The room where it happens feat. les membres de l'Ars longa

Sam 5 Oct 2024 - 10:36

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bague

Dahlia avait toujours adoré les bals de fins de saison, ces grandes célébrations où les Cours se réunissait pour marquer la fin de la saison sociale. Les rires emplissaient l'air, les danses duraient jusqu'à l'aube, et la musique semblait faire vibrer les étoiles elles-mêmes. Cette année, cependant, le bal des Marées avaient tourné au cauchemar. Une attaque d'émeutiers, brutale et inattendue, avait plongé la fête dans le chaos. La douleur persistante dans sa cuisse en était un souvenir indélébile, mais plus encore, c'était la perte de Mharsel qui l’obsédait.

Mharsel, ue vieux Fae à la barbe grisonnante et aux mains tâchées d'encre, était bien plus qu'un mentor. Il était un ami, une présence rassurante qui la guidait à travers les ombres de ses doutes. Mais ses enseignements allaient au-delà des couleurs et des toiles. Il lui montrait des techniques dont elle ne comprenait parfois ni l'utilité ni l'origine, des détails si minutieux qu'ils semblaient dépasser les simples lois de l'art. « Mharsel - Encore, Dahlia, et cette fois, concentre-toi », disait-il souvent, son regard perçant scrutant chacun de ses gestes. Parfois, son insistance semblait n'avoir aucun sens, et elle se surprenait à se demander pourquoi chaque ligne devait être aussi précise, chaque courbe aussi parfaite. Mharsel n'était pas qu'un artiste : il était un homme aux secrets bien gardés. Il ne parlait jamais de sa vie avant leur rencontre, et à chaque fois que Dahlia essayait de lui poser des questions personnelles, il éludait avec un sourire mystérieux. Malgré cela, elle n'avait jamais douté de lui. Il lui semblait qu'il y avait une raison pour chaque détail, une signification cachée derrière chaque coup de pinceau qu'il lui enseignait.

À présent, tout cela semblait étrangement plus lourd, plus sombre. Pourquoi tenait-il tant à certaines techniques ? Pourquoi parlait-il parfois de la peinture comme d'une "clé" ? La disparition de Mharsel, survenue dans la violence de cette nuit, laissait à Dahlia un goût amer, une sensation que quelque chose lui échappait.

Il y avait cette lettre, aussi. Une lettre qu'il lui avait confiée il y a des années, soigneusement scellée de cire noire, avec un simple avertissement : « Mharsel - Ouvre-la seulement si je quitte ce monde subitement. » La blonde n'avait jamais vraiment prêté attention à ces mots, les prenant pour une excentricité supplémentaire de son mentor. Mais aujourd'hui, ils résonnaient différemment. La curiosité la brûlait, mais une étrange appréhension s'emparait d'elle chaque fois qu'elle la prenait dans ses mains. Comme si ouvrir cette lettre pouvait dévoiler un secret qu'elle n'était pas prête à affronter.

Après des jours d’hésitation, le moment était venu. Assise devant son bureau, une bougie vacillante éclairant la pièce, Dahlia prit une profonde inspiration. La lettre de Mharsel reposait devant elle, le sceau de cire noire paraissant plus lourd que jamais. Avec des mains légèrement tremblantes, elle saisit un coupe-papier et brisa délicatement la cire. Le parchemin se déroula lentement sous ses doigts. Les premiers mots étaient empreints de tendresse. Mharsel écrivait comme il lui avait toujours parlé, avec cette affection douce et protectrice qui lui était propre. « Ma chère Dahlia, » commençait-il, et déjà, ses yeux s'embuèrent. Il parlait des moments qu’ils avaient partagés, des heures passées à travailler sur leurs toiles, des discussions tardives sur l’art et la beauté. Il lui disait combien il avait toujours admiré son esprit, sa force et sa lumière. Chaque mot semblait résonner directement dans son cœur, arraché à sa poitrine. Elle ne put empêcher les larmes de couler, traçant des sillons silencieux sur ses joues.

Elle serra la lettre contre elle un instant, respirant l'encre et le papier, comme si elle pouvait encore sentir la présence de Mharsel près d'elle. Puis, ses yeux se posèrent sur les derniers paragraphes. Ce n'était pas seulement une lettre d'adieu. Mharsel lui demandait quelque chose, quelque chose d’étrange. « La prochaine pleine lune, rends-toi au manoir de Velaris. Viens masquée, Dahlia. Fais-le pour moi. Ne pose pas de questions, suis simplement les instructions. » Les mots étaient écrits avec une étrange précision, comme s'ils contenaient une urgence dissimulée.

Le cœur battant, elle plia la lettre. Le fond de l'enveloppe n'était pas vide. Ses doigts rencontrèrent quelque chose de froid et métallique. Elle en tira une petite bague, sa surface ornée d'une pierre de jade vert profond, presque luminescent dans la lumière vacillante de la bougie. Dahlia la regarda longuement, fascinée. La pierre semblait renfermer un éclat mystérieux, comme un secret qu'elle ne parvenait pas à saisir.

Pourquoi Velaris ? Pourquoi un masque ? Mharsel n'avait jamais été un homme de secrets, du moins c'est ce qu'elle avait cru. Mais plus elle regardait la bague, plus elle sentait une étrange connexion, comme si elle détenait une clé qui, sans qu'elle le sache, était faite pour elle. Dahlia n’était pas certaine de ce qu’elle découvrirait là-bas, mais elle savait une chose : elle ne pouvait ignorer la demande de Mharsel. Il lui avait fait confiance, même après sa mort, pour accomplir cette étrange requête.

***

La nuit était claire, la lune s'élevant haut dans le ciel, baignant Velaris d'une lumière argentée. Dahlia se tenait devant l'entrée du manoir, la porte imposante se découpant comme une ombre menaçante dans l'obscurité. Un frisson la parcourut malgré elle, la soie verte et les fausses fleurs décorant son masque semblant soudain bien insignifiantes face à l'inconnu qui l'attendait derrière ces murs. Elle ajusta son masque en porcelaine, veillant à ce qu'il couvre parfaitement son visage. Les feuilles et fleurs peintes sur sa surface semblaient presque vivantes sous la lumière de la pleine lune, ajoutant une touche de mystère à sa silhouette. La bague de jade était, quant à elle, parfaitement ajustée à son doigt. Tout en elle aurait dû être magnifique et enchanteresse, mais elle avait l’être de n’être qu'une enfant égarée sur le point de commettre une terrible erreur.

Les rumeurs autour du manoir étaient nombreuses. Certains disaient qu'il avait appartenu à un fae qui avait sombré dans la folie, d'autres parlaient de rituels obscurs et de réunions secrètes, de fantômes errants et de voix qui murmuraient dans la nuit. Chaque histoire entendue au détour des couloirs de la Cour du Printemps semblait resurgir à cet instant, s'enroulant autour de ses pensées comme des ombres. La peur était là, une présence constante, froide et lourde, s'insinuant dans chaque fibre de son être.

Mais Mharsel lui avait demandé de venir. Et Dahlia savait qu'il ne l'aurait jamais exposée à un danger sans raison. Peut-être que tout cela n'était qu'une épreuve, un dernier enseignement laissé par son mentor. Un défi à relever, même si le chemin semblait tortueux et incertain. Avec une inspiration tremblante, elle se redressa, repoussant la terreur qui serrait sa poitrine. Elle leva une main, la posant doucement sur la poignée de la porte. Le métal était glacé sous ses doigts, et elle la tourna avec hésitation avant d'ouvrir la porte qui s'écarta dans un grincement sinistre. Un souffle de vent fit vaciller les flammes des chandeliers qui s'alignaient dans le hall. L'intérieur du manoir était plongé dans une demi-pénombre, les ombres dansant sur les murs à chaque mouvement de la lumière. Dahlia fit un premier pas, puis un autre, franchissant l'entrée du manoir avec une détermination qu'elle essayait de se convaincre de ressentir. Elle referma la porte derrière elle, le bruit résonnant dans le grand hall désert. Elle resta un instant immobile, laissant ses yeux s'adapter à la faible lumière, observant les murs ornés de tableaux et les couloirs qui semblaient se perdre dans les ténèbres.

La printanière n’avait aucune idée de ce qu'elle faisait là, ni de ce que Mharsel attendait réellement d'elle en la menant à ce lieu. Mais alors qu'elle restait immobile, respirant l'air lourd, elle sentit une résolution se former en elle. Peu importe ce qui l'attendait ici, peu importe les réponses qui se cachaient derrière ces murs imprégnés de souvenirs, elle savait qu'elle ne partirait pas tant qu'elle n'aurait pas compris.

Jeu 10 Oct 2024 - 11:02

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bijou - @Dahlia Valois, @Neréis Taellim

Le bal des marées avait été de nouveau un évènement terrible. La paisible Evanor s'éloignait pour ne faire venir que des catastrophes à chaque évènement social de ces dernières années. Le nombre de morts, de complots, de combats et de discussions politiques cachées s'élevait de plus en plus, ne laissant personne dans l'ignorance pure. Les nobles ne pouvaient plus écarter les Illyriens d'un regard méprisant, le peuple hurlait sa rage, les hybrides et divergeants se faisaient entendre, bref, chacun y allait de son combat et plus personne ne pouvait être à l'abri, mais plus personne ne se comprenait non plus.

Nathaniel avait toujours vécu reclu, loin dans la campagne Printanière, laissant les nobles et autres acteurs du changement agir, de toute manière, ça ne le concernait que de peu. Depuis qu'il était dans la Cour du Jour, les changements avaient été significatif. Son entrée dans la Guilde l'avait empêché de se concentrer uniquement sur lui-même, il s'était renseigné sur les politiques des Cours, sur les possibilités et risques, il gardait un oeil ouvert sur ce qu'il fallait surveiller et restait attentif. Pourtant, il ne s'était pas rendu au Bal des Marées, ni à la fête donnée pour le peuple, il était resté éloigné, certain qu'être au coeur de l'action ne l'aiderait en rien. Il avait eu raison, mais tous n'étaient pas dans le même cas.

Le soir de la pleine lune suivante, Nathaniel était en avance, comme souvent dans ces cas-là, la réunion ne débuterait que bien plus tard, mais il aimait mettre de l'ordre dans ses papiers déjà très bien rangés pour être au courant de tout et ne pas s'embrouiller. Alors qu'il relisait ses notes dans son bureau à l'étage, le système de prévention se met en marche. Il est très simple, constitué de lumières qui s'allument en réponse à d'autres lumières sollicités : quelqu'un est entré dans le manoir, par l'entrée principale. Immédiatement, il lâche tout ce qu'il faisait, remet son masque de papier sur le visage et se dirige automatiquement vers le bureau - vide logiquement - du grenat. Le coeur battant à tout rompre - l'économe logique qu'il est n'est pas prêt à faire face au danger seul - il cherche une solution pour ne pas se retrouver seul à accueillir une nouvelle personne qui n'a que peu de chance d'arriver le bon jour de la réunion. Le hasard n'est certainement pas à mettre en cause.

Passant les couloirs à toutes vitesse, il finit par tomber sur sa meilleure amie, la personne en qui il a le plus confiance ici, même si elle ne va pas bien depuis quelques mois, il continuerait de lui confier sa vie. « Neréis, » chuchote-t-il incapable de l'appeler par le nom de sa pierre dans le silence de ces lourds murs « tu as vu j'imagine aussi ? Quelqu'un est entré dans le manoir. Qui devons-nous prévenir ? Le Saphir peut être ? Le Grenat n'est pas encore arrivé, j'ai déjà vérifié. » Le Saphir, soit Dana, l'autre amie chère au coeur de sa meilleure amie. Une femme de confiance, qui a déjà été retrouvée dans des échauffourées et sait s'en dépêtrer. « Le problème est, pour ce que j'en sais, que nous ne sommes que tous les deux présents actuellement. » Il se passe une main sur le visage. Comment se fait-il qu'elle soit en avance elle aussi alors qu'elle était pile à l'heure ces dernières réunions ? Comment se fait-il aussi que personne d'autre n'est encore présent ? Nathaniel inspire profondément pour tenter de chasser l'anxiété et se tourne vers Neréis. Il fera ce qu'elle dit, tout ce qu'elle dit.

Jeu 10 Oct 2024 - 20:31

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bijou - @Dahlia Valois, @Nathaniel Zaher

Il était temps de partir.

Définitivement.

La décision importante avait été mûrement réfléchie… même si je n’avais personne pour reprendre la suite. J’avais espéré réussir à fournir une bonne tête, de confiance cette fois-ci pour l’introduire autour de la table avec une certaine angoisse. Mais je n’avais trouvé personne, il fallait dire aussi… que je n’avais pas cherché.

La seule chose dont j’étais presque sûre, c’était qu’il fallait que je me tire loin de tout ça.

Alors, j’avais pris la route du manoir pour la réunion du soir, assez en avance pour réussir à mettre de l’ordre dans mes affaires avant de me jeter dans le grand bain et soumettre ma décision. Marcher dans les couloirs allait me manquer, tout comme cette ambiance un peu mystérieuse qui m’avait tant fait rêver au départ… Oh, ma mère avait dû connaître la belle époque… Sans problème, sans dévoiler son identité, exécutant son boulot avec minutie et surtout sans faire de vague…

Soupirant avec nostalgie en déambulant comme une âme en peine le visage à découvert, je sursautai violemment en voyant débarquer mon meilleur ami comme un boulet de canon bien trop paniqué à mon goût.

“Bordel ! Tu m’as fait PEUR ! ” chuchotai-je fortement en posant une main sur ma poitrine avant de porter une attention particulière aux mots prononcés dans la panique. “Hein ? Quoi ? Non j’ai pas vu ?!” Quelqu’un était rentré ? Attrapant le bras du Diurne pour le forcer à reculer vers un point stratégique pour se poser en tant qu’observateur, je réfléchissais à tout vitesse. “T’es sûr ? On connait pas ?” Merde. Mon coeur se mit à battre bien trop vite, et la paranoïa commença à m’envahir. “Ça ressemblait à quelqu’un qui veut nous zigouiller ?” demandai-je d’une voix étranglée avant de mettre mon masque sur mon visage pour continuer d’avancer vers le hall d’entrée, collée à Nath.

Je n’étais pas prête à me battre, et même si j’étais venue dans le but de parler d’un départ, je ne voulais pas que ce soit un style de départ définitif après un trépas bien débile. Un peu comme le Jade qui avait connu le trépas au Bal des marées…

** Le Jade…**
“Oh… putain.” laissai-je échapper en posant une main sur la poitrine de l'Améthyste pour lui demander de se stopper alors que la silhouette de l’inconnue se dessinait au loin. “Mais oui ! Il est mort ce con ! J’avais oublié !” Prise de conscience un peu brutale et vulgaire à demi-mot. “Pardon… Il était pas con… C’était pas d’sa faute mais… MAIS c’est ?” Et voilà que je pointais l’inconnue avec mes mains comme si c’était une évidence. Mon acolyte allait-il comprendre ?

Dans tous les cas, notre position était démasquée car nous étions aussi discrets que des printaniers en pleine fête des fleurs.

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"La vraie liberté, c’est de pouvoir repousser très loin les limites de sa liberté.”"

KoalaVolant

Ven 11 Oct 2024 - 14:29

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bijou - @Dahlia Valois, @Neréis Taellim

Nathaniel a chuchotait en débarquant dans le couloir dans le dos de Neréis, ce n'était peut être pas la meilleure façon de surprendre sa meilleure amie. D'ailleurs, vu sa réaction, elle s'est légèrement laissée aller à crier. Lui qui essayait de rester silencieux alors qu'ils s'approchaient de l'entrée de l'autre partie de la maison, celle accessible aux curieux qui, généralement repartaient bien vite tant c'était glauque et sombre et qu'il n'y avait rien à voler. Les rares oeuvres présentent ne valaient pas grand chose et étaient couvertes de toiles d'araignées soigneusement déposées. « Alooors, je te coupe tout de suite, je. ne connais pas la personne puisque je ne l'ai pas vue. » Il grimace, conscient qu'il aurait dû prendre des précautions avant d'alerter du danger. Il soupire et avoue. « Tu te souviens de l'histoire du système des lumières, qui s'éclairaient magiquement, me demande plus quelle Cour est à l'origine de ce phénomène, même moi je serais incapable de te répondre... » quoi qu'en y pensant bien, ça devrait être un mixte de l'ingénuosité de la Cour de la Nuit mélangée à la magie de l'Automne, mais ils n'étaient absolument pas là pour débattre. « Bref, j'ai su que quelqu'un était rentré, je ne suis pas encore allé voir qui. » Nathaniel ou le courage incarné. Il ne peut donc pas répondre à sa meilleure amie, mais vu le bruit qu'ils viennent de faire, ouvrir le petit loquet qui permet d'observer l'entrée sans être vu... risque d'être une affaire dangereuse si on les attend au tournant.

C'est là que Neréis se tape le front et semble avoir une illumination. « Merde, non il est mort ? Qui ? » Nathaniel, soit, le dernier au courant. Il essaie de se remémorer les informations et « Ah mais oui, le Jade j'ai vu la note passer en plus. Oh le soulagement. » Il a baissé la voix en disant la pierre, par signe de respect peut être ? Il inspire doucement puis se rend compte de ce qu'il vient de dire. « Enfin non, pas le soulagement, soulagement, juste, tu comprends ? Oui, tu me comprends toujours. » Il se sent idiot. Il faut qu'il réfléchisse à ses paroles, qu'il se concentre un peu. Prenant Neréis - le Rubis - par la main, il s'approche du loquet et, le plus délicatement possible, le fait tourner pour obtenir une vue sur l'entrée. « C'est une femme,» chuchote-t-il, même s'il est bien placé pour savoir qu'une femme peut être bien plus courageuse et dangereuse que n'importe quel homme. « Elle porte un masque,» continue-t-il avant de se déplacer pour laisser la place à Neréis.

Une fois qu'il est certain qu'elle est d'accord avec lui, il referme le loquet et, avec espoir que quelqu'un d'autre arrive à l'instant dans le couloir derrière pour les aider, il ouvre solanellement la porte dérobée. Elle se situe dans l'un des immense tableau, l'un des plus basique, de ceux qui ne méritent souvent qu'un seul coup d'oeil et auquel on ne revient pas. Le tableau s'ouvre en grinçant - personne n'est entré ou sorti par ici depuis longtemps - et pose un pied dans le vestibule des invités. Son acolyte rentre juste ensuite.

« Bonsoir, puis-je vous aider ? » demande-t-il d'une voix polie, cachant son angoisse. Il se rappelle la première fois qu'il est entré, la peur de mal faire, mais il avait au moins toutes les informations, son prédécesseur sentait la mort venir.

Mar 15 Oct 2024 - 16:24

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bague

Dahlia sursauta légèrement lorsque les lustres au-dessus d’elle illuminèrent les uns après les autres. Le grand hall, qui quelques secondes plus tôt semblait plongé dans une obscurité presque étouffante, se dévoila sous ses yeux. Les ombres dansaient aux coins des murs, et le marbre sous ses pieds réfléchissait la lumière d'une manière presque fantomatique. Elle resta un instant figée, l'incertitude la clouant sur place. Tout en elle criait de faire demi-tour, de quitter cet endroit étrange avant qu'il ne soit trop tard.
Mais le souvenir de Mharsel, son visage doux et sage, l'enveloppa d'une force nouvelle. Elle n'était pas venue pour fuir. Elle était venue pour comprendre.

Prenant une profonde inspiration, la blonde resserra ses doigts autour de la bague en jade à son doigt, comme pour se donner du courage. Elle fit un pas en avant, puis un autre, avançant à travers la pièce immense.

La printanière s’immobilisa, son souffle se suspendant dans l’air lorsqu'un craquement sourd résonna dans la pièce. Ses yeux scrutèrent rapidement les alentours jusqu'à ce qu'elle aperçoive un tableau, légèrement de travers, s’ouvrir lentement, révélant une porte cachée derrière son cadre imposant. Elle se maudit intérieurement de ne pas avoir remarqué ce détail plus tôt. Contre toute attente, un homme sortit de la porte dissimulée. Sa silhouette élancée se fondait presque dans l'ombre, mais ce qui captiva immédiatement l'attention de Dahlia fut son masque. De loin, il semblait façonné en papier, une idée incongrue pour un accessoire aussi mystérieux. En plissant légèrement les yeux, elle crut percevoir des écritures, des lignes de texte soigneusement collées pour former cette façade étrange. Mais il faisait trop sombre, et la distance entre eux ne lui permettait pas de distinguer clairement les mots inscrits. Il demanda alors s’il pouvait faire quelque chose pour aider la jeune femme.
 Dahlia ouvrit donc la bouche pour répondre, mais quelque chose en elle l'arrêta net. Les mots de Mharsel lui revinrent brusquement en mémoire, comme un avertissement chuchoté à son oreille : Ne révèle jamais ton nom. Reste anonyme. Son cœur se mit alors à battre plus fort. Si elle révélait son identité, le mystère dans lequel elle était plongée risquait de se défaire avant même qu’elle ne découvre la vérité. Elle inspira doucement, laissant le silence planer un instant avant de répondre. « J’ai reçu une lettre, » dit-elle, la voix hésitante, un peu déstabilisée. « On m’a demandé de me présenter ici, à la pleine lune. » Sans réfléchir, elle plongea la main dans la poche de sa robe et en sortit la lettre pliée, un geste presque maladroit, comme si elle espérait que la simple vue du parchemin éclaircirait toute cette situation étrange. Ses doigts tremblèrent légèrement tandis qu'elle déployait la lettre, veillant bien à montrer le sceau de Mharsel qui scellait l’enveloppe. « Regardez. » ajouta-t-elle, sa voix légèrement plus assurée, espérant que le sceau prouverait sa bonne foi.

Dim 20 Oct 2024 - 10:48

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bijou - @Dahlia Valois, @Nathaniel Zaher

Un masque. Une femme.

Sur le papier, ça avait de quoi foutre la trouille, mais en réalité, voilà que je me sentais un peu rassurée face aux observations notées par mon acolyte qui transpirait autant le courage que moi. Le Jade avait rejoint le paradis des pierres précieuses, et il s'agissait sans doute de sa suite, la relève, celle qu'il avait choisi avant de clamser au Bal comme beaucoup.

Mais qu'est-ce qu'on pouvait réellement faire ? Aller à sa rencontre pour l'amener dans la salle de réunion du haut ? La pauvre ne devait être au courant de rien, et se demander pourquoi on l'avait envoyée dans un manoir abandonné du côté de la Nuit à la pleine lune ?

"Faut qu'on lui parle... C'est méga glauque..." chuchotai-je avant de faire signe pour briser la glace.

Ce fut donc Nath qui prit la parole en premier, faisant mine de maitriser parfaitement la situation alors que ce n'était clairement pas le cas. J'eus envie de m'esclaffer comme une dinde des mers, jusqu'au moment où la voix de l'inconnue résonna dans le Hall, et que la lettre apparut sous nos yeux.

"Bonsoir... " soufflai-je avec une certaine légèreté derrière mon masque avant de m'avancer vers la lettre tendue. "Je peux ?" Question posée avant de saisir le papier après accord pour lire les mots portés dessus durant quelques secondes.

C'était bien ça. Elle était le Jade, ou du moins, son prédécesseur avait décidé de la nommer sans lui avoir dévoiler la véritable mission à laquelle elle allait devoir prendre part.

** Ah bah putain, ça craint... **

Mes pensées me firent soupirer, parce que si de mon côté je ne pensais qu'à me barrer de cette organisation, je faisais face à une âme qui avait été choisie en ignorant tout... Pourquoi est-ce que je trouvais ça injuste ? Pourquoi est-ce que j'avais envie de lui crier de se barrer parce qu'elle allait mettre le pied dans un nid à... problèmes ?

** Tais-toi bordel... **

"Vous êtes au bon endroit, nous vous inquiétez pas..." lançai-je finalement avec neutralité, en douceur, avant de lui redonner sa lettre poliment. "Vous devez avoir beaucoup de questions, et nous allons y répondre, la seule chose... qu'on va vous demander... " Et voilà que je prenais un air grave dans le vouloir, parce que je trouvais le point très important... "C'est de ne jamais décliner votre identité, ou celle de la personne qui vous a envoyée ici... Pour votre protection. Vraiment."

J'avais insisté lourdement sur le dernier point avant de me tourner vers mon meilleur ami pour savoir s'il avait quelque chose à rajouter. Est-ce qu'on devait commencer à lui expliquer des trucs ? C'était mieux d'attendre les autres ? Et si elle avait des questions ?

"Ah ! Oui ! Et heu... C'est pas un club libertin secret ou un truc du genre comme peuvent le dire les rumeurs, ahahah. Je préfère vous le dire quand même." rajoutai-je, tête en l'air un peu gênée, avant de pincer mes lèvres pour arrêter de dire une connerie de plus.

Et puis, en réalité, je n'avais pas envie de jouer le rôle du guide alors que j'étais clairement entre ces murs pour parler démission et fuite la queue entre les jambes. Il nous fallait de l'aide, de la part d'un vieux, tout court ou, vieux membre depuis longtemps. Parce que là, c'était nouveau, autant pour Nath que pour moi et hormis faire les clowns maladroits conscients qu'il n'y avait aucune fête pour l'accueillir avec supplément petits-fours, on ne se sentait pas de guider cette nouvelle âme au coeur de L'Ars Longa avec prestance et sérieux.

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"La vraie liberté, c’est de pouvoir repousser très loin les limites de sa liberté.”"

KoalaVolant

Lun 4 Nov 2024 - 16:07

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bijou - @Dahlia Valois, @Neréis Taellim

Elle est prudente, c'est bien, elle marque des point sitôt arrivée. Nathaniel la regarde, derrière son masque, il admire la bague - sûrement du Jade - a son doigt. Il voit qu'elle est prête à faire demi-tour à tout moment, prête à s'enfuir si le besoin d'en faire sentir. Nathaniel est heureux de constater ça, parce qu'elle semble réfléchie, ce n'est pas une fanatique qui fonce tête baissée, elle n'est pas là en connaissance de cause pour tout briser ou détruire. Ou alors, c'est une très bonne comédienne, ceci n'est pas à mettre de côté. Il touche ses boucles d'oreille, pour se rassurer, pour se rappeler ce qu'il fait ici, puis il prend la parole, confirmant ce que Neréis vient de dire.

« Bienvenue. »

Un sourire, qu'il espère aimable, avant de se rappeler qu'il porte un masque couvrant son visage entier. Elle ne voit aucun trait de son visage. Idiot.

Par contre, quand Neréis précise que ce n'est pas un club libertin, il ne peut retenir un léger éclat de rire. La tension quitte ses épaules un court instant et il se rappelle pourquoi il fait tout ça. Pas uniquement pour l'amour de l'argent et sa passion pour les feuilles de compte, mais bien parce qu'il s'est trouvé une nouvelle famille ici. Une famille de gens un peu décalés, un peu étrange, mais fascinés par l'art sous toutes ces formes. Ensemble, même s'ils ont commis plusieurs larcins de grande ampleur ces derniers temps, ils forment une équipe soudée, se pliant en quatre pour la guilde. Il n'a pas vécu que des mauvais moments. Et si lui n'est là que depuis trois ans, il sait que certains le sont depuis des dizaines d'années. On ne reste pas dans une guilde aussi sélect si longtemps si on n'aime pas ce qu'on fait.

« Vous savez pourquoi vous êtes là ? »

Il n'a pas besoin d'une longue réponse, juste... il veut la jauger, savoir si elle veut s'investir ou si elle est venue sans trop savoir, si elle a besoin de prendre une décision tout en sachant certaines choses. Bon sang, il faut que l'ancien Jade l'ait bien formé, ils en ont besoin.

Une fois qu'elle répond et qu'il trouve dans son ton quelque chose qui le met en confiance, il lance : « Il.. il y a une réunion d'ici une bonne heure, vous pourrez y participer, mais d'abord... venez par ici, pour pouvoir discuter à l'abri. »

Soudain, Nathaniel comprend qu'ils ont fait une bourde. Arrivés devant elle par l'entrée secrète ? Lui montrer les couloirs ? Et si elle ne voulait pas rester dans la guilde ? Que devraient-ils faire ? Mince, ils sont vraiment inexpérimentés. Pourtant, ils n'ont plus le choix. Il espère vraiment qu'ils n'ont pas fait une connerie plus grosses qu'eux, mais rester dans l'entrée, ouverte à tous lui paraissait une idée pire encore.

Refermant le tableau derrière eux, il laisse Neréis les guider jusqu'à la seule pièce du rez-de-chaussée qui est accueillante, la salle de réunion. Si quelqu'un arrive, au moins, ils seront au bon endroit.

« Bon, vous savez donc que vous ne devez décliner votre identité sous aucun prétexte et au vue de votre bague, je vous appellerai Jade. Je suis Améthyste, » se présente-t-il. « Maintenant que nous sommes posés et en attendant les autres, dites-nous ce que vous savez, vous avez compris ou ce que vous ignorez. Nous allons essayer de... vous renseigner au mieux. »

Il jette un coup d'oeil vers Neréis, ils ne sont décidément pas les mieux placés pour répondre à toutes les questions, mais normalement, si elle n'est pas une criminelle en fuite, ça devrait bien se passer.

Ven 22 Nov 2024 - 14:57

The Room Where It Happens

17 Octobre 838 - masque & bague

Malgré la tension ambiante, la printanière laissa son regard s’attarder sur le masque de la femme qui s’approchait d’elle. La délicatesse et le mystère de cet accessoire en forme de tête de chat la captivaient : des courbes rouges, blanches, noires et dorées s’y entrelaçaient avec une précision artistique qui la frappèrent. Mais alors qu'elle absorbait la beauté de l’objet, Dahlia réalisa qu’elle devait rester concentrée. Ce n’était ni l’endroit ni le moment de se laisser distraire, même pour une œuvre aussi fascinante.

La femme au masque s'adressa à elle, confirmant d'abord d’un ton apaisant qu’elle était au bon endroit et que ses questions trouveraient des réponses. Cependant, elle ajouta aussitôt une mise en garde stricte : il lui était interdit de révéler son identité, ou celle de Mharsel, et ce secret serait une protection, autant pour elle que pour eux. Dahlia sentit une légère crispation monter en elle à cette mention de sécurité, surtout après les évènements du bal des Marées, mais elle se força à se montrer calme et attentive.
Puis, dans une tentative d’humour, la femme précisa que ce manoir n’avait rien d’un club libertin secret, réfutant les rumeurs que Dahlia avait vaguement entendues. La blonde accueillit ette affirmation avec un léger soulagement mêlé de curiosité. L’interdiction de dévoiler son identité et la mise en garde intrigante n’étaient pas des mesures qui la rassuraient vraiment, mais elles ne faisaient qu’aiguiser davantage sa détermination à en savoir plus. Hochant la tête, elle prit une lente inspiration, comme pour se fortifier, puis resserra instinctivement la prise sur sa bague de jade.

Puis, l’homme au masque fait de pages de livres entremêlées s’approcha et lui demanda calmement si elle savait pourquoi elle avait été convoquée ici. En guise de réponse, la jeune femme secoua doucement la tête. Elle n'avait aucune idée des raisons exactes, mais, malgré les secrets et l’étrangeté de la situation, elle se sentait presque apaisée en cet instant. « Je ne sais pas, murmura-t-elle finalement. Puis, d’une voix plus ferme, elle ajouta, Mais… j’ai confiance en l’homme qui m’a envoyée ici ! » À ces mots, une vague de tristesse la submergea. L’évocation de Mharsel raviva la douleur de sa perte, ce souvenir encore si vif, comme une brume qui s’accroche au matin. Elle sentit son cœur se serrer. Elle baissa légèrement les yeux, reprenant son souffle pour ne pas laisser paraître sa peine, puis redressa le menton, rassemblant le peu de courage qu’elle avait. Elle ne savait pas ce qui l’attendait, mais elle lui devait bien cela : percer ce dernier secret.

Dahlia n'avait toujours pas la moindre idée de ce qui se déroulait réellement, mais l'atmosphère semblait se détendre petit à petit. On lui expliqua qu'une réunion se tiendrait dans une heure, mais une réunion pour quoi ? Elle n’arrivait pas à comprendre. Les événements se succédaient si rapidement, et chaque révélation semblait plus confuse que la précédente. Elle se laissa cependant guider, fascinée et anxieuse à la fois, jusqu’à une grande salle. En entrant, elle observa la grande table au centre, entourée de chaises vides. La salle avait l'air d’avoir été préparée pour une réunion, mais elle restait aussi étrangement silencieuse, comme si un secret lourd flottait dans l’air. Elle s’assit, et tout en essayant de calmer ses battements de cœur, elle attendit.

Lorsqu’on lui donna un nom à porter, celui de « Jade », elle ressentit un frisson, comme si cette identité était un masque qu’on lui imposait. C’était la première fois que l’on lui attribuait un nom qui ne venait pas d’elle-même, mais elle s'y conforma, ne voyant pas d'autre choix. Puis, on lui demanda ce qu’elle savait. Et là, la question la déstabilisa. Elle ne savait presque rien, et elle le comprit en entendant cette question. Sa confusion grandit alors qu’elle tentait de formuler une réponse. Pourquoi était-elle là ? Que devait-elle faire ?

« Je… je ne sais pas exactement pourquoi je suis ici, mais… » Elle hésita un instant, se forçant à prendre la parole avec plus de conviction. « L’art, peut-être ? C’est ce qui me liait à celui qui m’a envoyée. » Elle se sentit maladroite, comme si elle touchait à un mystère plus vaste qu’elle, mais elle continua : « Cela doit être lié à l’art, je suppose. À la peinture. Les techniques. Je… je ne vois pas d’autre raison. » Un frisson d’incertitude parcourut son corps alors qu’elle fixait son regard sur la table devant elle. « Je suis ici pour comprendre. »