[INTRIGUE] Bal des Marées

Ses pas la portent vers l’extérieur de la salle de bal. Alors, que le vacarme ne fait que gonfler après le silence assourdissant. Étrangement, son cœur demeure calme. Son pouls en contrôle de sa nervosité. Un trait de caractère qu’elle se surprend à maîtriser sous cette apparence. Peut-être qu’elle réussira à équilibrer ses deux vies pour s’en construire une véritable? Elle secoue la tête pour chasser les idées parasites qui ne peuvent que l’envahir, comme pour tenter d’éloigner tout ce que cette soirée implique. Le crépuscule régent? Le pouvoir entre les mains de la religion? Elle bat des cils avant d’arrêter sa recherche. Prenant le temps d’inspirer profondément, tournant de nouveau les talons. Ce n’est pas Achille qu’elle doit trouver. Après tout, ce n’est pas pour lui, que Louise est rentrée au bercail. Mais, pour les siens et ceux-ci se trouve au cœur même de ce désastreux bal. Revenant sur ses pas, Lou tombe sur son seigneur et frère, une femme à son bras. Devinant à ses traits typiques de l’aube l’identité de celle-ci, elle s’empresse de l’alpaguer. « Le seigneur Liao aura notre peau s’il doit arriver quelque chose à sa famille, alors qu’elle se tient à ton bras. Occupe-toi d’elle et je vais retrouver le reste des nôtres. » Elle s’incline en vitesse devant la fiancée et future dame d’Aurëdant. Reprenant son chemin, sans véritablement s’assurer qu’il obéit. Son frère étant plus que débrouillard, il saurait empêcher cette alliance de tomber dans l’oubli.

De retour dans la salle, Lou ne tarde pas à apercevoir un visage familier et de s’approche de sa demi-sœur, pour mieux enrouler sa main sur son bras. « Zoya! » Sa voix cristalline est plus forte qu’à l’accoutumer pour se faire entendre dans cette foule hystérique. La rousse se presse contre la présence de la comtesse, pour mieux murmurer à son oreille. « Nos cousins sont par là-bas. » Elle pointe vers leur droite, l’endroit même où elle avait abandonné Eros dans le but de profiter de la piste de danse. L’espace d’une seconde, elle aperçoit le rassemblement de suprême, cherchant la baronne de Boissieux parmi eux. Peut-être pour s’assurer qu’elle avait eu raison de l’abandonner à la politique, peut-être par curiosité, Louise n’est pas certaine de pourquoi cet intérêt. C’est toutefois, le regard de Cesare qu’elle croise et sa gorge se serre. Le lien palpable à même son âme ne la prend pas par surprise. Seule son envie de s’assurer qu’il tient le choc est là pour jouer les intruses. Elle fronce des sourcils, son regard parlant à sa place. Une pensée pour le suprême évincé, une question muette sur ce qu’elle pouvait faire pour lui. Louna s’agitant à l’idée d’être utile… Mais, elle ne peut pas acter quoi que ce soit. Il n’y a ni amour ni lien officiel entre eux deux, sa présence serait déplacée. Elle détourne le regard, tranchant l’attraction de la Mère, pour mieux entraîner Zoya à sa suite.

Lorsque les deux femmes réussissent à se faufiler, près des leurs, Lou souffle son air avec agacement. « On s’entend, que de rester ici risque de décoiffer non? » Son sourire en coin imite le rire dans sa voix. La situation irréaliste et la banalité de ses paroles, volontairement mise en parallèle.

La robe.