war of hearts. (solaris)

War of hearts

1er octobre 838 - @Solaris Delsarte

De tous les moments, il avait fallu que le père de Solaris se réveille à cet instant précis. Au moment où la vérité avait presque franchi les lèvres de l’Illyrien. Romeo observa interdit, les premiers instants, les mots sortirent de sa bouche comme un réflexe – une protection. La scène semblait être au ralentie. Les premiers mots que prononça l’homme furent son prénom. Son putain de prénom. L’Eole resta bouche bée en se demandant si l’homme se souvenait ou si c’était un réflexe, une intuition sortie tout droit de sa caboche. Les yeux bleus du Cagliesi se posèrent vers son âme-sœur, la femme de sa vie, qui se jetait vers son père pour tenter de le rattraper. Tandis que lui restait immobile, perdu sur la marche à suivre, terroriser sur l’avenir. Terroriser de perdre Solaris à jamais.

Les yeux de Romeo se fermèrent quelques secondes – du monde arrivait. Les pas précipités de Lilian se firent entendre dans le couloir et lorsqu’il aperçu la silhouette de l’homme qui venait de se réveiller, il se mit à pleurer, à remercier la Mère et d’autres conneries. L’Eole, lui, serrait les dents. Il tentait de ne rien laisser paraître mais il sentait les pupilles noisette de la brune se poser sur sa silhouette par moment. Elle comprenait plus qu’elle ne le croyait. En grognant de frustration, il se décida à venir en aide à ceux qui étant sous le choc – il attrapa le bras de l’homme qu’il avait cogné quelques années auparavant pour le soulever et l’amener vers un canapé dans le salon. La traversée du couloir lui sembla interminable. Romeo le lâcha presque sans ménagement. Il aurait pu être plus doux surtout qu’il était responsable de tout ce merdier. Mais avec l’anxiété venait une émotion que le Cagliesi peinait à contrôler : la colère. Là, à l’instant, l’homme avait envie de tout casser. De démonter cette baraque. De planter la tête du premier venu dans une des pierres de la cheminée.

Sauf qu’il était entouré de zéphyrs. Il ne pouvait pas se permettre de perdre son calme comme il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque que le père de Solaris voit sa tête en ouvrant les yeux. Plus loin il se tiendrait, plus long les souvenirs prendraient du temps à remonter. Avançant de quelques pas, l’Illyrien fit un pas vers son âme-sœur et il fit un geste inattendu qui laissa un silence dans la salle. Romeo déposa un baiser, doux, sur le front de Solaris. L’homme qui débordait de colère arrivait encore à faire preuve de douceur pour elle. Peut-être qu’il avait trahi ainsi, des sentiments que d’autres pourraient retourner contre lui. Mais que l’un d’eux vienne le défier en menaçant la brune – la mort l’attendrait au bout du chemin. Bordel, c’était peut-être la dernière fois qu’il pouvait toucher sa peau. Sentir son odeur. « Je vais partir. » Dit-il d’une voix ferme. « J’ai pas ma place ici et j’ai du travail. » Ajouta-t-elle. Pour une multitude de raisons et son cœur, à ses paroles, se fendit en deux. Alors Romeo prit le chemin de la sortie.