(Sujet commun) Jeux de pouvoir

JEUX DE POUVOIR

SUJET COMMUN DU CONCORDAT | JUILLET 838

Les muscles du suprême se tendirent alors que le mot Obsolescence glissait dans l’air. Cette rencontre était décidément forte en émotion et les sujets qui s’enchaînaient les un après les autres lui donnaient le tournis. Ses mains retrouvant la chevalière d’or, il la tortilla d’un côté a l’autre retenant le soupir nerveux qui venait de s’éteindre sur ses lèvres. La foi lui était précieuse, peut-être pas comme certains de ses comparses, mais… il ne pouvait nié le réel respect qu’il vouait envers la mère et sa volonté. Cependant, il était assez d’accord, alors qu’eux même avançait, le crépuscule semblait immortalisé dans le temps. Quelque chose n’allait plus, une brèche minuscule dans la confiance qu’ils leur portaient c’était crée et nul ne savait quand l’épaisse barrière lâcherait sous le poids des doutes. Portant la main a sa gorge, Ehsan observa silencieusement, ses prunelles adoucies sous la compréhension. Les muscles crispés sous son malaise intérieur. Ehsan avait de nouveau incliné la tête, écoutant avec soins ce que le suprême Valois avait a dire au sujet.

La création d’un ministère du Crépuscule n’était clairement pas une mauvaise idée… Mais encore, était-il réellement judicieux d’agir et de prendre de tel décisions sans les concernés? Il avait beau tourné le sujet dans tous les sens, Ehsan ne pouvait apprécier l’idée de passer a l’action sans donner la chance au concernée de parler en leur propres noms. Inclinant la tête songeur, le mâle inspira tout en douceur. Comme pour le sujet des divergent qui avait été abordé plutôt, ce topique si était tout aussi tendu. La voix de Wanyin glissa dans l’air, captiva son attention un moment. Il était d’accord avec elle. Si tout les suprêmes, ministres ainsi que les prêtresses joignaient ensemble leur force, il y avait certainement quelque chose a faire. La voix de Niniel s’ajouta ensuite, suivit de celle d’Assya. Leur avis se rejoignait tous plus au moins. Les muscles du suprême se détendirent sous le soulagement de cette constatation. Son regard glissa en délicatesses sur Cesare, avant d’ouvrir la bouche pour prendre la parole à son tours «Je suis d’accord avec vous» laissa-t-il doucement, son regard cherchant mécaniquement chacun des suprêmes qui l’entouraient «La création d’un ministère pourrait apporter un encadrement qui semble cruellement manquant actuellement» glissant la main contre son menton pensif il continua doucement «Mais comme vous l’avez mentionnés, je crains qu’encore une fois, cette discussion mérite d’être porté devant les concernée. Les prêtresses et les ministres devraient être présents pour cette discussion si importante»

Résumés et Notes Hors RP:

Jeux de pouvoir

Sujet commun du Concordat | JUILLET 838

Une à une, les voix des Suprêmes s’étaient élevées contre sa proposition de réouverture des frontières evanoriennes, rappelant, non sans raison, les attaques subies sur les sols du Printemps et de la Nuit. Sanna avait accueilli cet échec cuisant avec un stoïcisme hivernal, serrant à peine les dents à chaque prise de parole en sa défaveur. Car si sa proposition n’avait pas été adoptée, ses consœurs et confrères avaient néanmoins proposé leur aide pour subvenir aux besoins alimentaires de l’Hiver. Elle avait alors adressé un sourire timide à Ehsan, dont la créativité ne semblait pouvoir rivaliser qu’avec l’optimisme, en dépit des difficultés rencontrées par sa propre cour, et n’avait pu s’empêcher de dévisager Wanyin, à la fois stupéfaite et émerveillée de l’entendre à son tour assurer vouloir porter secours aux hivernaux. Avait-elle décidée de passer outre la rancune que n’avaient certainement pas manqué de provoquer les mauvaises paroles autrefois prononcées par Einar Asgeir à l’encontre de la Cour de l’Aube ?

De tous les refus des Suprêmes, ce fut celui d’Ambroise, bien sûr, qui lui fut le plus cruel. A dire vrai, comme elle le confierait plus tard à la Haute Prêtresse de l’Hiver, c’était aussi celui qu’elle escomptait le plus. Mais entendre Ambroise s’adresser à elle aussi froidement la renvoya momentanément à cette période où elle n’était que cette petite hivernale maladroite et peu au fait des convenances, en visite chez sa tante au Printemps, s’inclinant timidement devant ce lointain cousin aux airs bien trop sérieux. La Suprématie lui pesa soudain très fort, tandis qu’elle remerciait, polie, ses consœurs et confrères pour leur aide, tout en triturant nerveusement l’une de ses manches.

Ses pensées tournoyaient, à l’instar des flocons de neige chassés par le vent du nord, cherchant fiévreusement la façon dont elle présenterait les conclusions de cette réunion à son conseil, anticipant déjà le dépit de la Haute Prêtresse de l’Hiver et les récriminations de son secrétaire. Mais au final, la plus grande difficulté pour Sanna résiderait dans l’annonce qu’elle aurait à faire à la Cour de l’Hiver, celle d’une aide extérieure amarrée en urgence. Car si les hivernaux pouvaient se targuer de leur résistance face au climat rude et aux conditions de vie difficiles de leurs terres, leur orgueil et leur fierté se trouvaient aisément émoussés. L’installation de serres et le concours des printaniers dans cette entreprise, poseraient problème. C’était là un bien trop gros changement que Sanna imposerait à ses sujets et la grogne serait palpable, ravivée à chaque intervention des jardiniers d’Evanor. Elle songea à Brynjolf en premier, se demandant si une discrète présence militaire serait nécessaire pour calmer les esprits hivernaux les plus belliqueux à l’égard des printaniers et ainsi assurer la sécurité de ces dernier, mais s’en voulut immédiatement.

Sanna se mordit la lèvre, mais reprit contenance à la prise de parole d’Ambroise. La vexation qu’il avait très certainement endurée par les mots de sa cousine laissa place à la colère—elle en était certaine—colère devant l’inaction de la Prêtresse Mère au regard de l’assassinat sur les terres de la Nuit et sur la tentative de vol de la Coupe sur celles du Printemps. Le rappel de ses propres démêlées face à la noblesse hivernale, face à sa propre famille, pour garder son titre, fit déglutir Sanna. Mais le malaise de ces sombres souvenirs n’eut guère le loisir d’infuser son esprit. Sourcils froncés, l’hivernale écoutait avec attention les paroles de son cousin. Elle chercha le regard de Cesare, comme un étrange réflexe, incertaine de la tournure que prenait le discours d’Ambroise.

Sanna n’avait jamais envisagé la création d’un Ministère du Crépuscule. A dire vrai, la chose lui paraissait incongrue. ‘En l’état, et à la vue des évènement récemment survenus en Evanor, il me semblerait effectivement favorable de revoir l’implication du Crépuscule auprès de nos cours respectives et de l’aide qu’il se doit normalement d’apporter,’ concéda-t-elle lorsque vint son tour de parler. ‘Mais créer un tel ministère…’ Sa voix traîna, vague, reflétant son hésitation. ‘Ne serait-ce pas conférer au Crépuscule un poids politique et le détourner de la Foi, qu’il est censé protéger ? Est-ce à dire que la Prêtresse Mère sera à l’avenir une candidate pour la régence, au même titre que les Suprêmes ? Le Crépuscule est présent partout sur nos terres, enseignant et préservant la Foi, comme telle était la volonté de la Mère,’ s’empressa-t-elle d’ajouter, par crainte qu’on ne la soupçonnât d’hérésie. ‘Mais s’il venait à obtenir la régence, n’exercerait-il pas une forme d’ingérence sur nos cours respectives ?’

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