourire narquois ne masquant que trop bien cet intérêt qu’il développe doucement à son encontre, bien loin de celui qui lui prend les reins depuis qu’elle a posé son regard brûlant sur lui dans cette ruelle.

Elle ne répond pas à son énième provocation, l’enjoint simplement à se remettre au travail, arrachant un rire amusé au fae trop peu réceptif aux ordres qu’on se prendrait à lui donner. « Bah alors ? Tu m’supportes déjà plus ? » Sourire s’élargit et le divergent reprend définitivement ses airs provocateurs.  « À moins qu’t’aies peur de plus arriver à résister ? » Pose un baiser sur les doigts de sa dextre qu’il pose sur la joue délicate de l’ailée, avant de s’en retourner et s’éloigner en les faisant claquer à nouveau sur son postérieur en écho à ce jeu mené avant qu’ils ne se fassent interrompre par le gardien des lieux. « Allez, c’bien parc’que c’est toi ! »

Le tableau rejoint, il le découvre de nouveau et l’ouvre, dévoile ce coffre contre lequel il reprend ce qu’il avait entrepris. Les cliquetis résonnent au creux de son oreille effilée, autant provoqués par cette main tournant minutieusement le mécanisme que par cet air qu’il y insuffle et y compresse pour en faire bouger les rouages comme bon lui semble. Garde un œil sur celle qu’il voit bien moins assurée depuis le passage du vieux gardien, fronce les sourcils alors qu’il se retient d’aller s’enquérir de son état. Chaque chose en son temps qu’il se répète, se rappelant qu’il n’est qu’un individualiste tout juste bon à penser à sa propre trogne avant celle des autres, comme on le lui a trop souvent reproché, et comme il prend soin de l’être.

Dernier ”clic” retentit dans une expression victorieuse placardée sur le visage du prétendu estival. « On y est ma belle… » Impossible de déterminer s’il s’adresse au butin ou à la diurne plus loin. La lourde porte métallique s’ouvre enfin, dévoilant une boîte en bois, trônant au milieu de quelques papiers sans grand intérêt pour celui n’ayant jamais appris à lire. Les repousse pour mieux se saisir de ce qui contient, sans aucun doute, les richesses qu’ils sont venus chercher ici. Contemplant la délicatesse de la marqueterie, Athimbod n’ouvre pas pour autant le contenant et glisse un regard complice à la diurne. « Qu’est-c’que tu dirais d’ouvrir ça dans un endroit plus tranquille ? » Coffre coincé sous le bras, il n’y a plus qu’un modeste cadenas qu’il n’aura aucun mal à faire sauter, les rendant à deux doigts de découvrir ce sur quoi ils ont mis la main. Mais, sans se l’expliquer, le fae semble désireux de prendre son temps, et faire s’éterniser cette soirée. « Juste toi, moi, et c’joli bébé qu’on a bien mérité… »

Sun & Storm

ft. @Kora Shomari | avril 805

La tension de la diurne est palpable, flagrante depuis le passage bref du concierge qui ne devrait plus les inquiéter. Athimbod le voit, le sent, n’en dit rien pourtant, usant plutôt de légèreté comme si rien ne s’était passé, tant pour détourner l’attention de l’ailée que pour s’éviter de la voir craquer. Le divergent plaisante, flirte, pose une main taquine sur la joue délicate et étire son sourire à l’éternelle répartie qu’elle lui offre. « Vraiment ? C’pourtant toi qui m’demande de m’dépêcher depuis t’taleur. » S’éloigne déjà de quelques pas et continue sans s’arrêter pour autant. « J’saurais pas dire si c’est pour t’débarrasser d’moi ou parc’que tu m’veux pour toi toute seule. » N’évoque même pas cette danse qu’elle lui promettait plus tôt, cette dernière étant bien le cadet des préoccupations du fae qui, malgré cette image de séducteur invétéré, est bien plus intéressé par ce qui se trouve derrière la porte blindée dont son oreille et sa joue retrouvent le métal froid.

Les engrenages tournent, le mécanisme cède enfin, valant un sourire victorieux du divergent qui ouvre la porte lentement, en retenant les grincements des gonds en manque d’huile, preuve évidente que ce coffre n’a pas été ouvert depuis un paquet de temps. Sans prêter attention à la paperasse qu’il écarte et qui pourrait pourtant valoir de l’or, il se concentre sur ce coffre qu’il saisit et cale sous son bras en proposant à la danseuse d’en découvrir le contenu en toute intimité, ce qu’elle accepte sans grande surprise. « Parfait. Alors pas un bruit, et pas d’conneries. » Ne reste alors qu’à sortir par la grande porte vers laquelle il entraîne Kora en lui saisissant doucement la main, chose qu’il n’avait pas jugée utile à l’aller mais qui lui paraît indispensable à présent qu’il la sait à présent prompte à sauter à la gorge du malheureux concierge, et plus encore en cet état fébrile dans lequel elle se trouve. Chacune des portes refermées derrière eux ne laissent aucune trace de leur passage, pas plus que ce coffre à nouveau verrouillé et dissimulé sous le tableau drapé.

L’air frais au dehors les accueille comme une première récompense après un butin si rondement gagné, emplit leurs poumons à la place de cette odeur de renfermé qui régnait dans cette pièce poussiéreuse laissée derrière, et Athimbod lâche enfin la main de l’hybride une fois le manoir disparu au coin de la première rue venue. Kora s’impatiente déjà, ou encore, plutôt, faisant doucement ricaner le divergent au bras toujours fermement pressé sur le coffre maintenu contre son flanc. « Une patience à toute épreuve, hein ? » Hausse les épaules et lui adresse un bref clin d'œil. « J’te trouve assez pressée d’conclure moi. » Doute laissé sur le sujet de ladite conclusion, le coffre à la marqueterie délicate ou cette rencontre électrique, unique, qui les mènera là où jamais ils n’auraient imaginé aller. Athimbod tourne le dos à l’hybride non sans demeurer sur ses gardes, alors que le butin est à portée de main. Kora s’est avérée être une agréable partenaire ce soir, mais le divergent est assez prudent et en a vu suffisamment pour se méfier de tout et tout le monde, jusqu’à ceux à qui on donnerait la Mère Noire sans confession. Main libre glissée négligemment dans la poche de son pantalon, elle caresse l’ouvre-enveloppe aux bords émoussés qui s'avérera utile si la belle décide de la jouer solo, et la guide dans la capitale jusqu’au pied d’un bâtiment en colombage surplombé par une tourelle désaffectée, recouverte d’une végétation dense et épaisse. Lève les yeux verse cette dernière avant d’en saisir le lierre épais, commençant déjà à se hisser, suffisamment pour avoir à se baisser lorsqu’il se retourne vers la diurne. « J’espère que t’as pas le vertige. », puisqu’elle n’a pas l’air décidée à déployer ses ailes. Dons estivaux lui facilitent l’ascension, à celui qui ne peut s’aider que de sa dextre, l’élève jusqu’à une étroite fenêtre sciemment laissée entrouverte qu’il n’a qu’à pousser pour y faire passer le coffre d’abord, puis lui ensuite, avant de se pencher par l’orifice et tendre le bras vers celle à qui il propose son aide. « Un coup d’main p’t’être ? »