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Eternal flame

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Luz Monteserre
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Luz Monteserre
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Occupation : lieutenante de la cité des braises
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La journée a été longue. Très longue. Comme si le cœur de la Cité dont je suis en charge, avait finalement décidé d’entrer en combustion spontanée, pile quand mes idées s’effondrent sur elles-mêmes. La saison sociale a commencé, la fête bat son plein un peu partout en ville, même là où les pauvres ne sont pas invités. Cette dichotomie me fascine, ce fil sur lequel je marche, telle un funambule, me rappelle férocement l’incongruité de ce que nous vivons.

La Cité des braises brûle de son besoin de vivre, de son besoin de sang, de feu et d’acier, et au rythme des battements de cœur des marteaux enfiévrés, il faut bien quelqu’un pour se dresser face aux habitants parfois un peu trop… festifs, pourrions-nous dire ?

Mais aujourd’hui, je n’ai ni le cœur à la fête, ni aux batailles, et les ridicules empoignades de tavernes m’ont fatiguée l’esprit. Parce qu’une autre rumeur s’est répandue dans mon esprit, enflammant une traînée de poudre avec aigreur. Une nouvelle que je n’attendais plus. Une nouvelle qui pourrait renverser le mince château de cartes que j’avais construit. Et la chaleur de juillet n’arrange pas mes affaires.

Quand un contentieux entre deux forges, découvert au crépuscule, m’amène à régler une affaire de vol (saupoudré de Merzost et autres croyances étranges, j’ai pas tout à fait compris ce que venait faire le malin dans la discussion), je crains que la journée ne se termine jamais. Quand finalement tout le monde comprend que ce n’est pas la magie ancienne qui est responsable de la soudaine disparition des métaux précieux, tout le monde peut retourner à son travail et les gardes s’excusent platement de m’avoir fait mander pour « si peu ». Mais au moins ça m’aura changé les idées et surtout, permis d’entendre l’appel d’une auberge sur le chemin du retour. Appel beaucoup trop puissant pour que je l’ignore.

Le Suprême de l’Hiver est mort. Je n’arrive pas à le croire. Ce n’est pas une grande surprise non plus, voilà longtemps que son temps et révolu mais qu’il s’accrochait à ce monde. Nous nous doutions tous que cela finirait par arriver, mais j’avoue ne pas m’y être suffisamment préparée. Car ce soir, je n’ai pas le cœur à grand-chose. Après avoir examiné rapidement les lieux, je commande à boire et me faufile à une table. La taverne ne paye pas de mine, du côté de la Corne d’Abondance, loin de tous ceux que je pourrais connaître. Je n’ai envie de rien ni personne ce soir, simplement boire à l’injustice des actions de mon frère, ce frère qui me condamne sans honte.

Je sirote quelques gorgées de la bière bon marché et tiède que l’on m’a servie, mais cela n’entache pas les bienfaits de l’alcool ruisselant dans mes veines. J’ai le regard rivé sur la porte, qui s’ouvre et se ferme au rythme du ballet des arrivées et des départs. J’écoute les conversations, scrute les interactions, cherchant presque à m’évanouir dans ces petites histoires du peuple, ou à réaliser combien mon sort est plus enviable que celui des autres. « Ben alors, vous en tirez une tête pour un joli bout de femme comme vous. » Je ferme un instant les yeux quand un homme se glisse à ma table, comme si j’avais envie de faire la conversation. Je les rouvre pour tomber sur un homme de grande taille, drapé d’étoffes de marin, ce qui m’étonne un peu car ils ont plutôt l’habitude de se rendre à la Cité des Étoiles, plus proche du port. « La Mère merci je suis une femme entière, et je préférerais profiter du reste de la soirée toute seule. » Mon ton est plus tranchant que je ne l’aurais voulu. Si la patience n’est pas mon fort dans la vie en générale, ce soir, j’ai l’impression d’être une grenade sur le point d’exploser. « Je ne cherchais pas à vous importuner. Passez une bonne soirée. » J’acquiesce, me retranche derrière ma pinte, étonnée qu’il lâche l’affaire si facilement. Au moment où il se lève pour quitter la table, mon regard est soudainement attiré par une nouvelle arrivée, que j’avais manqué à cause du marin.

Mon ombre est là, bien sûr.

Il ne faudrait surtout pas que la pauvre petite Luz parvienne à avoir deux minutes pour elle et respirer quand bon lui semble… Pourtant, malgré la pointe d’agacement, un certain ravissement me submerge par la même occasion. Je me doutais bien qu’il viendrait à ma recherche, et le nom de la taverne m’a fait beaucoup rire. La fin d’une époque. Voilà qui était adéquat par rapport à la situation. Aghnar est peut-être la seule personne qui parviendra me changer les idées ce soir. Même si je suis certaine qu’il grognerait si je lui disais un truc pareil ; il me divertit. Nos regards se croisent finalement et je lève mon verre vers lui, un mince sourire affleurant mes lèvres.
Aghnar Stenström
Hybride de l'Hiver
Aghnar Stenström
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Statut civil : VOEU DE CELIBAT
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Malgré la fraîcheur tardive s’étant installée sur la capitale, il émerge sans cesse de la Cité des Braises une chaleur soutenue, constante, entretenue par les forges et les activités ne semblant jamais s’essouffler. Artisans, commerçants, travailleurs de la nuit, le coucher de l’astre du jour fait se côtoyer des professions que d’autres quartiers, d’autres villes, ne verront jamais se faire face. Bien qu’on y hume davantage l’odeur de bois brûlé et de la suie que le délicat parfum des fleurs, il s’agit là, pour les plus guerriers des citoyens, de l’un des poumons du cœur même d’Evanor.
Aghnar a appris à supporter la température faisant honneur à l’appellation de ce quartier, s’y est établi bien malgré lui, sommé par le Suprême Monteserre de demeurer proche de sa précieuse sœur afin de mieux la maintenir sous sa garde. S’il est surtout chargé de l’escorter lors de déplacements officiels et lors de l’exercice de ses fonctions, le Mentaliste est parfois détaché aux cachots des Braises, se chargeant de faire parler les prisonniers les plus récalcitrants.

Un ailé, celui-ci, coupable de complicité avec le groupe terroriste ayant sévi à Beltane, ou simple victime d’un malheureux amalgame dont sa race est tristement victime à présent. On le dit trop vindicatif, trop enclin à favoriser les ailés au détriment des Faes, et, plus que tout, il est soupçonné d’avoir permis à ceux se revendiquant de la Légion Écarlate de se fournir en ces costumes qu’ils avaient revêtu lors de leur action.

L’interrogatoire -musclé- s’est achevé aux dernières lueurs du jour. Plongé dans les cachots depuis de longues heures, l’hivernal a perdu toute notion du temps, ayant consacré le sien à arracher les noms des quelques complices de celui qui s’est finalement avéré coupable de bien plus que ce dont on l’accusait.

Aghnar achève de se rincer visage et mains tandis que les gardes emmènent l’illyrien inconscient jusqu’à sa cellule, en attente de sa sentence. Levant la tête vers un conduit d’aération taillé à même la pierre, il en apprécie la fraîcheur qui vient lui caresser le visage et lui rappeler qu’il existe un monde au dehors. Dans un soupir, il se saisit de sa chemise qu’il remet enfin, avant de gravir les marches étroites et glissantes menant à la civilisation, où un garde Monteserre l’interpelle. Il semblerait que le mouton noir de la famille ait été aperçu au fond d’une taverne, du genre d’établissement qui ferait difficilement honneur à sa lignée.

Le Gris soupire, exaspéré, ne rêvant que de solitude et de silence, d’un répit, loin de ses obligations, loin d’elle. Mais il ne peut retenir cette appréhension qui naît en lui, en sachant Luz seule, loin de cette surveillance qu’il pense encore être la volonté d’un frère précautionneux, quand elle est plutôt celle, désavouée, d’un homme inquiet.
Choisissant d’interpréter cette inquiétude en un simple sens du devoir, l’Hivernal rejoint l’extérieur, s’empresse de sillonner les rues qu’il connaît aujourd’hui par cœur, en direction du boui-boui où la Monteserre a été aperçue.
Son pas est rapide, déterminé. Son visage fermé et son regard noir trahissent une contrariété certaine. Le Mentaliste maudit l’automnale, de le faire courir ainsi, de lui faire perdre ce temps qu’il aurait mis à profit pour contacter son contact de l’ajah bleue, de générer en lui une agitation ne seyant décidément pas au flegme qui le caractérise si bien.

Les yeux levés vers le nom de la taverne, Aghnar soupire de nouveau, se serait bien passé d’un bain de foule entre quatre murs. Mais la retrouver là-dedans passe bien avant, par devoir, se persuade-t-il encore. Pousse la porte et accueille ce frisson familier lui parcourant l’échine dès lors que l’automnale se trouve non loin de lui. Ses yeux gris balaient la pièce bondée pour la trouver, enfin, à une table d’où s’éloigne un homme visiblement déjà remis à sa place. Le regard braqué dans celui de la Monteserre, le Mentaliste affiche un sérieux, une rigueur qu’il a toujours veillé à maintenir à ses côtés, une froideur exacerbée qu’il n’a que pour elle et ce trouble qu’elle a le don de faire naître en lui.

Il sent qu’il n’est pas le bienvenu dans cet instant qu’elle comptait passer ici, qu’elle se serait bien passée de le retrouver en cet endroit. Mais rien de tout cela ne le dissuadera de la faire sortir de là. Elle lève son verre dans sa direction, pourtant, semblerait presque le narguer, le défier de la rejoindre. Et l’hivernal ne se fait pas prier.
Il fend la foule de soûlards, bouscule “par mégarde” le malheureux ayant eu l’outrecuidance de s’adresser à la Monteserre, sur lequel grogne quelques mots en toute discrétion « Si je te vois t’approcher d’elle encore une fois, je tapisse les murs avec ta cervelle. »

Ne laisse pas l’occasion à l’inconnu de rétorquer qu’il se tient déjà devant la table qu’occupe sa “protégée”. Droit comme un I, il ne s’assied pas, n'envisage pas un seul instant à s’attarder en ces lieux qu’il compte bien quitter, en compagnie de la Monteserre. Et ses intentions sont on ne peut plus claires. « La fête est finie, lieutenant Monteserre. Je vous ramène chez vous. »

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Luz Monteserre
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La froideur du regard du Mentaliste devrait me glacer jusqu’aux os. L’Hiver qui joue derrière ses prunelles n’est qu’une promesse de l’avenir qui m’atteint sur ces terres. Pourtant, quand je croise son regard, il attise en moi un feu que je n’ai jamais ressenti auparavant. Sans le vouloir, Aghnar a démarré un incendie qui menace de me dévorer, à chaque fois que nos regards se croisent ou que nos peaux se frôlent. Je n’arrive pas à déterminer s’il ressent la même chose que moi, car il ne bat pas le fer, il ne s’exprime qu’en mots choisis avec parcimonie. Aghnar est une énigme que je ne parviens pas à déchiffrer – certainement qu’il ne sait pas non plus.

Je sais, je sens dans mes tripes que je ne le laisse pas indifférent. Mais ce n’est pas parce que l’indifférence n’est pas de la partie que je l’attire ou qu’il ressent la même chose que moi. Je pourrais être un moucheron qui bourdonne autour de lui, un insecte qui le dérange et ne cesse d’attirer son attention. La dernière fois… Mes lèvres ne lui ont pas déplu. Mes soupirs ont charmé ses sens. Alors Aghnar cœur de pierre et âme de glace peut bien jouer toutes les comédies qu’il voudra, je n’ai pas rêvé ce qu’il y avait entre nous. Même s’il préférait certainement l’effacer.

Le colosse aux cheveux d’argent bouscule par mégarde (oui bien sûr, Aghnar ne laisse jamais rien au hasard) le pauvre marin qui avait jeté son dévolu sur moi, avant de lui offrir quelques mots de son cru à l’oreille. Je rêverais d’être une petite souris pour me faufiler à leur hauteur, goûter la teneur des maux de mon garde du corps. Encore une décision de mon frère qui me fait doucement rire ; comme si j’avais besoin qu’un protège mon corps de quoi que ce soit. Surtout quand on sait que c’est plutôt mon cœur qu’il met en péril. Bon, peut-être pas mon cœur en lui-même, mais il anime quelques sentiments contraires dans mon esprit.

Qui se répercutent légèrement dans d’autres endroits de mon corps, certes, mais ce n’est pas à lui de garder lesdits lieux.

Et puis même si je suis en colère qu’on m’assigne un homme de main collé à mon ombre, je ne suis pas mécontente que ce soit lui. Je peux passer mon temps à le mettre mal à l’aise. À le pousser dans ses retranchements. Il me divertit. Ce qui est une grande qualité qui n’est pas donnée à tout le monde.

Et voilà le titan posté devant moi, comme si je l’avais tiré du meilleur des sommeils. Comme si j’étais une gamine capricieuse qu’il venait remettre dans le droit chemin. Un sourire étire mes lèvres quand mon regard s’attarde sur lui. Il ne s’assoit même pas, prêt à m’abreuver de ses remontrances. J’ai l’impression d’être une adolescente à nouveau et que mon frère me pince avec une bouteille de vin en compagnie de mes amies faes que je n’aurais pas dû inventer pour une « soirée pyjama » un peu particulière. « La fête est finie, lieutenant Monteserre. Je vous ramène chez vous. — Je suis donc redevenue ‘lieutenant Monteserre’ pour vous, Stenström ? » Je pousse un soupir las, digne d’une des meilleures comédies, avant de prendre une nouvelle gorgée de ma bière. « Pourquoi tout le monde semble constamment vouloir me traiter comme une enfant ? Et ne me répondez pas parce que j’agis comme tel, parce qu’on sait tous les deux que vous ne vous comportez pas ainsi avec des enfants. Enfin, j’espère. » Sourire narquois qui froisse mon visage, petit rappel à ce que nous avons partagé et interrompu. Je ne peux pas croire à son petit jeu marmoréen, comme si j’étais une inconnue qu’il devait traiter avec cette nonchalance démesurée. « Maintenant que vous êtes là, venez boire un verre avec moi. À moins que vous ayez des idées derrière la tête en voulant me ramener chez moi ? » Taquine et mutine. Je reprends le jeu de funambule qu’il m’impose si bien depuis que nous nous connaissons. Je suis la braise qui danse sous ses yeux, qu’il aimerait attraper sans se l’avouer. Et parfois, je me demande jusqu’où je peux aller pour trouver ses derniers retranchements.
Aghnar Stenström
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La présence d’Aghnar face à l’automnale est froide, impérieuse, bien loin de ce à quoi l’on pourrait s’attendre de la part d’un homme au service des Monteserre. S’il se montre loyal, en apparence, au patriarche Cesare, l’hybride ne démontre aucun devoir, aucune soumission envers le mouton noir que représente Luz aux yeux de sa propre famille. Les consignes de Cesare sont claires : il doit veiller à sa sécurité lors de ses apparitions publiques, en plus de l’accompagner lors de certaines interventions au sein de la Cité des Braises nécessitant ses talents de Mentaliste. Alors Aghnar s’exécute, sûrement plus que de raison, se montre ferme et strict avec celle à qui il doit pourtant le respect, frôle parfois -souvent- l’insubordination face au lieutenant, dès lors qu’il juge agir pour sa sécurité.
Persuadé d’exécuter simplement les ordres, l’hivernal est loin de réaliser ce qui inspire chez lui tant de zèle. Ce qui paraît n’être qu’un excès d’attention ? Une possessivité ancienne, refoulée, datant d’une bonne dizaine d’années, qu’a exacerbée l’annonce des fiançailles de la Monteserre à son propre frère. Cette distance qu’il impose entre elle et lui ? La fuite d’un homme refusant d’assumer cet instant d’égarement contre sa peau, dont il se souvient la chaleur et la douceur dans les moindres détails.

Luz le trouble, c’est indéniable, et ça la rend dangereuse. Aghnar doit éviter toute distraction, se centrer sans cesse sur sa seule et unique mission : servir les intérêts d’Einar Asgeir, quand bien même fut-il agonisant dans une autre Cour. La Monteserre n’est qu’un danger, un risque qu’Aghnar prend soin de repousser, d’éviter en se montrant glacial face au brasier qu’est l’automnal.

Elle semble le narguer, ne culpabilise aucunement en se voyant prise sur le fait, bien au contraire, elle le nargue, lui sourit, fait courir sur lui un regard qui lui hérisse le derme et lui renvoie la vision de leur instant d’égarement que l’hybride feint presque d’avoir oublié, ne prenant pas le risque de rebondir sur les piques qu’elle lui lance, lui rappelant ce comportement totalement inapproprié qu’il a eu, quelques mois plus tôt. « Ma conduite ce soir là est inexcusable, et ne se reproduira plus, lieutenant. Vous savez tout comme moi que le sujet est clos. » L’austérité avec laquelle il fait tomber ces mots n’a d’égale que la passion qui l’a transporté ce soir là, instant qu’il se remémore sans cesse, dans un étrange mélange de culpabilité et de concupiscence.

Elle lui tient tête, sans surprise aucune, l’enjoint à la rejoindre à sa table, autour d’un verre. Elle connaît déjà la réponse, le nargue, ne semble pas décidée à le laisser l’escorter aussi facilement. « Ma seule idée est de vous faire sortir de ce taudis qui ne sied pas à votre nom et vous laisser chez vous, lieutenant. » Il le sait, qu’elle se fout de lui, n’a qu’une seule envie, la balancer sur son épaule et la sortir de là manu militari, en finir au plus vite pour cesser de se remémorer son égarement passé. « Maintenant, si vous le voulez bien, réglons ce que vous devez et sortons d’ici. »

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Parfois, j’aimerais me voir au travers des yeux du titan de glace. Je serais curieuse de me détailler par le prisme de ses pensées. Mais je suis farouchement ancrée dans mon esprit, et je ne saurai jamais vraiment le fond de sa pensée. Car à part quelques onomatopées bien senties, l’homme de main ne semble pas s’appesantir dans des tirades héroïques. Alors je ne m’attends pas à ce qu’il sort ensuite, à ces mots qui se fichent dans mes chairs, bien plus que je ne voudrais le faire croire. « Ma conduite ce soir-là est inexcusable et ne se reproduira plus, lieutenant. Vous savez tout comme moi que le sujet est clos. » J’ai envie de lui rétorquer que c’est ça, son problème, qu’il est beaucoup trop sévère, sérieux et que… oh et par la mère, pourquoi est-ce que je ne le lui dirais pas, en fait ? « Oui, l’homme droit, fort et intransigeant, je connais ce couplet par cœur, Aghnar. C’était une taquinerie. Je sais toute l’énergie que vous mettez à tenter de ne pas céder à la terrible tentation que je représente, je ne voulais pas mettre à mal votre célèbre self-control. » Rien de tout cela n’est vrai, évidemment. Je n’ai même aucune idée de si Aghnar a jamais eu envie de moi à nouveau comme cette fameuse soirée. Ni même si ses motivations n’étaient pas tout autre. Il est tellement… imperturbable. Illisible. Comme un masque qu’on ne peut pas dérider.

Je prends une nouvelle gorgée de ma boisson, laisse l’alcool faire son office. Je ne suis pas de bonne humeur, et sa manière de me jeter son froid polaire à la figure ne m’aide pas à me détendre. Pourtant, je commençais bien la soirée, bercée par la douce mélopée. J’espérais pouvoir oublier tous mes problèmes mais Stenström en est un à lui tout seul, tiens. Un que j’aurais préféré ne pas avoir dans le crâne ce soir. Ou en tout cas, j’aurais préféré qu’il me chuchote d’autres mots au creux de l’oreille, de ceux qui auraient pu me détendre et me détourner de mes ruminations ténébreuses. Mais je crois que le vent qu’il vient de me mettre est assez clair et précis pour tout le monde ; heureusement que mon ego est assez consolidé pour ne pas en prendre ombrage. Aghnar n’aime pas déroger aux conventions, et j’imagine qu’il doit se croire investi d’une mission divine parce que le grand Cesare lui a demandé de veiller sur moi. Foutu Cesare.

Il renchérit que sa seule volonté est de me faire quitter ces lieux, sur le champ, et surtout de me voir bien dans mon lit. Seule. Ennuyant, quoi. « Maintenant, si vous le voulez bien, réglons ce que vous devez et sortons d’ici. — Non, je ne le veux pas. Je venais dans ce fameux taudis pour une très bonne raison. J’avais besoin de noyer certaines choses, comme une nouvelle qu’un petit oiseau est venu me conter pas plus tard qu’aujourd’hui. Et je pense qu’elle pourrait vous intéresser. Mais vous allez aussi avoir besoin de vous asseoir et de boire un verre. Ou en tout cas, vous approcher assez de moi pour que je le chuchote à votre oreille, car cette nouvelle ne devrait pas se répandre. Pas tout de suite. Pas avant que tous les pions ne soient bien accordés sur l’échiquier. » J’espère avoir assez titillé sa curiosité. Assez pour qu’il s’approche de moi. Qu’il m’abreuve de son parfum. Que l’espace d’un instant, je me sente à nouveau en sécurité, avant de réaliser combien mon monde est sur le point de s’effondrer. Mais quand je plonge dans le regard d’Aghnar Strentröm, sans pouvoir l’expliquer, il semble remettre toutes les pièces du puzzle au bon endroit.
Aghnar Stenström
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ft. @Luz Monteserre | juillet 837


Elle est le Feu, lui la Glace, fidèles représentants des Cours qui les ont vus naître. La Monteserre irradie d’une chaleur, d’une spontanéité qui font défaut à l’Hivernal, se montre d’une franchise redoutable face à celui qui préfère les non-dits, préfère ignorer ce qui devrait pourtant être évident. Aghnar n’est rien de tout ce qu’elle est, n’a rien de solaire, tout de sombre, n’a jamais vécu que dans l’ombre d’un père qui n’en est pas un pour se faire envoyer servir un Suprême par pur intérêt pour le patriarche Asgeir. Il est taiseux, distant, se refuse toute émotion susceptible de le détourner de sa mission, de sa loyauté envers Einar. Et la Mère sait ce que Luz fait vibrer en lui, sentiments enfouis, niés, refusés, un lien puissant qu’il est persuadé de partager avec une autre, se pensant à l’abri de son autre moitié quand elle est là, face à lui, à lui rappeler son écart de conduite, cet égarement qui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille mais qu’il veut n’être qu’une erreur à oublier.

Alors pourquoi cette chaleur qui le prend dès lors qu’il est près d’elle ? Cette volonté de frapper le moindre importun qui se permet de lui parler ? Pourquoi les mots qu’elle a sonnent-ils si juste ? Son visage semble impassible, mais un oeil observateur peut y voir cette tension dans sa mâchoire, ses sourcils qui se froncent davantage, peut espérer capter ce poing qui se serre contre sa cuisse. Elle semble se rire de lui, ne pas réaliser à quel point elle est dans le vrai, à quel point il lutte chaque jour à ses, depuis plus de dix ans, pour se persuader qu’elle n’est rien pour lui quand il serait capable de tout pour demeurer à ses côtés. Alors il la repousse, peu désireux de savoir jusqu’où il serait prêt à aller. « Je ne fais que ce que l’on attend de moi, lieutenant. » Obéit aux ordres, à son Suprême de père, à Cesare, à Luz lorsqu’elle exerce ses fonctions, fait fi de son propre libre arbitre pour s’en remettre à la volonté de ces autres et s’oublier un peu mieux.

Il n’a jamais su faire que cela, après tout, n’a jamais éprouvé, jamais expérimenté le moindre souffle de liberté, soumis dès la naissance à l’autorité paternelle qui en a fait son chien de guerre, son pion placé où bon lui semble, jusqu’à la Cour de l’Automne où il a souhaité étendre son influence. Le sachant sur son lit de mort, l’Hivernal appréhende le dernier souffle du Suprême, tâche de le servir jusqu’au bout sans penser un seul instant à l’avenir sans cette ombre au-dessus de lui. Il ne lui restera plus que le Crépuscule, plus que les Monteserre, les Stenström se trouvant bien loin à présent.

Sans surprise, la Monteserre refuse après qu’il l’ait de nouveau priée de lever les voiles et de rentrer sagement chez elle. Une fois n’est pas coutume, une exaspération discrète est lisible chez l’Hivernal dont les bras se croisent sur ce torse large qui s’affaisse dans un soupir. Il est à deux doigts de la prendre par le bras et de la traîner au dehors, qu’importe son rang, qu’importe son nom, pour faire valoir les ordres de son aîné est-il persuadé, mais les mots de l’Automnale l’intriguent. Elle semble savoir quelque chose, quelque chose d’assez important pour qu’elle le veuille secret, discret, quelque-chose qui éveille l’intérêt de l’espion qu’il est, malgré tout, au service de l’Hiver avant celui du Crépuscule.

Nouveau soupir, de résignation cette fois, alors qu’Aghnar s’approche un peu plus d’elle. Proximité électrisante qui fait couler un long frisson sur son échine, promiscuité toujours redoutée mais nécessaire à l’entendre cracher le morceau. Le colosse tire une chaise sur laquelle il prend place, non pas tourné vers la table sur laquelle il se contente de s’accouder, mais plutôt vers Luz qu’il darde d’un regard exaspéré. « Venez-en au fait qu’on en finisse, lieutenant Monteserre. Après quoi je vous ramène chez vous, que ça vous plaise ou non. » Proximité presque intime, propice aux secrets et aux égarements, le poing qu’il serre sur la table n’est pas tendu d’irritation mais d’une résistance qu’il sait faillible pour avoir déjà fauté une fois. Qu’elle parle, vite.

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Luz Monteserre
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Le géant de glace est si différent de moi que ça m’en fait frissonner. J’ai l’impression que rien ne peut le déstabiliser, qu’il est un roc, contre lequel viennent se fracasser les vagues d’un océan en colère. Parfois, je voudrais être un peu plus comme lui, et un peu moins comme moi ; la colère qui irradie de chacun de mes gestes, de mes mots, me consume avec tant de facilité que c’en est presque décevant. J’ai l’impression d’osciller sur un quotient émotionnel d’une enfant de cinq ans. Et pourtant… pourtant, je ne peux pas agir autrement. C’est comme si toutes les émotions brûlaient dans un brasier infernal, sans que je ne puisse l’éteindre ou lutter contre son extension. Alors, parfois, je ne peux m’empêcher de lui envoyer mes flammes à la tronche, dans l’espoir qu’elles fassent fondre son armure. Dans l’espoir de prouver qu’il est un peu comme moi, malgré tout, un peu humain, et que mes émotions peuvent trouver un écho au travers des siennes.

Et voilà que le colosse de givre ne me déçoit pas. Le gel dans ses mots fond à mon contact, et pourtant. « Je ne fais que ce que l’on attend de moi, lieutenant. — Et vous le faites assurément bien. Personne ne mettrait en doute vos résultats. » L’humour ronronne dans ma voix, roule en sous-entendus dans mes mots. Mais je suis assez honnête sur ce sujet : l’homme est terriblement efficace dans ses missions. Ce que je déplore autant que je chéris. J’aime la sensation de protection dont il exsude. J’aime savoir qu’à ses côtés, je serai toujours en sécurité. Enfin, par rapport aux autres. Car je reste toujours la proie de mes émotions un peu trop vives en ce qui le concerne, et ça… même son sale caractère ne m’empêche pas de les ressentir. Au contraire. Qu’il me repousse est une morsure froide qui m’attise.

Et ce que j’adore le plus, c’est voir ses prunelles s’assombrir de son exaspération, tandis que je lui dis non, encore et encore, tandis que je me dresse contre lui. J’imagine que rares sont les gens ne se pliant pas à ses ordres. Ça aussi, ça me fait vibrer.

Et quand le géant plie à mes mots, une flamme mesquine lèche mon cœur de contentement. Comme si nous jouions un jeu où chacun avance ses pions, coup après coup. Il tire finalement une chaise, et sa présence m’échauffe presque plus que la bière que j’ai ingurgité. Son exaspération me fait sourire encore plus ; parce qu’elle est dirigée contre moi, et c’est plus agréable que l’indifférence. Aussi peut-être parce que j’ai gagné la première manche. « Oh oui, Stenström, j’ai bien l’intention que vous me raccompagniez chez moi. » J’aime tellement me jouer de lui. Hâte qu’il me lance un regard exaspéré, qu’il fasse comme si ma présence n’avait pas un impact sur lui. « En réalité, je suis plutôt désolée. Parce que des heures sombres nous attendent, et qu’en rire ne ferait que me couvrir d’opprobre. Il ne faut pas rire de la mort. Et celle-ci est venue récolter son dû. » Je baisse la voix, me penche vers Aghnar, en profite aussi sciemment pour me repaître de son odeur, d’avoir l’impression de pouvoir caresser le cuir de sa peau. Mes lèvres si proches des siennes. Mes lèvres devenant tombeau. « Le Suprême s'en est allé, Aghnar. » Et avec lui, mes vains espoirs de trouver une porte de sortie.
Aghnar Stenström
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L’ironie est palpable dans les propos de l’Automnale, sa voix se fait piquant à cette remarque qu’elle glisse sans délai aux mots du Mentaliste. Aghnar réprime un soupir d’exaspération, serre davantage son poing dont les phalanges blanchissent doucement. Mais il se contient, l’Hivernal, fait honneur à la réputation de son peuple, de sa faction aux individus semblant dénués de tout sentiment. Il a l’Hiver dans le sang, par son père comme par sa mère, tous deux descendants directs les premiers faes hivernaux, si l’on en croit ce Culte oublié des Asgeir depuis bien longtemps.

D’aussi loin qu’il se souvienne, Einar ne lui a jamais permis d’exprimer la moindre émotion, le moindre trouble sur son visage qui a fini par se figer dans une expression neutre et glaciale, celle-là même que lui reproche la Monteserre. Ses années chez les Stenström sont bien loin à présent, le temps, la distance et leurs devoir respectifs les éloignant cruellement, estompant le souvenir de ces liens fraternels s’étant créés entre eux, de cette affection particulière qu’il a développée pour Revka, la première et la seule qu’il ait jamais vouée à quelqu’un, contribuant à flouer le Mentaliste quant à ce lien qu’il leur prête et continuant de le berner tant il rejette l’idée que cette femme face à lui puisse être son autre moitié.

L’évidence est là, pourtant, dans le fond de son regard opalescent, dans cette exaspération perpétuelle qu’il a en étant à ses côtés, dans ce trouble qu’elle sème dans l’esprit pourtant impénétrable du Mentaliste. Nulle hématite au doigt de Luz, mais elle a malgré elle forcé l’inconscient du Gris, s’y est fait une place de choix et n’en bouge pas. Au contraire, elle s’y installe, s’y impose, lui revient en tête même lorsqu’ils se sont quittés.

Les sourcils toujours froncés, le regard toujours braqué sur l’Automnale, on y lit une brève lueur d’intérêt lorsqu’elle évoque ce secret qu’elle a à lui confier, celui-là même qui amène l’hybride à s’asseoir près d’elle sans encore en connaître la teneur. Lance un regard exaspéré à la Monteserre à cette satisfaction qu’elle affiche, qui s’intensifie au sous-entendu qu’elle glisse et qui fait venir à lui une image peu convenable qu’il chasse bien vite de son esprit. « Ne jouez pas à ça, lieutenant Monteserre. C’est indigne de votre rang. » Indigne, certes, la Monteserre ne portant certainement pas le nom d’une vulgaire lignée, mais ça a surtout le don de jouer avec ses nerfs et de lui rappeler cette faute qu’il a commise. cet écart de conduite ayant brisé, l’espace d’un instant, cette épaisse couche de glace qu’il pensait inaltérable. Mais maintenant, il sait à quel point la fille du Feu est dangereuse, et à quel point il est nécessaire pour lui de rester sur ses gardes.

Et la tâche est ardue alors qu’il se tient aussi près d’elle, lui demande une volonté de fer pour ne pas poser ses yeux gris sur ces lèvres qu’il a déjà goûtées. Alors il les braque dans les opales noires de l’Automnale dont les premiers propos ne manquent pas de l’intriguer. Il devine la dimension funeste de ce qu’elle s’apprête à lui annoncer, ses lèvres se pincent à l’idée qu’elle aurait eu mieux fait de le lui dire sans parler autant, qu’ils en finissent rapidement et qu’elle sorte enfin d’ici, qu’elle cesse de l’intoxiquer de ce parfum, de cette proximité devenue bien trop intime.

Et puis vient enfin sa réponse qui le frappe de plein fouet, lui fait perdre cet air exaspéré pour revenir à ce faciès toujours aussi neutre qu’il a appris à maintenir pour couvrir la moindre émotion. La surface est de glace, figée, alors qu’il se redresse pour s’adosser et qu’il détourne son regard de Luz, comme s’il craignait qu’elle ne décèle quoi que ce soit chez lui. « Je vois. » Il est de notoriété publique qu’Aghnar a été le pupille du défunt Einar Asgeir, qu’il en a été l’ombre menaçante durant de longues années avant d’être envoyé au service des Monteserre. On ne peut que supposer l’affect qu’il peut avoir développé envers celui que l’on pense avoir été son mentor, bien loin de se douter qu’il en était le géniteur usant de son ascendant sur sa progéniture avide de reconnaissance pour faire du Mentaliste l’être de glace qu’il est aujourd’hui.

Aghnar demeure silencieux quelques instants, tentant de calmer la tempête qui lui ravage l’esprit. Einar est mort, Einar n’était pas éternel, laisse derrière lui un fils jamais reconnu qui lui aura voué sa vie entière, et qui ne saura qu’en faire à présent que l’autorité du paternel n’est plus. Le pantin voit les ficelles disparaître et n’est plus qu’un corps sans âme, sans but, sans plus aucune cause à servir. C’est une liberté vertigineuse qui s’offre à lui, une infinité de choix et de possibles qu’il n’a jamais envisagé, qu’il ne réalise pas encore. « Merci de m’en informer. »

Il ne réalise pas non plus encore ce que la mort du Suprême hivernal impliquera pour Luz dans le futur proche. Elle, que l’on a promise au nom Asgeir, l’union de cette femme avec celui qui ignore être son frère. C’est encore noyé dans son esprit en proie à bien trop d’émotions qu’il s’efforce de contenir, de dissimuler, le regard perdu dans le vide, poing fermé sur la table alors que le dossier de la chaise en bois supporte son poids. Il en oublie un instant la raison de sa présence ici, la volonté certaine avec laquelle il comptait ramener la Monteserre chez elle. Tout ceci est bien loin à présent, loin derrière une perte douloureuse menaçant de briser cette armure de glace qui le recouvre.

Aghnar se lève finalement, lourdement. « Veuillez m’excuser. » Prend soin de ne pas la regarder dans les yeux, d’esquiver ce regard de braise qu’il soutient si bien d’ordinaire, et se détourne d’elle pour fendre la foule alcoolisée jusqu’à la porte de sortie qu’il franchit. Se retrouve dans la nuit, en compagnie de quelques poivrots qu’il quitte bien rapidement pour s’engouffrer dans une sombre venelle en quête d’une solitude propice à accueillir sa soudaine déflagration.
Un poing s’abat dans une des caisses entreposées en arrière de l’auberge, accompagné d’un cri de rage qu’il réitère en frappant de ses phalanges le mur épais qui ne bouge pas, jusqu’à ce qu’il ne cesse, à bout de souffle, ce dernier échouant contre la pierre malmenée sur laquelle il appuie son front. Le voilà sans laisse, le molosse de l’Hiver, ne sachant que mordre dans la détresse, ne sachant qui suivre à présent que cette main qui tenait fermement le bâton s’en est allée. Ne se retrouve plus qu’avec un collier sans nom, et une allégeance à un Crépuscule qui n’a plus aucun sens.


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Peut-être que mon entêtement est la seule chose qui maintient cette pseudo-relation en vie. Mon envie, mon besoin, de le piquer, de le voir réagir – ou justement, de tenter de rester de marbre, comme il l’a toujours fait. Je n’arrive pas à expliquer pourquoi j’aime tellement me jouer de lui. Peut-être parce que malgré tous ses grands discours, j’ai vu l’étincelle dans son regard, j’ai senti son souffle sur ma peau, et ces deux choses ont été les choses les plus excitantes de toute ma vie. Comme si sous la caresse de son regard, je vivais enfin, je m’embrasais enfin, je trouvais le sens de tout ça, enfin. Des mots que je ne lui dirai jamais, que je ne dirai jamais à personne, d’ailleurs, une sensation bien cadenasse dans mon cœur, entre les barreaux de ma cage thoracique. Tout n’est pas bon à dire, et ces mots-là auraient un coût trop élevé. Pour lui, pour moi, pour ce que nous vivons. Car pour le moment, cette danse diabolique me convient. Elle me permet de goûter sa présence sans dévoiler mon jeu, de plonger dans ses iris sans remords.

Et peut-être, au fond, je crois, j’espère, que les flammes de ce que je suis et ce que je représente, finira par craqueler la carapace de glace qui entoure son propre cœur.

« Ne jouez pas à ça, lieutenant Monteserre. C’est indigne de votre rang. » Elle hausse un sourcil, prends une nouvelle gorgée de sa boisson, le jauge de ses yeux perçants. Qu’est-ce qu’il en sait, de ce qui est indigne ou pas ? « Et vous devriez vous rappeler du vôtre, quand vous vous permettez de juger mes actes. » Il veut que je joue à la parfaite petite princesse ? Je ne suis vraiment pas certaine qu’il aime ce qu’il pourrait voir.

Mais son aveu devrait finir de le terrasser. Car même s’il est de l’Automne désormais, elle sait que son cœur continue de respirer le gel et le froid. Mais Aghnar ne déroge pas à la règle. Il ne répond que deux mots, quelques petites lettres pour accuser la réalité de ce que je viens de lui avouer. Je le scrute, léchant la moindre aspérité dans ses émotions de mon regard, incapable de lui laisser un moment pour accueillir l’annonce du deuil comme il se doit. Il se contente de me remercier, d’une voix si rauque que je ne sais pas ce que cela signifie. En fait, pour la première fois depuis que je le connais, je ne suis pas certaine de savoir ce que j’ai engendré.

Et Aghnar se lève. Me surprenant une fois de plus. L’incompréhension doit effeuiller mon visage, couche après couche, car il ne me regarde même pas dans les yeux, ne dit rien de plus, se moque éperdument de ce que j’ai à dire, ce que je peux ressentir, de ce que cela implique pour moi, ou même de ma fameuse sécurité, raison pour laquelle il est venu me chercher en premier lieu. Si mon ego s’en prend un petit coup malgré tout, je ne comprends surtout pas ce qui se joue dans son esprit à ce moment-là. Il s’en va.

Il s’en va !

Il croit me tourner el dos ainsi ? Et pourtant, la souffrance lézarde légèrement ma propre armure. Il a l’air… secoué. Plus que je ne l’aurais cru. Moi qui pensais que le géant de glace était vraiment à toute épreuve de la vie. Il faut croire que je m’étais trompée. Ni une ni deux, je me lève, fends la foule pour le suivre. Mon attention rivée sur sa carrure, ses cheveux d’argent, je ne le laisse pas m’abandonner ici.

Quand je le trouve finalement dans une petite ruelle plongée dans la pénombre, c’est grâce au tambourinement d’un poing qui brise une caisse. Le feulement qui lui échappe ressemble à celui d’une bête enragée, blessée et perdue. Et il me fend le cœur. Plus encore que l’idée de mon avenir brisé. C’est ensuite le mur qui emmagasine sa rage, au moment où je débarque près de lui. « Aghnar. » Je ne sais pas quoi dire. Pour panser sa plaie. Je n’aurais peut-être pas dû jouer autant avec cette nouvelle, car je n’avais pas saisi l’immense séisme que cela représenterait pour lui. Venge-toi sur moi si tu veux. Mais arrête de te faire du mal. Voilà ce que j’aurais aimé dire. Mais ce sont des mots qui seraient « indignes » de mon rang, n’est-ce pas. « Je suis désolée. » Ce sont les seuls mots que je parviens à souffler alors que je m’approche de lui, devenant plus dangereux qu’un loup blessé. J’aimerais pouvoir le rassurer, l’apaiser, lui chuchoter des mots qui soigneraient son cœur. Mais je ne suis plus une enfant.

On ne répare pas un cœur brisé.

Je pose ma main sur son avant-bras, espérant calmer sa rage délétère, espérant retrouver ses prunelles incandescentes. Afin de comprendre ce qui se joue sous son crâne.
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Si le fracas des coups se distingue à qui tend bien l’oreille devant la taverne où se regroupent quelques poivrots, l’obscurité de la venelle a le mérite d’en dissimuler l’auteur, de rendre anonyme celui qui contribue pourtant d’ordinaire à maintenir l’ordre dans les rues d’Elysium aux côtés de celle qu’il a laissée seule derrière lui.

De chien de guerre, le voilà devenu chien fou. La main qui tenait si fermement sa laisse s’en est allée, le contraignant à une liberté qu’il n’a jamais connue. Là où bien d’autres cabots s’en seraient allés, auraient pris leurs jambes à leurs cou avant que quiconque ne puisse les contraindre de nouveau, Aghnar ne sait que se retourner et mordre, cogne frénétiquement dans ce mur dans un bruit sourd, ses cris de rage devenant grognements. De ses cheveux retenus en arrière par un lacet de cuir s’échappent quelques mèches folles venant s’imposer devant son visage, devant son regard empli d’un désespoir que cache une fureur qu’il ne sait contrôler, qui ne se calme qu’une fois que la douleur se fait ressentir sur ses phalanges rougies.

L’hybride plaque son front contre la pierre rugueuse, le torse se soulevant au rythme d’un souffle erratique. Perdu dans sa propre douleur, il en oublie la réalité de cette ruelle, de l’atmosphère chaude qui plane autour de lui, des pas qui s’approchent de lui, de cette présence dont l’aura contribue pourtant à apaiser sa frénésie.

Elle l’appelle, voix qui résonne dans son crâne aussi sûrement que son propre souffle, au milieu de ce tumulte de pensées qui l’assaillent. Il l’entend, Luz, mais maintient son regard braqué dans le vide, vers ce mur aux tons ocres, jusqu’à cette main qu’il sent lui presser doucement l’avant bras sur lequel ses yeux se braquent brusquement. Main délicate sur son bras épais, elle l’y pose doucement mais l’effet est brutal, provoque un violent frisson qui parcourt l’échine de l’Hivernal et le détourne un instant de ses propres pensées.
Le regard glacial qu’il a toujours pris soin d’adresser à l’Automnale est bien loin, celui-là même duquel il la dardait encore quelques minutes plus tôt alors qu’elle lui tenait tête, la Monteserre. Celui qu’il pose sur elle est bien plus vivant, brûlant d’un feu presque semblable à celui qui y avait dansé ce fameux jour où leurs lèvres se sont rencontrées. Passion et vulnérabilité ne sont pas si différentes, finalement, laissent les Hommes en proie à ce que leur dicte leur coeur et non leur raison. Et celui d’Aghnar est tiraillé en cet instant, entre la douleur de la perte d’un père, et ce lien qu’il nie pourtant si fort, qui font de Luz tout ce que ses yeux voient dans l’obscurité qui les entoure, tout comme ces lèvres que ses billes argentées effleurent l’espace de quelques secondes, d’un égarement familier. Leur douceur lui revient, leur passion tout autant, comme ce goût d’interdit qui se rappelle à lui alors qu’il se hâte d’en ôter le regard, le braquant plutôt dans les iris ambrés de la Monteserre.

Sa paluche froide vient se saisir de la main chaude qu’elle a posée sur lui, l’enserre fermement pour l’en ôter, doucement, contact électrisant dont il omet de se défaire malgré les propos qu’il tient ensuite. « Je n’ai besoin d’aucune pitié. » L’éloigner, il doit l’éloigner, au plus vite, au plus loin, sent sa volonté s’étioler face à celle qui l’a ainsi vu s’emporter, et son esprit encore troublé rend ses mots bien moins réfléchis, bien moins mesurés, rend sa langue plus acérée qu’elle ne le devrait. Il la tient encore, pourtant, comme incapable de laisser s’en aller celle dont la seule présence suffit à le détourner du chaos occupant son esprit. « Encore moins de la vôtre. »


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