Bal des Marées

Sujet commun — 30 septembre 838 outfit

Être discrète n’était certainement pas le fort de la Valois, non pas qu’elle cherche particulièrement à l’être. Des années déjà qu’elle avait cessé d’essayer de se fondre dans la masse, des années qu’elle tâchait de passer outre les rumeurs, les mots qui courraient sur elle, sur ses actions, sur son tempérament. Circé était toujours trop. Trop explosive, trop colorée, trop spontanée. Trop tout, pour ce petit peuple mondains qui préférait se confiner dans son confort terne. Les faux-semblants ne l’intéressaient plus, elle n’était pas la douce Atalante de Péone, elle n’était pas de celles qui souriaient à chacun dans le but de se faire apprécier. Et si bientôt, très bientôt, elle allait devoir porter le nom de cette famille, elle n’en ferait probablement jamais réellement partie. Ce mariage, aussi juste et satisfaisant soit-il, n’était qu’une façade. Une farce visant à détourner les regards. L’idée même d’un jour devoir procréer avec Ulysse la rendait nauséeuse, pourtant la pivoine avait été très clair concernant ses attentions et ses attentes vis à vis de cette union.

Finalement, elle avait préféré laisser de côté ses angoisses pour concentrer son énergie sur autre chose. Sur quelqu’un d’autre que le fae qui était jusqu’alors accroché à son bras. On pouvait lire récemment qu’Ehsan Ghafa, Suprême de la Cour du Jour, courtisait Rosalie. Sa douce Rosa, toute amoureuse qu’elle était Atlas Romanov, n’était pas particulièrement à l’aise à cette idée. La tornade n’oublierait jamais l’état dans lequel elle avait retrouvé sa sœur alors que les journaux mondains avaient parlé du fait que le peintre de Dunmere avait été vu avec la Suprême de la Nuit. Elle devait bien l’avouer, ces foutus Suprêmes, qu’ils soient de sa Cour ou non, avaient le don de la faire suer. Elle n’avait donc pas hésité à fendre la foule et fondre sur le Ghafa. Les prunelles s’étaient arrêtées sur elle, sur ce qu’elle faisait, aussi proche de lui, ce qu’elle lui disait. Ses mots avaient été calmes, respectueux. Elle aurait dû se taire. Elle s’en fichait.

La réputation du Ghafa le précédait. Plutôt charmeur, assez facile d’accès, Circé s’était laissée convaincre qu’il avait les moyens de tourner autour de sa sœur préférée. Fichée devant lui, à l’houspiller sans honte, alors qu’elle savait son cousin non loin, Ambroise, probablement prêt à la recevoir et lui faire des remontrances dès que les yeux seraient éloignés, la tornade ne savait à quoi s’attendre concernant la réaction du Ghafa. Et sans rien espérer non plus, seulement désireuse de libérer un peu la pression qui croulait sur ses épaules, qui menaçait de la faire chavirer, elle l’avait pris à parti. Un sourire s’était dessiné sur les lippes du Suprême, le sang de la tornade ne fit qu’un tour dans ses veines. Prête à accueillir une salve de répliques acerbes, prête à être remise à sa place de la pire des manières, une humiliation publique comme elle l’aurait mérité pour s’en être ainsi prise à lui, elle avait cessé de respirer. Pourtant, il se fendit d’un sourire tendre, jovial. D’un sourire sincère, un brin charmeur. La Valois était quelque peu déboussolée.

L’échange entre eux lui parut presque lunaire. Le Ghafa déposa un baiser sur la main de la Valois, celle-ci sentant son visage se réchauffer à mesure que le Suprême tâcha de la rassurer concernant ses intentions vis à vis de Rosalie. Finalement, peut-être n’aurait-il pas été un mauvais choix pour sa sœur, il semblait capable d’une douceur inouïe, lumineux et tendre, à l’opposé de l’image qu’elle s’était faite de lui. S’il vous plaît, n’ayez crainte.  N’était-ce pas son rôle, en tant que sœur aînée, que de craindre -justement- que du mal soit fait à sa tendre protégée ? Il ne lui avait fallut que quelques mots pour parvenir à calmer la tempête qui grondait en elle. Cet échange était-il seulement réel ? Venait-il réellement de lui promettre une parure en guise de félicitations pour son union prochaine avec le De Péone. Bouche bée, Circé ne pipa mot. Fait suffisamment rare pour être souligné. Elle suivit du regard le Suprême qui déjà s’éloignait, félicitant chaudement son fiancé, priant celui-ci d’un jour lui rendre visite à la Cour du Jour. Un sourcil haussé, la tornade était soufflée.

Elle fut rapidement tirée de sa torpeur lorsque la main d’Ulysse vint s’enrouler autour de son poignet. Fermement. Brutalement. Pas assez pour la faire souffrir, suffisamment pour la faire sursauter. Le ton était sec, la remontrance était méritée, mais Circé n’était pas de celles qui baissaient les yeux. Elle planta un regard furieux dans les prunelles de son fiancé. Elle comprenait, bien sûr, qu’il ne soit pas ravie de son petit éclat. Elle comprenait. Mais Ulysse de Péone, fiancé ou non, n’avait aucun droit à faire valoir sur la Valois. Ambroise s’y était essayé, elle ne se laisserait pas diriger, la tornade. Je ne saurais l’accepter. Devait-elle voir percevoir une menace sous les mots qu’il venait de lui adresser ? Tenez-vous. L’ordre claqua dans ses oreilles, lui faisant l’effet d’une gifle. Comment osait-il ? La pivoine qui venait de lui reprocher sa petite altercation venait de créer toute une scène au beau milieu du bal. Elle n’avait rien dit. De nouveau. Pantelante, son regard s’était levé pour chercher celui d’Ambroise, occupé à discuter avec le Suprême du Jour. Elle s’était retournée, parée d’un sourire qui se voulait imperturbable, sa main posée sur son poignet, là où Ulysse l’avait agrippée. « Veuillez m’excuser, souffla-t-elle en fendant de nouveau la foule pour rejoindre une crinière blonde, similaire à la sienne. Elle trouva Rosalie aux côtés de Despina et de deux femmes qu’elle jugea également de la cour du Jour. Son regard se fit morne alors que les traits d’Eros Wintell se dessinaient juste à côté en compagnie de l’épouse Monteserre. Tout va bien, Rosa ? Qu’elle demanda, arrivée à hauteur de sa sœur. Bonsoir, Dame Monteserre, Dame Ghafa, Dame… Akhtar ? Qu’elle devina, celle-ci ayant passé un bras par dessus les épaules de Daisy. Eros, conclu-t-elle d’un ton acerbe, avant de reposer ses prunelles soucieuses sur le visage de la plus jeunes des Valois. »

résumé:

Bal des Marées

Sujet commun — 30 septembre 838

Solaris était dehors. C’était la pensée qui tournait en boucle dans les pensées de Romeo. D’autres responsabilités l’attendaient ce soir. Autant qu’il aurait souhaité être dehors avec elle, c’était à l’intérieur qu’était sa place. Pinçant les lèvres, il attendait son amie – sa petite protégée. Luciana était comme une petite sœur ; elle avait été proche de son frère lorsqu’ils avaient été enfants. Jusqu’à ce qu’Elio ne décède tragiquement. Des émotions enfouies depuis longtemps remuaient dans l’estomac du Cagliesi. L’Illyrien n’était aussi à l’aise que son frère ou son père au milieu des politiciens. Ce n’était pas lui le chef de clan, ni celui qui se destiné à tenter d’être élu après leur père. Romeo était de ceux qui préféraient la force brute. Le charme et les poings. Derrière sa violence se dissimulait tout de même une réelle curiosité.

Romeo avait accepté d’accompagner Luciana pour lui faire plaisir. Elle était venue le trouver dans l’espoir qu’il accepte d’être son cavalier – s’il avait refusé, elle serait allée voir un autre ailé. Il était hors de question que Romeo la laisse se balader au bras de n’importe quel Illyrien, d’autant plus, au Bal des Marées où les enjeux étaient importants. S’il n’était ni son père, ni son frère, le Cagliesi savait néanmoins se tenir. Au moins, il pourrait garder un œil sur la Monteserre. Même s’il le savait, les rumeurs qui allaient circuler lui tapaient déjà sur le système. « Tu es ravissante. » Dit-il néanmoins à Luciana. L’un de ses rares élans de galanterie. « Tu sais qu’il n’y a vraiment que toi pour me pousser à participer à un bal en compagnie de tout le panier de crabes, la puce. » Puis il pinça des lèvres à nouveau sous l’œil amusé de la jeune Monteserre. Comme promis, il déploya ses ailes en entrant.

Il aurait des ennuis avec Siena et même, peut-être, Son Suprême. Romeo essaya soigneusement d’éviter le regard des parents de la petite. Quel enfer. Son regard glissa vers Asmodaï, l’un des chefs de clan de la Nuit – un guerrier reconnu. Sa présence le surprit particulièrement. Son regard croisa enfin celui de Merrill, un autre Eole des Stormvaengir – un ami. D’un hochement de tête, pour ne pas le déranger avec qu’il était en pleine discussion avec la Suprême de la Nuit, ils se promirent de se rejoindre plus tard. Romeo se tourna à nouveau vers Luciana. « Surtout, ne me force pas à danser. » Maugréa-t-il bougon.

La soirée allait décidément être longue. Presque prisonnier du groupe de sa cousine, le mâle inspirait lentement, se cachant derrière l’énigmatique sourire dont il avait le secret. Cassandra était hors de vue. Despina venait d’arriver au bras de l’imbécile heureux qui avait le titre de suprême du jour ; une autre femme les accompagnait… Une Ghafa dont il avait déjà vu le visage mais dont le nom lui échappait encore. L’arrivée d’une Valois, et pas la moindre, reporta son attention sur le groupe. Rosalie était toujours si… délicate. Une rose blanche, fragile, qui perdurait d’une façon surprenante au milieu d’un nid de harpies qu’était la famille Valois. C’était presque réconfortant de se dire qu’à sa façon, elle était tout aussi désagréable que les autres. La seule exception du lot était peut-être la prêtresse dont il avait jadis goûté la chair, peut-être parce que d’une certaine manière, ils se comprenaient tous les deux dans l’art de la foi.

Toujours avec le sourire, Eros inclina sa tête dans une salutation polie, avant de porter son regard sur le reste de la salle. Il repéra rapidement la suprême de la Nuit et continua son chemin visuel plus loin. Évidemment, le suprême de mouse et sa divine épouse n’étaient toujours pas en vue. Eros inspira, reportant son regard sur ceux avec qui il était, tentant de ne pas mourir à petit feu chaque fois que quelqu’un lui adressait la parole. Silencieusement, il observa Atalante et son fiancé. Le seigneur en question avait visiblement une sale gueule. Était-il dans son assiette ? Pas qu’Eros s’en souciait réellement, mais il devait avouer que l’idée de voir un seigneur vomir sur les pieds d’un autre l’amusait au plus haut point. Hestia adorerait le spectacle elle aussi, si la nocturne se décidait enfin à ramener ses fesses jusqu’à l’événement. Alors que le couple se décidait enfin à partir danser, le regard du mâle glissa de nouveau dans la pièce, attiré par un mouvement presque commun. Circé Valois, la vilaine harpie qui traînait Ulysse de Peone avec l’autorité d’un tyran… Le nez d’Eros se plissa un instant avant de relever les yeux au ciel. Ne pouvait-elle pas simplement disparaître, celle-là ? Une vague de colère et de haine gronda en lui, et il préféra détourner le regard, observant son adorable et si parfaite Despina qui venait à lui. Un sourire sincère glissa sur sa bouche alors qu’il l’observait. De toute façon, Daisy était la plus parfaite. La Ghafa qu’il avait vue plus tôt débarqua parmi eux, et les mots qui glissèrent hors de ses lèvres arrachèrent un léger sourire au printemps. Elle était drôle, celle-là. Il pouvait presque l’apprécier… Se penchant vers Lou rapidement, il demanda : « Tu ne trouves pas que cette année est particulièrement agitée ? » Puis, sans attendre de réponse, il tendit la main vers sa sœur. « Daisy, tu es somptueuse », laissa-t-il tomber en observant sa sœur comme s’il vérifiait qu’elle n’avait aucune marque de possible maltraitance. « Tu as l’air de te porter comme un charme, ma sœur », ajouta-t-il soudainement distrait par l’entrée plus que remarquée de Cesare Monterre et de son épouse. Sa Siena. Comme victime d’un sort, la gorge d’Eros s’assécha drastiquement alors qu’il perdait toute capacité de respirer correctement. Cette robe… par tous les divins, elle était…

Il se lécha les lèvres, reportant son regard dans les prunelles de sa sœur. « Est-ce que tout va bien dans ta vie à la cour du jour ? » Ne souhaitait-elle pas rentrer à la maison ? Quoi qu'il en soit, avoir Daisy dans la famille du Suprême comportait son lot d’avantages… Une dame dont le visage lui était familier venait de s’ajouter à leur groupe, tripotant sa petite sœur… Était-ce une amie de celle-ci ? Une connaissance ? Eros l’observa un moment alors que Daisy faisait les présentations et que les pièces du puzzle s’emboîtaient les unes avec les autres. Une Akhtar. N’étaient-ils pas en froid avec les Ghafa, ceux-là ? Quoi qu’il en soit, Despina était surtout et avant tout une Wintell. Eros esquissa le sourire le plus charmant qu’il possédait et, tel un adorable politicien, salua la nouvelle venue : « C’est un honneur de faire votre connaissance, Dame Akhtar. » Les mains douces de sa sœur lui firent tourner le regard vers elle, fronçant un sourcil inquiet sous ses mots qu’elle lui chuchotait. Elle voulait un moment… « Bien évidemment, est-ce que tout va bien ? » murmura-t-il à son tour avec inquiétude. Est-ce que quelqu’un lui faisait du mal ? La mâchoire d’Eros se contracta alors que la colère vibrait de nouveau en lui. Si quelqu’un avait eu l’audace de toucher à sa sœur… Une simple « bonsoir » l’électrisa comme si la foudre venait de s’abattre sur lui. Ses prunelles trouvèrent instinctivement les siennes.

Elle était venue vers lui. Non, elle était là pour lui. Cette nuance était suffisante pour que la satisfaction gorge ses veines, glisse dans son être, balaye toute colère qui l’avait enflammé. Elle était si belle, si même de loin elle avait la capacité de lui couper le souffle ; de près, elle lui faisait perdre la raison. Son palpitant loupait un battement alors qu’il l’observait avec cette attention particulière qui lui était toujours destinée. « Ma dame », souffla le mâle, « c’est toujours un plaisir de vous croiser ainsi. Je ne crois pas l'Avoir aperçu, mais je suis convaincu que celle-ci ne doit pas être très loin. » Puis, doucement inclinant la tête songeur, il reprit doucement : « Puis-je vous présenter ma petite sœur Despina Ghafa ? Despina, voici la dame de l’automne, Siena Monteserre. » Les yeux d’Eros brillèrent un moment avant qu’il ne murmure à l’oreille de l’automnale : « Souhaitez-vous que je vous aide à chercher votre fille ? » pouvait-il de nouveau l’amener à l’écart ?

Bal des Marées

Sujet commun — 30 septembre 838

Ta main dans celle de Dashiell, tu avançais vers la marée de nobles bruyants, les yeux rivés sur la décoration estivale qui était aussi somptueuse que celle de l'année passée et qui avait fait honneur à la Nuit. Tout était magnifique, fantastique... A croire que vous veniez de pénétrer à l'intérieur d'une bulle renfermant un autre monde.

Pourtant, si le décor était à couper le souffle, l'assistance elle, était plutôt... intrigante. Les yeux se baladant habilement sur les bouches bien trop bavarde, tu arrivais à saisir des mots, ainsi que les émotions qui allaient avec. Le sang froid avait bien du mal à être tenu, on s'offusquait, s'insurgerait, et faisait preuve d'hypocrisie...

La routine habituelle pour un Bal de fin de Régence... Même si cela paraissait assez... violent cette fois-ci tant les corps bougeaient sans cesse. Seuls les danseurs donnaient l'impression d'être loin de tout cela...

Mais avant d'envisager une simple danse en guise d'échappatoire, ou alors une fuite vers le jardin pour plus de tranquillité, une rencontre, la première fen réalité, vint mettre un peu de piment à cette soirée pour les deux angoissés.

Nehtë Ulundë... Et... Une cavalière que tu ne connaissais pas. Inclinant la tête avec respect, tout en restant silencieuse, tu te contentas de balader tes yeux sur les bas de ces visages si... expressifs... Jusqu'au moment où tu compris que les derniers mots de l'ami de Dashiell te furent adressés. Le sursaut fut imperceptible, camouflé par le départ de la jeune femme inconnue vers... le buffet ?

++ Je suis désolée, je suis sourde... ++ signas-tu avec politesse, ta main lâchant pour la première fois celle de ton cavalier. D'ailleurs, tu t'empressas de te tourner vers lui, avec douceur, un fin sourire sur tes lèvres comme pour lui dire que tout continuerait à bien se apsser. ++ Si tu ne te sens pas à l'aise, nous pouvons aller dehors, mais tu peux lui dire que je suis ravie de faire sa connaissance. ++ poursuivis-tu en alliant des gestes doux pour traduire les mots qui ne sortaient pas de ta bouche, avant de reporter ton attention sur celui qui vous faisait face.

résumé: